allant jusqu’à 4,5 ans qui avait des effets bénéfiques importants
sur la santé23.
L’étude EUROPA
EUROPA (European Trial on Reduction of Cardiac Events with
Perindopril in Stable Coronary Artery Disease) était une étude
multicentrique européenne à laquelle 424 centres dans 24 pays
ont participé, comparant les effets du périndopril 8 mg par jour
avec ceux d’un placebo, ajouté à un traitement standard chez
12 218 patients atteints de maladie coronarienne18,24. Les patients
recrutés ne devaient pas avoir des antécédents d’insuffisance
cardiaque, mais la documentation de la fonction systolique du
VG n’était pas nécessaire pour participer à l’étude. Le paramètre
primaire combiné associait la mortalité CV, l’IM non mortel et
l’arrêt cardiaque réanimé. Les paramètres secondaires combinés
associaient la mortalité toutes causes, l’IM non mortel,
l’hospitalisation pour angine instable et l’arrêt réanimé ainsi que
l’hospitalisation pour insuffisance cardiaque, revascularisation et
accident vasculaire cérébral.
Les résultats de l’étude EUROPA ont été examinés dans des
numéros précédents de Cardiologie – Actualités scientifiques. Les
patients ont été recrutés d’octobre 1997 à juin 2000. Une plus
grande proportion de patients dans l’étude EUROPA que dans
l’étude HOPE recevait un traitement de fond moderne. De fait,
le taux annualisé d’événements pour le paramètre primaire
combiné n’était que de 2,4 %, ce qui suggère que les patients
dans l’étude EUROPA ne présentaient pas des risques aussi
élevés que ceux de l’étude HOPE. Comparativement au placebo,
le paramètre primaire – mort CV, IM non mortel et arrêt
cardiaque réanimé – a été réduit de 10 %, 11 % et 14 % après la
1re, 2eet 3eannée, respectivement, après la randomisation. Les
différences atteignaient le seuil de la signification statistique lors
de la 3eannée. La réduction du risque relatif pendant 4,2 ans de
suivi était de 20 % (p = 0,0003).
La TA était de 5 mm Hg/2 mm Hg plus basse dans le groupe
traité avec le périndopril. Cependant, des analyses postérieures
récentes non publiées suggèrent que l’avantage de l’inhibition
de l’ECA ne pouvait pas être expliqué entièrement par les
différences dans la TA.
L’étude PEACE
L’ étude PEACE (Prevention of Events with Angiotensin-
Converting Enzyme inhibition) visait à vérifier si le traitement par
l’inhibiteur de l’ECA le trandolopril, lorsqu’il était ajouté à un
traitement conventionnel moderne, réduirait la mortalité de
causes CV, le taux d’IM non mortel ou la nécessité d’une
revascularisation chez des patients à faible risque atteints d’une
maladie coronarienne stable et ayant une fonction systolique du
VG normale ou légèrement réduite. Le plan de l’étude a été
publié antérieurement19. L’étude PEACE était financée par le
National Heart, Lung and Blood Institute, et les médicaments à
l’étude étaient fournis par Abbott Laboratories (anciennement
Cardiologie
Actualités scientifiques
l’équilibre fibrinolytique11-15. Récemment, il a été démontré que
les inhibiteurs de l’ECA réduisent la synthèse des récepteurs
LOX-1 (lectin-like oxydized LDL receptor-1), un récepteur
endothélial des LDL oxydées, qui provoque l’oxydation du
cholestérol-LDL et la production de ROS16. Les statines agissent
également selon le même mécanisme17.
Indépendamment des observations expérimentales et
cliniques ci-dessus, on n’avait toujours pas déterminé clairement
si les avantages de l’inhibition de l’ECA s’étendaient aux patients
atteints de maladie coronarienne stable, mais ayant une fonction
systolique du VG normale, qui avec une modification des
facteurs de risque conventionnels, présenteraient probablement
un risque moins élevé d’événements CV indésirables. Pour
répondre à cette question, au début de 1993, 3 études indé-
pendantes de grande envergure ont été initiées, afin de vérifier
si un inhibiteur de l’ECA réduisait les événements CV majeurs
dans les populations présentant un risque élevé ou atteintes de
maladie coronarienne ou d’autres maladies vasculaires18-20.
L’étude HOPE
La première des trois études – HOPE (Heart Outcomes
Prevention Evaluation) comparait les effets du ramipril
10 mg/jour (administré le soir) avec ceux d’un placebo chez
9297 patients qui présentaient un risque élevé d’événements
CV du fait qu’ils étaient atteints d’une maladie vasculaire ou de
diabète accompagné d’un autre facteur de risque CV20. Pour être
recrutés dans l’étude HOPE, les patients ne devaient pas souffrir
d’insuffisance cardiaque ou présenter une faible fraction
d’éjection du VG (si elle était connue).
Les patients ont été recrutés de décembre 1993 à juin 1995
et un nombre assez important d’entre eux provenaient de centres
canadiens. L’étude a été terminée plus tôt que prévu, en mars
1999, car les avantages du traitement actif avaient été démontrés
clairement. Le paramètre primaire combiné associant la mort
CV, l’IM et l’accident vasculaire cérébral, était réduit de 22 %
(p < 0,0001). Chaque composante du paramètre primaire était
également significativement réduite. La mortalité toutes causes
était réduite de 16 % (p < 0,05). De plus, les taux de diabète
nouvellement diagnostiqué, d’insuffisance cardiaque nouvelle-
ment diagnostiquée21 ainsi que la nécessité d’interventions de
revascularisation étaient significativement réduits. La tension
artérielle systolique (TAS) avait baissé de 3,3 mm Hg dans le
groupe traité avec le ramipril comparativement au groupe
placebo. Un suivi prolongé d’un sous-groupe de patients de
l’étude HOPE a démontré que l’avantage de l’inhibition de l’ECA
persistait à long terme et l’on a démontré que la prévention de
l’IM et du diabète nouvellement diagnostiqué constituait un
autre avantage22.
Une analyse économique récente utilisant la perspective
d’un tiers (Medicare aux États-Unis et Ministère de la Santé au
Canada) indiquait que dans 90 % des cas, des coûts neutres ou
des économies étaient réalisés avec un traitement d’une durée