Economie monétaire CM – Chapitre 7 Chapitre VII : Définition et

publicité
Economie monétaire CM – Chapitre 7
Chapitre VII : Définition et mise en oeuvre de la politique monétaire
I. Objectifs et instruments de la politique monétaire
A) Les objectifs des politiques économiques
Une politique économique = toute intervention des autorités publiques pour satisfaire des objectifs finals
économiques. Il y a trois politiques principales : budgétaire (Etat), fiscale (Etat), monétaire (Banque
Centrale).
Objectifs finals = « carré magique » (N. Kaldor) -> toute politique doit arriver à ces objectifs.
Balance des paiements = somme de la balance courante (exportations / importations) + balance des
capitaux (entrées / sorties de capitaux). Ex : le dollar varie beaucoup => balance américaine déséquilibrée
Remarque : ces 4 objectifs sont parfois contradictoires
Ex : politique de relance => baisse du taux de chômage mais augmentation des prix (la demande augmente,
la production augmente, mais les prix diminuent).
Pour atteindre ces objectifs finals, on a besoin d’objectifs intermédiaires. Pour la politique monétaire, il y en
a 3 principaux :
–
la quantité de monnaie M
–
le niveau des taux d’intérêt i
–
le niveau des taux de change E
Mais la BC ne maîtrise pas directement ces objectifs intermédiaires, elle a besoin d’instruments.
B) Les instruments de la politique monétaire
-1-
Economie monétaire CM – Chapitre 7
Rappel : les banques (commerciales) ont des besoins de refinancement auprès de la BC pour maintenir leur
niveau de liquidité bancaire (cf. chapitre 4). Liquidité bancaire = quantité de monnaie centrale que les
banques ont sur leur compte à la BC.
=> la BC va s’en servir comme levier d’action sur les banques.
Ces instruments influencent la liquidité bancaire et le taux d’intérêt auxquels mes banques empruntent.
=> … donc indirectement le volume des crédits (création monétaire, variation de M) et le taux d’intérêt i
auquel elles prêtent à l’économie.
BC -> quantité à un certain taux -> banques -> quantité à un certain taux -> économie
La BC a 3 instruments :
1) Opérations d’open market
= la BC achète / vend des titres aux banques contre de la monnaie centrale à un certain taux = taux
d’intérêt « de refinancement ».
Ex : la BC achète des titres des banques contre de la monnaie centrale -> elle annonce un taux de
refinancement pour attirer les banques => baisse du taux de Refi pour attirer les banques emprunteuses.
Conséquence : cela va augmenter la quantité de monnaie centrale (= liquidité bancaire) = les banques
intéressées donnent des titres, la BC donne de la monnaie en échange.
Si le taux diminue (passe de r1 à r2), l’offre augmente (passe de O1 à O2). Les banques empruntent à un
taux moins élevé donc la quantité augmente (Q1 -> Q2).
Si la BC vend des titres contre de la monnaie centrale, le taux de refinancement va augmenter pour attirer
les banques prêteuses.
-2-
Economie monétaire CM – Chapitre 7
Conséquence : cela va diminuer la quantité de monnaie centrale (liquidité bancaire). On dit que la BC
« retire » (= éponge = ferme le robinet du crédit) des liquidités du marché interbancaire.
Les banques prêtent à un taux plus élevé donc détiennent moins de monnaie car elles donnent de la
monnaie à la BC pour la placer.
2) Facilités permanentes
Idem mais à l’initiative des banques. Limitées à 24h. Profitant de cela, la BC va pouvoir influencer les
banques. Comment ?
–
le TFPP : taux des facilités permanentes de prêt = taux que les banques paient quand elles
empruntent à la BC
–
TFPD : taux des facilités permanentes de dépôts = taux qui rémunère les dépôts des banques
Les banques peuvent se prêter de l’argent les unes aux autres = le taux « au jour le jour ». Ex : dans la
zone euro, il s’appelle « Eonia »
TFPD < TAJJ < TFPP
Ex : si le TFPD = 2%, TFPP = 4%, les banques vont se prêter entre 2 et 4%.
La BC fixe le taux des facilités dans le but d’encadrer le TAJJ.
3) Réserves obligatoires
Réserves obligatoires = quantité minimale de monnaie centrale que les banques doivent bloquer sur leur
compte auprès de la BC = les banques ne peuvent pas l’utiliser.
Ex : pour limiter l’octroi de crédit, il faut augmenter le taux de réserves obligatoires.
Dans tous les cas :
Les instruments sont des
les objectifs
dans l’espoir qu’ils
outils à la disposition de la -----------> intermédiaires (i, M, E) ----------> aient un impact sur les
BC pour influencer
objectifs finals (Y,P)
Notion de « taux directeur » de la BC = les taux qui servent d’instruments à la BC (taux de refinancement
+ taux de facilités permanentes) censés influencer « les » taux d’intérêt i. Il y a des taux d’intérêt :
-3-
Economie monétaire CM – Chapitre 7
–
débiteurs (découvert) : la banque reçoit / créditeurs (nous rapportent de l’argent) -> placement
–
à court terme / à long terme (plus élevé)
II. Les canaux de transmission de la politique monétaire
Canaux de transmission = relation entre les objectifs intermédiaires et les objectifs finals, transmission de la
politique monétaire à l’économie.
* Exemple des politiques de relance (= « expansives »). But : relancer l’activité = augmenter Y au risque
d’augmenter P (donc inflation).
* Envisager des politiques d’austérité (ou « récessives », « de rigueur », « restrictives ») dont le but est de ralentir
l’inflation (baisser ΔP au risque de diminuer Y).
Politique de relance = augmentation de la monnaie ; politique restrictive = baisse de la monnaie.
Il y a quatre principaux canaux de transmission :
A) Le canal des taux d’intérêt
Etape 1 : quand je fais une politique de relance, la BC va se débrouiller pour qu’il y ait + de liquidité = argent
moins rare (augmentation de la monnaie donc son prix diminue (les taux d’intérêt diminuent) + concurrence
bancaire (si suffisante) pour attirer les emprunteurs (se répercutent sur la baisse des taux directeurs).
Etape 2 : si i diminue, I (coût de l’investissement) augmente
Etape 3 : l’investissement I est une des composantes de la demande globale (cf. chap. 5) donc si I augmente,
alors Y augmente et P augmente.
M  => i => I  => Y=> P
B) Le canal du prix des actifs
Actifs = titres financiers (actions / obligations), titres.
Ex : actions :
1) On suppose que la monnaie supplémentaire (injectée dans l’économie) est utilisée pour l’achat d’actions
(impact => augmentation du prix des actions)
2) Les entreprises financent l’investissement par les émissions d’actions. Les ménages ayant des actions
consomment davantage. Le financement de l’investissement peut se faire de deux manière :
- l’ « effet richesse » : emprunt bancaire (dépend de i)
- émettre des titres financiers (dépend du prix de l’actif)
3) la consommation est une autre composante de la demande globale.
M => Pactifs (Prix des actifs) => I ou C => Y et P
C) Le canal du crédit bancaire
ti = prix des crédits. Ici, on
-4-
Economie monétaire CM – Chapitre 7
1) insiste sur les volumes de crédit par création monétaire ( M)
2) ces crédits vont servir à la consommation ou à l’investissement
3) M = dépôts banques  = prêts  =>  I ou  C =>  Y et P
Cela peut se faire à taux d’intérêt égal (les banques prêtent au même taux).
Limite : part des banques dans le financement total de l’économie. Se trouve-t-on dans des pays où le
financement bancaire est dominant (Allemagne, Japon) ou bien où les marchés financiers sont dominants
(EU, RU) ? Dans le cas de marchés financiers dominants, le canal du crédit bancaire n’est pas efficace car les
entreprises se financent plutôt par les marchés financiers (donc plutôt avec le canal précédent)
D) Le canal du taux de change
Taux de change E = prix d’une monnaie contre une autre monnaie.
Soit le pivot est la monnaie nationale : 1€ = E$ . Ex : 1€ = 1,57$ = « cotation au certain »
-> Si E augmente, l’euro s’apprécie (1€ permet d’acheter + de dollars) et le dollar se déprécie.
-> Si E diminue, l’euro se déprécie et le dollar s’apprécie.
Soit E€ = 1$. Ex : 0,7€ = 1$
Dans une politique de relance :
1)  M et i
2) si libre circulation de capitaux K,  i = placements moins rémunérés = sortie de K, vente de titres
européens. Donc vente d’euros sur le marché des changes donc dépréciation de l’euro (E diminue)
3) Si E diminue, nos prix paraissent moins chers pour l’extérieur => augmentation des exportations
4) Les exportations X sont une composante de la demande globale
 M -> i ->  E ->  X ->  DG ->  Y et P
Conclusion :
- Importance des anticipations (il faut qu’elles soient correctes) = annonces de la BC : ex : taux directeurs (savoir si
les agents économiques anticipent bien ce que la banque va faire).
- selon les caractéristiques d’une économie, les différents canaux fonctionnent plus ou moins bien.
- lien plus complet entre M et  P que la leçon précédente
A retenir :
- maniement des instruments de la politique monétaire
- explication des canaux de transmission
-5-
Téléchargement