n°15 Avril 2015

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Lettre d’information du S.P
aux adhérents et aux salariés
Lettre n° 15 Avril 2015
Les agents ototoxiques ou agents toxiques pour l’audition
Le bruit est le facteur professionnel le plus nocif pour l’audition mais certaines substances chimiques
appelées agents ototoxiques peuvent également fragiliser l’oreille interne et provoquer des surdités.
UN
AGENT OTOTOXIQUE est une substance ou un
médicament qui peut occasionner une altération
fonctionnelle ou un dommage des cellules de l’oreille
interne situées dans la cochlée (dédiée à l’audition), dans
le vestibule (organe de l’équilibre), ou une atteinte du nerf
auditif.
LES
AGENTS OTOTOXIQUES pourraient fragiliser l’oreille
interne et la rendre plus vulnérable à une agression sonore
qu’une oreille exposée uniquement au bruit.
Source : INRS
Position des récepteurs de la cochlée (cellules ciliées ou nerveuses) et atteinte auditive en
fonction de la fréquence des vibrations perçues par l’oreille
Au niveau de l'oreille interne, les différentes fréquences sont perçues par les cellules de la cochlée en
différents endroits. Chez l'homme, on dénombre environ 16 000 cellules ciliées qui assurent la perception
des sons. Leur nombre est fixé très tôt dans le développement (10 semaines de gestation chez l'homme),
et les cellules ciliées endommagées au cours de la vie ne sont pas remplacées.
Source : Encyclopédie Britannica
Source : Université de Liège
SERVICE DE PREVENTION ET DE SANTE AU TRAVAIL - 22, rue André Kiener - 68000 COLMAR
Tél. 03 89 21 00 20 Fax. 03 89 21 00 60 www.spst.fr
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LES AGENTS OTOTOXIQUES PROFESSIONNELS (liste non exhaustive)
AGENTS OTOTOXIQUES
NOMS
OU LES TROUVER ?
Toluène*
Vernis, peintures, encres, dégraissants
Styrène*
Processus de fabrication des résines
renforcées à la fibre de verre,
Solvants aromatiques ou chlorés Xylène*
Peintures, vernis, essence
Ethylbenzène*
Peintures, vernis, dégraissants, processus
de fabrication du styrène
Perchloroéthylène, Trichloroéthylène, Benzène, ...
* Produits chimiques les plus utilisés dans l’industrie et très volatils.
* Ils provoquent une perte auditive au niveau des fréquences 4000/6000 Hz.
AGENTS OTOTOXIQUES
NOMS
OU LES TROUVER ?
Monoxyde de carbone
Gaz issu de combustion de carburant
(propane, charbon de bois, essence,
pétrole)
Acide cyanhydrique
Insecticide, rodenticide (raticide),
décomposition de matières plastiques
Gaz asphyxiants
Ils ne provoquent pas de perte auditive par eux-mêmes mais peuvent potentialiser les effets du bruit :
une exposition au bruit non traumatisante pour une oreille dite « saine », pourrait le devenir en cas
d’exposition à l’un de ces gaz et au bruit en simultanée.
A NOTER
Quelques médicaments sont impliqués dans certaines atteintes de l’audition (surdité neurosensorielle) et la
perte d’audition dépend souvent de la dose de médicament, de la durée d’exposition et de la voie d’administration. La surdité peut parfois s’aggraver lorsque la prise du médicament est poursuivie et persister
après son arrêt.
Certains facteurs peuvent augmenter le risque de surdité liée à la prise de médicaments : l’âge,
l’insuffisance rénale (diminution de l’élimination du médicament), la déshydratation, l’association avec
d’autres médicaments ototoxiques.
Il s’agit de médicaments comme les aminosides, certains diurétiques, anti-inflammatoires et anti-tumoraux.
LES MOYENS DE PREVENTION
Information des salariés des effets sur l’audition de certains produits chimiques, surveillance des personnes convalescentes (retour d’hospitalisation par exemple) et vigilance particulière vis-à-vis des signaux
sonores d’avertissement pour les salariés prenant certains médicaments.
Substitution des agents ototoxiques quand cela est possible.
Port de protecteurs contre le bruit et suivi audiométrique tonale pour les salariés exposés à un niveau
sonore proche de celui recommandé par la législation.
Utilisation des produits de distorsion acoustique (en complément de l’audiométrie tonale) :
C’est une technique consistant à envoyer deux sons purs ayant pour réponse des sons générés par la cochlée. Le son réemis est le produit de la distorsion. On peut analyser ces sons qui reflètent le bon état physiologique ou non de la cochlée et donc du fonctionnement des cellules ciliées.
Sources :
INRS ED 5028
Archives des maladies professionnelles n° 6/2004
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