Complications pulmonaires et fractures de côtes

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Complications pulmonaires
et fractures de côtes
Dre Mireille Nolet, MD, FRCPC
Anesthésiologiste, HSCM
Stéphane Delisle, PhilosophiæDoctorPhD, FCCM
Conseiller cadre des services multidisciplinaires, HSCM
Déclaration de conflits d’intérêt réels ou potentiels
Nom des conférenciers: Mireille Nolet
Stéphane Delisle
Nous n’avons aucun conflit d’intérêt réels
ou potentiel en lien avec le contenu de cette
présentation
Contexte
• Trauma thoraciques non-pénétrants sont d’une
importance non négligeable:
– Raison d’admission 10-15% des trauma
– Cause de mortalité 25% des trauma, au deuxième rang
après trauma crâniens
– Fractures de côtes présentes dans 2/3 cas
• Des complications respiratoires peuvent se développer
(pneumonie, insuffisance respiratoire) suite à:
– Hypoventilation secondaire mécanique respiratoire altérée
et douleur non soulagée
– Hypoxie secondaire contusion pulmonaire sous-jacente
Facteurs risque morbidité/mortalité
• Âge
– Augmentation 2-5 fois morbidité/mortalité si > 65 ans
J Trauma. 2000;48(6):1040-6
J Trauma. 2003;54:478–485
– Augmentation morbidité/mortalité dès 45 ans
J Am Coll Surg 2003;196:549–55
CritCare Med 2006; 34:1642–1646
• Nombre fractures
– Corrélation directe entre le nombre de fractures et la
morbidité/mortalité respiratoire
Surgery 2005;138:717–23
• Atteinte parenchymateuse (contusion)
J Trauma. 2000;49:496–504
Trauma thoraciques HSCM
Année
2009-2010
2010-2011
2011-2012
2012-2013
Fracture sternum
28
28
41
42
Fracture 1 côte
52
36
50
42
Fracture 2-4 côtes
80
93
100
96
Fracture ≥ 5 côtes
81
63
86
88
Volet thoracique
11
22
22
16
L’évidence sur l’approche multi
Approche multidisciplinaire: 3 volets
Analgésie (MD traitant ou
consultant)
Soins infirmiers
Inhalothérapie
Évaluation à l’admission
Évaluation des signes
des facteurs de risque pour vitaux
optimiser le plan
d’analgésie
Évaluation DSBMO
Évaluation régulière du
degré de douleur
Favoriser la mobilisation et
la spirométrie intensive
Thérapie de
désencombrement et de
réexpansion pulmonaire
Adaptation du plan
d’analgésie
Évaluation régulière du
degré de douleur
Évaluation de la douleur
lors des traitements
L’ANALGÉSIE
Son importance
L’évidence
Les défis qui y sont reliés
Notre plan d’action
L’importance de l’analgésie
• Pour permettre mobilisation et physiothérapie
respiratoire précoce et intensive et prévenir
complications respiratoires.
• Pour réduire réponse neuroendocrine au stress
–
–
–
–
–
État catabolique, hyperglycémie
Ischémie cardiaque, arythmie
Rétention hydrique, œdème
Hypercoagulabilité
Iléus
• Pour prévenir développement douleur chronique
Quelle est la meilleure option?
Opioïdes
Épidurale thoracique
Avantages
• Administration facile (IV, SC,
PO)
• Plus efficace que opioïdes
pour traiter douleur
• Réduit réponse
neuroendocrine au stress
• Prévient complications
respiratoires chez patients
précaires
Inconvénients
ou précautions
• Surveillance respiratoire
rapprochée
• Patients à risque de
dépression respiratoire
(MPOC, obèse, etc.)
• Expertise requise pour
insertion du cathéter
(anesthésiologiste)
• Surveillance neurologique
nécessaire par personnel
formé
• Risque de complication
• Plusieurs contre-indications
Contre-indications à l’épidurale
• Coagulopathieou traitement anticoagulant (incluant
certains agents prophylactiques)
• Infection active non traitée ou non contrôlée
• Trauma du rachis
• Instabilité hémodynamique
• Manque de collaboration du patient (TCC, délirium)
• L’intubation endotrachéale n’est pas une contreindication dans la mesure où le patient peut collaborer
et est potentiellement sevrable du respirateur.
L’épidurale thoracique
• Études sur la population chirurgicale
– En général, l’analgésie épidurale est plus efficace
que l’administration opiacés (IV, ACP).
Wu CL, Anesthesiology 2005; 103:1079-88
– Pour population avec réserve respiratoire réduite
et chirurgie à risque cardio-respiratoire élevé,
l’épidurale tend à réduire morbidité pulmonaire.
Popping DM, Elia N, Marret E, et al. ArchSurg 2008; 143:990–999
• Qu’en est-il des études sur la population
traumatique?
En résumé
• Considérant ce que la littérature nous apprend;
– L’épidurale thoracique tend à procurer une meilleure analgésie que les
opiacés systémiques et les autres techniques d’anesthésie régionale
(bloc intrapleural).
– L’influence sur les complications ultérieures n’est pas clairement
établie.
– La mortalité semble être réduite si plus de 3 fractures.
• Considérant les précautions relatives à l’épidurale (voir tableau);
• Notre conclusion: place à l’épidurale pour population à risque:
– Complications respiratoires
– Complications avec opiacés
Identifier les patients à risque
• Complications respiratoires en lien avec fractures de
côtes
– Âge
– Nombre fracture
– Atteinte parenchymateuse
• Complications/contre-indications en lien avec usage
opioïdes
– Obésité, SAHS, MPOC sévère, autres formes insuffisance
respiratoire chronique ou sensibilité aux opioïdes
– Patient tolérant opioïdes
– Allergie
Plan adopté pour HSCM
Échelle de trauma thoracique
Éléments d’évaluation
Âge
Résultat
30 - 44 ans = 1 point
45 - 64 ans = 2 points
Nombre de fractures de côte
≥ 65 ans = 3 points
1 - 2 = 1 point
3 - 5 = 2 points
≥ 6 ou bilatérale = 3 points
Atteinte pleurale
(pneumo/hémothorax)
Contusion pulmonaire
Volet thoracique = 5 points
Unilatérale = 1 point
Bilatérale = 2 points
1 lobe = 1 point
2 lobes = 2 points
OU
Hypoxémie(PaO2/FiO2)
Bilatérale = 3 points
300 – 400 = 1 point
200 – 300 = 2 points
< 200 = 3 points
Score total
Plan adopté pour HSCM
• Évaluation initiale faite à l’arrivée du patient
– L’échelle de trauma thoracique est un outil pour évaluer la
nécessité d’une intervention analgésique agressive pour
prévenir les complications respiratoires.
– Si score ≥ 5, envisager consultation en anesthésiologie
pour épidurale thoracique ou autre.
– Une consultation en anesthésiologie doit être considérée
chez certains patients ayant une score < 5 mais souffrant
de comorbidités importantes (MPOC, MCAS, obésité, etc.).
– Si score <5 ou contre-indications à l’épidurale, protocole
analgésie multimodale.
– Seul l’anesthésiologiste consultant doit juger de la
présence ou non de contre-indication.
Analgésie multimodale
1- Coanalgésie administrée de façon régulière:
• Acétaminophène (1g PO/IR aux 6 heures régulier)
Une dose réduite (500 mg PO/IR aux 6 heures régulier) devrait être utilisée
pour les patients suivants:
– Insuffisancehépatique
– Éthylismeactif
• AINS (Naprosyn 500 mg PO ou IR aux 12 heures régulier)
L’utilisation des AINS devrait faire l’objet d’une évaluation risque/bénéfice
chez les patients suivants:
– Insuffisance rénale chronique/aiguë (ClCr ≤ 60 ml/min) ou à risque de
développer une insuffisance rénale aiguë
– Coagulopathie
– MCAS/Insuffisancecardiaque instable
Analgésie multimodale
2- Si persistence de douleur,
l’administrationd’opiacésestprévue:
• HydromorphoneIV ou SC
– Dose initiale 0,02 mg/kg max aux 3 heures PRN
– Une dose réduite (0,01 mg/kg) devrait être utilisée
pour les patients à risque:
•
•
•
•
Obésité – Indice de masse corporelle > 35
Age ≥ 65 ans
Maladie neuromusculaire importante
Maladie cardio-respiratoire importante
– Des entre-doses (50%) sont prescrites si analgésie
insuffisante
Si échec analgésie multimodale
1. La co-analgésie est-elle optimisée?
2. La dose d’opiacés peut-elle être augmentée
de façon sécuritaire?
3. Envisager consultation anesthésiologie:
– Le patient est-il candidat ACP?
– L’épidurale est-elle toujours contre-indiquée?
– Un bloc paravertébral serait-il possible?
• Fractures unilatérales
• Aucun bloc sympathique
TOUX et encombrement
Fractures côtes
Douleur
Volet costal
Hemo/pmothorax
Contusion
pulmonaire
Mouvement
paradoxal
Baisse des vol mobilisés
Rupture alvéolocapillaire
Mélange air/sang
HypoVA régionale
Collapsus alvéolaire
globale
Effet shunt
Mécanisme de la toux
Spirométrie incitative
• Inspirations profondes lentes par repère
visuel (biofeedback)
• Apnée télé-inspiratoire de 2 à 3 secondes
• Suivi périodique (utilisation correcte +++ et
des progrès réalisés)
• 4 à 5 fois/jour de 20 exercices respiratoires
• Pas adapté au principe d’inspiration lente,
pas d’indication du volume inspiré
• Permet le contrôle du débit lent et mesure
du volume inspiré
Exercices à Débit Inspiratoire Contrôlé
(EDIC) + SI
• Manœuvres inspiratoires lentes et profondes
exécutées en décubitus latéral en plaçant la région
à traiter en supra latéral
RESPIRATORY CARE • JULY 2010 VOL 55 NO 7
• Tendance à une distribution plus homogène de la ventilation
à travers les poumons en décubitus latéral (droit et gauche)
Relaxateur de pression
Mesure du débit expiratoire de
pointe (DEP) à la toux
360 à >700 l/min
• Niveau inférieur à 180L/minest le signe d’une
toux inefficace.
• un DEP à la toux inférieur à 270 L/min en état
stable peut descendre rapidement à moins de
160 L/min en cas d'événement aigu intercurrent
• 270 L/min est donc important à rechercher
pour instaurer les aides techniques nécessaires.
Insufflation /Exsufflation
mécanique (Cough Assist)
Ventilation Percussive
intrapulmonaire
Pas une aide à la toux mais une aide au
drainage
Questions
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