Charabidze I Gosselin INSCADCRI_OK_chimie_atkins_jones 11/02/2014 15:01 Page1 Gosselin Charabidze Principes et applications de l’entomologie médico-légale Un panorama de l’entomologie forensique L’idée fascine autant qu’elle dégoûte : après la mort, le corps devient grouillant d’une autre forme de vie, peuplé d’asticots voraces, de guêpes parasites et de scarabées prédateurs. Toutes ces espèces partagent un but : profiter le plus vite possible de cette ressource, s’y développer et s’y multiplier autant que possible. À ce jeu, les mouches sont souvent les plus rapides et les plus efficaces. En quelques heures, elles ont pondues des centaines d’œufs, donnant naissance à autant d’asticots. Des larves affamées qui vont emmagasiner chaleur et nourriture, allant jusqu’à générer leur propre chauffage collectif. Cet ouvrage, un des rares sur le sujet, est accessible au curieux comme au professionnel. Il présente les différentes espèces rencontrées, leur biologie et leur utilisation pour dater le décès. Il dresse également un panorama des développements récents en entomologie forensique et détaille les possibilités toujours grandissantes dans ce domaine. Rédigé par des spécialistes francophones de renommée internationale, vous y trouverez une synthèse des connaissances actuelles sur le sujet. Le cadavre est un véritable écosystème, et de nombreuses espèces s’y développent et luttent pour cette manne providentielle. On y croise ainsi des mites, délaissant penderies et placards au profit de peau séchée et de cheveux. Ou encore des coléoptères fossoyeurs, qui creusent sous les cadavres pour mieux protéger leur progéniture. Observateur de cette faune particulière, l’entomologiste forensique cherche à décrypter la biologie de ces espèces dans un but précis : dater l’arrivée des insectes sur le cadavre et déterminer le moment de la mort. a Des articles rédigés par des spécialistes de renommée internationale a Un résumé des grandes idées a Des questions de réflexion a Des lectures pour aller plus loin dans la matière a Des références bibliographiques à la fin de chaque chapitre ISBN : 978-2-8041-8495-7 9 782804 184957 INSCADCRI Sous la direction de : Damien Charabidze est biologiste et spécialiste des insectes nécrophages. Après des études de physiologie des invertébrés à Paris 6, il effectue sa thèse au sein du laboratoire d’entomologie de l’Institut médicolégal de Lille. Il est actuellement Maître de Conférences au sein de l’Unité de Taphonomie Médico-Légale de Lille (UTML), où il dirige le département d’entomologie. Matthias Gosselin, entomologiste de formation, a débuté sa carrière professionnelle à l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) à Bruxelles. Il a ensuite entamé une thèse de doctorat sur le thème de l’entomotoxicologie forensique en partenariat avec le laboratoire de toxicologie (INCC), l’Université de Mons (UMONS) et l’Université Catholique de Lille (UCLille). Il est maintenant collaborateur scientifique à l’UMONS. Conception graphique : Primo&Primo® illu : © D.R. Le cadavre, un écosystème Gosselin Insectes, cadavres et scènes de crime Principes et applications de l’entomologie médico-légale Insectes, cadavres et scènes de crime Des vies après la mort I I Insectes, cadavres et scènes de crime Charabidze Préface de Jean-Pol Beauthier Insectes, cadavres et scènes de crime Chez le même éditeur BEAUTHIER J.P., Traité de médecine légale, 2e éd. DALLEY A.F., MOORE K.L., AGUR A.M.R., Anatomie médicale. Aspects fondamentaux et applications cliniques, 3e éd. QUATREHOMME G., Traité d’anthropologie médico-légale TANK P., GEST T., Atlas d‘anatomie Charabidze Gosselin Insectes, cadavres et scènes de crime Principes et applications de l’entomologie médico-légale Préface de Jean-Pol Beauthier Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web: www.deboeck.com ©De Boeck Supérieur s.a., 2014 Fond Jean Pâques, 4 - 1348 Louvain-la-Neuve 1re édition Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Imprimé en Italie Dépôt légal: Bibliothèque nationale, Paris: mars 2014 Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles: 2014/0074/058 ISBN 978-2-8041-8495-7 Sommaire PréfaceVII Expertise : aspects juridiques et assurance qualité Introduction1 9. Approche juridique de l’expertise en entomologie forensique125 J.P. Beauthier (Belgique) Préambule7 1. L’entomologie forensique illustrée9 Marion Montaigne (France) 2. Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique21 J. Dekeirsschieter, D. Charabidze et E. Haubruge Thanathologie et processus post mortem 3. Médecine légale et datation du décès39 V. Hédouin et D. Gosset 4. Écologie chimique du cadavre43 J. Dekeirsschieter, F. Verheggen, E. Haubruge Biologie des insectes nécrophages et estimation de l'IPM 5. Les diptères nécrophages59 D. Cherix et C. Wyss L. de Carbonnières, Y. Moulin 10. ForenSeek : un programme de datation des prélèvements ­entomologiques137 D. Charabidze, A. Veremme et D. Dupont 11. Assurance qualité en e­ ntomologie médico-légale : Exigences et apports liés à ­l’accréditation d’un laboratoire145 E. Gaudry, L. Cervantes, L. Dourel, T. Pasquerault et B. Vincent Cas particuliers et autres applications 12. Décomposition et datation en milieu aquatique163 J.B. Myskowiak 13. Aperçu des méthodes ­moléculaires d’identification ­d’insectes d’intérêt forensique177 K. Jordaens, G. Sonet et S. Desmyter 14. Apports de l’entomotoxicologie à l’expertise judiciaire : état de l’art et perspectives195 M. Gosselin et B. Bourel 6. Comportement et développement des larves nécrophages79 15. L’archéoentomologie funéraire209 7. Réalisation des prélèvements entomologiques91 16. Anthropologie médico-légale233 8. Méthodes de datation et études de cas – Principes de datation e­ ntomologique105 Conclusion et perspectives en e ­ ntomologie ­forensique245 C. Aubernon, J. Boulay et D. Charabidzé H.N. LeBlanc F. Hubrecht, L. Bourguignon, Y. Braet et S. Vanpoucke J.B. Huchet T. Colard et Y. Delannoy E. Gaudry, D. Charabidze, M. Gosselin Les auteurs (par ordre d’apparition)251 Glossaire257 V Préface L’entomologie médico-légale est l’une de ces sciences passionnantes gravitant autour de la médecine légale et lui venant considérablement en aide face à l’estimation du délai post mortem prolongé. Discipline ayant pris son essor véritable au XIXe siècle grâce aux travaux de Mégnin, elle s’est développée par la suite, notamment par les recherches des pionniers en la matière. Nous pensons ainsi à Didier Gosset, ainsi qu’au regretté Marcel Leclercq dont l’ouvrage lui consacre un fort intéressant chapitre. L’entomologie médio-légale bénéficie enfin d’un ouvrage tout particulièrement complet, voire encyclopédique, varié, plaisant et abordant toutes les phases de la colonisation du corps par les arthropodes. Art difficile, il trouve ici un remarquable développement grâce à Messieurs Damien Charabidze et Matthias Gosselin. Ces derniers ont eu l’intelligence – et le rare sens du partage et de l’indispensable travail interdisciplinaire – de s’entourer de collaborateurs et de co-auteurs de talent, ce qui permet d’obtenir un ouvrage couvrant admirablement toutes les facettes de cette discipline. L’extraordinaire cycle biologique par lequel les tissus organiques évoluent en « poussière » grâce à l’intervention de la faune du cadavre, trouve ici une place prépondérante parmi toutes les disciplines forensiques. L’approche complète de la scène de crime, allant de l’intervalle post mortem jusqu’au protocole de prélèvements entomologiques – en passant par l’approche juridique de l’expertise – confirme une fois de plus, la nécessité d’une assurance de qualité et des exigences dans toutes les disciplines criminalistiques. La communication chimique, la chimioréception et la détection des corps par les insectes, les analyses moléculaires allant des protéines aux polymorphismes ADN, la datation et les radio-isotopes, le difficile milieu aquatique, la taphonomie, et les perspectives toxicologiques en entomologie démontrent à suffisance que nous avons en main, une somme rare d’informations en criminalistique. Les illustrations humoristiques, les cas pratiques, tout autant que l’abord historique par l’archéoentomologie et l’anthropologie médico-légale rendent cet ouvrage scientifique très agréable à découvrir. Ajoutons-y les schémas faciles à comprendre, la classification des espèces d’insectes, mais aussi les sousensembles utiles tels que les rubriques « à retenir », « questions de discussion » et « pour aller plus loin ». Nous sommes là, face à l’approche pédagogique indispensable, chère à notre grande maison d’édition. Nul doute que l’ouvrage aura son succès auprès des médecins légistes, des scientifiques traitant de la criminalistique, ainsi qu’auprès des policiers et juristes, et toute personne aimant la biologie. Souhaitons-lui un envol bien mérité ! Jean-Pol Beauthier Professeur de médecine légale à la Faculté de Médecine Université Libre de Bruxelles VII Introduction D. Charabidze1, M. Gosselin2 (1) Unité de Taphonomie Médico-Légale, Université Lille 2, France (2) Laboratoire de Zoologie, Université de Mons, Belgique L’étude des insectes nécrophages (présents sur les cadavres) présente un double intérêt. D’un point de vue fondamental, il s’agit d’espèces communes mais relativement peu étudiées, leur mode de vie ayant réussi à dissuader la majorité des entomologistes. Un important travail d’observation et d’expérimentation est donc nécessaire afin d’améliorer les connaissances quant à la biologie et au comportement de ces espèces. D’un point de vue appliqué, ces insectes sont non seulement utiles à la datation du décès, mais permettent également des dosages toxicologiques post mortem (entomotoxicologie) ou la description d’anciennes pratiques funéraires (archéoentomologie). De plus, plusieurs espèces présentent des risques sanitaires, et peuvent notamment causer des myiases, c’est à dire se développer comme parasites sur des hôtes encore vivants. Ces différents éléments de connaissance ou de technique sont repris abordés au fil des chapitres de cet ouvrage. 1. Le cadavre : un écosystème éphémère Un cadavre constitue une ressource énergétique importante : de nombreux insectes nécrophages vont donc l’exploiter et y proliférer très rapidement. Il s’agit cependant d’un écosystème bien particulier, caractérisé notamment par sa courte durée d’existence. Les insectes qui exploitent cette ressource ponctuelle et éphémère présentent donc des adaptations particulières. Les adultes ne sont pas inféodés à un milieu et peuvent se déplacer facilement. Il s’agit de plus d’espèces communes et ayant une large répartition géographique. Ils présentent un système olfactif très développé qui leur permet de détecter la présence d’un corps à grande distance. Ces aptitudes permettent ainsi aux insectes nécrophages de localiser, d’atteindre puis de coloniser rapidement les cadavres. Comparativement aux autres espèces d’insectes, leur larves se développent très rapidement : cette adaptation physiologique limite leur temps de résidence sur le cadavre, et donc leur dépendance à cette ressource. Les insectes nécrophages les plus fréquents sont des diptères ou des coléoptères mais on peut aussi distinguer d’autres ordres d’insectes minoritaires. Chez les lépidoptères (papillons), les mites exploitent principalement les restes secs (peau, poils, etc.). Certains hyménoptères sont également associés aux cadavres : on observe ainsi occasionnellement la présence de guêpes ou de fourmis. Ces espèces ne sont le plus souvent pas nécrophages, mais exploitent cet écosystème pour chasser les larves qui s’y trouvent. Plusieurs dizaines d’espèces de coléoptères (scarabées) nécrophages ont été recensées sur des carcasses d’animaux ou des cadavres humains. Certaines sont de véritables nécrophages, tandis que d’autres exploitent également la présence de nombreuses proies. Leurs préférences écologiques sont très diversifiées : les Histeridae et les Silphidae regroupent des espèces nécrophages ou prédatrices qui interviennent généralement durant la période de décomposition active, tandis que les Dermestidae colonisent les corps plus tardivement, lorsque les tissus sont momifiés. Les diptères (mouches) sont les insectes les plus fréquents et également les plus étudiés dans le cadre de la datation du décès. La femelle pond des œufs qui, à l’éclosion, vont donner des larves (figure 1). Cellesci s’alimentent des tissus en décomposition puis, une fois leur croissance achevée, se transforment en pupes, puis en adultes. Les espèces les plus représentées appartiennent aux familles des Calliphoridae et des 1 2 Introduction Fig. 1 : une femelle de Lucilia sericata s’apprêtant à pondre sur un cadavre. Muscidae, et colonisent les corps précocement (dans les heures qui suivent le décès si les conditions climatiques sont favorables). D’autres espèces interviennent plus tardivement dans le processus de décomposition (Piophilidae, Phoridae, Sarcophagidae…). 2. De la théorie des escouades aux modèles mathématiques L’observation de ces préférences écologiques a conduit à la fin du XIXe siècle à la théorie des « travailleurs de la mort », qui distinguait huit groupes d’insectes (escouades) se succédant chronologiquement au fur et à mesure de la décomposition. Bien que ce postulat soit partiellement vérifié, les espèces présentes sur un corps et leur succession peuvent varier d’un cas à l’autre. De ce fait, les méthodes de datation basées sur une succession chronologique des espèces ne présentent pas une précision et une fiabilité suffisante. L’utilisation des escouades a donc été totalement abandonnée. Les méthodes actuelles de datation du décès reposent plutôt sur l’estimation de l’âge des insectes. Il est notamment possible de calculer le temps nécessaire au développement d’une larve, et donc d’en déduire le moment où celle-ci a été pondue. Le calcul de l’âge des insectes s’effectue généralement à partir des larves de diptères, et uniquement avec les insectes en cours de développement (il n’est par exemple pas possible de déterminer l’âge d’une pupe vide ou d’une mouche adulte). Ce calcul dépend de deux éléments : la température et l’espèce. A partir de ces informations, l’utilisation de modèles mathématiques de développement, ajustés à partir de données expérimentales, permet de calculer les dates des pontes. S’agissant d’espèces nécrophages, la date des premières pontes sur le corps indique un moment où la victime était déjà décédée. Il est cependant important de garder à l’esprit que l’arrivée des insectes ne coïncide pas nécessairement avec le moment du décès : un certain délai peut exister entre le moment de la mort et les premières pontes. En conditions favorables (corps accessible et climat chaud), les insectes colonisent le corps dans les minutes ou heures suivant le décès. En revanche, si le corps est difficile d’accès (intérieur, véhicule, emballages…) ou que le climat est défavorable (froid, vent violent, pluie…), l’arrivée des insectes peut être retardée de plusieurs jours. Dans tous les cas, il est très difficile de quantifier ce délai, et une approche qualitative est donc privilégiée. La datation entomologique réalisée correspond donc toujours à un intervalle post mortem minimum, et non à la date du décès. Autrement dit, l’expertise entomologique détermine l’âge des insectes présents sur le cadavre et non le moment du décès. 3. L’entomologie forensique dans le monde francophone 3.1.Historique L’entomologie médico-légale ou forensique trouve ses racines dans le monde francophone. Son fondateur, J.P. Mégnin, qui publia à la fin du 19e siècle l’ouvrage de référence “La faune des cadavres”, était Français (figure 2). Après une période d’oubli durant la première partie du 20e siècle, l’entomologie forensique à connu un regain de vigueur. Dans les années 1970, Marcel Leclercq, médecin légiste et entomologiste Belge, repris les travaux de Mégnin, développa la méthode et la popularisa notamment grâce à son livre “Entomologie et médecine légale : datation de la mort” (voir chapitre 2). Entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, de nombreuses équipes ont développé des axes de recherche en entomologie forensique dans le but de réaliser, à court ou moyen terme, des expertises forensiques. En France se crée au sein de l’IRCGN (Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale) un laboratoire spécialisé en entomologie forensique tandis que l’institut médico-légal de Lille développe, en partenariat avec des entomologistes, une activité de recherche et d’expertise en entomologie forensique. Ces premiers laboratoires français sont suivis de près par le développement de cette nouvelle compétence dans le laboratoire de Micro- Introduction 3 désormais tous les ans un congrès international qui est rapidement devenu un lieu d’échange et de diffusion incontournable pour la communauté des entomologistes forensiques. L’EAFE regroupe ainsi des membres réguliers de plus de 23 pays européens et des membres invités de 15 pays dont plusieurs francophones, notamment l’Algérie, le Canada, le Cameroun et le Maroc. Symétriquement, la North American Forensic Entomology Association (NAFEA) regroupe la communauté des entomologistes forensiques nord-américains. Cette séparation géographique n’est cependant pas exclusive et de nombreux spécialistes sont membres des deux associations et participent conjointement aux congrès organisés par ces deux groupes. Fig. 2 : une illustration extraite de l’édition originale de “La faune des cadavres” par J.P. Mégnin (Ed. Masson). traces en Belgique (Institut National de Criminalistique et de Criminologie, INCC). La diversité des structures portant l’entomologie forensique est bien visible dès cette époque : universités, instituts de médecine légale, départements de police ou de gendarmerie, etc. La figure 3 dresse un bilan des entomologistes forensiques européens (membres de l’European Association for Forensic Entomology) (Gaudry 2003). Il confirme cette diversité de statuts et de structures d’appartenance. Sous l’appellation entomologie forensique (ou entomologie médicolégale), sensée réunir les spécialistes de la discipline criminalistique, on retrouve donc des experts judiciaires mais aussi des chercheurs, des médecins légistes, des vétérinaires ou encore des policiers. Il est dans tous les cas important de garder à l’esprit que l’entomologie forensique est une discipline scientifique mais également pragmatique car destinée à un cadre d’emploi très précis : la mission d’expertise judiciaire (généralement la datation du décès) assignée par un enquêteur ou un magistrat. En 2002, la discipline est suffisamment développée en Europe pour que l’IRCGN organise au siège de la gendarmerie nationale (France) un séminaire sur ce thème avec comme invité vedette M. Leclercq. Cette réunion de quelques spécialistes provenant de treize pays sera l’acte fondateur de l’European Association for Forensic Entomology (EAFE). Cette association, ouverte aux chercheurs comme aux experts, organise Fig. 3 : Origine des entomologistes forensiques membres de l’EAFE. Étude 2004 sur 75 membres originaires de 20 pays (illustration Frédéric Thomas, IRCGN). 3.2L’entomologie forensique dans les pays francophones Outre les pays francophones européens (Belgique, France et Suisse) et le Canada (Québec), le continent africain commence à développer des programmes en entomologie forensique (figure 4). On assiste en effet depuis quelques années à la création en Afrique de cellules spécialisées. Ce développement se fait souvent avec le soutien technique et scientifique de laboratoires déjà établis. Ainsi, la cellule d’entomologie forensique du laboratoire de la gendarmerie royale marocaine a été créée en partenariat avec le département d’entomologie médico-légale de l’IRCGN. De même, des officiers algériens ont été formés au sein de l’INCC de Bruxelles avant la mise en place de leur propre laboratoire à Alger. D’autres pays africains francophones (Bénin, Cameroun) développent actuellement des projets de recherche en entomologie forensique, mais ne réalisent pas encore d’expertises missionnées (datations sur ordre de justice). Enfin, il est intéressant de noter que contrairement à d’autres domaines (génétique, ballistique, etc), il n’existe pas à l’heure actuelle 4 Introduction Fig. 4 : répartition des laboratoires d’entomologie forensique dans les pays francophones et francophiles en 2013. dans le monde francophone de structure privée proposant une activité d’expertise en entomologie forensique. Comme nous l’avons vu, le personnel travaillant au sein des diverses structures de recherche ou d’expertise en entomologie forensique est très varié : policiers ou militaires, médecins, chercheurs, techniciens, étudiants, etc. Certains sont titulaires de postes dans le domaine de l’entomologie forensique au sein d’organismes de recherche (universités, centres de recherche) ou publiques (ministère de la justice et de l’intérieur ou des instituts médico-légaux) tandis que d’autres ne sont que ponctuellement impliqués dans cette activité (médecins légistes). Tous partagent cependant la même mission d’étude des insectes nécrophages afin de faciliter la datation du décès. Dans ce contexte, le nombre moyen d’expertises varie fortement entre pays et laboratoires. Au sein de l’IRCGN, la plus grosse structure d’expertise en Europe, cinq personnes travaillent quotidiennement à l’expertise de prélèvements provenant de toute la France (dont les territoires d’outre-mer). Plus de cent dossiers sont ainsi expertisés chaque année ; cette mission “de service public” n’est pas facturée à l’autorité requérante. A contrario, de plus petites structures telles que l’INCC (Belgique), le laboratoire de Lausanne (Suisse) ou l’Institut Médico-Légal de Lille (France) ne sont missionnées chaque année que pour un nombre restreint de cas (moins de 15 le plus souvent). Ces prestations sont généralement facturées : la tarification varie d’une structure à l’autre et suivant la nature des expertises, mais peut globalement être estimée à environ 500 €, ce qui est relativement peu en comparaison d’autres expertises forensiques. Enfin, certains laboratoires ont une vocation de recherche, mais sont ponctuellement amenés à analyser des prélèvements afin d’orienter les enquêteurs. 4.Bilan Face à ces constats (grande diversité des recherches, développement de nouvelles équipes, nouveaux domaines d’expertise…), il nous a semblé important de réaliser une synthèse des domaines d’expertise et des compétences des différents laboratoires francophones actifs en entomologie forensique. L’objectif de ce livre est donc de présenter le travail de ces chercheurs et experts à travers le monde. Chaque chapitre a été rédigé par une équipe spécialiste du sujet et présente un domaine spécifique de l’entomologie forensique sous forme d’une synthèse autonome, claire et illustrée. Certains chapitres sont orientés vers la recherche fondamentale tandis que d’autres, très appliqués, s’intéressent aux aspects pratiques de l’expertise judiciaire. Les éditeurs ont voulu conserver cette bipolarité qui reflète la diversité du monde de l’entomologie forensique. Introduction Pour faciliter la lecture, chaque chapitre propose un résumé succinct sous la forme de points-clefs, des questions de discussions et des propositions de lectures pour aller plus loin. Un lexique placé en fin d’ouvrage reprend les principaux termes techniques. Malgré son niveau scientifique élevé, ce livre est donc accessible à la plupart des lecteurs, de l’étudiant au 5 professeur d’université, du spécialise à l’amateur. Nous espérons ainsi que cet ouvrage, fruit de la collaboration de chercheurs passionnés, deviendra le compagnon de nombreux curieux et professionnels, et qu’il contribuera à donner un nouvel élan à l’entomologie forensique francophone. Préambule Chapitre 1 1. L’entomologie forensique illustrée Marion Montaigne (France) Difficile pour les spécialistes de croire que l’entomologie forensique puisse-être expliquée en BD, et que le résultat puisse faire rire aux éclats le plus austère des médecins légistes : en voici pourtant la preuve en images ! Marion Montaigne est dessinatrice et auteur de romans graphiques d’un nouveau genre qu’elle a elle-même inventé : la bande dessinée de vulgarisation scientifique. Au fil de son blog en images Tu mourras moins bête 1, elle répond aux petites et aux grandes questions de la science avec un humour acerbe et une excellente maitrise de ses sujets. C’est sur ce blog notamment, ainsi que dans les deux volumes qui en sont issus 2, qu’on peut découvrir les planches présentées ici. 1 http://tumourrasmoinsbete.blogspot.fr/ 2 Montaigne, Marion. Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même !). Ankama ed. (Roubaix), 2011. Montaigne, Marion. Tu mourras moins bête T2. Ankama ed. (Roubaix), 2012. 9 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique Capucine 10 uN eNtOMOLOGISte, C’eSt uN GarS quI ÉtuDIe LeS INSeCteS. à quatre aNS, C’eSt BIeN De VOuLOIr FaIre ça... t’aS Vu ? C’eSt uN PaPILLON ! L’entomologiste forensique, il fait ça, mais sur des cadavres. TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 1 21/06/13 16:34 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée 11 Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique t‘aS Vu ? uN aStICOt De DIPtère... J‘ L’aI trOuVÉ DaNS L’OrBIte ! SuPer, HeIN ?! “à quOI ça Sert De CHerCHer DeS aStICOtS Sur uN CaDaVre ?” Me DIraS-tu, tOI, LeCteur INGrat. Sache que lorsqu'on meurt... notre corps et son système immunitaire ne fonctionnent plus, toutes les bactéries qu’on a sur et en nous n’ont plus de limites, c’est open bar. elles nous bouffent. en particulier là où elles sont nombreuses. PauVre PetIte CaLL-GIrL. Beaucoup derrière aussi Bouche : 100 millions de bactéries par millilitre de salive TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 2 1 kg de bactéries dans le système digestif 21/06/13 16:34 12 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique C'est là que commence la décomposition, qui attire les insectes. Dans Les experts... On les ramasse comme ça : Je VaIS aNaLYSer SON a.D.N., HOraCIO, et ON Saura La Marque De La VOIture Du tueur ! reGarDeZ ! uN PetIt aStICOt Sur SON tÉtON ! en vrai, les mouches pondent sur les plaies ou dans la bouche (partout où il y a des muqueuses accessibles) et en quantité. Bref, c'est dégueu. Évidemment, ce serait bien si les insectes parlaient. Lors d'un meurtre, on les choperait... en tant que témoins... tOI, Je t'eMBarque ! POurquOI MOI ? et on leur tirerait les vers du nez, si j'puis dire... aLLeZ ! DÉBaLLe, La MOuCHe ! J'aI rIeN FaIt ! J'SuIS qu ' uNe MOuCHe ! MerDe ! NON, PaS Le SCOtCH ! ça tIre LeS POILS ! TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 3 21/06/13 16:34 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée 13 Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique quI a tuÉ La BarONNe ? P ‘ taIN ! J’aI uNe MÉMOIre De MOuCHe ! Je SaIS rIeN !! aMeNeZ La GOMMe, BOB ! OK ! NaN ! PaS La GOMMe ! PaS La GOMMe rOSe et BLeue ! aaaH ! C’eSt Le BarON ! C’eSt L’BarON, Le MeurtrIer ! aVeC Le CHaNDeLIer ! TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 4 21/06/13 16:34 14 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique Mais les mouches ne parlent pas. en plus, elles sont super myopes... alors, à quoi ça sert de ramasser des insectes sur un corps ? eH BIeN, ça Sert à Dater La MOrt... On sait que les premières à arriver sur un cadavre, ce sont les mouches... Comme la vilaine bien nommée Calliphora vomitoria. HMM... C'eSt PLuS FOrt que MOI, ' VOYeZ ! DèS que Je SeNS De La CHaIr eN PutrÉFaCtION à MOINS De 16 KM à La rONDe, ça M'eXCIte ! Je M'aCCOuPLe aVeC tOuS LeS MÂLeS... Peut-Être que C'eSt ParCe que Ma Mère M'a PONDue Sur uNe VaCHe MOrte... HeIN ? HMM... TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 5 21/06/13 16:34 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée 15 Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique Ces mouches viennent vite pondre sur le cadavre frais, mais comme leurs larves sont incapables de mordre dans une peau saine... MON PSY M’a DIt D’ aSSuMer Ma NÉCrOPHaGIe... les adultes les déposent sur les plaies et les orifices (yeux, trous de nez...) tIeNS, aLBertO ! Va DaNS Ce BOBO ! Je SuIS FIer De tOI, MarIe-FraNçOISe ! CrOC ! Les larves de cette mouche viennent à bout d’un corps en deux semaines par temps chaud et lourd. Or, où estce qu’il fait chaud et lourd aux États-unis ? TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 6 OHH ! uN PetIt PaPILLON Sur SON SeIN ! 21/06/13 16:34 ais, dans 16 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique Mais ça peut prendre deux ans par temps froid... D'où le savoir-faire des entomologistes qui, en connaissant la météo, peuvent savoir depuis quand les insectes sont là et donc dater la mort de la victime. t'eS CON Ou quOI ? C'eSt uN tatOuaGe ! quI Date De 1992 ! eLLe aVaIt 12 aNS ! PetIte COCHONNe ! un cadavre, au bout d'un moment, c'est un peu comme un village qui se construit autour d'un supermarché et où se succèdent plusieurs types d' insectes en fonction du degré de putréfaction. 48 heures à 72 heures après la mort, c'est la fête pour les larves de mouche : de la bouffe à volonté, les humeurs coulent à flots ! C'eSt La FÊte uB DaNS L'OrBIte-CL !! ar Ce SOaa CHauD ! CHauD ! CHauD !! YOuHOu ! ! YeaH OuaaH ! arrivent alors les ichneumons, qui viennent mettre la zone... ça Va, LeS NaINS ? TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 7 ON BOuFFe Du MOrt ? Les ichneumons pondent dans les larves de mouche. 21/06/13 16:34 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée 17 Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique Bobby mangeait un bout d’oreille avec ses copains... quand soudain... ? aaaaaH ! quand de la moisissure se développe, les acariens débarquent... et là, c’est la bataille. SuPerBe MOISISSure aVeC Vue Sur Le PIeD eN DÉCOMPOSItION... Faut trOIS MOIS De LOYer ! C’eSt FOutu ! arrive une étape (trois à six mois) où le cadavre devient rance à cause des “ LarDarIuS” ParCe acides gras volatiles, ce que NOrMaLeMeNt, Je qui attire le Dermestes PrÉFère Le LarD... lardarius... MaIS Je PeuX FaIre uNe PetIte eXCePtION ! Je SuIS uN BON VIVaNt, MOI ! TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 8 21/06/13 16:34 18 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique à la fin, au bout d'un an, il ne reste plus que le bien nommé tenebrio obscurus. P ' taIN, MeC ! MaIS VaS-Y, FaIS COMMe CHeZ tOI ! Connaître tous ces insectes et leur développement permet aussi de savoir si un corps a été déplacé... SaLe GOtH' ! tIeNS ! uNe CIGaLe... C'eSt uN Peu LOuCHe ! Mais attention, les insectes peuvent aussi induire en erreur, comme dans ce cas dans les années 2 000, au Nebraska : on trouva des gouttes de sang sur le plafond d'une pièce alors que les victimes avaient été tuées dans une autre pièce, fermée à clé. C'eSt PaS POSSIBLe, IL DOIt Y aVOIr uN autre CaDaVre... ? NOM De DIeu, Je COMPreNDS rIeN, BOB ! TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 9 21/06/13 16:34 Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée 19 Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique On s’est rendu compte que ce n’était pas des éclaboussures. Les mouches avaient marché dans le sang des victimes... aaaH ! queLLe OrGIe ! M’eN ParLe PaS ! Je Me SuIS FaIt 12 MÂLeS et J’aI PONDu 200 œuFS ! et en avaient ensuite foutu partout au plafond avec leurs petites pattes. aaarGH ! ça COLLe ! Pour en revenir à votre fils : vouloir être entomologiste à quatre ans, c’est bien ! alors pour Pâques, allez dans son sens et cachez des rats morts à la place des œufs, pour stimuler sa passion !! ça lui fera les pieds, tiens ! TMMB_T1_STRIP_ENTOMOLOGIE.indd 10 21/06/13 16:34 Chapitre 2 2. Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique 1 J. Dekeirsschieter1, D. Charabidze2 et E. Haubruge1 Département d'Entomologie Fonctionnelle et Évolutive, Université de Liège, Gembloux 2 Unité de Taphonomie Médico-Légale, Université Lille 2, France Introduction On considère généralement le livre de Smith (1986) « A manual of forensic entomology » comme un ouvrage de référence en entomologie forensique : ce livre est dédié « à Jean Pierre Mégnin, Pekkta Nuorteva et Marcel Leclercq, pionniers de l’entomologie forensique ». Cette reconnaissance du médecin légiste belge comme un des fondateurs de la discipline est d’autant plus notable que le Dr Leclercq est relativement peu connu dans le monde très anglophone de l’entomologie forensique. La bibliographie du Dr Leclercq est pourtant conséquente : plus de 350 publications en tant qu’auteur ou co-auteur. Mais une grande majorité de cette œuvre scientifique est rédigée en langue française (Leclercq 2009). Cette bibliographie pléthorique reflète son éclectisme entomologique : 226 articles de diptérologie, 39 sur l’entomologie forensique, 37 sur les piqûres d’insectes (abeilles, guêpes), 36 portant sur la parasitologie humaine et vétérinaire, 22 sur les myiases et 8 articles d’acarologie (Leclercq 2009). Bien que le premier cas pour lequel le Dr Leclercq ait fait appel à l’entomologie forensique remonte à 1947 (cadavre d’un enfant caché derrière une cheminée) (Leclercq et coll. 1949, Leclercq 2009), il ne rédigea son premier rapport de cas qu’en 1969. Il continua par la suite à travailler pour les tribunaux Belges et Français jusqu’en 2005, et expertisa durant cette période un total de 132 cas d’entomologie forensique (tableau 2.1). Tous ces rapports du Dr Leclercq ont été légués par sa veuve au Département d’Entomologie fonctionnelle et évolutive (Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège, Belgique) où ils sont conservés, ainsi que sa collection entomologique. Tableau 2.1 : Récapitulatifs des cas d’entomologie forensique expertisés par le Dr M. Leclercq. Cas Saison, mois & Sexe année (H/F) Zone Couvert (int/ext) Cause décès n.s. : non spécifié Stade de Corps decomposition sec Intervalle post mortem estimé Méthode employée 1 A – X, 2005 F forêt extérieur n.s. squelettisé oui pas d’insectes 2 H – I, 2005 H forêt extérieur n.s. n.s. n.s. pas d’insectes 3 A – XI, 2004 H forêt extérieur n.s. déc. active non 8 semaines âge des larves 4 A – X, 2004 H urbaine extérieur n.s. déc. active non 5 – 6 jours âge des larves 5 E – VIII, 2004 H+F urbaine intérieur crime déc. active non < 3 jours âge des larves 6 A – X, 1995 F suburbaine extérieur n.s. n.s. n.s. pas d’insectes 7 A – IX, 2003 H champs extérieur n.s. déc. active non 3 jours âge des larves 8 P – V, 2003 H forêt extérieur n.s. déc. avancée oui 13 -17 semaines succession des espèces 9 A – XII, 2002 H forêt extérieur n.s. déc. avancée non non 21 22 Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique Tableau 2.1 (suite) extérieur extérieur intérieur extérieur n.s. n.s. intérieur intérieur extérieur extérieur Cause décès n.s. : non spécifié n.s. arme à feu crime n.s. n.s. n.s. n.s. strangulation n.s. n.s. déc. active déc. active déc. avancée déc. avancée déc. active déc. active déc. active déc. active déc. active n.s. non non non non non non non non non n.s. 10 jours 3 semaines 7 jours non 2 semaines 2 semaines 3 semaines non 13-14 semaines pas d’insectes urbaine intérieur n.s. déc. avancée n.s. 28-30 semaines n.s. H n.s. urbaine extérieur n.s. n.s. poignard déc. active déc. active non non 1.5-2 jours 6 jours E – VI, 2001 n.s. suburbaine extérieur n.s. squelettisé oui 1 an 24 P – V, 2001 H forêt extérieur pendu déc. active non 13 -14 jours 25 P – III, 2001 H suburbaine intérieur n.s. déc. avancée n.s. > 1 an 26 H – I, 2001 H forêt extérieur n.s. déc. avancée non 12-16 semaines 27 A – XII, 2000 H urbaine intérieur n.s. déc. avancée oui 28-32 semaines 28 29 A – XI, 2000 A – X, 2000 intérieur extérieur n.s. n.s. déc. active déc. active non non 2 semaines 3 semaines 30 E – IX, 2000 H urbaine n.s. prairie nourn.s. risson succession des espèces âge des larves âge des larves succession des espèces âge des larves succession des espèces succession des espèces succession des espèces âge des larves âge des larves extérieur n.s. déc. active non 2 semaines âge des larves 31 E – IX, 2000 n.s. suburbaine intérieur n.s. squelettisé oui > 1 an 32 E – VII, 2000 H urbaine intérieur n.s. déc. active non 4 jours 33 E – VII, 2000 F forêt extérieur n.s. déc. avancée non 9 semaines 34 E – VII, 2000 H n.s. extérieur poignard déc. active non 1 day 35 E – VII, 2000 H n.s. n.s. n.s. squelettisé oui 44 semaines 36 37 38 P – VI, 2000 P – VI, 2000 P – IV, 2000 F H F suburbaine urbaine urbaine extérieur intérieur intérieur n.s. n.s. n.s. frais déc. active déc. active non non non 30 hours 5-7 jours 6 jours 39 E H n.s. intérieur n.s. déc. avancée oui non 40 A – XII, 1999 F urbaine intérieur strangulation squelettisé oui 40 semaines 41 42 43 44 45 46 47 A – XI, 1999 A- X, 1999 A – X, 1999 E – IX, 1999 E – VII, 1999 P – V, 1999 E – VIII, 1998 H F H H H F F urbaine urbaine urbaine urbaine urbaine suburbaine champs intérieur intérieur intérieur intérieur intérieur extérieur extérieur n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. déc. active déc. active déc. avancée déc. active déc. avancée n.s. non non non non non < 1 semaine non 15 jours 3 semaines 3 jours non 48 49 P – V, 1998 A – X, 1997 H+F F urbaine urbaine intérieur intérieur n.s. poignard déc. active déc. active déc. avancée non non oui 17-18 jours 10-12 jours 24-28 semaines Cas Saison, mois & Sexe année (H/F) 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 A – X, 2002 A – X, 2002 E – VIII, 2002 E – VIII, 2002 E –VIII, 2002 E – VII, 2002 E – VI, 2002 P – V, 2002 H – I, 2002 H – II, 2002 F H H H H H H F H H urbaine prairie urbaine forêt n.s. n.s. urbaine urbaine forêt suburbaine 20 A – XII, 2001 n.s. 21 22 E – VIII, 2001 E – VII, 2001 23 Zone Couvert (int/ext) Stade de Corps decomposition sec Intervalle post mortem estimé Méthode employée âge des larves âge des larves âge des larves âge des larves âge des larves âge des larves âge des larves succession des espèces âge des larves succession des espèces âge des larves succession des espèces âge des larves âge des larves âge des larves succession des espèces âge des larves Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique 23 Tableau 2.1 (suite) Cas Saison, mois & Sexe année (H/F) 50 51 52 53 54 55a 55b 55c 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 H – XII, 1997 E – VIII, 1997 E – VIII, 1997 P – VI, 1997 H – III, 1997 P – IV, 1997 P – IV, 1997 P – IV, 1997 A – X, 1996 P – V, 1996 A – XII, 1995 A – XI, 1995 A – X, 1995 A – X, 1995 E – VII, 1995 P – VI, 1995 P – IV, 1994 P – IV, 1994 P – IV, 1994 P – III, 1994 A – XI, 1993 P – IV, 1993 A – X, 1992 E – IX, 1992 E – VII, 1992 H – II, 1992 H – II, 1992 H – II, 1992 A – X, 1991 A – IX, 1991 A – IX, 1991 E P – VI, 1991 P – VI, 1991 P – V, 1991 P – V, 1991 H – I, 1991 A- XI, 1990 A – X, 1990 E – IX, 1988 E – VIII, 1990 H H F F F F F F F n.s. H H F H n.s. H n.s. n.s. F F F F H F H+F n.s. F H F H F n.s. n.s. H n.s. n.s. F H n.s. F F Zone suburbaine forêt champs urbaine urbaine urbaine urbaine urbaine forêt urbaine forêt n.s. suburbaine forêt forêt suburbaine n.s. suburbaine champs suburbaine forêt urbaine forêt suburbaine forêt urbaine forêt suburbaine forêt urbaine urbaine n.s. suburbaine suburbaine n.s. suburbaine suburbaine forêt urbaine forêt suburbaine Couvert (int/ext) intérieur extérieur extérieur n.s. intérieur extérieur extérieur extérieur extérieur intérieur extérieur extérieur extérieur extérieur extérieur intérieur n.s. extérieur extérieur extérieur extérieur intérieur extérieur extérieur extérieur intérieur extérieur intérieur extérieur intérieur intérieur extérieur extérieur extérieur n.s. intérieur extérieur extérieur intérieur extérieur extérieur Cause décès n.s. : non spécifié naturelle n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. naturelle n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. strangulation poignard n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. poignard n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. n.s. crime Stade de Corps decomposition sec déc. avancée déc. avancée déc. active déc. active déc. avancée déc. active déc. active déc. avancée déc. active déc. avancée squelettisé déc. avancée déc. active déc. avancée squelettisé squelettisé déc. avancée squelettisé squelettisé squelettisé déc. active squelettisé déc. active déc. active déc. active squelettisé squelettisé déc. avancée déc. avancée déc. avancée déc. avancée n.s. déc. avancée frais déc. avancée n.s. déc. avancée déc. active déc. active déc. active déc. active oui non non non oui non non non non non oui oui non non oui oui oui oui oui oui non oui non non non oui oui non oui oui n.s. n.s. non non n.s. n.s. non non non non non Intervalle post mortem estimé Méthode employée > 1 an 12 semaines 4-5 jours 5 jours non 3 semaines 5-6 days > 6 mois 4 semaines 35-40 jours 5-6 mois > 1 an 5 jours 7 mois 3-4 semaines 11 semaines 1 an 36-40 semaines > 1 an 33 semaines 5-6 jours 1 an 18-23 jours 11 jours 6-7 jours > 1 an > 1 an 101-113 jours 75 jours 7 mois 7 semaines pas d’insectes 3 semaines < 1 jour ≤ 2 jours pas d’insectes 74 jours 11 semaines 3-4 semaines 9 jours 11 jours 89 E – VIII, 1990 n.s. urbaine intérieur crime déc. avancée non 15 semaines 90 P – IV, 1990 H urbaine intérieur n.s. déc. avancée non 7 semaines 91 H – I, 1990 n.s. forêt extérieur n.s. déc. avancée non 11-13 semaines 92 A- XII, 1989 n.s. urbaine intérieur n.s. squelettisé oui pas d'estimation de l'IPM 93 A – X, 1989 F suburbaine extérieur n.s. n.s. n.s. pas d'estimation de l'IPM 94 Aall F n.s. n.s. n.s. déc. active non pas d’insectes 24 Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique Tableau 2.1 (suite) Couvert (int/ext) Cause décès n.s. : non spécifié Stade de Corps decomposition sec Intervalle post mortem estimé Méthode employée Cas Saison, mois & Sexe année (H/F) 95 A – XI, 1987 F n.s. extérieur n.s. déc. active non 5-6 semaines 96 H – I, 1987 H suburbaine intérieur n.s. déc. active non 4 semaines 97 A – XI, 1986 H urbaine intérieur n.s. déc. active non 23-28 jours 98 P – IV,1986 F forêt extérieur n.s. squelettisé oui > 6 mois 99 A – XI, 1982 H n.s. extérieur n.s. déc. active non 3 semaines 100 A – XI, 1981 H urbaine intérieur naturelle déc. avancée non 6 semaines 101 A – XI, 1981 H urbaine intérieur poignard déc. active non 10-11 jours 102 P – V, 1981 H forêt extérieur n.s. déc. avancée non 2-3 semaines 103 A – XII, 1978 H urbaine intérieur n.s. déc. avancée non 2 mois 104 H – II, 1978 H suburbaine extérieur poignard frais non 15 jours 105 H – I, 1977 H forêt extérieur pendu déc. avancée non 2 mois 106 A – XII, 1977 F suburbaine extérieur n.s. déc. avancée n.s. Non 107 E – VII, 1977 H urbaine intérieur n.s. déc. avancée oui 10 semaines 108 H – II, 1977 n.s. n.s. n.s. noyade n.s. n.s. pas d’insectes 109 A- IX, 1976 H forêt extérieur n.s. déc. avancée non 3 semaines 110 A- X, 1976 H forêt extérieur pendu squelettisé oui 11-12 semaines 111 E – VIII, 1975 H champs extérieur n.s. déc. active non 2-3 jours 112 P – IV,1975 H urbaine intérieur n.s. déc. avancée oui Non 113 A – XII, 1974 H forêt extérieur n.s. déc. avancée n.s. 10 semaines 114 A – X, 1974 H forêt extérieur n.s. déc. avancée n.s. 10 mois 115 E – IX, 1974 F urbaine intérieur poignard déc. active non 10 jours 116 E – VIII, 1974 F urbaine intérieur n.s. déc. active non 10-15 jours 117 E – VIII, 1974 H forêt extérieur n.s. déc. active non 4-6 semaines 118 P – VI, 1974 H forêt extérieur n.s. frais non <1 jour (13-19h) 119 P – VI, 1974 F suburbaine extérieur n.s. déc. avancée non < 3 mois succession des espèces 120 P – IV, 1974 H urbaine intérieur n.s. déc. avancée oui 6-8 semaines âge des larves 121 H –III, 1974 H forêt extérieur pendu déc. avancée n.s. 5 mois succession des espèces 122 P – V, 1973 F urbaine intérieur n.s. déc. active non 3 semaines âge des larves 123 A – X, 1972 H suburbaine extérieur n.s. déc. active non 7 jours âge des larves 124 E – VIII, 1972 H forêt extérieur pendu déc. avancée non 1 mois âge des larves 125 P – V, 1972 bébé urbaine intérieur n.s. déc. avancée non 4-5 semaines âge des larves 126 E –VI, 1972 H forêt extérieur n.s. déc. active non 15 jours âge des larves 127 P – VI, 1972 F urbaine intérieur n.s. déc. avancée non 10-15 jours âge des larves 128 H – III, 1972 F forêt extérieur n.s. squelettisé oui 6 mois succession des espèces 129 H – I, 1972 F suburbaine extérieur n.s. déc. avancée oui 4-5 mois succession des espèces 130 H – XII, 1971 F forêt extérieur n.s. déc. active non ≈ 19 jours âge des larves 131 A – XII, 1971 H forêt extérieur n.s. squelettisé oui 6-7 mois succession des espèces 132 A – X, 1969 F suburbaine extérieur strangulation déc. active non 3 jours âge des larves Zone Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique 25 1. Inventaire des cas traités par le Dr Leclercq Les cas médico-légaux du Dr Leclercq concernent principalement son pays natal, avec 115 cas pour la Belgique et 16 cas pour la France. La figure 2.1 représente la répartition géographique de ces cas (chaque commune n’étant représentée qu’une seule fois). La commune Belge avec le plus de cas est Liège (23 cas), suivie par Seraing (5 cas). Trente-six cas concernent des corps découverts en forêt, 7 cas dans des biotopes « ouverts » tels que des champs ou des prairies, 44 cas concernent des sites urbains, et 26 cas des zones suburbaines (pour 19 cas, l’emplacement n’était pas été précisé) (tableau 2.2). Sur ces 132 cas, 45 concernent des cadavres découverts à l’intérieur de logements et 73 à l’extérieur. L’emplacement intérieur ne concernait que des sites urbains et suburbains. L’emplacement n’a pas été spécifié pour 14 cas. La population étudiée est composée de 65 hommes (45,8%), 48 femmes (33,8%) et 2 bébés (1,4%). Le sexe de 26 cadavres adultes n’est pas mentionné dans les rapports. Plus de 77 % des cadavres étudiés étaient en phase de décomposition active (59 cas) ou avancée (51 cas) lors de la découverte du corps (tableau 2.1). Dix-neuf cadavres ont été décrits comme squelettisés, et quatre étaient encore frais. Enfin, la phase de décomposition n’est pas mentionnée pour neuf corps (6,1%). Dans plus de 80% des cas, la cause de la mort n’est pas mentionnée. La majorité des corps expertisés ont été découverts en automne (46 cas) tandis que le printemps et l’été ne Fig. 2.1 : Localisation des cas entomologiques traités par le Dr. M. Leclercq. Représentation de la carte européenne avec en grisé, les zones échantillonés par le Dr. M. Leclercq (a). A gauche, représentation de la carte de France (b) ; à droite celle de la Belgique (c) (un seul point par localité). comptent respectivement que 32 et 35 cas. Dix-neuf cas ont été découverts en hiver. Au total, le Dr Leclercq aura rencontré au cours de sa carrière en entomologie forensique 104 espèces différentes : 59 espèces de coléoptères, 41 espèces de diptères, 1 espèce d’hyménoptère Braconidae, 1 espèce de dermaptère, 1 espèce d’hétéroptère et 1 espèce de lépidoptère (tableau 2.3). Les diptères sont les plus fréquents et sont présent dans 122 cas. La seconde famille la plus représentée est celle des coleoptères avec 54 cas différents. Les lépidoptères sont référencés dans deux cas seulement. Tableau 2.2 : Répartition par saison et par milieu des 132 cas traits par le Dr M. Leclercq. Biotopes Forêt Champs – prairie Ville intérieur Ville extérieur Ville inconnu Suburbain intérieur Suburbain extérieur Inconnu extérieur Inconnu Total printemps 5 1 12 1 1 3 7 0 2 32 été 7 3 9 0 2 1 3 4 6 35 automne 15 3 15 2 0 0 5 4 2 46 hiver 9 0 2 0 0 3 4 0 1 19 Total 36 7 38 3 3 7 19 8 11 132 26 Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique Tableau 2.3 : Liste des espèces (par familles) identifiées lors des affaires traitées par le Dr M. Leclerq. Les cas concernés sont reporté ainsi que les stades présents (normal = adulte, souligné = adultes morts, italique = larves, souligné double = pupes vides ou nymphes, gras = larves et adultes). Les noms d’espèces sont extraits de la base de données Fauna Europaea (Fauna Europaea 2012). La colonne “bibliographie associée” indique les références bibliographiques rapportant ces espèces dans un contexte forensique. Espèce Descripteur Bibliographie associée Cas concerné(s) Intervalle post mortem Coléoptères Aphodiidae Aphodius consputus Creutzer, 1799 - 55 5 jours à 6 mois Aphodius sp. Illiger, 1798 - 62 3-4 semaines Paykull, 1790 - 61 7 mois Fabricius, 1775 Matuszewski et coll. 2008 35, 58 5 à 11 mois De Geer, 1775 Matuszewski et coll. 2008, Benecke 1998, Turchetto et coll. 2001, Arnaldos et coll. 2004, Grassberger et Frank 2004, Wyss et Cherix 2006, Ozdemir et Sert 2009, Matuszewski et coll. 2010, Garcia-Rojo 2004 58, 61, 69, 76, 89, 129, 130 19 jours à 12 mois Linnaeus, 1758 Matuszewski et coll. 2008, Arnaldos et coll. 2004, Grassberger et Frank 2004, Wyss et Cherix 2006, Ozdemir et Sert 2009, Matuszewski et coll. 2010, Kocarek 2003, Kentner et Streit 1990 25, 35, 46, 58, 61, 62, 64, 110 3 semaines à plus d’1 an Linneaus, 1758 Matuszewski et coll. 2008 35 Dermestes frischii Kugelann, 1792 Matuszewski et coll. 2008, Arnaldos et coll. 2004, Arnaldos et coll. 2005, Ozdemir et Sert 2009, Matuszewski 89 et coll. 2010, Bourel et coll. 1999, Pasquerault et coll. 2008, Kentner et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004 Dermestes ater Degeer, 1774 - 84, 89, 127 10 jours à 15 semaines Dermestes lardarius Linné, 1758 Grassberger et Frank 2004, Kocarek 2003, Pasquerault et coll. 2008, Kentner et Streit 1990 64, 112 1 an Dermestes maculatus Degeer, 1774 Grassberger et Frank 2004, Arnaldos et coll. 2005, Pasquerault et coll. 64, 69 2008, Schroeder et coll. 2002 1 an Dermestes undulatus Brahm, 1790 Wyss et Cherix 2006, Ozdemir et Sert 2009k, Bourel et coll. 1999, Pasquerault et coll. 2008 39, 40 40 semaines - 73, 76, 107 75 jours à plus d’1 an Carabidae Limodromus assimilis Cleridae Necrobia ruficollis Necrobia rufipes Necrobia violacea Dermestidae Attagenus pellio Dermestes sp. 15 semaines Geotrupidae Anoplotrupes stercorosus Scriba, 1791 Matuszewski et coll. 2008, Kocarek 2003, Matuszewski et coll. 2010 8 13 à 17 semaines Geotrupes stercorarius Linné, 1758 Smith 1986, Kentner et Streit 1990, Nabaglo 1973 33, 62 3 à 9 semaines Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique 27 Tableau 2.3 (suite) Espèce Descripteur Bibliographie associée Histeridae Cas concerné(s) Intervalle post mortem 33 Margarinotus brunneus Fabricius, 1775 Matuszewski et coll. 2008, Matuszewski et coll. 2010, GarciaRojo 2004, Gaudry 2010 Margarinotus striola Salhberg, 1819 Matuszewski et coll. 2008, Matuszewski et coll. 2010, Kocarek 2003, Kentner 82 et Streit 1990 ≤ 2 jours Scriba, 1790 Matuszewski et coll. 2008, Matuszewski et coll. 2010, Kocarek 2003, Bourel et coll. 1999, Kentner et Streit 1990 46, 53, 119 5 jours à plus de 3 mois Catops morio Fabricius, 1792 Kocarek 2003 110, 113 10 à 12 semaines Catops picipes Fabricius, 1787 Wyss et Cherix 2006 82 ≤ 2 jours Panzer, 1794 Smith 1986, Kocarek 2003, Kentner et Streit 1990, Nabaglo 1973 76, 82 ≤ 2 jours à 75 jours - 26, 113 10 à 16 semaines Gyllenhal, 1827 Smith 1986 54 - Fabricius, 1781 - 82 ≤ 2 jours Omosita discoidea Fabricius, 1775 Matuszewski et coll. 2008, Wyss et Cherix 2006, Matuszewski et coll. 2010, Kocarek 2003, Bourel et coll. 1999, Kentner et Streit 1990 23, 46, 55, 62, 63, 64 5 jours à plus d’1an Soronia punctatissima Illiger, 1794 - 46, 58, 61, 62 3 semaines à7 mois Linnaeus, 1758 Matuszewski et coll. 2008, Grassberger et Frank 2004, Smith 1986, Matuszewski et coll. 2010, Kentner et Streit 1990 11, 12, 13, 14, 15, 46, 51, 53, 70, 117 5 jours à plus de 12 semaines Nicrophorus humator G.A. Olivier, 1790 Matuszewski et coll. 2008, Wyss et Cherix 2006, Matuszewski et coll. 51, 55, 117 2010, Kocarek 2003, Bourel et coll. 1999, Chauvet et coll. 2008, Kentner et Streit 1990, Nabaglo 1973 5 jours à 6 mois Nicrophorus investigator Zetterstedt, 1824 Matuszewski et coll. 2008, Kocarek 2003, Chauvet et coll., 2008, Kentner 117 et Streit 1990 4 à 6 semaines Herbst, 1784 Matuszewski et coll. 2008, Wyss et Cherix 2006, Kocarek 2003, Chauvet 51 et coll., 2008, Kentner et Streit 1990, Nabaglo 1973 12 semaines Nicrophorus sp. - 58, 61 5 à 7 mois Thanatophilus sinuatus Matuszewski et coll. 2010, Kentner et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004 15 2 semaines - 26, 33 9 à 16 semaines Saprinus semistriatus 110 11 à 12 semaines Leiodidae Catops tristis Catops sp. Monotomidae Rhizophagus parallelocollis Nitidulidae Amphotis marginata Silphidae Necrodes littoralis Nicrophorus vespilloides Indéterminé Fabricius, 1775 28 Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique Tableau 2.3 (suite) Espèce Descripteur Bibliographie associée Cas concerné(s) Intervalle post mortem Staphylinidae Aleochara curtula Goeze, 1777 Aleochara lata Aleochara ruficornis Matuszewski et coll. 2008, Smith 1986, Kocarek 2003, Bourel et coll. 1999 46 - Gravenhorst, 1802 Ozdemir et Sert 2009 46 - Gravenhorst, 1802 - 119 < 3 mois - 51 12 semaines - 98 > 6 mois 62 3-4 semaines Kentner et Streit 1990, Nabaglo 1973 98 > 6 mois Fabricius, 1792 - 114 10 mois Creophilus maxillosus Linné, 1758 Turchetto et coll. 2001 ; Grassberger et Frank 2004 ; Matuszewski et coll. 2008, Smith 1986, Wyss et 14, 15, 46, 72, 119 Cherix 2006, Ozdemir et Sert 2009, Matuszewski et coll. 2010, Kocarek 2003, Kentner et Streit 1990, GarciaRojo 2004 6 jours à plus de 3 mois Omalium rivulare Paykull, 1789 Matuszewski et coll. 2008, Kocarek 2003, Bourel et coll. 1999, Kentner et Streit 1990, Nabaglo 1973 19 jours à plus de 6 mois Ontholestes murinus Linné, 1758 Matuszewski et coll. 2008, Ozdemir et Sert 2009, Kocarek 2003, Kentner 46 et Streit 1990 - - 51 12 semaines Aleochara sp. Amischa soror Kraatz, 1856 Anotylus sculpturatus Gravenhorst, 1806 Matuszewski et coll. 2008 Atheta sp. Coprophilus striatulus Oxytelus sp. 63, 98, 113, 128, 129, 130 Philonthus carbonarius Gravenhorst, 1802 - 110 11-12 semaines Philonthus cephalotes Gravenhorst, 1802 - 61 7 mois Philonthus decorus Gravenhorst, 1802 - 119 < 3 mois Philonthus marginatus Strom, 1768 Philonthus sordidus Gravenhorst, 1802 Kentner et Streit 1990 Matuszewski et coll. 2008, Bourel et 62 coll. 1999, Kentner et Streit 1990 3-4 semaines 110 11-12 semaines 62 3-4 semaines Philonthus splendens Fabricius, 1792 Matuszewski et coll. 2008, Kentner and Streit 1990 Philonthus succicola Thomson, 1860 Matuszewski et coll. 2008, Kocarek 2003 76 75 jours Philonthus tenuicornis Mulsant & Rey, 1853 Matuszewski et coll. 2008 46 - - 51, 58 3 à 6 mois - Philonthus sp. Proteinus ovalis Stephens 1834 130 19 jours Tachinus humeralis Matuszewski et coll. 2008, Kentner Gravenhorst, 1802 et Streit 1990 76 75 jours Quedius lateralis Gravenhorst, 1802 - 91 11-13 semaines Quedius mesomelimus Marsham, 1802 Kocarek 2003 61, 110 3 à 7 mois - 58 5-6 mois - 11, 12, 18, 19, 20, 23, 25, 33, 35, 50, 61, 64, 66, 67, 78, 82, 85, 95, 119 - Quedius sp. Indéterminé Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique 29 Tableau 2.3 (suite) Espèce Descripteur Bibliographie associée Cas concerné(s) Intervalle post mortem Tenebrionidae Tenebrio molitor Linné, 1758 Smith 1986 27, 39, 40 28 à 40 semaines Linné, 1758 Arnaldos et coll. 2004, Grassberger et Frank 2004 15 2 semaines Robineau-­ Desvoidy, 1830 Matuszewski et coll. 2008, Turchetto et coll. 2001, Smith 1986 ; Arnaldos et coll. 2004 ; Grassberger et Frank 2004 ; Arnaldos et coll. 2005, Schroeder et coll. 2003, Wyss et Cherix 2006, Matuszewski et coll. 2010, Bourel et coll. 1999, Kentner et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004, Velasquez et coll. 2010, Pohjoismaki et coll. 2010 3, 4, 5, 16, 18, 21, 22, 24, 27, 28, 30, 32, 33, 35, 38, 39, 40, 41, 48, 49, 53, 55, 57, 63, 64, 69, 71, 75, 76, 77, 78, 80, 81, 84, 85, 86, 89, 90, 91, 92, 96, 97, 100, 101, 107, 111, 112, 113, 119, 120, 122, 125 <1 jour à 1 an Linnaeus, 1758 Matuszewski et coll. 2008, Turchetto et coll. 2001 ; Arnaldos et coll. 2004, Grassberger et Frank 2004 ; Smith 1986 ; Schroeder et coll. 2003, Wyss et Cherix 2006, Matuszewski et coll. 2010, Bourel et coll. 1999, Kentner et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004, Velasquez et coll. 2010, Pohjoismaki et coll. 2010 9, 11, 14, 15, 17, 29, 34, 43, 46, 48, 56, 60, 61, 68, 70, 72, 80, 85, 93, 95, 99, 102, 109, 117, 118, 123, 124, 126, 128, 129, 132 <1 jour à 7 mois - 58, 73, 82, 87, 115, 121 ≤2 jours à > 1 an 88 11 jours Dermapteres Forficulidae Forficula auricularis Dipteres Calliphoridae Calliphora vicina Calliphora vomitoria Calliphora sp. Chrysomya albiceps Arnaldos et coll. 2004 ; Grassberger et Frank 2004, Arnaldos et coll. Wiedemann, 1819 2005, Wyss et Cherix 2006, Velasquez et coll. 2010, Myskowiak et Doums 2002, Benecke 2001 Linnaeus, 1758 Matuszewski et al. 2008, Grassberger and Frank 2004, Smith 1986, Wyss and Cherix 2006, Matuszewski 10, 15, 36, 48, 105 et al. 2010, Bourel et al. 1999, Kentner and Streit 1990, Garcia-Rojo 2004, Velasquez et al. 2010 < 2 jours à 2 mois Lucilia illustris Meigen, 1826 Matuszewski et coll. 2008, Smith 1986 ; Wyss et Cherix 2006, Kentner et Streit 1990, Velasquez et coll. 2010 30 2 semaines Lucilia richardsi Collin, 1926 Garcia-Rojo 2004, Benecke 2001 86 3 à 4 semaines Meigen, 1826 Turchetto et coll. 2001, Schroeder et coll. 2003, Grassberger et Frank 2004, Wyss et Cherix 2006, Kentner et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004, Velasquez et coll. 2010, Pohjoismaki et coll. 2010, Benecke 2001 7, 12, 16, 17, 34, 35, 37, 45, 112, 116, 126 1 jour à 44 semaines - 69 1 an Lucilia caesar Lucilia sericata Lucilia sp. 30 Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique Tableau 2.3 (suite) Espèce Descripteur Bibliographie associée Cas concerné(s) Intervalle post mortem Phormia regina Meigen, 1826 Schroeder et coll. 2003, Grassberger et Frank 2004, Matuszewski et coll. 2008, Matuszewski et coll. 2010, Kentner et Streit 1990, Benecke 2001 Protophormia terraenovae Robineau-Desvoidy, 1830 Smith 1986, Grassberger et Frank 2004, Velasquez et coll. 2010, Pohjoismaki et coll. 2010, Benecke 2001 52, 58, 130, 131 19 jours à 7 mois - 103, 105, 110 - - 33 - Indéterminé 17, 37, 44, 47 5 jours à 3 semaines Drosophilidae Indéterminé Fanniidae Fannia canicularis Fannia manicata Fannia scalaris Linnaeus, 1761 Grassberger et Frank 2004, Wyss et Cherix 2006, Matuszewski et coll. 2010, Bourel etcoll. 1999, Kentner et 9, 12, 20, 27, 35, 54 7 jours à 44 semaines Streit 1990, Velasquez et coll. 2010, Gaudry 2010 Meigen, 1826 Bourel et coll. 2004 ; Grassberger et Frank 2004, Matuszewski et coll. 46 2010, Kentner et Streit 1990, Gaudry 2010, Benecke 2001 Fabricius, 1794 Bourel et coll. 2004 ; Grassberger et Frank 2004, Bourel et coll. 1999, Kentner et Streit 1990, Velasquez et coll. 2010, Gaudry 2010, Benecke 2001 9, 20, 27, 35, 54, 55, 67, 76, 107, 128, 5 jours à 11 mois 129, 131 - 25, 49, 50, 58, 59, 74, 85 11 semaines à plus d’ 1 an Smith 1986, Wyss et Cherix 2006, Kentner et Streit 1990 51 12 semaines Fannia sp. - Heleomyzidae Neoleria inscripta Meigen, 1830 Tephrochlamys flavipes Zetterstedt, 1838 20, 26, 91, 121, 128 3 à 7 mois Indéterminé 31, 51, 54, 55, 58, 59, 61, 63, 74, 82 - 3, 15, 20, 27, 35, 39, 40, 61, 64, 77, 78, 107 2 semaines à plus d’1 an Muscidae Hydrotaea capensis Matuszewski et coll. 2008, Ozdemir Wiedemann, 1818 et Sert 2009 ; Smith 1986, Wyss et Cherix 2006, Garcia-Rojo 2004 Hydrotaea dentipes Fabricius, 1805 Matuszewski et coll. 2008, Smith 1986 ; Wyss et Cherix 2006, 15, 124 Matuszewski et coll. 2010, Bourel et coll. 1999, Kentner et Streit 1990 Hydrotaea sp. Robineau-Desvoidy, 1830 - 25, 49, 50, 74, 89, 131 15 semaines à > 1 an Linnaeus, 1758 Arnaldos et coll. 2004, Arnaldos et coll. 2005, Wyss et Cherix 2006, Kentner et Streit 1990, GarciaRojo 2004, Velasquez et coll. 2010, Benecke 2001 34, 69, 73, 77, 78, 89, 92 1 jour à plus d’1 an Musca domestica 2 semaines à plus d’1 mois Les auteurs (par ordre d’apparition) Damien CHARABIDZE est biologiste et spécialiste des insectes nécrophages. Après des études de physiologie des invertébrés à Paris 6, il effectue sa thèse au sein du laboratoire d’entomologie de l’Institut médico-légal de Lille. Il est actuellement Maître de Conférences au sein de l’Unité de Taphonomie Médico-Légale de Lille (UTML), où il dirige le département d’entomologie. Matthias GOSSELIN, entomologiste de formation, a débuté sa carrière professionnelle à l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) à Bruxelles où il a participé à de nombreux de projets de recherche en entomologie forensique au sein du laboratoire de Microtraces. Il a ensuite entamé une thèse de doctorat sur le thème de l’entomotoxicologie forensique en partenariat avec le laboratoire de toxicologie (INCC), l’Université de Mons (UMONS) et l’Université Catholique de Lille (UCLille). Il est maintenant collaborateur scientifique (UMONS) et continue à développer des projets en écotoxicologie et en entomologie forensique. Jean-Pol BEAUTHIER est docteur en médecine et docteur en sciences médicales. Il enseigne la médecine légale à l’Université Libre de Bruxelles et y est responsable de l’unité de médecine légale et d’anthropologie médico-légale (Laboratoire d’Anatomie, de Biomécanique et d’Organogenèse). Il est collaborateur scientifique à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique et professeur invité au Collège Belgique (Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts). Il est l’auteur du traité de médecine légale dont la deuxième édition est parue en 2011 (De Boeck). Marion MONTAIGNE est née en 1980 à Saint-Denis de la Réunion. Après un Bac ES, elle se lance dans des études de dessin à Estienne et aux Gobelins. Après un bref passage par l’animation et la vente de BD (en tant que vendeuse, pas encore auteur), elle débute sa carrière de dessinatrice de BD via le magazine Dlire, puis Capsule Cosmique. Elle publie ensuite « Panique organique » chez Sarbacane suivi de « La vie des très bêtes tome 1 et 2 ». En 2008, elle crée « Tu mourras moins bêtes », un blog de vulgarisation scientifique dont le tome 2, publié chez Ankama, a reçu le prix du public au festival d’Angoulême 2013. Jessica DEKEIRSSCHIETER a réalisé son doctorat au sein de l’Unité d’Entomologie Fonctionnelle et Evolutive (Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège) sous la direction des Prs. E. Haubruge et G. Lognay. Intitulée « Étude des interactions entre l’entomofaune et un cadavre : approches biologique, comportementale et chémo-écologique du coléoptère nécrophage T. sinuatus », sa thèse lui a permis de caractériser la signature olfactive d’un cadavre au cours du processus de décomposition. Elle travaille actuellement pour l’industrie phytopharmaceutique et des produits biocides. Eric HAUBRUGE (Gembloux, Bel­ gique, 1964) est diplômé ingénieur agronome de la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux. Il est élu Vice-Recteur de l’Université de Liège et Président de Gembloux AgroBio en Tech2009. Promoteur d’une trentaine de thèses de doctorat et auteur de plus de 450 publications scientifiques dans les domaines de l’entomologie, de la protection des cultures et de l’apiculture, Eric Haubruge initie également de nombreux projets de développement en Asie (Chine et Vietnam), en Afrique (Cameroun et Madagascar) et en Amérique du Sud (Chili). 251 252 Les auteurs (par ordre d’apparition) Didier GOSSET, Professeur de médecine légale, a introduit et développé l’entomologie médico-légale en France. Il est actuellement Doyen de la Faculté de Médecine Lille 2. Valéry HEDOUIN est professeur de médecine légale à l’Université Lille 2 (Faculté de Médecine). Il est dans ce cadre responsable d’une unité de recherche en taphonomie médicolégale. Au sein du Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, il est responsable de l’Institut Médico-Légal, dans sa partie hospitalière, et de l’unité médico-judiciaire. Il est expert près la Cour de Cassation et vice-président de la Société Française de Médecine Légale. François VERHEGGEN (Namur, Belgique, 1980) est diplômé bioingénieur de la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux (Université de Liège). En 2004 il est engagé comme assistant au sein de l’unité d’Entomologie fonctionnelle et évolutive où il réalise une thèse de doctorat sous la direction du Professeur E. Haubruge. En 2009, il est nommé 1er assistant. Il enseigne l’éthologie et la lutte intégrée contre les ravageurs et encadre des recherches dans les domaines des interactions plantes-insectes, de la communication chimique et de la lutte biologique contre les ravageurs des cultures. Daniel CHERIX est né à Lausanne (Suisse) en 1950. Après des études en sciences naturelles à l’Université de Lausanne, il soutient sa thèse consacrée aux fourmis en 1981 et se spécialise en entomologie. Il est nommé conservateur au Musée cantonal de zoologie et professeur suppléant à l’Université de Lausanne puis professeur associé au Département d’écologie et dévolution. Dès 1993, sous l’impulsion de Claude Wyss, il développe l’entomologie forensique. Claude WYSS est né à Lausanne (Suisse) en 1950. Il effectue des études de musique classique en trompette. Il obtient ensuite un diplôme d’infirmier en psychiatrie avant de suivre une école de police pour devenir inspecteur. Après 15 ans d’enquêtes, il rejoint l’identité judiciaire ; en 1993, il lance les recherches sur l’entomologie forensique en Suisse avec la collaboration de Daniel Cherix. Cindy AUBERNON est entomologiste diplômée du Master Sciences de l’Insecte de l’Université de Tours. Actuellement employée au sein de l’Université Lille 2 (Unité de Taphonomie MédicoLégale), elle débute une thèse de doctorat en entomologie médico-légale. Julien BOULAY est inscrit en Doctorat de Biologie spécialité Ethologie au sein de l’UTML de l’Université de Lille 2 en cotutelle avec le Service d’Ecologie Sociale de l’Université Libre de Bruxelles. Il étudie, d‘un point de vue fondamental, le comportement d’agrégation des larves nécrophages de Diptères. Avant cela, il a obtenu une Licence en Biologie des Organismes à Tours puis le Master Recherche Comportement Animal et Humain de Rennes. Hélène LEBLANC a étudié et travaillé en Europe puis a été recrutée à l’Université d’Ontario (UIOT, Oshawa, Canada) ou elle est responsable du programme de recherche en sciences forensiques. Elle y enseigne également l’entomologie et l’écologie chimique aux étudiants ainsi qu’aux forces de police et de gendarmerie. Elle expertise des cas en entomologie forensique depuis 1998. Luc BOURGUIGNON est ingénieur chimiste et des bio-industries de la Faculté Universitaire de Gembloux (FUSAGx). Il est depuis 1997 expert judiciaire au laboratoire Microtraces & Entomologie à l’INCC, où il étudie les traces d’origine naturelle (diatomées, sols, végétaux). Il est impliqué tant dans l’application pratique de l’entomologie forensique que dans la recherche scientifique et l’éducation et est actuellement président de l’European Association for Forensic Entomology (EAFE). Yves BRAET est gradué en Biochimie et titulaire d’un DEA en Gestion de l’environnement (ULB/IGEAT). Il débute à l’INCC en 1996, au sein du laboratoire ADN. Il est actuellement responsable au sein du laboratoire Microtraces des activités d’expertises entomologiques et des recherches associées. Il est passionné et spécialiste de la taxonomie et la systématique des Hyménoptères Braconidae. Les auteurs (par ordre d’apparition) Françoise HUBRECHT est Ingénieur Agronome. Après avoir travaillé une dizaine d’année dans l’unité de Zoologie Appliquée de la Faculté des Sciences Agronomique de Gembloux, elle a commencé à travailler à l’INCC comme expert judiciaire dès 1993. Elle y travaille toujours actuellement sur les microtraces d’origines biologiques (cheveux, plantes, insectes, etc.) Sofie VANPOUCKE est licenciée en biologie de l’Université de Leuven (KUL) et Docteur en archéozoologie (Thèse en collaboration avec le Musée Royal de l’Afrique Centrale et le Musée des Sciences Naturelles de Belgique). Fin 2008 elle débute au laboratoire Microtraces de l’INCC comme expert judiciaire, principalement dans le domaine de l’analyse de cheveux et l’entomologie forensique. Louis DE CARBONNIERES est docteur en droit (2000) et professeur agrégé d’Histoire du droit (2002) en poste à l’Université de Lille 2. Ses recherches portent sur l’histoire de la procédure pénale, l’histoire de la justice et l’histoire de la preuve. Il est codirecteur du Master 2 d’histoire du droit et assesseur du Doyen de la faculté de droit. Il a présidé en jury de sortie de l’École des avocats de Lille (2007-2011). Yoanna MOULIN est titulaire d’une licence de droit (2011), d’un Master 1 droit privé et sciences criminelles (2012) et d’un Master 2 histoire du droit (2013). Elle est aussi diplômée de l’Institut de criminologie de Lille (2012) et prépare actuellement l’examen d’entrée à l’école du Barreau. Daniel DUPONT est né le 16 avril 1959 à Le Cateau-Cambrésis dans le nord de la France. En 2002, il soutient son Habilitation à Diriger les Recherches en Sciences Physiques. Enseignant-Chercheur depuis 1985, il travaille à HEI (École des Hautes Etudes d’Ingénieurs), où il a développé la thématique « Développement d’Outils d’Aide à la Décision des Systèmes Complexes ». 253 Alexandre VEREMME est ingénieur et docteur en informatique. Il a effectué ses recherches en extraction et gestion de données imparfaites, manipulant et exploitant des outils statistiques comme la théorie des fonctions de croyance. Une des premières applications des travaux avait pour objectif l’estimation de la date de ponte d’insectes nécrophages dans le but d’assister les experts dans l’estimation de la date du décès. Il s’est désormais spécialisé dans le développement de solutions logicielles d’aide à la décision. Laetitia CERVANTES, est titulaire d’un DEA de systématique animale et végétale (Muséum d’Histoire Naturelle de Paris). Elle a intégré le département Biologie de l’IRCGN en 2005 pour y réaliser des analyses en génétique humaine. Elle rejoint ensuite le département Entomologie de l’IRCGN en 2010. Elle a réalisé 50 dossiers en entomologie légale. Laurent DOUREL, officier de Gendarmerie, a rejoint le département Entomologie de l’IRCGN en 2002. Titulaire d’un DESS de biologie des écosystèmes, il est expert inscrit près la Cour d’Appel de Paris et a réalisé environ 110 expertises en entomologie légale. Il est également coordinateur des opérations de criminalistique dans le cadre d’investigations criminelles. Emmanuel GAUDRY est titulaire d’un Master en Biologie Intégrée des invertébrés et de divers diplômes universitaires spécialisés (criminalistique, coordinateur des opérations de criminalistique, gestion de risque et sécurité intérieure). Il a été chef du département Entomologie de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (2001-2013). Expert près la Cour d’Appel de Paris, il est aujourd’hui adjoint au chef de l’unité nationale d’investigation criminelle et de l’unité gendarmerie d’identification de victimes de catastrophes. Thierry PASQUERAULT, major de Gendarmerie, de formation microbiologiste, a été enquêteur avant de rejoindre le département Entomologie de l’IRCGN en 1993. Expert inscrit près la Cour d’Appel de Paris, il a réalisé plus de 290 expertises en entomologie légale. Il participe également aux missions nationales d’investigation criminelle et d’identification de victimes de catastrophes. 254 Les auteurs (par ordre d’apparition) Benoit VINCENT est titulaire d’un Master Recherche en Systématique, Evolution, Paléontologie (Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris) et est affecté au département Entomologie de l’IRCGN depuis 1998. Expert inscrit près la cour d’appel de Paris, il a réalisé un peu plus de 250 rapports en entomologie légale. Il est spécialiste, pour la zone néotropicale, de la sous famille des Arctiinae (Lepidoptera) pour laquelle il a décrit plus de 20 espèces nouvelles. Jean-Bernard MYSKOWIAK est titulaire d’un doctorat de sciences biomédicales (Université de Paris VI). Affecté au département Entomologie de l’IRCGN en 1994, il se spécialise dans l’étude des invertébrés aquatiques colonisateurs des cadavres submergés. Expert inscrit près de la Cour d’Appel de Paris, il est responsable depuis 2004 de la cellule d’expertise aquatique. Stijn DESMYTER est depuis 2003 expert judiciaire à l’Institut National de Criminalistique et Criminologie Belge. Au laboratoire d’Identification Génétique, certifié ISO17025, il se spécialise dans l’ADN mitochondrial (non-) humain. En plus des expertises judiciaires, il s’engage dans des projets de recherche tels que l’hétéroplasmie, l’identification d’espèce par DNA barcoding et l’analyse de l’ADN mitochondrial canin. Kurt JORDAENS est né à Brecht, Belgique, le 26 décembre 1970. Il a obtenu un master en biologie environnementale à L’Université d’Anvers (UAntwerpen) où il a obtenu sa thèse de doctorat en biologie. Après un post-doc à L’Université d’Anvers, il rejoint en 2007 le JEMU (Joint Experimental Molecular Unit) comme attaché scientifique au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC). Il y est actuellement statutaire comme taxonomiste moléculaire au sein de la section d’entomologie. Gontran SONET est né à Frameries en Belgique (1979). Il a obtenu un master en biologie moléculaire et un master complémentaire en gestion de l’environnement et aménagement du territoire à L’Université Libre de Bruxelles (ULB). Il a débuté sa carrière dans la communication scientifique au Centre de Culture Scientifique de l’ULB. Depuis 2007, il travaille comme attaché scientifique à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique où il est spécialisé dans l’utilisation de marqueurs ADN pour l’identification d’espèces animales. Benoit BOUREL a participé activement à la montée en puissance de l’entomologie médico-légale lilloise depuis quinze ans, en apportant une forte contribution au développement de l’entomo-toxicologie et à la connaissance de la biologie des insectes nécrophages. Il est actuellement le Doyen de la Faculté Libre des Sciences et Technologies de l’Université Catholique de Lille. Rudy CAPARROS MEGIDO (Liège, Belgique, 1987) est assistant de recherche à Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège). Il est diplômé d’un master en Biologie des Organismes et Écologie après un travail de Master réalisé en entomologie forensique à Gembloux Agro-Bio Tech. Après 3 ans de thèse de doctorat orientés vers l’écologie chimique et la lutte biologique, il réalise à présent une thèse de doctorat orientée vers la valorisation des insectes dans l’alimentation humaine. Jean-Bernard HUCHET est archéoentomologiste au CNRS (il est titulaire d’un DEA en anthropologie biologique et d’un doctorat en biologie des populations et écologie (spécialité entomologie). Conjointement rattaché aux laboratoires d’archéozoologie et d’entomologie du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris et au laboratoire d’anthropologie de l’Université de Bordeaux, il est spécialisé dans l’étude des insectes nécrophages et parasites associés à des restes humains ou animaux provenant de contextes archéologiques. Yann DELANNOY est diplômé en médecine légale et expertises médicales et expert près la Cour d’Appel de Douai. Praticien Hospitalier dans le service de Médecine Légale du CHRU de Lille, il émarge dans l’unité de Taphonomie médico-légale et l’EA 4490 Physiopathologie des maladies osseuses inflammatoires (Université Lille-Nord de France). Les auteurs (par ordre d’apparition) Thomas COLARD est titulaire d’un doctorat en Anthropologie Biologique du Musée National d’Histoire Naturelle de Paris, et d’un doctorat en Chirurgie-Dentaire de l’Université de Lille 2. Il est Maître de Conférences en Sciences Anatomiques et développe plusieurs thématiques de recherche en anthropologie au sein de l’Unité de Taphonomie Médico-Légale (UTML, Institut de Médecine Légale, Université de Lille 2). 255 Glossaire : animal constitué extérieurement Arthropode d’une suite d’anneaux durs, articulés entre eux, et dont certains portent une paire d’appendices ventro-latéraux (pattes par exemple), eux-mêmes divisés en segments articulés. Assimilation-diffusion : absorption et distribution des composés au sein du corps. Audit : processus systématique, indépendant, documenté visant à déterminer dans quelle mesure les critères d’évaluation sont satisfait. : microalgues Bacillariophycées (ou diatomées) unicellulaires planctoniques de 2 μm à 1 mm présentes dans tous les milieux aquatiques et enveloppées par un squelette externe siliceux. Batillage : remous provoqué soit par la marche d’un bateau, soit par le vent et qui cause la dégradation des berges. Bâtonnier : élu par les membres du barreau pour un mandat de deux ans, le bâtonnier est le porte-parole des avocats inscrits dans son barreau. Biocénose : communauté d’êtres vivants en interaction dans un écosystème. Bioérosion : dégradation de substrats divers, tels les ossements, perpétrés par divers organismes vivants (insectes, racines…). Biotope : milieu de vie où les conditions écologiques sont considérées comme homogènes. Le biotope d’un organisme est le milieu caractérisé par des paramètres (température, flore, …) bien définis, auquel il est spécialement adapté, c’est donc un milieu où vit une espèce. Chaque biotope est également caractérisé, en principe, par la faune et la flore qui l’habitent, c’est à dire par une biocénose. Calcaneum : le calcaneum, ou calcanéus, est un gros os spongieux situé au niveau du talon, dans le tarse, à l’arrière du pied. : technique de quadrillage utilisée Carroyage en topographie. Dans le domaine de l’archéologie, le carroyage permet de localiser l’endroit précis d’où a été extrait un objet. Catabolisme : ensemble des réactions de dégradations moléculaires de l’organisme. Cément dentaire : couche de tissu conjonctif minéralisé (phase organique = 25 %, phase inorganique = 65 %, eau = 10 %) qui recouvre la dentine au niveau de la racine. Cémentochronologie : étude des couches de croissance dans le cément dentaire. Chlorophytes : algue de couleur franchement verte, la chlorophylle n’étant masquée par aucun autre pigment. Classe renfermant les algues vertes. : diagramme résultant d’une Chromatogramme chromatographie, analyse des constituants chi­miques d’un mélange. Circadien : le rythme circadien concerne les processus biologiques qui ont une périodicité d’environ 24 heures. Client : en criminalistique, il s’agit du requérant (officier de police judicaire, procureur de la république) ou du commettant (juge d’instruction). Cofrac : le Cofrac est le comité français d’accréditation chargé d’organiser et d’assurer les évaluations. COI : cytochrome oxydase, un gène mitochondrial codant pour une protéine qui intervient dans la chaîne respiratoire de la mitochondrie et montrant une grande variabilité génétique. Collagène : composant majeur de la phase organique de l’os. : surface articulaire elliptique convexe Condyle autour de laquelle va s’appliquer un autre os. Corticale (de l’os) : l’os cortical (ou os compact) correspond à la partie dure de l’os recouverte par le périoste. Coxal (os) : les deux os coxaux et le sacrum forment le bassin. Crénon : zone des sources des cours d’eau. Critique (équipement) : un équipement critique est utilisé lors de la mise en œuvre du processus analytique, ou pour des mesurages et ayant une incidence sur l’exactitude, la validité du résultat ou sur l’intégrité de l’objet d’essai, avant et après son analyse. Cyanophytes : classe d’algues chez lesquelles un pigment surnuméraire, la phycocyanine, s’ajoute à la chlorophylle et n’est pas localisée dans des plastes. Ces végétaux d’aspect filamenteux sont parfois qualifiés d’algues bleues. Cyclorrhaphe : section de diptères chez lesquels l’imago (adulte) émerge de l’étui pupal durci en poussant un opercule circulaire. Dermatophage : organisme qui se nourrit de peau et autres desquamations. 257 258 Glossaire : la désorption est le phénomène Désorption inverse de l’adsorption : les liaisons ioniques entre ions, molécules et substrat se brisent et les ions ou molécules précédemment adsorbées se détachent du substrat. Détritivore : se dit d’une espèce vivante qui se nourrit de débris animaux et végétaux. Synonyme de décomposeur. Diagénèse (de l’os) : l’enfouissement d’un cadavre entraîne de nombreuses réactions liées à la décomposition de la matière organique auxquels s’ajoutent de multiples processus physico-chimiques, biologiques et biochimiques altérant, à des degrés divers, la composition chimique de l’os. Diagénétique : (adj.) relatif à la diagénèse. Diagnostic rétrospectif (ou rétro-diagnostic) : identification, a posteriori, d’une pathologie chez un individu décédé. Ecdyse : terme employé pour désigner la mue chez les arthropodes. La mue est un “changement de peau” des individus leur permettant de croître en taille (mue de croissance), d’acquérir de nouveaux organes voire de changer de forme (mue de métamorphose). Ecosystème : un écosystème est un ensemble dynamique d’organismes vivants (faune, flore) qui interagissent entre eux et avec le milieu dans lequel ils vivent. : parasite vivant sur le tégument Ectoparasite externe de son hôte (ex. : puce, poux, tique…). EIA (Enzyme ImmunoAssay) : test dans lequel le dosage est couplé à une réaction catalysée par une enzyme qui libère un composant coloré suivi par spectroscopie. : technique de séparation et de Electrophorèse caractérisation des molécules. Elle est basée sur le déplacement d’ions (molécules ayant perdu leur neutralité électrique) sous l’effet d’un champ électrique. Endocuticule : couche fine et flexible de la cuticule constituée d’un mélange de protéines et de chitine. Epithélium : tissus constitués de cellules étroitement juxtaposées (ou jointives), sans interposition de fibre ou de substance fondamentale. Espace colmaté : inhumation en « pleine terre ». : inhumation dans un contenant Espace vide (cercueil, sarcophage…) ou dans une chambre funéraire. Essai : opération technique consistant à déterminer une ou plusieurs caractéristiques d’un produit, processus ou service donné, pouvant conduite à une comparaison ou à une identification d’objet. Acte analytique suivant un protocole édicté dans une méthode d’essai. Etalonnage : tous les instruments utilisés doivent être étalonnés et vérifiés à intervalles réguliers prouvant ainsi leur fiabilité. Euglenophytes : les Euglenophytes (ou euglènes) sont des petites algues flagellées incolores ou possédant des chloroplastes. Exarate : adjectif utilisé pour qualifier une pupe (cocon) dont les ailes et les pattes sont libres et l’abdomen de l’individu mobile. Les pupes exarates sont courantes chez les holométaboles. : pratique funéraire existant dans Excarnation diverses civilisations anciennes qui consiste à retirer la peau et les organes des cadavres avant de placer les restes ainsi décharnés dans des tombes ou des ossuaires. Exigences : il peut s’agir des attentes du ou des clients mais également des prescriptions d’une norme ou de tout autre document qui n’est pas une norme stricto sensu, mais reconnu par une communauté (scientifique) comme ayant un caractère normatif. Fluorescence au Luminol : technique de datation des ossements basée sur la réactivité de l’hémoglobine via l’activité peroxydase de l’hème. Forensique : la science forensique applique une démarche scientifique et des méthodes techniques dans l’étude des traces qui prennent leur origine dans une activité criminelle, ou litigieuse en matière civile, réglementaire ou administrative. Elle aide la justice à se prononcer sur les causes et les circonstances de cette activité. Genitalia : ensemble des pièces de l’armature génitale situées à l’extrémité de l’abdomen des arthropodes. Ces structures internes sont largement utilisées par les taxonomistes dans l’identification spécifique des taxons. Génome : ensemble du matériel génétique d’un individu ou d’une espèce codé dans son ADN. : présence de plusieurs types de Hétéroplasmie génomes d’organites cellulaires dans une cellule ou un individu. Hétérozygote : Un organisme est hétérozygote pour un gène quand il possède deux allèles différents de ce gène sur un même locus pour chacun de ses chromosomes homologues. Histologie : étude des tissus biologiques. Holométaboles : insectes dont le passage du stade larve au stade adulte se fait via un état de nymphe (cocon, pupe ou fourreau) immobile. Chez ces insectes les larves et les adultes ont une morphologie et une écologie différente. Glossaire Homozygote : se dit d’un gène qui, chez un individu, est représenté par deux allèles identiques sur un même locus. On parle par extension d’individu homozygote. HPLC (High Performance Liquid Chromatography) ou UPLC (Ultra Performance Liquid Chromatography) : technique de séparation analytique en fonction de l’hydrophobicité de molécules d’un composé ou d’un mélange de composés. Hybridation : propriété que présente une molécule d’ADN monobrin de s’associer spontanément et de façon spécifique et réversible à une autre molécule monobrin si celle-ci lui est complémentaire. Hygrométrie : l’hygrométrie est une mesure de la quantité de vapeur d’eau présente dans l’air. Ichnologie : science qui étudie les empreintes et traces d’activité fossiles laissées par les organismes vivants sur des substrats variés. Imago : terme désignant le stade final du développement d’un individu. Ce terme est généralement utilisé chez les arthropodes mais peut aussi l’être pour les amphibiens. Inhumation primaire : dépôt d’un cadavre « frais » dans un lieu définitif où va s’opérer toute la décomposition du corps. Inhumation secondaire : dépôt d’os secs consécutif à une phase de décharnement intervenue dans un autre lieu (sépulture primaire, aire d’exposition…) : manière spécifiée d’accomplir une Instruction tâche. Involution : vieillissement (sénescence) de certaines structures anatomiques, notamment osseuses. : qualifie une présomption légale à Irréfragable laquelle on ne peut pas apporter de preuve contraire. Kératophage : qui se nourrit de kératine (ongles, poils, cheveux…) Larviposition : dépôt de larves vivantes par les insectes femelles sur le milieu nourricier. Les œufs éclosent à l’intérieur de la femelle. Lentique : désigne le biotope (ou biocénose) des eaux calmes comme les lacs et étangs. Synonyme : lénitique. Lésion ostéolytique : relatif à l’ostéolyse, lésion qui entraîne une perte de substance osseuse. Limite de quantification (LOQ) : limite minimale, établie lors du développement de la méthode, pour laquelle l’analyte mesuré peut être quantifié. Locus (pluriel loci) : emplacement physique précis et invariable sur un chromosome. Lotique : un système lotique est propre aux eaux courantes. Macrobenthos : le macrobenthos est une partie du plancton. Sa particularité est d’être visible à l’œil 259 nu. Les constituants du macrobenthos peuvent être animal (zoobenthos) ou végétal (phytobenthos). Macro-invertébrés : petits animaux, visibles à l’œil nu, vivant au fond de la rivière (sur et dans les sédiments) : larves d’insectes, mollusques, crustacés, etc. Ils sont à l’origine de divers indices biologiques permettant d’évaluer la qualité biologique des cours d’eau. Macrophyte : végétal de grande taille peuplant les écosystèmes aquatiques. On peut citer le nénuphar ou le roseau. Le macrophyte est donc à l’opposé des microorganismes composant le plancton. : marqueur génétique Marqueur moléculaire composé de fragments d’ADN qui servent de repères pour suivre la transmission d’un segment de chromosome d’une génération à l’autre. Matrice (en toxicologie) : fluide (ou tissu) biologique dans lequel des substances toxiques (drogues, médicaments ou métaux lourds) sont incorporées. MEB : abréviation de microscope électronique à balayage. Méconium : excrément liquide rejeté par les insectes peu après la mue imaginale. Métacarpe : Le métacarpe est l’ensemble des os formant le squelette de la paume de la main. : méthode de séquençage qui Métagénomique permet d’attribuer une identité taxonomique, génique ou fonctionnelle, à des fragments d’ADN provenant d’un échantillon d’intérêt. Méthode d’essai : procédure technique écrite décrivant l’ensemble des moyens et modes opératoires nécessaires pour effectuer un essai. : méthode de Méthode immunohistochimique localisation de protéines dans les cellules d’une coupe de tissu, par la détection d’antigènes au moyen d’anticorps. : technique physique MS (Mass Spectrometry) d’analyse permettant de détecter et d’identifier des molécules d’intérêt par mesure de leur masse, et de caractériser leur structure chimique. Myiase (ou myase) : maladie parasitaire au cours de laquelle des larves de diptères parasitent un organisme vivant, humain ou animal. Non-conformité : non-satisfaction à une exigence. Objet d’essai : matériau ou produit présenté au laboratoire à des fins d’essai. Tout échantillon est un objet d’essai Ocelle : œil simple des insectes. Il s’agit d’un organe photosensible placé sur la partie antérieure de l’insecte permettant de distinguer les variations de luminosité. 260 Glossaire Omnivore : animaux qui se nourrissent indifféremment d’aliments très divers (herbes et chair, insectes et fruits, débris animaux et végétaux, etc.). Oviposition : ponte Palynologie : science environnementale qui étudie les pollens. Parasitoïde : organisme qui se développe sur ou à l’intérieur d’un autre organisme (hôte) mais qui tue inévitablement ce dernier au cours (ou à la fin) de son développement. PCR (Polymerase Chain Reaction) : amplification en chaîne par polymérase ou réaction en chaîne par polymérase. Méthode d’amplification génique in vitro permettant de dupliquer en grand nombre (avec un facteur de multiplication de l’ordre du milliard) une séquence d’ADN ou d’ARN connue. Pédofaune : ensemble de la faune effectuant tout ou partie de son cycle de vie dans le sol. Pédotrophique (nid) : terriers, galeries et chambres généralement creusées dans le sol par divers arthropodes au sein desquels les adultes entreposent de la nourriture destinée aux larves. Phénologie : étude des phénomènes périodiques de la vie des animaux et des plantes et de leurs relations avec le temps et le climat. Phorétique : se dit d’un organisme (divers acariens notamment) qui se fixe temporairement un animal ailé (insecte, oiseau, chauve-souris) et utilise ce dernier comme moyen de déplacement. Photocline : se réfère à une chute rapide de la température avec l’augmentation de la profondeur. Photopériode : rapport entre la durée du jour et la durée de la nuit. Ce rapport joue un rôle important dans les activités physiologiques et comportementales de nombreux organisme, en régulant la reproduction, la migration, la floraison. Photophobisme : crainte de la lumière qui se traduit par un comportement de fuite chez certains arthropodes. Plancton : désigne des espèces minuscules évoluant dans l’eau et ballotées par le courant. Souvent invisibles à l’œil nu, leur taille varie de 0,2 micromètre (0,002 millimètre) à 0,2 millimètre. On distingue le phyloplancton, végétal, du zooplancton, animal. Pléistocène : subdivision géologique de l’ère quaternaire, comprise entre le pliocène (fin de l’ère tertiaire) et l’holocène (début du néolithique) soit approximativement entre – 2,6 millions d’années et –11 700 ans. : les animaux poïkilothermes, Poïkilotherme souvent dits à « sang froid », ont une température corporelle qui varie avec celle de leur milieu. Ils s’opposent aux animaux homéothermes dont la température interne est relativement stable. Portée : champs couvert par l’accréditation. Potamon : le potamon fait suite, dans un cours d’eau, à la dernière portion du rhitron et constitue la partie inférieure du cours d’eau. Pseudopathologie : artefacts post mortem observés sur les ossements simulant une lésion pathologique des tissus osseux. Ptolémaïque (époque) : relatif à la dynastie des Ptolémées qui régna sur l’Égypte du IVe au Ier avant notre ère. Puparium : enveloppe rigide dans laquelle s’effectue la nymphose de certains insectes. Radionucléides : atomes dont le noyau est instable et est donc radioactif. Rapport d’essai : rapport scientifique relatant les principes et méthode du processus, les actes réalisés, les résultats obtenus et une conclusion répondant aux termes de la mission assignée à l’analyste. Réaction de dérivation : procédé destiné à rendre les molécules volatiles. Réaction endergonique : réaction chimique nécessitant un apport d’énergie. Rhithron : partie supérieure d’un cours d’eau (ruisseau, petite rivière). Saponification : transformation des matières grasses en savons par hydrolyse alcaline. Saprophage : espèce se nourrissant de matière en décomposition. On parle aussi d’espèce sapotrophe. : nom donné aux insectes Sarco-saprophage consommateurs de cadavres humains (latin : sarco=viande et phagus=manger). Synonyme de nécrophage. Saumâtre : se dit d’un milieu dont la salinité est intermédiaire entre celle de l’eau de mer et celle de l’eau douce mais constante. Scavenging : comportement alimentaire basé sur la consommation de végétaux ou d’animaux morts. Ce terme est employé en contexte forensique pour désigner l’action des charognards. On utilise en français le terme charognage. Sémiochimique : substance chimique émise par une plante ou un animal dans l’environnement et qui a valeur de signal pour d’autres êtres vivants. Séquençage ADN : détermination de la séquence des gènes ou des chromosomes, voire du génome complet. Sondes ADN : petits segments d’ADN marqués afin d’indiquer la détection de segments homologues d’ADN dans des échantillons de tissus ou de cultures cellulaires. Glossaire Spectrométrie infra-rouge : méthode d’identification et de dosage non destructive basée sur l’absorption (ou la réflexion) par l’échantillon d’un rayonnement électromagnétique de longueur d’onde comprise entre 1 et 1000 µm (infrarouge). Spectrométrie Raman : méthode non destructive d’observation et de caractérisation de la composition moléculaire et de la structure externe d’un matériau. Standards : il s’agit de la famille des normes. Sténotherme : se dit d’un organisme incapable de supporter de grandes variations, de température, y compris et surtout de son milieu interne (s’oppose à eurytherme). Sympatrie : deux espèces ou populations sont considérées sympatriques quand elles existent dans la même zone géographique et par conséquence se rencontrent régulièrement. Synanthrope : espèces (non domestiques) vivant à proximité de l’homme. Les espèces synanthropes tirent profit de leur association avec les humains, en mangeant leur nourriture, leurs déchets ou encore en utilisant l’architecture comme habitats ou lieu de nidification. Tableau (ou clé) dichotomique : clé d’identification taxonomique des espèces qui repose sur une division binaire des critères morphologiques. : littéralement « lois de l’enfouisseTaphonomie ment ». Ensemble des processus qui interviennent lors de la formation des accumulations fauniques et archéologiques, ainsi que leurs répercussions sur les vestiges. En contexte médico-légal, la taphonomie s’intéresse aux processus de dégradation d’un cadavre. Taxon : synonyme de groupe en biologie (classification). : ensemble d’organismes fossiles Thanatocénose ayant vécu dans un même biotope et se retrouvant, après leur mort, dans un même lieu de dépôt. Thanatochimie : chimie des produits issus de la décomposition tels que les composés organiques volatils. : ensemble des altérations Thanatomorphose morphologiques provoquées par la mort. 261 Thanatopracteur : personne qui pratique des soins de conservation, d’hygiène et de présentation sur les corps des défunts. : limite entre les eaux profondes, Thermocline froides, et les eaux de surface, plus chaudes. Dans cette zone, on observe de grandes variations de température en fonction de la profondeur. : méthode Thermoluminescence (datation par) permettant de dater des matériaux minéraux antérieurement brûlés ou cuits (céramiques, poteries, galets de foyers…). Thermophile : les organismes thermophiles (du grec thermê, chaleur et philein, aimer) sont des organismes qui ont besoin d’une température élevée pour assurer leur développement. Tomodensitométrie : technique d’imagerie médicale qui consiste à mesurer l’absorption des rayons X par les tissus puis, par traitement informatique, à numériser et reconstruire des images 2D ou 3D des structures anatomiques. Trabéculaire (os) : l’os spongieux, ou os trabéculaire, est formé de travées plus ou moins interconnectées dites en nid-d’abeilles. Entre ces travées, on trouve de la moelle osseuse et de la graisse. : aptitude à retrouver l’historique, Traçabilité la mise en œuvre ou l’emplacement de ce qui est étudié. La traçabilité est également souvent usitée lorsqu’il s’agit de garantir l’intégrité et l’identification d’un prélèvement ou scellé par une codification unique et un conditionnement interdisant tout risque de perte, d’ajout ou de substitution de matériel. On peut parler de continuité de la preuve. En anglais l’équivalent est l’expression chain of custody ou chain of evidence. Validation : étape consistant à vérifier si les exigences spécifiées sont adéquates pour un usage déterminé. Virtopsy (autopsie virtuelle) : technique de substitution à l’autopsie classique basée sur l’imagerie médicale. Cette méthode évite l’ouverture du corps mais ne peut être employée que dans des cas relativement simples. Xylophage : qui se nourrit de bois. Charabidze I Gosselin INSCADCRI_OK_chimie_atkins_jones 11/02/2014 15:01 Page1 Gosselin Charabidze Principes et applications de l’entomologie médico-légale Un panorama de l’entomologie forensique L’idée fascine autant qu’elle dégoûte : après la mort, le corps devient grouillant d’une autre forme de vie, peuplé d’asticots voraces, de guêpes parasites et de scarabées prédateurs. Toutes ces espèces partagent un but : profiter le plus vite possible de cette ressource, s’y développer et s’y multiplier autant que possible. À ce jeu, les mouches sont souvent les plus rapides et les plus efficaces. En quelques heures, elles ont pondues des centaines d’œufs, donnant naissance à autant d’asticots. Des larves affamées qui vont emmagasiner chaleur et nourriture, allant jusqu’à générer leur propre chauffage collectif. Cet ouvrage, un des rares sur le sujet, est accessible au curieux comme au professionnel. Il présente les différentes espèces rencontrées, leur biologie et leur utilisation pour dater le décès. Il dresse également un panorama des développements récents en entomologie forensique et détaille les possibilités toujours grandissantes dans ce domaine. Rédigé par des spécialistes francophones de renommée internationale, vous y trouverez une synthèse des connaissances actuelles sur le sujet. Le cadavre est un véritable écosystème, et de nombreuses espèces s’y développent et luttent pour cette manne providentielle. On y croise ainsi des mites, délaissant penderies et placards au profit de peau séchée et de cheveux. Ou encore des coléoptères fossoyeurs, qui creusent sous les cadavres pour mieux protéger leur progéniture. Observateur de cette faune particulière, l’entomologiste forensique cherche à décrypter la biologie de ces espèces dans un but précis : dater l’arrivée des insectes sur le cadavre et déterminer le moment de la mort. a Des articles rédigés par des spécialistes de renommée internationale a Un résumé des grandes idées a Des questions de réflexion a Des lectures pour aller plus loin dans la matière a Des références bibliographiques à la fin de chaque chapitre ISBN : 978-2-8041-8495-7 9 782804 184957 INSCADCRI Sous la direction de : Damien Charabidze est biologiste et spécialiste des insectes nécrophages. Après des études de physiologie des invertébrés à Paris 6, il effectue sa thèse au sein du laboratoire d’entomologie de l’Institut médicolégal de Lille. Il est actuellement Maître de Conférences au sein de l’Unité de Taphonomie Médico-Légale de Lille (UTML), où il dirige le département d’entomologie. Matthias Gosselin, entomologiste de formation, a débuté sa carrière professionnelle à l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) à Bruxelles. Il a ensuite entamé une thèse de doctorat sur le thème de l’entomotoxicologie forensique en partenariat avec le laboratoire de toxicologie (INCC), l’Université de Mons (UMONS) et l’Université Catholique de Lille (UCLille). Il est maintenant collaborateur scientifique à l’UMONS. Conception graphique : Primo&Primo® illu : © D.R. Le cadavre, un écosystème Gosselin Insectes, cadavres et scènes de crime Principes et applications de l’entomologie médico-légale Insectes, cadavres et scènes de crime Des vies après la mort I I Insectes, cadavres et scènes de crime Charabidze Préface de Jean-Pol Beauthier