Insectes, cadavres et scènes de crime

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Charabidze
I
Gosselin
INSCADCRI_OK_chimie_atkins_jones 11/02/2014 15:01 Page1
Gosselin
Charabidze
Principes et applications de l’entomologie médico-légale
Un panorama de l’entomologie forensique
L’idée fascine autant qu’elle dégoûte : après la mort, le
corps devient grouillant d’une autre forme de vie, peuplé
d’asticots voraces, de guêpes parasites et de scarabées
prédateurs. Toutes ces espèces partagent un but : profiter
le plus vite possible de cette ressource, s’y développer et
s’y multiplier autant que possible. À ce jeu, les mouches
sont souvent les plus rapides et les plus efficaces. En
quelques heures, elles ont pondues des centaines d’œufs,
donnant naissance à autant d’asticots. Des larves
affamées qui vont emmagasiner chaleur et nourriture,
allant jusqu’à générer leur propre chauffage collectif.
Cet ouvrage, un des rares sur le sujet, est accessible au
curieux comme au professionnel. Il présente les différentes
espèces rencontrées, leur biologie et leur utilisation pour
dater le décès. Il dresse également un panorama
des développements récents en entomologie forensique
et détaille les possibilités toujours grandissantes dans
ce domaine. Rédigé par des spécialistes francophones de
renommée internationale, vous y trouverez une synthèse
des connaissances actuelles sur le sujet.
Le cadavre est un véritable écosystème, et de nombreuses
espèces s’y développent et luttent pour cette manne
providentielle. On y croise ainsi des mites, délaissant penderies et placards au profit de peau séchée et de cheveux.
Ou encore des coléoptères fossoyeurs, qui creusent sous
les cadavres pour mieux protéger leur progéniture.
Observateur de cette faune particulière, l’entomologiste
forensique cherche à décrypter la biologie de ces espèces
dans un but précis : dater l’arrivée des insectes sur le
cadavre et déterminer le moment de la mort.
a Des articles rédigés par des spécialistes de renommée
internationale
a Un résumé des grandes idées
a Des questions de réflexion
a Des lectures pour aller plus loin dans la matière
a Des références bibliographiques à la fin de chaque
chapitre
ISBN : 978-2-8041-8495-7
9 782804 184957
INSCADCRI
Sous la direction de : Damien Charabidze est biologiste et spécialiste des
insectes nécrophages. Après des études de physiologie
des invertébrés à Paris 6, il effectue sa thèse au sein
du laboratoire d’entomologie de l’Institut médicolégal de Lille. Il est actuellement Maître de
Conférences au sein de l’Unité de Taphonomie
Médico-Légale de Lille (UTML), où il dirige le
département d’entomologie.
Matthias Gosselin, entomologiste de formation,
a débuté sa carrière professionnelle à l’Institut
National de Criminalistique et de Criminologie (INCC)
à Bruxelles. Il a ensuite entamé une thèse de doctorat
sur le thème de l’entomotoxicologie forensique en
partenariat avec le laboratoire de toxicologie (INCC),
l’Université de Mons (UMONS) et l’Université
Catholique de Lille (UCLille). Il est maintenant
collaborateur scientifique à l’UMONS.
Conception graphique : Primo&Primo®
illu : © D.R.
Le cadavre, un écosystème
Gosselin
Insectes, cadavres
et scènes de crime
Principes et applications de l’entomologie médico-légale
Insectes, cadavres et scènes de crime
Des vies après la mort
I
I
Insectes, cadavres
et scènes de crime
Charabidze
Préface de Jean-Pol Beauthier
Insectes, cadavres
et scènes de crime
Chez le même éditeur 
BEAUTHIER J.P., Traité de médecine légale, 2e éd.
DALLEY A.F., MOORE K.L., AGUR A.M.R., Anatomie médicale.
Aspects fondamentaux et applications cliniques, 3e éd.
QUATREHOMME G., Traité d’anthropologie médico-légale
TANK P., GEST T., Atlas d‘anatomie
Charabidze
Gosselin
Insectes, cadavres
et scènes de crime
Principes et applications de l’entomologie médico-légale
Préface de Jean-Pol Beauthier
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation,
consultez notre site web: www.deboeck.com
©De Boeck Supérieur s.a., 2014
Fond Jean Pâques, 4 - 1348 Louvain-la-Neuve
1re édition
Tous droits réservés pour tous pays.
Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou
totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous
quelque forme et de quelque manière que ce soit.
Imprimé en Italie
Dépôt légal:
Bibliothèque nationale, Paris: mars 2014
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles: 2014/0074/058
ISBN 978-2-8041-8495-7
Sommaire
PréfaceVII
Expertise : aspects juridiques et assurance qualité
Introduction1
9. Approche juridique de l’expertise en entomologie
forensique125
J.P. Beauthier (Belgique)
Préambule7
1. L’entomologie forensique illustrée9
Marion Montaigne (France)
2. Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie
forensique21
J. Dekeirsschieter, D. Charabidze et E. Haubruge
Thanathologie et processus post mortem
3. Médecine légale et datation du décès39
V. Hédouin et D. Gosset
4. Écologie chimique du cadavre43
J. Dekeirsschieter, F. Verheggen, E. Haubruge
Biologie des insectes nécrophages et estimation
de l'IPM
5. Les diptères nécrophages59
D. Cherix et C. Wyss
L. de Carbonnières, Y. Moulin
10. ForenSeek : un programme de datation des prélèvements ­entomologiques137
D. Charabidze, A. Veremme et D. Dupont
11. Assurance qualité en e­ ntomologie médico-légale :
Exigences et apports liés à ­l’accréditation d’un
laboratoire145
E. Gaudry, L. Cervantes, L. Dourel, T. Pasquerault
et B. Vincent
Cas particuliers et autres applications
12. Décomposition et datation en milieu aquatique163
J.B. Myskowiak
13. Aperçu des méthodes ­moléculaires d’identification
­d’insectes d’intérêt forensique177
K. Jordaens, G. Sonet et S. Desmyter
14. Apports de l’entomotoxicologie à l’expertise judiciaire : état de l’art et perspectives195
M. Gosselin et B. Bourel
6. Comportement et développement des larves
nécrophages79
15. L’archéoentomologie funéraire209
7. Réalisation des prélèvements entomologiques91
16. Anthropologie médico-légale233
8. Méthodes de datation et études de cas – Principes
de datation e­ ntomologique105
Conclusion et perspectives en e
­ ntomologie
­forensique245
C. Aubernon, J. Boulay et D. Charabidzé
H.N. LeBlanc
F. Hubrecht, L. Bourguignon, Y. Braet
et S. Vanpoucke
J.B. Huchet
T. Colard et Y. Delannoy
E. Gaudry, D. Charabidze, M. Gosselin
Les auteurs (par ordre d’apparition)251
Glossaire257
V
Préface
L’entomologie médico-légale est l’une de ces
sciences passionnantes gravitant autour de la médecine légale et lui venant considérablement en aide face
à l’estimation du délai post mortem prolongé.
Discipline ayant pris son essor véritable au
XIXe siècle grâce aux travaux de Mégnin, elle s’est développée par la suite, notamment par les recherches des
pionniers en la matière. Nous pensons ainsi à Didier
Gosset, ainsi qu’au regretté Marcel Leclercq dont l’ouvrage lui consacre un fort intéressant chapitre.
L’entomologie médio-légale bénéficie enfin d’un
ouvrage tout particulièrement complet, voire encyclopédique, varié, plaisant et abordant toutes les phases
de la colonisation du corps par les arthropodes.
Art difficile, il trouve ici un remarquable développement grâce à Messieurs Damien Charabidze et
Matthias Gosselin. Ces derniers ont eu l’intelligence –
et le rare sens du partage et de l’indispensable travail
interdisciplinaire – de s’entourer de collaborateurs et
de co-auteurs de talent, ce qui permet d’obtenir un
ouvrage couvrant admirablement toutes les facettes de
cette discipline.
L’extraordinaire cycle biologique par lequel les
tissus organiques évoluent en « poussière » grâce à l’intervention de la faune du cadavre, trouve ici une place
prépondérante parmi toutes les disciplines forensiques.
L’approche complète de la scène de crime, allant de
l’intervalle post mortem jusqu’au protocole de prélèvements entomologiques – en passant par l’approche
juridique de l’expertise – confirme une fois de plus, la
nécessité d’une assurance de qualité et des exigences
dans toutes les disciplines criminalistiques.
La communication chimique, la chimioréception
et la détection des corps par les insectes, les analyses
moléculaires allant des protéines aux polymorphismes
ADN, la datation et les radio-isotopes, le difficile
milieu aquatique, la taphonomie, et les perspectives
toxicologiques en entomologie démontrent à suffisance que nous avons en main, une somme rare d’informations en criminalistique.
Les illustrations humoristiques, les cas pratiques,
tout autant que l’abord historique par l’archéoentomologie et l’anthropologie médico-légale rendent cet
ouvrage scientifique très agréable à découvrir.
Ajoutons-y les schémas faciles à comprendre, la
classification des espèces d’insectes, mais aussi les sousensembles utiles tels que les rubriques « à retenir »,
« questions de discussion » et « pour aller plus loin ».
Nous sommes là, face à l’approche pédagogique indispensable, chère à notre grande maison d’édition.
Nul doute que l’ouvrage aura son succès auprès des
médecins légistes, des scientifiques traitant de la criminalistique, ainsi qu’auprès des policiers et juristes, et
toute personne aimant la biologie.
Souhaitons-lui un envol bien mérité !
Jean-Pol Beauthier
Professeur de médecine légale
à la Faculté de Médecine
Université Libre de Bruxelles
VII
Introduction
D. Charabidze1, M. Gosselin2
(1) Unité de Taphonomie Médico-Légale, Université Lille 2, France
(2) Laboratoire de Zoologie, Université de Mons, Belgique
L’étude des insectes nécrophages (présents sur les
cadavres) présente un double intérêt. D’un point de
vue fondamental, il s’agit d’espèces communes mais
relativement peu étudiées, leur mode de vie ayant
réussi à dissuader la majorité des entomologistes. Un
important travail d’observation et d’expérimentation est donc nécessaire afin d’améliorer les connaissances quant à la biologie et au comportement de
ces espèces. D’un point de vue appliqué, ces insectes
sont non seulement utiles à la datation du décès, mais
permettent également des dosages toxicologiques post
mortem (entomotoxicologie) ou la description d’anciennes pratiques funéraires (archéoentomologie). De
plus, plusieurs espèces présentent des risques sanitaires, et peuvent notamment causer des myiases, c’est
à dire se développer comme parasites sur des hôtes
encore vivants. Ces différents éléments de connaissance ou de technique sont repris abordés au fil des
chapitres de cet ouvrage.
1. Le cadavre : un écosystème
éphémère
Un cadavre constitue une ressource énergétique
importante : de nombreux insectes nécrophages vont
donc l’exploiter et y proliférer très rapidement. Il s’agit
cependant d’un écosystème bien particulier, caractérisé notamment par sa courte durée d’existence. Les
insectes qui exploitent cette ressource ponctuelle et
éphémère présentent donc des adaptations particulières. Les adultes ne sont pas inféodés à un milieu et
peuvent se déplacer facilement. Il s’agit de plus d’espèces communes et ayant une large répartition géographique. Ils présentent un système olfactif très développé qui leur permet de détecter la présence d’un
corps à grande distance. Ces aptitudes permettent
ainsi aux insectes nécrophages de localiser, d’atteindre
puis de coloniser rapidement les cadavres. Comparativement aux autres espèces d’insectes, leur larves se
développent très rapidement : cette adaptation physiologique limite leur temps de résidence sur le cadavre,
et donc leur dépendance à cette ressource.
Les insectes nécrophages les plus fréquents sont des
diptères ou des coléoptères mais on peut aussi distinguer d’autres ordres d’insectes minoritaires. Chez les
lépidoptères (papillons), les mites exploitent principalement les restes secs (peau, poils, etc.). Certains
hyménoptères sont également associés aux cadavres :
on observe ainsi occasionnellement la présence de
guêpes ou de fourmis. Ces espèces ne sont le plus
souvent pas nécrophages, mais exploitent cet écosystème pour chasser les larves qui s’y trouvent.
Plusieurs dizaines d’espèces de coléoptères (scarabées) nécrophages ont été recensées sur des carcasses
d’animaux ou des cadavres humains. Certaines sont de
véritables nécrophages, tandis que d’autres exploitent
également la présence de nombreuses proies. Leurs
préférences écologiques sont très diversifiées : les Histeridae et les Silphidae regroupent des espèces nécrophages ou prédatrices qui interviennent généralement
durant la période de décomposition active, tandis que
les Dermestidae colonisent les corps plus tardivement,
lorsque les tissus sont momifiés.
Les diptères (mouches) sont les insectes les plus
fréquents et également les plus étudiés dans le cadre
de la datation du décès. La femelle pond des œufs qui,
à l’éclosion, vont donner des larves (figure 1). Cellesci s’alimentent des tissus en décomposition puis, une
fois leur croissance achevée, se transforment en pupes,
puis en adultes. Les espèces les plus représentées
appartiennent aux familles des Calliphoridae et des
1
2
Introduction
Fig. 1 : une femelle de Lucilia sericata s’apprêtant à pondre
sur un cadavre.
Muscidae, et colonisent les corps précocement (dans
les heures qui suivent le décès si les conditions climatiques sont favorables). D’autres espèces interviennent
plus tardivement dans le processus de décomposition
(Piophilidae, Phoridae, Sarcophagidae…).
2. De la théorie des escouades aux
modèles mathématiques
L’observation de ces préférences écologiques a
conduit à la fin du XIXe siècle à la théorie des « travailleurs de la mort », qui distinguait huit groupes d’insectes (escouades) se succédant chronologiquement
au fur et à mesure de la décomposition. Bien que ce
postulat soit partiellement vérifié, les espèces présentes
sur un corps et leur succession peuvent varier d’un cas
à l’autre. De ce fait, les méthodes de datation basées
sur une succession chronologique des espèces ne
présentent pas une précision et une fiabilité suffisante.
L’utilisation des escouades a donc été totalement abandonnée.
Les méthodes actuelles de datation du décès
reposent plutôt sur l’estimation de l’âge des insectes.
Il est notamment possible de calculer le temps nécessaire au développement d’une larve, et donc d’en
déduire le moment où celle-ci a été pondue. Le
calcul de l’âge des insectes s’effectue généralement
à partir des larves de diptères, et uniquement avec
les insectes en cours de développement (il n’est par
exemple pas possible de déterminer l’âge d’une pupe
vide ou d’une mouche adulte). Ce calcul dépend de
deux éléments : la température et l’espèce. A partir de
ces informations, l’utilisation de modèles mathématiques de développement, ajustés à partir de données
expérimentales, permet de calculer les dates des
pontes. S’agissant d’espèces nécrophages, la date des
premières pontes sur le corps indique un moment où
la victime était déjà décédée. Il est cependant important de garder à l’esprit que l’arrivée des insectes ne
coïncide pas nécessairement avec le moment du décès :
un certain délai peut exister entre le moment de la
mort et les premières pontes. En conditions favorables (corps accessible et climat chaud), les insectes
colonisent le corps dans les minutes ou heures suivant
le décès. En revanche, si le corps est difficile d’accès
(intérieur, véhicule, emballages…) ou que le climat
est défavorable (froid, vent violent, pluie…), l’arrivée des insectes peut être retardée de plusieurs jours.
Dans tous les cas, il est très difficile de quantifier ce
délai, et une approche qualitative est donc privilégiée. La datation entomologique réalisée correspond
donc toujours à un intervalle post mortem minimum,
et non à la date du décès. Autrement dit, l’expertise
entomologique détermine l’âge des insectes présents
sur le cadavre et non le moment du décès.
3. L’entomologie forensique dans le
monde francophone
3.1.Historique
L’entomologie médico-légale ou forensique trouve
ses racines dans le monde francophone. Son fondateur, J.P. Mégnin, qui publia à la fin du 19e siècle
l’ouvrage de référence “La faune des cadavres”, était
Français (figure 2). Après une période d’oubli durant
la première partie du 20e siècle, l’entomologie forensique à connu un regain de vigueur. Dans les années
1970, Marcel Leclercq, médecin légiste et entomologiste Belge, repris les travaux de Mégnin, développa
la méthode et la popularisa notamment grâce à son
livre “Entomologie et médecine légale : datation de la
mort” (voir chapitre 2).
Entre la fin des années 1990 et le début des années
2000, de nombreuses équipes ont développé des axes
de recherche en entomologie forensique dans le but de
réaliser, à court ou moyen terme, des expertises forensiques.
En France se crée au sein de l’IRCGN (Institut
de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale) un laboratoire spécialisé en entomologie forensique tandis que l’institut médico-légal de Lille
développe, en partenariat avec des entomologistes,
une activité de recherche et d’expertise en entomologie forensique. Ces premiers laboratoires français
sont suivis de près par le développement de cette
nouvelle compétence dans le laboratoire de Micro-
Introduction
3
désormais tous les ans un congrès international qui
est rapidement devenu un lieu d’échange et de diffusion incontournable pour la communauté des entomologistes forensiques. L’EAFE regroupe ainsi des
membres réguliers de plus de 23 pays européens et
des membres invités de 15 pays dont plusieurs francophones, notamment l’Algérie, le Canada, le Cameroun et le Maroc. Symétriquement, la North American Forensic Entomology Association (NAFEA)
regroupe la communauté des entomologistes forensiques nord-américains. Cette séparation géographique n’est cependant pas exclusive et de nombreux
spécialistes sont membres des deux associations et
participent conjointement aux congrès organisés par
ces deux groupes.
Fig. 2 : une illustration extraite de l’édition originale de “La
faune des cadavres” par J.P. Mégnin (Ed. Masson).
traces en Belgique (Institut National de Criminalistique et de Criminologie, INCC). La diversité
des structures portant l’entomologie forensique
est bien visible dès cette époque : universités, instituts de médecine légale, départements de police ou
de gendarmerie, etc. La figure 3 dresse un bilan des
entomologistes forensiques européens (membres de
l’European Association for Forensic Entomology)
(Gaudry 2003). Il confirme cette diversité de statuts
et de structures d’appartenance. Sous l’appellation
entomologie forensique (ou entomologie médicolégale), sensée réunir les spécialistes de la discipline criminalistique, on retrouve donc des experts
judiciaires mais aussi des chercheurs, des médecins
légistes, des vétérinaires ou encore des policiers. Il est
dans tous les cas important de garder à l’esprit que
l’entomologie forensique est une discipline scientifique mais également pragmatique car destinée à
un cadre d’emploi très précis : la mission d’expertise
judiciaire (généralement la datation du décès) assignée par un enquêteur ou un magistrat.
En 2002, la discipline est suffisamment développée
en Europe pour que l’IRCGN organise au siège de la
gendarmerie nationale (France) un séminaire sur ce
thème avec comme invité vedette M. Leclercq. Cette
réunion de quelques spécialistes provenant de treize
pays sera l’acte fondateur de l’European Association
for Forensic Entomology (EAFE). Cette association,
ouverte aux chercheurs comme aux experts, organise
Fig. 3 : Origine des entomologistes forensiques membres de
l’EAFE. Étude 2004 sur 75 membres originaires de 20 pays
(illustration Frédéric Thomas, IRCGN).
3.2L’entomologie forensique dans les pays
francophones
Outre les pays francophones européens (Belgique,
France et Suisse) et le Canada (Québec), le continent
africain commence à développer des programmes en
entomologie forensique (figure 4). On assiste en effet
depuis quelques années à la création en Afrique de
cellules spécialisées. Ce développement se fait souvent
avec le soutien technique et scientifique de laboratoires
déjà établis. Ainsi, la cellule d’entomologie forensique
du laboratoire de la gendarmerie royale marocaine a
été créée en partenariat avec le département d’entomologie médico-légale de l’IRCGN. De même, des
officiers algériens ont été formés au sein de l’INCC de
Bruxelles avant la mise en place de leur propre laboratoire à Alger. D’autres pays africains francophones
(Bénin, Cameroun) développent actuellement des
projets de recherche en entomologie forensique, mais
ne réalisent pas encore d’expertises missionnées (datations sur ordre de justice). Enfin, il est intéressant de
noter que contrairement à d’autres domaines (génétique, ballistique, etc), il n’existe pas à l’heure actuelle
4
Introduction
Fig. 4 : répartition des laboratoires d’entomologie forensique dans les pays francophones et francophiles en 2013.
dans le monde francophone de structure privée proposant une activité d’expertise en entomologie forensique.
Comme nous l’avons vu, le personnel travaillant
au sein des diverses structures de recherche ou d’expertise en entomologie forensique est très varié : policiers ou militaires, médecins, chercheurs, techniciens,
étudiants, etc. Certains sont titulaires de postes dans le
domaine de l’entomologie forensique au sein d’organismes de recherche (universités, centres de recherche)
ou publiques (ministère de la justice et de l’intérieur
ou des instituts médico-légaux) tandis que d’autres ne
sont que ponctuellement impliqués dans cette activité (médecins légistes). Tous partagent cependant la
même mission d’étude des insectes nécrophages afin
de faciliter la datation du décès. Dans ce contexte, le
nombre moyen d’expertises varie fortement entre pays
et laboratoires.
Au sein de l’IRCGN, la plus grosse structure d’expertise en Europe, cinq personnes travaillent quotidiennement à l’expertise de prélèvements provenant de
toute la France (dont les territoires d’outre-mer). Plus
de cent dossiers sont ainsi expertisés chaque année ;
cette mission “de service public” n’est pas facturée
à l’autorité requérante. A contrario, de plus petites
structures telles que l’INCC (Belgique), le laboratoire
de Lausanne (Suisse) ou l’Institut Médico-Légal de
Lille (France) ne sont missionnées chaque année que
pour un nombre restreint de cas (moins de 15 le plus
souvent). Ces prestations sont généralement facturées :
la tarification varie d’une structure à l’autre et suivant
la nature des expertises, mais peut globalement être
estimée à environ 500 €, ce qui est relativement peu
en comparaison d’autres expertises forensiques. Enfin,
certains laboratoires ont une vocation de recherche,
mais sont ponctuellement amenés à analyser des prélèvements afin d’orienter les enquêteurs.
4.Bilan
Face à ces constats (grande diversité des recherches,
développement de nouvelles équipes, nouveaux
domaines d’expertise…), il nous a semblé important
de réaliser une synthèse des domaines d’expertise et des
compétences des différents laboratoires francophones
actifs en entomologie forensique. L’objectif de ce
livre est donc de présenter le travail de ces chercheurs
et experts à travers le monde. Chaque chapitre a été
rédigé par une équipe spécialiste du sujet et présente
un domaine spécifique de l’entomologie forensique
sous forme d’une synthèse autonome, claire et illustrée. Certains chapitres sont orientés vers la recherche
fondamentale tandis que d’autres, très appliqués, s’intéressent aux aspects pratiques de l’expertise judiciaire.
Les éditeurs ont voulu conserver cette bipolarité qui
reflète la diversité du monde de l’entomologie forensique.
Introduction
Pour faciliter la lecture, chaque chapitre propose
un résumé succinct sous la forme de points-clefs,
des questions de discussions et des propositions de
lectures pour aller plus loin. Un lexique placé en fin
d’ouvrage reprend les principaux termes techniques.
Malgré son niveau scientifique élevé, ce livre est donc
accessible à la plupart des lecteurs, de l’étudiant au
5
professeur d’université, du spécialise à l’amateur. Nous
espérons ainsi que cet ouvrage, fruit de la collaboration de chercheurs passionnés, deviendra le compagnon de nombreux curieux et professionnels, et qu’il
contribuera à donner un nouvel élan à l’entomologie
forensique francophone.
Préambule
Chapitre
1
1. L’entomologie forensique
illustrée
Marion Montaigne (France)
Difficile pour les spécialistes de croire que l’entomologie
forensique puisse-être expliquée en BD, et que le résultat puisse
faire rire aux éclats le plus austère des médecins légistes : en voici
pourtant la preuve en images !
Marion Montaigne est dessinatrice et auteur de romans
graphiques d’un nouveau genre qu’elle a elle-même inventé : la
bande dessinée de vulgarisation scientifique. Au fil de son blog
en images Tu mourras moins bête 1, elle répond aux petites et aux
grandes questions de la science avec un humour acerbe et une
excellente maitrise de ses sujets. C’est sur ce blog notamment,
ainsi que dans les deux volumes qui en sont issus 2, qu’on peut
découvrir les planches présentées ici.
1 http://tumourrasmoinsbete.blogspot.fr/
2 Montaigne, Marion. Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand
même !). Ankama ed. (Roubaix), 2011.
Montaigne, Marion. Tu mourras moins bête T2. Ankama ed. (Roubaix), 2012.
9
Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
Capucine
10
uN
eNtOMOLOGISte,
C’eSt uN GarS
quI ÉtuDIe
LeS INSeCteS.
à quatre aNS,
C’eSt BIeN De
VOuLOIr FaIre
ça...
t’aS
Vu ?
C’eSt uN
PaPILLON !
L’entomologiste
forensique, il fait
ça, mais sur des
cadavres.
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Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
11
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
t‘aS Vu ? uN aStICOt
De DIPtère...
J‘ L’aI trOuVÉ
DaNS L’OrBIte !
SuPer, HeIN ?!
“à quOI ça Sert De
CHerCHer DeS aStICOtS
Sur uN CaDaVre ?”
Me DIraS-tu, tOI,
LeCteur INGrat.
Sache que lorsqu'on meurt... notre corps et son
système immunitaire ne fonctionnent plus, toutes les
bactéries qu’on a sur et en nous n’ont plus de limites,
c’est open bar. elles nous bouffent. en particulier
là où elles sont nombreuses.
PauVre
PetIte
CaLL-GIrL.
Beaucoup
derrière
aussi
Bouche : 100
millions de bactéries
par millilitre de salive
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1 kg de bactéries dans le
système digestif
21/06/13 16:34
12
Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
C'est là que commence la décomposition, qui attire les
insectes. Dans Les experts... On les ramasse comme ça :
Je VaIS
aNaLYSer
SON a.D.N.,
HOraCIO,
et ON Saura
La Marque De
La VOIture
Du tueur !
reGarDeZ ! uN
PetIt aStICOt
Sur SON tÉtON !
en vrai, les mouches
pondent sur les plaies
ou dans la bouche
(partout où il y a
des muqueuses accessibles)
et en quantité. Bref,
c'est dégueu.
Évidemment, ce serait bien si les insectes parlaient.
Lors d'un meurtre, on les choperait... en tant que témoins...
tOI, Je t'eMBarque !
POurquOI
MOI ?
et on leur tirerait les vers du nez, si j'puis dire...
aLLeZ ! DÉBaLLe,
La MOuCHe !
J'aI rIeN
FaIt ! J'SuIS
qu ' uNe MOuCHe !
MerDe !
NON, PaS Le SCOtCH !
ça tIre LeS POILS !
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Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
13
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
quI a tuÉ
La BarONNe ?
P ‘ taIN ! J’aI uNe
MÉMOIre De MOuCHe !
Je SaIS
rIeN !!
aMeNeZ La
GOMMe, BOB !
OK !
NaN ! PaS
La GOMMe !
PaS La
GOMMe
rOSe et
BLeue !
aaaH ! C’eSt Le BarON !
C’eSt L’BarON, Le
MeurtrIer !
aVeC Le CHaNDeLIer !
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14
Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
Mais les mouches ne parlent pas. en plus, elles sont super
myopes... alors, à quoi ça sert de ramasser des insectes
sur un corps ?
eH BIeN, ça
Sert à Dater
La MOrt...
On sait que les premières à arriver sur un cadavre, ce
sont les mouches... Comme la vilaine bien nommée
Calliphora vomitoria.
HMM...
C'eSt PLuS FOrt que MOI,
' VOYeZ ! DèS que Je SeNS
De La CHaIr eN PutrÉFaCtION
à MOINS De 16 KM à La rONDe,
ça M'eXCIte ! Je M'aCCOuPLe
aVeC tOuS LeS MÂLeS...
Peut-Être que C'eSt ParCe que Ma Mère
M'a PONDue Sur uNe VaCHe MOrte... HeIN ?
HMM...
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Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
15
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
Ces mouches viennent vite pondre sur le cadavre frais,
mais comme leurs larves sont incapables de mordre dans
une peau saine...
MON PSY M’a DIt
D’ aSSuMer Ma NÉCrOPHaGIe...
les adultes les déposent sur les plaies et les orifices
(yeux, trous de nez...)
tIeNS, aLBertO !
Va DaNS Ce BOBO !
Je SuIS FIer De tOI,
MarIe-FraNçOISe !
CrOC !
Les larves de cette mouche
viennent à bout d’un corps
en deux semaines par
temps chaud et
lourd. Or, où estce qu’il fait
chaud et lourd
aux États-unis ?
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OHH ! uN PetIt
PaPILLON Sur
SON SeIN !
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ais,
dans
16
Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
Mais ça peut prendre deux ans par temps froid... D'où le
savoir-faire des entomologistes qui, en connaissant la
météo, peuvent savoir depuis quand les insectes sont
là et donc dater la mort de la victime.
t'eS CON
Ou quOI ?
C'eSt uN
tatOuaGe !
quI Date De 1992 !
eLLe aVaIt 12 aNS !
PetIte COCHONNe !
un cadavre, au bout d'un moment, c'est un peu comme
un village qui se construit autour d'un supermarché et
où se succèdent plusieurs types d' insectes en fonction
du degré de putréfaction.
48 heures à 72 heures après la mort, c'est la fête
pour les larves de mouche : de la bouffe à volonté,
les humeurs coulent à flots !
C'eSt La FÊte
uB
DaNS L'OrBIte-CL
!!
ar
Ce SOaa
CHauD !
CHauD !
CHauD !!
YOuHOu
!
!
YeaH
OuaaH !
arrivent alors les ichneumons, qui viennent mettre
la zone...
ça Va, LeS
NaINS ?
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ON BOuFFe
Du MOrt ?
Les ichneumons
pondent dans les
larves de mouche.
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Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
17
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
Bobby mangeait un bout d’oreille avec ses copains...
quand soudain...
?
aaaaaH !
quand de la moisissure se développe, les acariens
débarquent... et là, c’est la bataille.
SuPerBe MOISISSure aVeC Vue
Sur Le PIeD eN DÉCOMPOSItION...
Faut trOIS
MOIS De LOYer !
C’eSt FOutu !
arrive une étape (trois à six mois) où le cadavre
devient rance à cause des
“ LarDarIuS” ParCe
acides gras volatiles, ce
que NOrMaLeMeNt, Je
qui attire le Dermestes
PrÉFère Le LarD...
lardarius...
MaIS Je PeuX
FaIre uNe PetIte
eXCePtION ! Je SuIS
uN BON VIVaNt, MOI !
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18
Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
à la fin, au bout d'un an, il ne reste plus que le bien
nommé tenebrio obscurus.
P ' taIN, MeC !
MaIS VaS-Y,
FaIS COMMe
CHeZ tOI !
Connaître tous ces
insectes et leur
développement
permet aussi
de savoir si un
corps a été
déplacé...
SaLe
GOtH' !
tIeNS !
uNe CIGaLe...
C'eSt
uN Peu
LOuCHe !
Mais attention, les insectes peuvent aussi induire
en erreur, comme dans ce cas dans les années 2 000,
au Nebraska : on trouva des gouttes de sang sur
le plafond d'une pièce alors que les victimes avaient
été tuées dans une autre pièce, fermée à clé.
C'eSt PaS POSSIBLe,
IL DOIt Y aVOIr uN
autre CaDaVre...
?
NOM De DIeu,
Je COMPreNDS
rIeN, BOB !
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Chapitre 1 L’entomologie forensique illustrée
19
Chapitre 3 - SÉrIeS tV - Devenir entomologiste forensique
On s’est rendu compte que ce n’était pas des éclaboussures.
Les mouches avaient marché dans le sang des victimes...
aaaH ! queLLe
OrGIe !
M’eN ParLe PaS !
Je Me SuIS FaIt
12 MÂLeS et J’aI
PONDu 200 œuFS !
et en avaient ensuite foutu partout au plafond avec
leurs petites pattes.
aaarGH !
ça COLLe !
Pour en revenir
à votre fils :
vouloir être
entomologiste à
quatre ans,
c’est bien !
alors pour Pâques, allez dans son sens
et cachez des rats morts à la place
des œufs, pour stimuler sa passion !!
ça lui fera les
pieds, tiens !
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Chapitre
2
2. Marcel Leclercq, un pionnier
de ­l’entomologie forensique
1
J. Dekeirsschieter1, D. Charabidze2 et E. Haubruge1
Département d'Entomologie Fonctionnelle et Évolutive, Université de Liège, Gembloux
2 Unité de Taphonomie Médico-Légale, Université Lille 2, France
Introduction
On considère généralement le livre de Smith (1986)
« A manual of forensic entomology » comme un ouvrage
de référence en entomologie forensique : ce livre est
dédié « à Jean Pierre Mégnin, Pekkta Nuorteva et
Marcel Leclercq, pionniers de l’entomologie forensique ». Cette reconnaissance du médecin légiste belge
comme un des fondateurs de la discipline est d’autant
plus notable que le Dr Leclercq est relativement peu
connu dans le monde très anglophone de l’entomologie forensique. La bibliographie du Dr Leclercq est
pourtant conséquente : plus de 350 publications en
tant qu’auteur ou co-auteur. Mais une grande majorité
de cette œuvre scientifique est rédigée en langue française (Leclercq 2009).
Cette bibliographie pléthorique reflète son éclectisme entomologique : 226 articles de diptérologie, 39
sur l’entomologie forensique, 37 sur les piqûres d’insectes (abeilles, guêpes), 36 portant sur la parasitologie
humaine et vétérinaire, 22 sur les myiases et 8 articles
d’acarologie (Leclercq 2009). Bien que le premier cas
pour lequel le Dr Leclercq ait fait appel à l’entomologie forensique remonte à 1947 (cadavre d’un enfant
caché derrière une cheminée) (Leclercq et coll. 1949,
Leclercq 2009), il ne rédigea son premier rapport de
cas qu’en 1969. Il continua par la suite à travailler
pour les tribunaux Belges et Français jusqu’en 2005,
et expertisa durant cette période un total de 132 cas
d’entomologie forensique (tableau 2.1). Tous ces
rapports du Dr Leclercq ont été légués par sa veuve au
Département d’Entomologie fonctionnelle et évolutive (Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège,
Belgique) où ils sont conservés, ainsi que sa collection
entomologique.
Tableau 2.1 : Récapitulatifs des cas d’entomologie forensique expertisés par le Dr M. Leclercq.
Cas
Saison, mois & Sexe
année
(H/F)
Zone
Couvert
(int/ext)
Cause décès
n.s. : non
spécifié
Stade de
Corps
decomposition sec
Intervalle post
mortem estimé
Méthode
employée
1
A – X, 2005
F
forêt
extérieur
n.s.
squelettisé
oui
pas d’insectes
2
H – I, 2005
H
forêt
extérieur
n.s.
n.s.
n.s.
pas d’insectes
3
A – XI, 2004
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. active
non
8 semaines
âge des larves
4
A – X, 2004
H
urbaine
extérieur
n.s.
déc. active
non
5 – 6 jours
âge des larves
5
E – VIII, 2004
H+F
urbaine
intérieur
crime
déc. active
non
< 3 jours
âge des larves
6
A – X, 1995
F
suburbaine
extérieur
n.s.
n.s.
n.s.
pas d’insectes
7
A – IX, 2003
H
champs
extérieur
n.s.
déc. active
non
3 jours
âge des larves
8
P – V, 2003
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
oui
13 -17 semaines
succession des
espèces
9
A – XII, 2002
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
non
non
21
22
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
Tableau 2.1 (suite)
extérieur
extérieur
intérieur
extérieur
n.s.
n.s.
intérieur
intérieur
extérieur
extérieur
Cause décès
n.s. : non
spécifié
n.s.
arme à feu
crime
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
strangulation
n.s.
n.s.
déc. active
déc. active
déc. avancée
déc. avancée
déc. active
déc. active
déc. active
déc. active
déc. active
n.s.
non
non
non
non
non
non
non
non
non
n.s.
10 jours
3 semaines
7 jours
non
2 semaines
2 semaines
3 semaines
non
13-14 semaines
pas d’insectes
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
n.s.
28-30 semaines
n.s.
H
n.s.
urbaine
extérieur
n.s.
n.s.
poignard
déc. active
déc. active
non
non
1.5-2 jours
6 jours
E – VI, 2001
n.s.
suburbaine
extérieur
n.s.
squelettisé
oui
1 an
24
P – V, 2001
H
forêt
extérieur
pendu
déc. active
non
13 -14 jours
25
P – III, 2001
H
suburbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
n.s.
> 1 an
26
H – I, 2001
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
non
12-16 semaines
27
A – XII, 2000
H
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
oui
28-32 semaines
28
29
A – XI, 2000
A – X, 2000
intérieur
extérieur
n.s.
n.s.
déc. active
déc. active
non
non
2 semaines
3 semaines
30
E – IX, 2000
H
urbaine
n.s.
prairie
nourn.s.
risson
succession des
espèces
âge des larves
âge des larves
succession des
espèces
âge des larves
succession des
espèces
succession des
espèces
succession des
espèces
âge des larves
âge des larves
extérieur
n.s.
déc. active
non
2 semaines
âge des larves
31
E – IX, 2000
n.s.
suburbaine
intérieur
n.s.
squelettisé
oui
> 1 an
32
E – VII, 2000
H
urbaine
intérieur
n.s.
déc. active
non
4 jours
33
E – VII, 2000
F
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
non
9 semaines
34
E – VII, 2000
H
n.s.
extérieur
poignard
déc. active
non
1 day
35
E – VII, 2000
H
n.s.
n.s.
n.s.
squelettisé
oui
44 semaines
36
37
38
P – VI, 2000
P – VI, 2000
P – IV, 2000
F
H
F
suburbaine
urbaine
urbaine
extérieur
intérieur
intérieur
n.s.
n.s.
n.s.
frais
déc. active
déc. active
non
non
non
30 hours
5-7 jours
6 jours
39
E
H
n.s.
intérieur
n.s.
déc. avancée
oui
non
40
A – XII, 1999
F
urbaine
intérieur
strangulation squelettisé
oui
40 semaines
41
42
43
44
45
46
47
A – XI, 1999
A- X, 1999
A – X, 1999
E – IX, 1999
E – VII, 1999
P – V, 1999
E – VIII, 1998
H
F
H
H
H
F
F
urbaine
urbaine
urbaine
urbaine
urbaine
suburbaine
champs
intérieur
intérieur
intérieur
intérieur
intérieur
extérieur
extérieur
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
déc. active
déc. active
déc. avancée
déc. active
déc. avancée
n.s.
non
non
non
non
non
< 1 semaine
non
15 jours
3 semaines
3 jours
non
48
49
P – V, 1998
A – X, 1997
H+F
F
urbaine
urbaine
intérieur
intérieur
n.s.
poignard
déc. active
déc. active
déc. avancée
non
non
oui
17-18 jours
10-12 jours
24-28 semaines
Cas
Saison, mois & Sexe
année
(H/F)
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
A – X, 2002
A – X, 2002
E – VIII, 2002
E – VIII, 2002
E –VIII, 2002
E – VII, 2002
E – VI, 2002
P – V, 2002
H – I, 2002
H – II, 2002
F
H
H
H
H
H
H
F
H
H
urbaine
prairie
urbaine
forêt
n.s.
n.s.
urbaine
urbaine
forêt
suburbaine
20
A – XII, 2001
n.s.
21
22
E – VIII, 2001
E – VII, 2001
23
Zone
Couvert
(int/ext)
Stade de
Corps
decomposition sec
Intervalle post
mortem estimé
Méthode
employée
âge des larves
âge des larves
âge des larves
âge des larves
âge des larves
âge des larves
âge des larves
succession des
espèces
âge des larves
succession des
espèces
âge des larves
succession des
espèces
âge des larves
âge des larves
âge des larves
succession des
espèces
âge des larves
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
23
Tableau 2.1 (suite)
Cas
Saison, mois & Sexe
année
(H/F)
50
51
52
53
54
55a
55b
55c
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
H – XII, 1997
E – VIII, 1997
E – VIII, 1997
P – VI, 1997
H – III, 1997
P – IV, 1997
P – IV, 1997
P – IV, 1997
A – X, 1996
P – V, 1996
A – XII, 1995
A – XI, 1995
A – X, 1995
A – X, 1995
E – VII, 1995
P – VI, 1995
P – IV, 1994
P – IV, 1994
P – IV, 1994
P – III, 1994
A – XI, 1993
P – IV, 1993
A – X, 1992
E – IX, 1992
E – VII, 1992
H – II, 1992
H – II, 1992
H – II, 1992
A – X, 1991
A – IX, 1991
A – IX, 1991
E
P – VI, 1991
P – VI, 1991
P – V, 1991
P – V, 1991
H – I, 1991
A- XI, 1990
A – X, 1990
E – IX, 1988
E – VIII, 1990
H
H
F
F
F
F
F
F
F
n.s.
H
H
F
H
n.s.
H
n.s.
n.s.
F
F
F
F
H
F
H+F
n.s.
F
H
F
H
F
n.s.
n.s.
H
n.s.
n.s.
F
H
n.s.
F
F
Zone
suburbaine
forêt
champs
urbaine
urbaine
urbaine
urbaine
urbaine
forêt
urbaine
forêt
n.s.
suburbaine
forêt
forêt
suburbaine
n.s.
suburbaine
champs
suburbaine
forêt
urbaine
forêt
suburbaine
forêt
urbaine
forêt
suburbaine
forêt
urbaine
urbaine
n.s.
suburbaine
suburbaine
n.s.
suburbaine
suburbaine
forêt
urbaine
forêt
suburbaine
Couvert
(int/ext)
intérieur
extérieur
extérieur
n.s.
intérieur
extérieur
extérieur
extérieur
extérieur
intérieur
extérieur
extérieur
extérieur
extérieur
extérieur
intérieur
n.s.
extérieur
extérieur
extérieur
extérieur
intérieur
extérieur
extérieur
extérieur
intérieur
extérieur
intérieur
extérieur
intérieur
intérieur
extérieur
extérieur
extérieur
n.s.
intérieur
extérieur
extérieur
intérieur
extérieur
extérieur
Cause décès
n.s. : non
spécifié
naturelle
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
naturelle
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
strangulation
poignard
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
poignard
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
n.s.
crime
Stade de
Corps
decomposition sec
déc. avancée
déc. avancée
déc. active
déc. active
déc. avancée
déc. active
déc. active
déc. avancée
déc. active
déc. avancée
squelettisé
déc. avancée
déc. active
déc. avancée
squelettisé
squelettisé
déc. avancée
squelettisé
squelettisé
squelettisé
déc. active
squelettisé
déc. active
déc. active
déc. active
squelettisé
squelettisé
déc. avancée
déc. avancée
déc. avancée
déc. avancée
n.s.
déc. avancée
frais
déc. avancée
n.s.
déc. avancée
déc. active
déc. active
déc. active
déc. active
oui
non
non
non
oui
non
non
non
non
non
oui
oui
non
non
oui
oui
oui
oui
oui
oui
non
oui
non
non
non
oui
oui
non
oui
oui
n.s.
n.s.
non
non
n.s.
n.s.
non
non
non
non
non
Intervalle post
mortem estimé
Méthode
employée
> 1 an
12 semaines
4-5 jours
5 jours
non
3 semaines
5-6 days
> 6 mois
4 semaines
35-40 jours
5-6 mois
> 1 an
5 jours
7 mois
3-4 semaines
11 semaines
1 an
36-40 semaines
> 1 an
33 semaines
5-6 jours
1 an
18-23 jours
11 jours
6-7 jours
> 1 an
> 1 an
101-113 jours
75 jours
7 mois
7 semaines
pas d’insectes
3 semaines
< 1 jour
≤ 2 jours
pas d’insectes
74 jours
11 semaines
3-4 semaines
9 jours
11 jours
89
E – VIII, 1990
n.s.
urbaine
intérieur
crime
déc. avancée
non
15 semaines
90
P – IV, 1990
H
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
non
7 semaines
91
H – I, 1990
n.s.
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
non
11-13 semaines
92
A- XII, 1989
n.s.
urbaine
intérieur
n.s.
squelettisé
oui
pas d'estimation de l'IPM
93
A – X, 1989
F
suburbaine
extérieur
n.s.
n.s.
n.s.
pas d'estimation de l'IPM
94
Aall
F
n.s.
n.s.
n.s.
déc. active
non
pas d’insectes
24
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
Tableau 2.1 (suite)
Couvert
(int/ext)
Cause décès
n.s. : non
spécifié
Stade de
Corps
decomposition sec
Intervalle post
mortem estimé
Méthode
employée
Cas
Saison, mois & Sexe
année
(H/F)
95
A – XI, 1987
F
n.s.
extérieur
n.s.
déc. active
non
5-6 semaines
96
H – I, 1987
H
suburbaine
intérieur
n.s.
déc. active
non
4 semaines
97
A – XI, 1986
H
urbaine
intérieur
n.s.
déc. active
non
23-28 jours
98
P – IV,1986
F
forêt
extérieur
n.s.
squelettisé
oui
> 6 mois
99
A – XI, 1982
H
n.s.
extérieur
n.s.
déc. active
non
3 semaines
100
A – XI, 1981
H
urbaine
intérieur
naturelle
déc. avancée
non
6 semaines
101
A – XI, 1981
H
urbaine
intérieur
poignard
déc. active
non
10-11 jours
102
P – V, 1981
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
non
2-3 semaines
103
A – XII, 1978
H
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
non
2 mois
104
H – II, 1978
H
suburbaine
extérieur
poignard
frais
non
15 jours
105
H – I, 1977
H
forêt
extérieur
pendu
déc. avancée
non
2 mois
106
A – XII, 1977
F
suburbaine
extérieur
n.s.
déc. avancée
n.s.
Non
107
E – VII, 1977
H
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
oui
10 semaines
108
H – II, 1977
n.s.
n.s.
n.s.
noyade
n.s.
n.s.
pas d’insectes
109
A- IX, 1976
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
non
3 semaines
110
A- X, 1976
H
forêt
extérieur
pendu
squelettisé
oui
11-12 semaines
111
E – VIII, 1975
H
champs
extérieur
n.s.
déc. active
non
2-3 jours
112
P – IV,1975
H
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
oui
Non
113
A – XII, 1974
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
n.s.
10 semaines
114
A – X, 1974
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. avancée
n.s.
10 mois
115
E – IX, 1974
F
urbaine
intérieur
poignard
déc. active
non
10 jours
116
E – VIII, 1974
F
urbaine
intérieur
n.s.
déc. active
non
10-15 jours
117
E – VIII, 1974
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. active
non
4-6 semaines
118
P – VI, 1974
H
forêt
extérieur
n.s.
frais
non
<1 jour (13-19h)
119
P – VI, 1974
F
suburbaine
extérieur
n.s.
déc. avancée
non
< 3 mois
succession des
espèces
120
P – IV, 1974
H
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
oui
6-8 semaines
âge des larves
121
H –III, 1974
H
forêt
extérieur
pendu
déc. avancée
n.s.
5 mois
succession des
espèces
122
P – V, 1973
F
urbaine
intérieur
n.s.
déc. active
non
3 semaines
âge des larves
123
A – X, 1972
H
suburbaine
extérieur
n.s.
déc. active
non
7 jours
âge des larves
124
E – VIII, 1972
H
forêt
extérieur
pendu
déc. avancée
non
1 mois
âge des larves
125
P – V, 1972
bébé
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
non
4-5 semaines
âge des larves
126
E –VI, 1972
H
forêt
extérieur
n.s.
déc. active
non
15 jours
âge des larves
127
P – VI, 1972
F
urbaine
intérieur
n.s.
déc. avancée
non
10-15 jours
âge des larves
128
H – III, 1972
F
forêt
extérieur
n.s.
squelettisé
oui
6 mois
succession des
espèces
129
H – I, 1972
F
suburbaine
extérieur
n.s.
déc. avancée
oui
4-5 mois
succession des
espèces
130
H – XII, 1971
F
forêt
extérieur
n.s.
déc. active
non
≈ 19 jours
âge des larves
131
A – XII, 1971
H
forêt
extérieur
n.s.
squelettisé
oui
6-7 mois
succession des
espèces
132
A – X, 1969
F
suburbaine
extérieur
strangulation déc. active
non
3 jours
âge des larves
Zone
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
25
1. Inventaire des cas traités par
le Dr Leclercq
Les cas médico-légaux du Dr Leclercq concernent
principalement son pays natal, avec 115 cas pour
la Belgique et 16 cas pour la France. La figure 2.1
représente la répartition géographique de ces cas
(chaque commune n’étant représentée qu’une seule
fois). La commune Belge avec le plus de cas est Liège
(23 cas), suivie par Seraing (5 cas). Trente-six cas
concernent des corps découverts en forêt, 7 cas dans
des biotopes « ouverts » tels que des champs ou des
prairies, 44 cas concernent des sites urbains, et 26 cas
des zones suburbaines (pour 19 cas, l’emplacement
n’était pas été précisé) (tableau 2.2). Sur ces 132 cas,
45 concernent des cadavres découverts à l’intérieur
de logements et 73 à l’extérieur. L’emplacement intérieur ne concernait que des sites urbains et suburbains. L’emplacement n’a pas été spécifié pour 14 cas.
La population étudiée est composée de 65 hommes
(45,8%), 48 femmes (33,8%) et 2 bébés (1,4%).
Le sexe de 26 cadavres adultes n’est pas mentionné
dans les rapports. Plus de 77 % des cadavres étudiés
étaient en phase de décomposition active (59 cas)
ou avancée (51 cas) lors de la découverte du corps
(tableau 2.1). Dix-neuf cadavres ont été décrits
comme squelettisés, et quatre étaient encore frais.
Enfin, la phase de décomposition n’est pas mentionnée pour neuf corps (6,1%). Dans plus de 80% des
cas, la cause de la mort n’est pas mentionnée. La
majorité des corps expertisés ont été découverts en
automne (46 cas) tandis que le printemps et l’été ne
Fig. 2.1 : Localisation des cas entomologiques traités par le
Dr. M. Leclercq. Représentation de la carte européenne avec
en grisé, les zones échantillonés par le Dr. M. Leclercq (a).
A gauche, représentation de la carte de France (b) ; à droite
celle de la Belgique (c) (un seul point par localité).
comptent respectivement que 32 et 35 cas. Dix-neuf
cas ont été découverts en hiver.
Au total, le Dr Leclercq aura rencontré au cours
de sa carrière en entomologie forensique 104 espèces
différentes : 59 espèces de coléoptères, 41 espèces de
diptères, 1 espèce d’hyménoptère Braconidae, 1 espèce
de dermaptère, 1 espèce d’hétéroptère et 1 espèce de
lépidoptère (tableau 2.3). Les diptères sont les plus
fréquents et sont présent dans 122 cas. La seconde
famille la plus représentée est celle des coleoptères avec
54 cas différents. Les lépidoptères sont référencés dans
deux cas seulement.
Tableau 2.2 : Répartition par saison et par milieu des 132 cas traits par le Dr M. Leclercq.
Biotopes
Forêt
Champs –
prairie
Ville
intérieur
Ville
extérieur
Ville
inconnu
Suburbain
intérieur
Suburbain
extérieur
Inconnu
extérieur
Inconnu
Total
printemps
5
1
12
1
1
3
7
0
2
32
été
7
3
9
0
2
1
3
4
6
35
automne
15
3
15
2
0
0
5
4
2
46
hiver
9
0
2
0
0
3
4
0
1
19
Total
36
7
38
3
3
7
19
8
11
132
26
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
Tableau 2.3 : Liste des espèces (par familles) identifiées lors des affaires traitées par le Dr M. Leclerq. Les
cas concernés sont reporté ainsi que les stades présents (normal = adulte, souligné = adultes morts, italique = larves, souligné double = pupes vides ou nymphes, gras = larves et adultes). Les noms d’espèces
sont extraits de la base de données Fauna Europaea (Fauna Europaea 2012). La colonne “bibliographie
associée” indique les références bibliographiques rapportant ces espèces dans un contexte forensique.
Espèce
Descripteur
Bibliographie associée
Cas concerné(s)
Intervalle post mortem
Coléoptères
Aphodiidae
Aphodius consputus
Creutzer, 1799
-
55
5 jours à 6 mois
Aphodius sp.
Illiger, 1798
-
62
3-4 semaines
Paykull, 1790
-
61
7 mois
Fabricius, 1775
Matuszewski et coll. 2008
35, 58
5 à 11 mois
De Geer, 1775
Matuszewski et coll. 2008, Benecke
1998, Turchetto et coll. 2001,
Arnaldos et coll. 2004, Grassberger
et Frank 2004, Wyss et Cherix 2006,
Ozdemir et Sert 2009, Matuszewski
et coll. 2010, Garcia-Rojo 2004
58, 61, 69, 76, 89,
129, 130
19 jours à 12 mois
Linnaeus, 1758
Matuszewski et coll. 2008, Arnaldos
et coll. 2004, Grassberger et Frank
2004, Wyss et Cherix 2006, Ozdemir
et Sert 2009, Matuszewski et coll.
2010, Kocarek 2003, Kentner et
Streit 1990
25, 35, 46, 58, 61,
62, 64, 110
3 semaines à plus d’1 an
Linneaus, 1758
Matuszewski et coll. 2008
35
Dermestes frischii
Kugelann, 1792
Matuszewski et coll. 2008, Arnaldos
et coll. 2004, Arnaldos et coll. 2005,
Ozdemir et Sert 2009, Matuszewski
89
et coll. 2010, Bourel et coll. 1999,
Pasquerault et coll. 2008, Kentner et
Streit 1990, Garcia-Rojo 2004
Dermestes ater
Degeer, 1774
-
84, 89, 127
10 jours à 15 semaines
Dermestes lardarius
Linné, 1758
Grassberger et Frank 2004, Kocarek
2003, Pasquerault et coll. 2008,
Kentner et Streit 1990
64, 112
1 an
Dermestes maculatus
Degeer, 1774
Grassberger et Frank 2004, Arnaldos
et coll. 2005, Pasquerault et coll.
64, 69
2008, Schroeder et coll. 2002
1 an
Dermestes undulatus
Brahm, 1790
Wyss et Cherix 2006, Ozdemir et
Sert 2009k, Bourel et coll. 1999,
Pasquerault et coll. 2008
39, 40
40 semaines
-
73, 76, 107
75 jours à plus d’1 an
Carabidae
Limodromus assimilis
Cleridae
Necrobia ruficollis
Necrobia rufipes
Necrobia violacea
Dermestidae
Attagenus pellio
Dermestes sp.
15 semaines
Geotrupidae
Anoplotrupes stercorosus
Scriba, 1791
Matuszewski et coll. 2008, Kocarek
2003, Matuszewski et coll. 2010
8
13 à 17 semaines
Geotrupes stercorarius
Linné, 1758
Smith 1986, Kentner et Streit 1990,
Nabaglo 1973
33, 62
3 à 9 semaines
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
27
Tableau 2.3 (suite)
Espèce
Descripteur
Bibliographie associée
Histeridae
Cas concerné(s)
Intervalle post mortem
33
Margarinotus brunneus
Fabricius, 1775
Matuszewski et coll. 2008,
Matuszewski et coll. 2010, GarciaRojo 2004, Gaudry 2010
Margarinotus striola
Salhberg, 1819
Matuszewski et coll. 2008, Matuszewski et coll. 2010, Kocarek 2003, Kentner 82
et Streit 1990
≤ 2 jours
Scriba, 1790
Matuszewski et coll. 2008,
Matuszewski et coll. 2010, Kocarek
2003, Bourel et coll. 1999, Kentner
et Streit 1990
46, 53, 119
5 jours à plus de 3 mois
Catops morio
Fabricius, 1792
Kocarek 2003
110, 113
10 à 12 semaines
Catops picipes
Fabricius, 1787
Wyss et Cherix 2006
82
≤ 2 jours
Panzer, 1794
Smith 1986, Kocarek 2003, Kentner
et Streit 1990, Nabaglo 1973
76, 82
≤ 2 jours à 75 jours
-
26, 113
10 à 16 semaines
Gyllenhal, 1827
Smith 1986
54
-
Fabricius, 1781
-
82
≤ 2 jours
Omosita discoidea
Fabricius, 1775
Matuszewski et coll. 2008, Wyss et
Cherix 2006, Matuszewski et coll.
2010, Kocarek 2003, Bourel et coll.
1999, Kentner et Streit 1990
23, 46, 55, 62, 63,
64
5 jours à plus d’1an
Soronia punctatissima
Illiger, 1794
-
46, 58, 61, 62
3 semaines à7 mois
Linnaeus, 1758
Matuszewski et coll. 2008, Grassberger et Frank 2004, Smith 1986,
Matuszewski et coll. 2010, Kentner
et Streit 1990
11, 12, 13, 14, 15,
46, 51, 53, 70, 117
5 jours à plus de
12 semaines
Nicrophorus humator
G.A. Olivier, 1790
Matuszewski et coll. 2008, Wyss et
Cherix 2006, Matuszewski et coll.
51, 55, 117
2010, Kocarek 2003, Bourel et coll.
1999, Chauvet et coll. 2008, Kentner
et Streit 1990, Nabaglo 1973
5 jours à 6 mois
Nicrophorus investigator
Zetterstedt, 1824
Matuszewski et coll. 2008, Kocarek
2003, Chauvet et coll., 2008, Kentner 117
et Streit 1990
4 à 6 semaines
Herbst, 1784
Matuszewski et coll. 2008, Wyss et
Cherix 2006, Kocarek 2003, Chauvet
51
et coll., 2008, Kentner et Streit 1990,
Nabaglo 1973
12 semaines
Nicrophorus sp.
-
58, 61
5 à 7 mois
Thanatophilus sinuatus
Matuszewski et coll. 2010, Kentner
et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004
15
2 semaines
-
26, 33
9 à 16 semaines
Saprinus semistriatus
110
11 à 12 semaines
Leiodidae
Catops tristis
Catops sp.
Monotomidae
Rhizophagus parallelocollis
Nitidulidae
Amphotis marginata
Silphidae
Necrodes littoralis
Nicrophorus vespilloides
Indéterminé
Fabricius, 1775
28
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
Tableau 2.3 (suite)
Espèce
Descripteur
Bibliographie associée
Cas concerné(s)
Intervalle post mortem
Staphylinidae
Aleochara curtula
Goeze, 1777
Aleochara lata
Aleochara ruficornis
Matuszewski et coll. 2008, Smith
1986, Kocarek 2003, Bourel et coll.
1999
46
-
Gravenhorst, 1802 Ozdemir et Sert 2009
46
-
Gravenhorst, 1802 -
119
< 3 mois
-
51
12 semaines
-
98
> 6 mois
62
3-4 semaines
Kentner et Streit 1990, Nabaglo
1973
98
> 6 mois
Fabricius, 1792
-
114
10 mois
Creophilus maxillosus
Linné, 1758
Turchetto et coll. 2001 ; Grassberger et Frank 2004 ; Matuszewski
et coll. 2008, Smith 1986, Wyss et
14, 15, 46, 72, 119
Cherix 2006, Ozdemir et Sert 2009,
Matuszewski et coll. 2010, Kocarek
2003, Kentner et Streit 1990, GarciaRojo 2004
6 jours à plus de 3 mois
Omalium rivulare
Paykull, 1789
Matuszewski et coll. 2008, Kocarek
2003, Bourel et coll. 1999, Kentner
et Streit 1990, Nabaglo 1973
19 jours à plus de
6 mois
Ontholestes murinus
Linné, 1758
Matuszewski et coll. 2008, Ozdemir
et Sert 2009, Kocarek 2003, Kentner 46
et Streit 1990
-
-
51
12 semaines
Aleochara sp.
Amischa soror
Kraatz, 1856
Anotylus sculpturatus
Gravenhorst, 1806 Matuszewski et coll. 2008
Atheta sp.
Coprophilus striatulus
Oxytelus sp.
63, 98, 113, 128,
129, 130
Philonthus carbonarius
Gravenhorst, 1802 -
110
11-12 semaines
Philonthus cephalotes
Gravenhorst, 1802 -
61
7 mois
Philonthus decorus
Gravenhorst, 1802 -
119
< 3 mois
Philonthus marginatus
Strom, 1768
Philonthus sordidus
Gravenhorst, 1802 Kentner et Streit 1990
Matuszewski et coll. 2008, Bourel et
62
coll. 1999, Kentner et Streit 1990
3-4 semaines
110
11-12 semaines
62
3-4 semaines
Philonthus splendens
Fabricius, 1792
Matuszewski et coll. 2008, Kentner
and Streit 1990
Philonthus succicola
Thomson, 1860
Matuszewski et coll. 2008, Kocarek
2003
76
75 jours
Philonthus tenuicornis
Mulsant & Rey,
1853
Matuszewski et coll. 2008
46
-
-
51, 58
3 à 6 mois
-
Philonthus sp.
Proteinus ovalis
Stephens 1834
130
19 jours
Tachinus humeralis
Matuszewski et coll. 2008, Kentner
Gravenhorst, 1802
et Streit 1990
76
75 jours
Quedius lateralis
Gravenhorst, 1802 -
91
11-13 semaines
Quedius mesomelimus
Marsham, 1802
Kocarek 2003
61, 110
3 à 7 mois
-
58
5-6 mois
-
11, 12, 18, 19, 20,
23, 25, 33, 35, 50,
61, 64, 66, 67, 78,
82, 85, 95, 119
-
Quedius sp.
Indéterminé
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
29
Tableau 2.3 (suite)
Espèce
Descripteur
Bibliographie associée
Cas concerné(s)
Intervalle post mortem
Tenebrionidae
Tenebrio molitor
Linné, 1758
Smith 1986
27, 39, 40
28 à 40 semaines
Linné, 1758
Arnaldos et coll. 2004, Grassberger
et Frank 2004
15
2 semaines
Robineau-­
Desvoidy, 1830
Matuszewski et coll. 2008, Turchetto
et coll. 2001, Smith 1986 ; Arnaldos et coll. 2004 ; Grassberger et
Frank 2004 ; Arnaldos et coll. 2005,
Schroeder et coll. 2003, Wyss et
Cherix 2006, Matuszewski et coll.
2010, Bourel et coll. 1999, Kentner
et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004,
Velasquez et coll. 2010, Pohjoismaki
et coll. 2010
3, 4, 5, 16, 18, 21,
22, 24, 27, 28, 30,
32, 33, 35, 38, 39,
40, 41, 48, 49, 53,
55, 57, 63, 64, 69,
71, 75, 76, 77, 78,
80, 81, 84, 85, 86,
89, 90, 91, 92, 96,
97, 100, 101, 107,
111, 112, 113, 119,
120, 122, 125
<1 jour à 1 an
Linnaeus, 1758
Matuszewski et coll. 2008, Turchetto
et coll. 2001 ; Arnaldos et coll. 2004,
Grassberger et Frank 2004 ; Smith
1986 ; Schroeder et coll. 2003, Wyss
et Cherix 2006, Matuszewski et coll.
2010, Bourel et coll. 1999, Kentner
et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004,
Velasquez et coll. 2010, Pohjoismaki
et coll. 2010
9, 11, 14, 15, 17,
29, 34, 43, 46, 48,
56, 60, 61, 68, 70,
72, 80, 85, 93, 95,
99, 102, 109, 117,
118, 123, 124, 126,
128, 129, 132
<1 jour à 7 mois
-
58, 73, 82, 87, 115,
121
≤2 jours à > 1 an
88
11 jours
Dermapteres
Forficulidae
Forficula auricularis
Dipteres
Calliphoridae
Calliphora vicina
Calliphora vomitoria
Calliphora sp.
Chrysomya albiceps
Arnaldos et coll. 2004 ; Grassberger
et Frank 2004, Arnaldos et coll.
Wiedemann, 1819 2005, Wyss et Cherix 2006, Velasquez et coll. 2010, Myskowiak et
Doums 2002, Benecke 2001
Linnaeus, 1758
Matuszewski et al. 2008, Grassberger and Frank 2004, Smith 1986,
Wyss and Cherix 2006, Matuszewski
10, 15, 36, 48, 105
et al. 2010, Bourel et al. 1999,
Kentner and Streit 1990, Garcia-Rojo
2004, Velasquez et al. 2010
< 2 jours à 2 mois
Lucilia illustris
Meigen, 1826
Matuszewski et coll. 2008, Smith
1986 ; Wyss et Cherix 2006, Kentner
et Streit 1990, Velasquez et coll.
2010
30
2 semaines
Lucilia richardsi
Collin, 1926
Garcia-Rojo 2004, Benecke 2001
86
3 à 4 semaines
Meigen, 1826
Turchetto et coll. 2001, Schroeder
et coll. 2003, Grassberger et Frank
2004, Wyss et Cherix 2006, Kentner
et Streit 1990, Garcia-Rojo 2004,
Velasquez et coll. 2010, Pohjoismaki
et coll. 2010, Benecke 2001
7, 12, 16, 17, 34,
35, 37, 45, 112,
116, 126
1 jour à 44 semaines
-
69
1 an
Lucilia caesar
Lucilia sericata
Lucilia sp.
30
Chapitre 2 Marcel Leclercq, un pionnier de ­l’entomologie forensique
Tableau 2.3 (suite)
Espèce
Descripteur
Bibliographie associée
Cas concerné(s)
Intervalle post mortem
Phormia regina
Meigen, 1826
Schroeder et coll. 2003, Grassberger
et Frank 2004, Matuszewski et coll.
2008, Matuszewski et coll. 2010,
Kentner et Streit 1990, Benecke
2001
Protophormia terraenovae
Robineau-Desvoidy, 1830
Smith 1986, Grassberger et Frank
2004, Velasquez et coll. 2010,
Pohjoismaki et coll. 2010, Benecke
2001
52, 58, 130, 131
19 jours à 7 mois
-
103, 105, 110
-
-
33
-
Indéterminé
17, 37, 44, 47
5 jours à 3 semaines
Drosophilidae
Indéterminé
Fanniidae
Fannia canicularis
Fannia manicata
Fannia scalaris
Linnaeus, 1761
Grassberger et Frank 2004, Wyss et
Cherix 2006, Matuszewski et coll.
2010, Bourel etcoll. 1999, Kentner et 9, 12, 20, 27, 35, 54 7 jours à 44 semaines
Streit 1990, Velasquez et coll. 2010,
Gaudry 2010
Meigen, 1826
Bourel et coll. 2004 ; Grassberger
et Frank 2004, Matuszewski et coll.
46
2010, Kentner et Streit 1990, Gaudry
2010, Benecke 2001
Fabricius, 1794
Bourel et coll. 2004 ; Grassberger
et Frank 2004, Bourel et coll. 1999,
Kentner et Streit 1990, Velasquez
et coll. 2010, Gaudry 2010, Benecke
2001
9, 20, 27, 35, 54,
55, 67, 76, 107, 128, 5 jours à 11 mois
129, 131
-
25, 49, 50, 58, 59,
74, 85
11 semaines à plus d’
1 an
Smith 1986, Wyss et Cherix 2006,
Kentner et Streit 1990
51
12 semaines
Fannia sp.
-
Heleomyzidae
Neoleria inscripta
Meigen, 1830
Tephrochlamys flavipes
Zetterstedt, 1838
20, 26, 91, 121, 128 3 à 7 mois
Indéterminé
31, 51, 54, 55, 58,
59, 61, 63, 74, 82
-
3, 15, 20, 27, 35,
39, 40, 61, 64, 77,
78, 107
2 semaines à plus d’1 an
Muscidae
Hydrotaea capensis
Matuszewski et coll. 2008, Ozdemir
Wiedemann, 1818 et Sert 2009 ; Smith 1986, Wyss et
Cherix 2006, Garcia-Rojo 2004
Hydrotaea dentipes
Fabricius, 1805
Matuszewski et coll. 2008, Smith
1986 ; Wyss et Cherix 2006,
15, 124
Matuszewski et coll. 2010, Bourel et
coll. 1999, Kentner et Streit 1990
Hydrotaea sp.
Robineau-Desvoidy, 1830
-
25, 49, 50, 74, 89,
131
15 semaines à > 1 an
Linnaeus, 1758
Arnaldos et coll. 2004, Arnaldos
et coll. 2005, Wyss et Cherix 2006,
Kentner et Streit 1990, GarciaRojo 2004, Velasquez et coll. 2010,
Benecke 2001
34, 69, 73, 77, 78,
89, 92
1 jour à plus d’1 an
Musca domestica
2 semaines à plus
d’1 mois
Les auteurs
(par ordre d’apparition)
Damien CHARABIDZE est biologiste
et spécialiste des insectes nécrophages.
Après des études de physiologie des
invertébrés à Paris 6, il effectue sa thèse
au sein du laboratoire d’entomologie
de l’Institut médico-légal de Lille. Il est
actuellement Maître de Conférences au sein de l’Unité
de Taphonomie Médico-Légale de Lille (UTML), où
il dirige le département d’entomologie.
Matthias GOSSELIN, entomologiste
de formation, a débuté sa carrière professionnelle à l’Institut National de
Criminalistique et de Criminologie
(INCC) à Bruxelles où il a participé à
de nombreux de projets de recherche
en entomologie forensique au sein du laboratoire de
Microtraces. Il a ensuite entamé une thèse de doctorat
sur le thème de l’entomotoxicologie forensique en
partenariat avec le laboratoire de toxicologie (INCC),
l’Université de Mons (UMONS) et l’Université
Catholique de Lille (UCLille). Il est maintenant collaborateur scientifique (UMONS) et continue à développer des projets en écotoxicologie et en entomologie
forensique.
Jean-Pol BEAUTHIER est docteur en
médecine et docteur en sciences médicales. Il enseigne la médecine légale à
l’Université Libre de Bruxelles et y est
responsable de l’unité de médecine
légale et d’anthropologie médico-légale
(Laboratoire d’Anatomie, de Biomécanique et d’Organogenèse). Il est collaborateur scientifique à l’Institut
Royal des Sciences Naturelles de Belgique et professeur invité au Collège Belgique (Académie royale des
Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts). Il est l’auteur
du traité de médecine légale dont la deuxième édition
est parue en 2011 (De Boeck).
Marion MONTAIGNE est née en
1980 à Saint-Denis de la Réunion.
Après un Bac ES, elle se lance dans des
études de dessin à Estienne et aux
Gobelins. Après un bref passage par
l’animation et la vente de BD (en tant
que vendeuse, pas encore auteur), elle débute sa carrière de dessinatrice de BD via le magazine Dlire, puis
Capsule Cosmique. Elle publie ensuite « Panique organique » chez Sarbacane suivi de « La vie des très bêtes
tome 1 et 2 ». En 2008, elle crée « Tu mourras moins
bêtes », un blog de vulgarisation scientifique dont le
tome 2, publié chez Ankama, a reçu le prix du public
au festival d’Angoulême 2013.
Jessica DEKEIRSSCHIETER a réalisé
son doctorat au sein de l’Unité d’Entomologie Fonctionnelle et Evolutive
(Gembloux Agro-Bio Tech, Université
de Liège) sous la direction des Prs.
E. Haubruge et G. Lognay. Intitulée
« Étude des interactions entre l’entomofaune et un
cadavre : approches biologique, comportementale et
chémo-écologique du coléoptère nécrophage T. sinuatus », sa thèse lui a permis de caractériser la signature
olfactive d’un cadavre au cours du processus de
décomposition. Elle travaille actuellement pour l’industrie phytopharmaceutique et des produits biocides.
Eric HAUBRUGE (Gembloux, Bel­
gique, 1964) est diplômé ingénieur
agronome de la Faculté universitaire des
sciences agronomiques de Gembloux. Il
est élu Vice-Recteur de l’Université de
Liège et Président de Gembloux AgroBio en Tech2009. Promoteur d’une trentaine de thèses
de doctorat et auteur de plus de 450 publications scientifiques dans les domaines de l’entomologie, de la protection des cultures et de l’apiculture, Eric Haubruge
initie également de nombreux projets de développement en Asie (Chine et Vietnam), en Afrique (Cameroun et Madagascar) et en Amérique du Sud (Chili).
251
252
Les auteurs (par ordre d’apparition)
Didier GOSSET, Professeur de médecine légale, a introduit et développé
l’entomologie médico-légale en France.
Il est actuellement Doyen de la Faculté
de Médecine Lille 2.
Valéry HEDOUIN est professeur de
médecine légale à l’Université Lille 2
(Faculté de Médecine). Il est dans ce
cadre responsable d’une unité de
recherche en taphonomie médicolégale. Au sein du Centre Hospitalier
Régional Universitaire de Lille, il est responsable de
l’Institut Médico-Légal, dans sa partie hospitalière, et
de l’unité médico-judiciaire. Il est expert près la Cour
de Cassation et vice-président de la Société Française
de Médecine Légale.
François VERHEGGEN (Namur, Belgique, 1980) est diplômé bioingénieur
de la Faculté universitaire des Sciences
agronomiques de Gembloux (Université de Liège). En 2004 il est engagé
comme assistant au sein de l’unité
d’Entomologie fonctionnelle et évolutive où il réalise
une thèse de doctorat sous la direction du Professeur
E. Haubruge. En 2009, il est nommé 1er assistant. Il
enseigne l’éthologie et la lutte intégrée contre les ravageurs et encadre des recherches dans les domaines des
interactions plantes-insectes, de la communication
chimique et de la lutte biologique contre les ravageurs
des cultures.
Daniel CHERIX est né à Lausanne
(Suisse) en 1950. Après des études en
sciences naturelles à l’Université de
Lausanne, il soutient sa thèse consacrée
aux fourmis en 1981 et se spécialise en
entomologie. Il est nommé conservateur au Musée cantonal de zoologie et professeur suppléant à l’Université de Lausanne puis professeur associé au Département d’écologie et dévolution. Dès
1993, sous l’impulsion de Claude Wyss, il développe
l’entomologie forensique.
Claude WYSS est né à Lausanne
(Suisse) en 1950. Il effectue des études
de musique classique en trompette. Il
obtient ensuite un diplôme d’infirmier
en psychiatrie avant de suivre une école
de police pour devenir inspecteur. Après
15 ans d’enquêtes, il rejoint l’identité judiciaire ; en
1993, il lance les recherches sur l’entomologie forensique en Suisse avec la collaboration de Daniel Cherix.
Cindy AUBERNON est entomologiste
diplômée du Master Sciences de l’Insecte de l’Université de Tours. Actuellement employée au sein de l’Université
Lille 2 (Unité de Taphonomie MédicoLégale), elle débute une thèse de doctorat en entomologie médico-légale.
Julien BOULAY est inscrit en Doctorat
de Biologie spécialité Ethologie au sein
de l’UTML de l’Université de Lille 2 en
cotutelle avec le Service d’Ecologie
Sociale de l’Université Libre de Bruxelles.
Il étudie, d‘un point de vue fondamental,
le comportement d’agrégation des larves nécrophages de
Diptères. Avant cela, il a obtenu une Licence en Biologie
des Organismes à Tours puis le Master Recherche Comportement Animal et Humain de Rennes.
Hélène LEBLANC a étudié et travaillé
en Europe puis a été recrutée à l’Université d’Ontario (UIOT, Oshawa,
Canada) ou elle est responsable du programme de recherche en sciences forensiques. Elle y enseigne également l’entomologie et l’écologie chimique aux étudiants ainsi
qu’aux forces de police et de gendarmerie. Elle expertise des cas en entomologie forensique depuis 1998.
Luc BOURGUIGNON est ingénieur
chimiste et des bio-industries de la
Faculté Universitaire de Gembloux
(FUSAGx). Il est depuis 1997 expert
judiciaire au laboratoire Microtraces &
Entomologie à l’INCC, où il étudie les
traces d’origine naturelle (diatomées, sols, végétaux).
Il est impliqué tant dans l’application pratique de l’entomologie forensique que dans la recherche scientifique et l’éducation et est actuellement président de
l’European Association for Forensic Entomology
(EAFE).
Yves BRAET est gradué en Biochimie
et titulaire d’un DEA en Gestion de
l’environnement (ULB/IGEAT). Il
débute à l’INCC en 1996, au sein du
laboratoire ADN. Il est actuellement
responsable au sein du laboratoire
Microtraces des activités d’expertises entomologiques
et des recherches associées. Il est passionné et spécialiste de la taxonomie et la systématique des Hyménoptères Braconidae.
Les auteurs (par ordre d’apparition)
Françoise HUBRECHT est Ingénieur
Agronome. Après avoir travaillé une
dizaine d’année dans l’unité de Zoologie Appliquée de la Faculté des Sciences
Agronomique de Gembloux, elle a
commencé à travailler à l’INCC
comme expert judiciaire dès 1993. Elle y travaille toujours actuellement sur les microtraces d’origines biologiques (cheveux, plantes, insectes, etc.)
Sofie VANPOUCKE est licenciée en
biologie de l’Université de Leuven
(KUL) et Docteur en archéozoologie
(Thèse en collaboration avec le Musée
Royal de l’Afrique Centrale et le Musée
des Sciences Naturelles de Belgique).
Fin 2008 elle débute au laboratoire Microtraces de
l’INCC comme expert judiciaire, principalement dans
le domaine de l’analyse de cheveux et l’entomologie
forensique.
Louis DE CARBONNIERES est docteur en droit (2000) et professeur
agrégé d’Histoire du droit (2002) en
poste à l’Université de Lille 2. Ses
recherches portent sur l’histoire de la
procédure pénale, l’histoire de la justice
et l’histoire de la preuve. Il est codirecteur du Master 2
d’histoire du droit et assesseur du Doyen de la faculté
de droit. Il a présidé en jury de sortie de l’École des
avocats de Lille (2007-2011).
Yoanna MOULIN est titulaire d’une
licence de droit (2011), d’un Master 1
droit privé et sciences criminelles
(2012) et d’un Master 2 histoire du
droit (2013). Elle est aussi diplômée de
l’Institut de criminologie de Lille
(2012) et prépare actuellement l’examen d’entrée à
l’école du Barreau.
Daniel DUPONT est né le 16 avril
1959 à Le Cateau-Cambrésis dans le
nord de la France. En 2002, il soutient
son Habilitation à Diriger les
Recherches en Sciences Physiques.
Enseignant-Chercheur depuis 1985, il
travaille à HEI (École des Hautes Etudes d’Ingénieurs), où il a développé la thématique « Développement d’Outils d’Aide à la Décision des Systèmes
Complexes ».
253
Alexandre VEREMME est ingénieur et
docteur en informatique. Il a effectué
ses recherches en extraction et gestion
de données imparfaites, manipulant et
exploitant des outils statistiques comme
la théorie des fonctions de croyance.
Une des premières applications des travaux avait pour
objectif l’estimation de la date de ponte d’insectes
nécrophages dans le but d’assister les experts dans l’estimation de la date du décès. Il s’est désormais spécialisé dans le développement de solutions logicielles
d’aide à la décision.
Laetitia CERVANTES, est titulaire
d’un DEA de systématique animale et
végétale (Muséum d’Histoire Naturelle
de Paris). Elle a intégré le département
Biologie de l’IRCGN en 2005 pour y
réaliser des analyses en génétique
humaine. Elle rejoint ensuite le département Entomologie de l’IRCGN en 2010. Elle a réalisé 50 dossiers
en entomologie légale.
Laurent DOUREL, officier de Gendarmerie, a rejoint le département Entomologie de l’IRCGN en 2002. Titulaire d’un DESS de biologie des
écosystèmes, il est expert inscrit près la
Cour d’Appel de Paris et a réalisé environ 110 expertises en entomologie légale. Il est également coordinateur des opérations de criminalistique
dans le cadre d’investigations criminelles.
Emmanuel GAUDRY est titulaire d’un
Master en Biologie Intégrée des invertébrés et de divers diplômes universitaires
spécialisés (criminalistique, coordinateur des opérations de criminalistique,
gestion de risque et sécurité intérieure).
Il a été chef du département Entomologie de l’Institut
de recherche criminelle de la gendarmerie nationale
(2001-2013). Expert près la Cour d’Appel de Paris, il
est aujourd’hui adjoint au chef de l’unité nationale
d’investigation criminelle et de l’unité gendarmerie
d’identification de victimes de catastrophes.
Thierry PASQUERAULT, major de
Gendarmerie, de formation microbiologiste, a été enquêteur avant de rejoindre
le département Entomologie de l’IRCGN en 1993. Expert inscrit près la
Cour d’Appel de Paris, il a réalisé plus de
290 expertises en entomologie légale. Il participe également aux missions nationales d’investigation criminelle
et d’identification de victimes de catastrophes.
254
Les auteurs (par ordre d’apparition)
Benoit VINCENT est titulaire d’un
Master Recherche en Systématique,
Evolution, Paléontologie (Muséum
National d’Histoire Naturelle de Paris)
et est affecté au département Entomologie de l’IRCGN depuis 1998. Expert
inscrit près la cour d’appel de Paris, il a réalisé un peu
plus de 250 rapports en entomologie légale. Il est spécialiste, pour la zone néotropicale, de la sous famille des
Arctiinae (Lepidoptera) pour laquelle il a décrit plus de
20 espèces nouvelles.
Jean-Bernard MYSKOWIAK est titulaire d’un doctorat de sciences biomédicales (Université de Paris VI). Affecté
au département Entomologie de l’IRCGN en 1994, il se spécialise dans
l’étude des invertébrés aquatiques colonisateurs des cadavres submergés. Expert inscrit près
de la Cour d’Appel de Paris, il est responsable depuis
2004 de la cellule d’expertise aquatique.
Stijn DESMYTER est depuis 2003
expert judiciaire à l’Institut National de
Criminalistique et Criminologie Belge.
Au laboratoire d’Identification Génétique, certifié ISO17025, il se spécialise
dans l’ADN mitochondrial (non-)
humain. En plus des expertises judiciaires, il s’engage
dans des projets de recherche tels que l’hétéroplasmie,
l’identification d’espèce par DNA barcoding et l’analyse de l’ADN mitochondrial canin.
Kurt JORDAENS est né à Brecht, Belgique, le 26 décembre 1970. Il a obtenu
un master en biologie environnementale à L’Université d’Anvers (UAntwerpen) où il a obtenu sa thèse de doctorat
en biologie. Après un post-doc à L’Université d’Anvers, il rejoint en 2007 le JEMU (Joint
Experimental Molecular Unit) comme attaché scientifique au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC). Il
y est actuellement statutaire comme taxonomiste
moléculaire au sein de la section d’entomologie.
Gontran SONET est né à Frameries en
Belgique (1979). Il a obtenu un master
en biologie moléculaire et un master
complémentaire en gestion de l’environnement et aménagement du territoire à L’Université Libre de Bruxelles
(ULB). Il a débuté sa carrière dans la communication
scientifique au Centre de Culture Scientifique de
l’ULB. Depuis 2007, il travaille comme attaché scientifique à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de
Belgique où il est spécialisé dans l’utilisation de marqueurs ADN pour l’identification d’espèces animales.
Benoit BOUREL a participé activement à la montée en puissance de l’entomologie médico-légale lilloise depuis
quinze ans, en apportant une forte
contribution au développement de
l’entomo-toxicologie et à la connaissance de la biologie des insectes nécrophages. Il est
actuellement le Doyen de la Faculté Libre des Sciences
et Technologies de l’Université Catholique de Lille.
Rudy CAPARROS MEGIDO (Liège,
Belgique, 1987) est assistant de
recherche à Gembloux Agro-Bio Tech
(Université de Liège). Il est diplômé
d’un master en Biologie des Organismes et Écologie après un travail de
Master réalisé en entomologie forensique à Gembloux
Agro-Bio Tech. Après 3 ans de thèse de doctorat orientés vers l’écologie chimique et la lutte biologique, il
réalise à présent une thèse de doctorat orientée vers la
valorisation des insectes dans l’alimentation humaine.
Jean-Bernard HUCHET est archéoentomologiste au CNRS (il est titulaire
d’un DEA en anthropologie biologique
et d’un doctorat en biologie des populations et écologie (spécialité entomologie). Conjointement rattaché aux laboratoires d’archéozoologie et d’entomologie du
Muséum national d’Histoire naturelle de Paris et au
laboratoire d’anthropologie de l’Université de Bordeaux, il est spécialisé dans l’étude des insectes nécrophages et parasites associés à des restes humains ou
animaux provenant de contextes archéologiques.
Yann DELANNOY est diplômé en
médecine légale et expertises médicales
et expert près la Cour d’Appel de
Douai. Praticien Hospitalier dans le
service de Médecine Légale du CHRU
de Lille, il émarge dans l’unité de
Taphonomie médico-légale et l’EA 4490 Physiopathologie des maladies osseuses inflammatoires (Université
Lille-Nord de France).
Les auteurs (par ordre d’apparition)
Thomas COLARD est titulaire d’un
doctorat en Anthropologie Biologique
du Musée National d’Histoire Naturelle de Paris, et d’un doctorat en
Chirurgie-Dentaire de l’Université de
Lille 2. Il est Maître de Conférences en
Sciences Anatomiques et développe plusieurs thématiques de recherche en anthropologie au sein de l’Unité
de Taphonomie Médico-Légale (UTML, Institut de
Médecine Légale, Université de Lille 2).
255
Glossaire
: animal constitué extérieurement
ƒƒArthropode d’une suite d’anneaux durs, articulés entre eux,
et dont certains portent une paire d’appendices
ventro-latéraux (pattes par exemple), eux-mêmes
divisés en segments articulés.
ƒƒAssimilation-diffusion : absorption et distribution
des composés au sein du corps.
ƒƒAudit : processus systématique, indépendant, documenté visant à déterminer dans quelle mesure les
critères d’évaluation sont satisfait.
: microalgues
ƒƒBacillariophycées (ou diatomées) unicellulaires planctoniques de 2 μm à 1 mm
présentes dans tous les milieux aquatiques et enveloppées par un squelette externe siliceux.
ƒƒBatillage : remous provoqué soit par la marche d’un
bateau, soit par le vent et qui cause la dégradation
des berges.
ƒƒBâtonnier : élu par les membres du barreau pour un
mandat de deux ans, le bâtonnier est le porte-parole
des avocats inscrits dans son barreau.
ƒƒBiocénose : communauté d’êtres vivants en interaction dans un écosystème.
ƒƒBioérosion : dégradation de substrats divers, tels les
ossements, perpétrés par divers organismes vivants
(insectes, racines…).
ƒƒBiotope : milieu de vie où les conditions écologiques sont considérées comme homogènes. Le
biotope d’un organisme est le milieu caractérisé par
des paramètres (température, flore, …) bien définis, auquel il est spécialement adapté, c’est donc un
milieu où vit une espèce. Chaque biotope est également caractérisé, en principe, par la faune et la flore
qui l’habitent, c’est à dire par une biocénose.
ƒƒCalcaneum : le calcaneum, ou calcanéus, est un
gros os spongieux situé au niveau du talon, dans le
tarse, à l’arrière du pied.
: technique de quadrillage utilisée
ƒƒCarroyage en topographie. Dans le domaine de l’archéologie,
le carroyage permet de localiser l’endroit précis d’où
a été extrait un objet.
ƒƒCatabolisme : ensemble des réactions de dégradations moléculaires de l’organisme.
ƒƒCément dentaire : couche de tissu conjonctif minéralisé (phase organique = 25 %, phase inorganique
= 65 %, eau = 10 %) qui recouvre la dentine au
niveau de la racine.
ƒƒCémentochronologie : étude des couches de croissance dans le cément dentaire.
ƒƒChlorophytes : algue de couleur franchement verte,
la chlorophylle n’étant masquée par aucun autre
pigment. Classe renfermant les algues vertes.
: diagramme résultant d’une
ƒƒChromatogramme chromatographie, analyse des constituants chi­miques
d’un mélange.
ƒƒCircadien : le rythme circadien concerne les processus biologiques qui ont une périodicité d’environ
24 heures.
ƒƒClient : en criminalistique, il s’agit du requérant
(officier de police judicaire, procureur de la république) ou du commettant (juge d’instruction).
ƒƒCofrac : le Cofrac est le comité français d’accréditation chargé d’organiser et d’assurer les évaluations.
ƒƒCOI : cytochrome oxydase, un gène mitochondrial
codant pour une protéine qui intervient dans la
chaîne respiratoire de la mitochondrie et montrant
une grande variabilité génétique.
ƒƒCollagène : composant majeur de la phase organique de l’os.
: surface articulaire elliptique convexe
ƒƒCondyle autour de laquelle va s’appliquer un autre os.
ƒƒCorticale (de l’os) : l’os cortical (ou os compact)
correspond à la partie dure de l’os recouverte par le
périoste.
ƒƒCoxal (os) : les deux os coxaux et le sacrum forment
le bassin.
ƒƒCrénon : zone des sources des cours d’eau.
ƒƒCritique (équipement) : un équipement critique est
utilisé lors de la mise en œuvre du processus analytique, ou pour des mesurages et ayant une incidence
sur l’exactitude, la validité du résultat ou sur l’intégrité de l’objet d’essai, avant et après son analyse.
ƒƒCyanophytes : classe d’algues chez lesquelles un
pigment surnuméraire, la phycocyanine, s’ajoute à
la chlorophylle et n’est pas localisée dans des plastes.
Ces végétaux d’aspect filamenteux sont parfois
qualifiés d’algues bleues.
ƒƒCyclorrhaphe : section de diptères chez lesquels
l’imago (adulte) émerge de l’étui pupal durci en
poussant un opercule circulaire.
ƒƒDermatophage : organisme qui se nourrit de peau
et autres desquamations.
257
258
Glossaire
: la désorption est le phénomène
ƒƒDésorption inverse de l’adsorption : les liaisons ioniques entre
ions, molécules et substrat se brisent et les ions ou
molécules précédemment adsorbées se détachent du
substrat.
ƒƒDétritivore : se dit d’une espèce vivante qui se nourrit de débris animaux et végétaux. Synonyme de
décomposeur.
ƒƒDiagénèse (de l’os) : l’enfouissement d’un cadavre
entraîne de nombreuses réactions liées à la décomposition de la matière organique auxquels s’ajoutent
de multiples processus physico-chimiques, biologiques et biochimiques altérant, à des degrés divers,
la composition chimique de l’os.
ƒƒDiagénétique : (adj.) relatif à la diagénèse.
ƒƒDiagnostic rétrospectif (ou rétro-diagnostic) : identification, a posteriori, d’une pathologie chez un
individu décédé.
ƒƒEcdyse : terme employé pour désigner la mue chez
les arthropodes. La mue est un “changement de
peau” des individus leur permettant de croître en
taille (mue de croissance), d’acquérir de nouveaux
organes voire de changer de forme (mue de métamorphose).
ƒƒEcosystème : un écosystème est un ensemble dynamique d’organismes vivants (faune, flore) qui interagissent entre eux et avec le milieu dans lequel ils
vivent.
: parasite vivant sur le tégument
ƒƒEctoparasite externe de son hôte (ex. : puce, poux, tique…).
ƒƒEIA (Enzyme ImmunoAssay) : test dans lequel le
dosage est couplé à une réaction catalysée par une
enzyme qui libère un composant coloré suivi par
spectroscopie.
: technique de séparation et de
ƒƒElectrophorèse caractérisation des molécules. Elle est basée sur le
déplacement d’ions (molécules ayant perdu leur
neutralité électrique) sous l’effet d’un champ électrique.
ƒƒEndocuticule : couche fine et flexible de la cuticule
constituée d’un mélange de protéines et de chitine.
ƒƒEpithélium : tissus constitués de cellules étroitement juxtaposées (ou jointives), sans interposition
de fibre ou de substance fondamentale.
ƒƒEspace colmaté : inhumation en « pleine terre ».
: inhumation dans un contenant
ƒƒEspace vide (cercueil, sarcophage…) ou dans une chambre
funéraire.
ƒƒEssai : opération technique consistant à déterminer une ou plusieurs caractéristiques d’un produit,
processus ou service donné, pouvant conduite à une
comparaison ou à une identification d’objet. Acte
analytique suivant un protocole édicté dans une
méthode d’essai.
ƒƒEtalonnage : tous les instruments utilisés doivent
être étalonnés et vérifiés à intervalles réguliers prouvant ainsi leur fiabilité.
ƒƒEuglenophytes : les Euglenophytes (ou euglènes)
sont des petites algues flagellées incolores ou possédant des chloroplastes.
ƒƒExarate : adjectif utilisé pour qualifier une pupe
(cocon) dont les ailes et les pattes sont libres et
l’abdomen de l’individu mobile. Les pupes exarates
sont courantes chez les holométaboles.
: pratique funéraire existant dans
ƒƒExcarnation diverses civilisations anciennes qui consiste à retirer
la peau et les organes des cadavres avant de placer
les restes ainsi décharnés dans des tombes ou des
ossuaires.
ƒƒExigences : il peut s’agir des attentes du ou des
clients mais également des prescriptions d’une
norme ou de tout autre document qui n’est pas une
norme stricto sensu, mais reconnu par une communauté (scientifique) comme ayant un caractère
normatif.
ƒƒFluorescence au Luminol : technique de datation
des ossements basée sur la réactivité de l’hémoglobine via l’activité peroxydase de l’hème.
ƒƒForensique : la science forensique applique une
démarche scientifique et des méthodes techniques
dans l’étude des traces qui prennent leur origine
dans une activité criminelle, ou litigieuse en matière
civile, réglementaire ou administrative. Elle aide la
justice à se prononcer sur les causes et les circonstances de cette activité.
ƒƒGenitalia : ensemble des pièces de l’armature génitale situées à l’extrémité de l’abdomen des arthropodes. Ces structures internes sont largement
utilisées par les taxonomistes dans l’identification
spécifique des taxons.
ƒƒGénome : ensemble du matériel génétique d’un
individu ou d’une espèce codé dans son ADN.
: présence de plusieurs types de
ƒƒHétéroplasmie génomes d’organites cellulaires dans une cellule ou
un individu.
ƒƒHétérozygote : Un organisme est hétérozygote pour
un gène quand il possède deux allèles différents
de ce gène sur un même locus pour chacun de ses
chromosomes homologues.
ƒƒHistologie : étude des tissus biologiques.
ƒƒHolométaboles : insectes dont le passage du stade
larve au stade adulte se fait via un état de nymphe
(cocon, pupe ou fourreau) immobile. Chez ces
insectes les larves et les adultes ont une morphologie et une écologie différente.
Glossaire
ƒƒHomozygote : se dit d’un gène qui, chez un individu, est représenté par deux allèles identiques sur
un même locus. On parle par extension d’individu
homozygote.
ƒƒHPLC (High Performance Liquid Chromatography) ou UPLC (Ultra Performance Liquid Chromatography) : technique de séparation analytique
en fonction de l’hydrophobicité de molécules d’un
composé ou d’un mélange de composés.
ƒƒHybridation : propriété que présente une molécule
d’ADN monobrin de s’associer spontanément et de
façon spécifique et réversible à une autre molécule
monobrin si celle-ci lui est complémentaire.
ƒƒHygrométrie : l’hygrométrie est une mesure de la
quantité de vapeur d’eau présente dans l’air.
ƒƒIchnologie : science qui étudie les empreintes et
traces d’activité fossiles laissées par les organismes
vivants sur des substrats variés.
ƒƒImago : terme désignant le stade final du développement d’un individu. Ce terme est généralement
utilisé chez les arthropodes mais peut aussi l’être
pour les amphibiens.
ƒƒInhumation primaire : dépôt d’un cadavre « frais »
dans un lieu définitif où va s’opérer toute la décomposition du corps.
ƒƒInhumation secondaire : dépôt d’os secs consécutif
à une phase de décharnement intervenue dans un
autre lieu (sépulture primaire, aire d’exposition…)
: manière spécifiée d’accomplir une
ƒƒInstruction tâche.
ƒƒInvolution : vieillissement (sénescence) de certaines
structures anatomiques, notamment osseuses.
: qualifie une présomption légale à
ƒƒIrréfragable laquelle on ne peut pas apporter de preuve contraire.
ƒƒKératophage : qui se nourrit de kératine (ongles,
poils, cheveux…)
ƒƒLarviposition : dépôt de larves vivantes par les
insectes femelles sur le milieu nourricier. Les œufs
éclosent à l’intérieur de la femelle.
ƒƒLentique : désigne le biotope (ou biocénose) des
eaux calmes comme les lacs et étangs. Synonyme :
lénitique.
ƒƒLésion ostéolytique : relatif à l’ostéolyse, lésion qui
entraîne une perte de substance osseuse.
ƒƒLimite de quantification (LOQ) : limite minimale,
établie lors du développement de la méthode, pour
laquelle l’analyte mesuré peut être quantifié.
ƒƒLocus (pluriel loci) : emplacement physique précis
et invariable sur un chromosome.
ƒƒLotique : un système lotique est propre aux eaux
courantes.
ƒƒMacrobenthos : le macrobenthos est une partie du
plancton. Sa particularité est d’être visible à l’œil
259
nu. Les constituants du macrobenthos peuvent être
animal (zoobenthos) ou végétal (phytobenthos).
ƒƒMacro-invertébrés : petits animaux, visibles à l’œil
nu, vivant au fond de la rivière (sur et dans les sédiments) : larves d’insectes, mollusques, crustacés,
etc. Ils sont à l’origine de divers indices biologiques
permettant d’évaluer la qualité biologique des cours
d’eau.
ƒƒMacrophyte : végétal de grande taille peuplant les
écosystèmes aquatiques. On peut citer le nénuphar
ou le roseau. Le macrophyte est donc à l’opposé des
microorganismes composant le plancton.
: marqueur génétique
ƒƒMarqueur moléculaire composé de fragments d’ADN qui servent de
repères pour suivre la transmission d’un segment de
chromosome d’une génération à l’autre.
ƒƒMatrice (en toxicologie) : fluide (ou tissu) biologique dans lequel des substances toxiques (drogues,
médicaments ou métaux lourds) sont incorporées.
ƒƒMEB : abréviation de microscope électronique à
balayage.
ƒƒMéconium : excrément liquide rejeté par les insectes
peu après la mue imaginale.
ƒƒMétacarpe : Le métacarpe est l’ensemble des os
formant le squelette de la paume de la main.
: méthode de séquençage qui
ƒƒMétagénomique permet d’attribuer une identité taxonomique,
génique ou fonctionnelle, à des fragments d’ADN
provenant d’un échantillon d’intérêt.
ƒƒMéthode d’essai : procédure technique écrite décrivant l’ensemble des moyens et modes opératoires
nécessaires pour effectuer un essai.
: méthode de
ƒƒMéthode immunohistochimique localisation de protéines dans les cellules d’une
coupe de tissu, par la détection d’antigènes au
moyen d’anticorps.
: technique physique
ƒƒMS (Mass Spectrometry) d’analyse permettant de détecter et d’identifier des
molécules d’intérêt par mesure de leur masse, et de
caractériser leur structure chimique.
ƒƒMyiase (ou myase) : maladie parasitaire au cours de
laquelle des larves de diptères parasitent un organisme vivant, humain ou animal.
ƒƒNon-conformité : non-satisfaction à une exigence.
ƒƒObjet d’essai : matériau ou produit présenté au
laboratoire à des fins d’essai. Tout échantillon est un
objet d’essai
ƒƒOcelle : œil simple des insectes. Il s’agit d’un organe
photosensible placé sur la partie antérieure de l’insecte permettant de distinguer les variations de
luminosité.
260
Glossaire
ƒƒOmnivore : animaux qui se nourrissent indifféremment d’aliments très divers (herbes et chair, insectes et
fruits, débris animaux et végétaux, etc.).
ƒƒOviposition : ponte
ƒƒPalynologie : science environnementale qui étudie
les pollens.
ƒƒParasitoïde : organisme qui se développe sur ou à
l’intérieur d’un autre organisme (hôte) mais qui tue
inévitablement ce dernier au cours (ou à la fin) de
son développement.
ƒƒPCR (Polymerase Chain Reaction) : amplification
en chaîne par polymérase ou réaction en chaîne
par polymérase. Méthode d’amplification génique
in vitro permettant de dupliquer en grand nombre
(avec un facteur de multiplication de l’ordre du
milliard) une séquence d’ADN ou d’ARN connue.
ƒƒPédofaune : ensemble de la faune effectuant tout ou
partie de son cycle de vie dans le sol.
ƒƒPédotrophique (nid) : terriers, galeries et chambres
généralement creusées dans le sol par divers arthropodes au sein desquels les adultes entreposent de la
nourriture destinée aux larves.
ƒƒPhénologie : étude des phénomènes périodiques de
la vie des animaux et des plantes et de leurs relations avec le temps et le climat.
ƒƒPhorétique : se dit d’un organisme (divers acariens
notamment) qui se fixe temporairement un animal
ailé (insecte, oiseau, chauve-souris) et utilise ce
dernier comme moyen de déplacement.
ƒƒPhotocline : se réfère à une chute rapide de la
température avec l’augmentation de la profondeur.
ƒƒPhotopériode : rapport entre la durée du jour et la
durée de la nuit. Ce rapport joue un rôle important
dans les activités physiologiques et comportementales de nombreux organisme, en régulant la reproduction, la migration, la floraison.
ƒƒPhotophobisme : crainte de la lumière qui se traduit
par un comportement de fuite chez certains arthropodes.
ƒƒPlancton : désigne des espèces minuscules évoluant
dans l’eau et ballotées par le courant. Souvent invisibles à l’œil nu, leur taille varie de 0,2 micromètre
(0,002 millimètre) à 0,2 millimètre. On distingue
le phyloplancton, végétal, du zooplancton, animal.
ƒƒPléistocène : subdivision géologique de l’ère quaternaire, comprise entre le pliocène (fin de l’ère
tertiaire) et l’holocène (début du néolithique) soit
approximativement entre – 2,6 millions d’années et
–11 700 ans.
: les animaux poïkilothermes,
ƒƒPoïkilotherme souvent dits à « sang froid », ont une température corporelle qui varie avec celle de leur milieu.
Ils s’opposent aux animaux homéothermes dont la
température interne est relativement stable.
ƒƒPortée : champs couvert par l’accréditation.
ƒƒPotamon : le potamon fait suite, dans un cours
d’eau, à la dernière portion du rhitron et constitue
la partie inférieure du cours d’eau.
ƒƒPseudopathologie : artefacts post mortem observés
sur les ossements simulant une lésion pathologique
des tissus osseux.
ƒƒPtolémaïque (époque) : relatif à la dynastie des
Ptolémées qui régna sur l’Égypte du IVe au Ier avant
notre ère.
ƒƒPuparium : enveloppe rigide dans laquelle s’effectue
la nymphose de certains insectes.
ƒƒRadionucléides : atomes dont le noyau est instable
et est donc radioactif.
ƒƒRapport d’essai : rapport scientifique relatant les
principes et méthode du processus, les actes réalisés,
les résultats obtenus et une conclusion répondant
aux termes de la mission assignée à l’analyste.
ƒƒRéaction de dérivation : procédé destiné à rendre
les molécules volatiles.
ƒƒRéaction endergonique : réaction chimique nécessitant un apport d’énergie.
ƒƒRhithron : partie supérieure d’un cours d’eau (ruisseau, petite rivière).
ƒƒSaponification : transformation des matières grasses
en savons par hydrolyse alcaline.
ƒƒSaprophage : espèce se nourrissant de matière en
décomposition. On parle aussi d’espèce sapotrophe.
: nom donné aux insectes
ƒƒSarco-saprophage consommateurs de cadavres humains (latin :
sarco=viande et phagus=manger). Synonyme de
nécrophage.
ƒƒSaumâtre : se dit d’un milieu dont la salinité est
intermédiaire entre celle de l’eau de mer et celle de
l’eau douce mais constante.
ƒƒScavenging : comportement alimentaire basé sur la
consommation de végétaux ou d’animaux morts.
Ce terme est employé en contexte forensique pour
désigner l’action des charognards. On utilise en
français le terme charognage.
ƒƒSémiochimique : substance chimique émise par une
plante ou un animal dans l’environnement et qui a
valeur de signal pour d’autres êtres vivants.
ƒƒSéquençage ADN : détermination de la séquence
des gènes ou des chromosomes, voire du génome
complet.
ƒƒSondes ADN : petits segments d’ADN marqués
afin d’indiquer la détection de segments homologues d’ADN dans des échantillons de tissus ou de
cultures cellulaires.
Glossaire
ƒƒSpectrométrie infra-rouge : méthode d’identification et de dosage non destructive basée sur l’absorption (ou la réflexion) par l’échantillon d’un rayonnement électromagnétique de longueur d’onde
comprise entre 1 et 1000 µm (infrarouge).
ƒƒSpectrométrie Raman : méthode non destructive
d’observation et de caractérisation de la composition
moléculaire et de la structure externe d’un matériau.
ƒƒStandards : il s’agit de la famille des normes.
ƒƒSténotherme : se dit d’un organisme incapable de
supporter de grandes variations, de température, y
compris et surtout de son milieu interne (s’oppose
à eurytherme).
ƒƒSympatrie : deux espèces ou populations sont considérées sympatriques quand elles existent dans la
même zone géographique et par conséquence se
rencontrent régulièrement.
ƒƒSynanthrope : espèces (non domestiques) vivant à
proximité de l’homme. Les espèces synanthropes
tirent profit de leur association avec les humains, en
mangeant leur nourriture, leurs déchets ou encore
en utilisant l’architecture comme habitats ou lieu de
nidification.
ƒƒTableau (ou clé) dichotomique : clé d’identification
taxonomique des espèces qui repose sur une division binaire des critères morphologiques.
: littéralement « lois de l’enfouisseƒƒTaphonomie ment ». Ensemble des processus qui interviennent
lors de la formation des accumulations fauniques et
archéologiques, ainsi que leurs répercussions sur les
vestiges. En contexte médico-légal, la taphonomie
s’intéresse aux processus de dégradation d’un cadavre.
ƒƒTaxon : synonyme de groupe en biologie (classification).
: ensemble d’organismes fossiles
ƒƒThanatocénose ayant vécu dans un même biotope et se retrouvant,
après leur mort, dans un même lieu de dépôt.
ƒƒThanatochimie : chimie des produits issus de la
décomposition tels que les composés organiques
volatils.
: ensemble des altérations
ƒƒThanatomorphose morphologiques provoquées par la mort.
261
ƒƒThanatopracteur : personne qui pratique des soins
de conservation, d’hygiène et de présentation sur les
corps des défunts.
: limite entre les eaux profondes,
ƒƒThermocline froides, et les eaux de surface, plus chaudes. Dans
cette zone, on observe de grandes variations de
température en fonction de la profondeur.
: méthode
ƒƒThermoluminescence (datation par) permettant de dater des matériaux minéraux antérieurement brûlés ou cuits (céramiques, poteries,
galets de foyers…).
ƒƒThermophile : les organismes thermophiles (du grec
thermê, chaleur et philein, aimer) sont des organismes qui ont besoin d’une température élevée
pour assurer leur développement.
ƒƒTomodensitométrie : technique d’imagerie médicale qui consiste à mesurer l’absorption des rayons
X par les tissus puis, par traitement informatique, à
numériser et reconstruire des images 2D ou 3D des
structures anatomiques.
ƒƒTrabéculaire (os) : l’os spongieux, ou os trabéculaire, est formé de travées plus ou moins interconnectées dites en nid-d’abeilles. Entre ces travées, on
trouve de la moelle osseuse et de la graisse.
: aptitude à retrouver l’historique,
ƒƒTraçabilité la mise en œuvre ou l’emplacement de ce qui est
étudié. La traçabilité est également souvent usitée
lorsqu’il s’agit de garantir l’intégrité et l’identification d’un prélèvement ou scellé par une codification unique et un conditionnement interdisant tout
risque de perte, d’ajout ou de substitution de matériel. On peut parler de continuité de la preuve. En
anglais l’équivalent est l’expression chain of custody
ou chain of evidence.
ƒƒValidation : étape consistant à vérifier si les exigences
spécifiées sont adéquates pour un usage déterminé.
ƒƒVirtopsy (autopsie virtuelle) : technique de substitution à l’autopsie classique basée sur l’imagerie
médicale. Cette méthode évite l’ouverture du corps
mais ne peut être employée que dans des cas relativement simples.
ƒƒXylophage : qui se nourrit de bois.
Charabidze
I
Gosselin
INSCADCRI_OK_chimie_atkins_jones 11/02/2014 15:01 Page1
Gosselin
Charabidze
Principes et applications de l’entomologie médico-légale
Un panorama de l’entomologie forensique
L’idée fascine autant qu’elle dégoûte : après la mort, le
corps devient grouillant d’une autre forme de vie, peuplé
d’asticots voraces, de guêpes parasites et de scarabées
prédateurs. Toutes ces espèces partagent un but : profiter
le plus vite possible de cette ressource, s’y développer et
s’y multiplier autant que possible. À ce jeu, les mouches
sont souvent les plus rapides et les plus efficaces. En
quelques heures, elles ont pondues des centaines d’œufs,
donnant naissance à autant d’asticots. Des larves
affamées qui vont emmagasiner chaleur et nourriture,
allant jusqu’à générer leur propre chauffage collectif.
Cet ouvrage, un des rares sur le sujet, est accessible au
curieux comme au professionnel. Il présente les différentes
espèces rencontrées, leur biologie et leur utilisation pour
dater le décès. Il dresse également un panorama
des développements récents en entomologie forensique
et détaille les possibilités toujours grandissantes dans
ce domaine. Rédigé par des spécialistes francophones de
renommée internationale, vous y trouverez une synthèse
des connaissances actuelles sur le sujet.
Le cadavre est un véritable écosystème, et de nombreuses
espèces s’y développent et luttent pour cette manne
providentielle. On y croise ainsi des mites, délaissant penderies et placards au profit de peau séchée et de cheveux.
Ou encore des coléoptères fossoyeurs, qui creusent sous
les cadavres pour mieux protéger leur progéniture.
Observateur de cette faune particulière, l’entomologiste
forensique cherche à décrypter la biologie de ces espèces
dans un but précis : dater l’arrivée des insectes sur le
cadavre et déterminer le moment de la mort.
a Des articles rédigés par des spécialistes de renommée
internationale
a Un résumé des grandes idées
a Des questions de réflexion
a Des lectures pour aller plus loin dans la matière
a Des références bibliographiques à la fin de chaque
chapitre
ISBN : 978-2-8041-8495-7
9 782804 184957
INSCADCRI
Sous la direction de : Damien Charabidze est biologiste et spécialiste des
insectes nécrophages. Après des études de physiologie
des invertébrés à Paris 6, il effectue sa thèse au sein
du laboratoire d’entomologie de l’Institut médicolégal de Lille. Il est actuellement Maître de
Conférences au sein de l’Unité de Taphonomie
Médico-Légale de Lille (UTML), où il dirige le
département d’entomologie.
Matthias Gosselin, entomologiste de formation,
a débuté sa carrière professionnelle à l’Institut
National de Criminalistique et de Criminologie (INCC)
à Bruxelles. Il a ensuite entamé une thèse de doctorat
sur le thème de l’entomotoxicologie forensique en
partenariat avec le laboratoire de toxicologie (INCC),
l’Université de Mons (UMONS) et l’Université
Catholique de Lille (UCLille). Il est maintenant
collaborateur scientifique à l’UMONS.
Conception graphique : Primo&Primo®
illu : © D.R.
Le cadavre, un écosystème
Gosselin
Insectes, cadavres
et scènes de crime
Principes et applications de l’entomologie médico-légale
Insectes, cadavres et scènes de crime
Des vies après la mort
I
I
Insectes, cadavres
et scènes de crime
Charabidze
Préface de Jean-Pol Beauthier
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