INFOVET SEGRE - LE LION D’ANGERS N°148 Octobre 2014 LA CLINIQUE VETERINAIRE DE L’OUDON vous informe... CLINIQUE VETERINAIRE DE L’OUDON : H. AMELOOT - T. LETOURNEL - B. ROBINE - C. ROUSSEAU C. TESSON - P. DEVERS - R. FEUILLET - A. PADIEU - M. HEUZE - F. BERTAUX - E. WEILL - SOMMAIRE - FIEVRE DE LAIT - PATHOLOGIE ET PREVENTION RENTREE A L’ETABLE DO Lait de tank Protocoles de vaccination respiratoire La fièvre de lait (FDL) est une maladie métabolique de la vache laitière autour du vêlage. Elle se définit par une diminution de calcium disponible dans le sang (= hypocalcémie) après le vêlage entrainant des signes cliniques tels que des tremblements musculaires, une démarche anormale, une vache couchée ou un coma profond. Chez les vaches allaitantes, cette maladie est rare et se manifeste plutôt par des vêlages « lents » ou des renversements de matrice. RAPPELS GENERAUX FACTEURS DE RISQUE Le colostrum est 2-3 x plus riche en calcium que le lait La FDL ne concerne que les vaches qui normal. En fin de gestation, la vache mobilise beaucoup de cal- produisent beaucoup de colostrum. Elle cium vers la mamelle. Le calcium est alors piégé et ne peut plus affecte majoritairement les VL hautes producêtre utilisé par la vache. Les deux sources de calcium sont les os trices (surtout Prim’Holstein) à partir de la (> 95%) et le sang (< 5%). Le calcium sanguin est utilisable instan- 3ème lactation. Une vache grasse (Note d’Etat tanément. Le calcium fixé aux os est très peu mobile. Pour l’utili- Corporel ≥ 4) a tendance à faire de la stéatose ser, l’organisme devra activer une hormone (= la parathormone) hépatique (= foie « gras ») ce qui diminue qui stimulera ensuite la vitamine D3 qui permettra la libération l’activité de la vitamine D3 et augmente ainsi du calcium des os vers le sang. Cette action prend 24 à 48h ! le risque de FDL. Si la vache est mal préparée au vêlage, la parathormone est inactive. Lors du vêlage, l’organisme sera donc incapable de TRAITEMENT Le seul traitement possible est l’apmobiliser le calcium osseux en quantité suffisante et utilisera le calcium sanguin ce qui entraînera une baisse rapide et impor- port rapide et important de calcium par voie tante de la calcémie (élément essentiel à la contraction des veineuse et en relais par voie orale, le temps fibres musculaires). L’hypocalcémie entraîne les signes cliniques que la parathormone se mette en action (soit (tremblements musculaires, chute de l’animal, arrêt du transit, 24-48h) et que la vache régule sa calcémie d’elle-même. Dans certains cas, un apport de difficultés respiratoires, baisse de vigilance, hypothermie,…). Les hypocalcémies sans signes cliniques visibles par l’éle- phosphore est également nécessaire. veur (= hypocalcémie subclinique) sont très fréquentes (environ 50% des 3ème lactations et +) et se traduisent par des démarrages Il existe deux moyens de prévenir la FDL : l’alien lactation plus lents, un appétit capricieux et un risque aug- mentation et la prévention médicale. Elles menté de déplacement de caillette et de non-délivrance. peuvent être associées pour plus d’efficacité. La période de préparation au vêlage est fondamentale pour éviter les FDL et la cétose. Dans les 3 à 4 dernières semaines de gestation, la vache doit recevoir une alimentation de transition entre la première phase alimentaire du tarissement et le vêlage afin d’améliorer son démarrage en lactation. PRÉVENTION ALIMENTAIRE : BACA FAIBLE Le BACA (Bilan Alimentaire Cations-Anions) est une mesure des ions dans la ration. Des études montrent une relation forte entre le BACA et l’incidence de FDL : plus le BACA est faible (= acidose métabolique), plus le risque de FDL est faible. La ration de préparation au vêlage doit donc avoir un BACA faible (proche de 0). Il peut être diminué par apport de sulfate (ou chlorure) de magnésium (attention, ces apports sont peu appétents). Le BACA peut être évalué indirectement en mesurant le pH urinaire des vaches prêtes à vêler. Un pH urinaire acide oriente vers un risque faible de FDL (Obj pH<8). Pour les génisses à vêler, il n’est pas nécessaire d’allonger la période de préparation alimentaire au vêlage. Cette pratique peut même se révéler à risque (décalcification et risque de fracture augmenté). PAGE 2 PRÉVENTION ALIMENTAIRE : APPORTS EN MINÉRAUX ÉQUILIBRÉS La concentration en minéraux (Calcium, Phosphore et Magnésium) doit être contrôlée. En cas d’apports importants non maîtrisés de calcium avant le vêlage, la parathormone n’est pas active au moment du vêlage, ce qui augmente le risque de FDL. C’est pourquoi les plantes légumineuses (riches en calcium) doivent être rigoureusement exclues de la ration de préparation au vêlage (pâtures en trèfle, foin de luzerne,…). Ces notions pourront être abordées dans le cadre du service OPTI-TAR. Ce service, mené par R. FEUILLET, C ROUSSEAU et F. BERTAUX, a pour objectif de suivre les vaches au tarissement (alimentation, NEC, aplombs…) pour anticiper et prévenir les risques métaboliques et garantir ainsi une meilleure préparation au vêlage (cétose, FDL). PRÉVENTION MÉDICALE : VITAMINE D PRÉVENTION MÉDICALE : APPORT DE CALCIUM PERIPARTUM Une injection de vitamine D3 dans la semaine avant le vêlage permet de stimuler l’hormone de mobilisation du calcium osseux. Au moment du vêlage, l’hormone est active et peut mobiliser le calcium sans délai. Infos : PRECALCY D3 (Vitamine D3), injection IM de 10 ml par vache 2 à 8 jours avant vêlage, renouvelable si nécessaire (vêlage retardé). L’apport de calcium par voie orale autour du vêlage permet d’augmenter le taux de calcium dans le sang de la vache qui pourra donc être mobilisé rapidement vers le colostrum. L’administration se fait habituellement sous forme de bouteilles buvables ou de bolus. L’administration doit être répétée 2 à 4 fois par vache. Produits à Segré : KELACALCI et KELAPHOS (bouteilles) et C FOR CAL (bolus). C’est dans ce domaine que nous voudrions vous présenter une nouveauté médicale : ELECTROPIDOLATE MAX. C’est le nom (un peu barbare !) d’un nouveau bolus de pidolate de calcium et de magnésium. Ce produit se distingue des autres par deux particularités innovantes : 1°) Le bolus se dissout et diffuse du calcium dans le rumen pendant 40h soit presque 2 jours entiers. Il n’est donc pas nécessaire de répéter son administration = gain de temps ! Le bolus est administré à la traite du matin quand la vache est prête à faire dans la journée ou à la traite du soir quand la vache est à faire pour la nuit. 1 MANIPULATION PAR VACHE ! 2°) Le sel qui porte le calcium (= pidolate) joue un rôle dans le cycle des enzymes anti-oxydantes. En luttant contre le stress oxydatif lié au vêlage, l’administration du bolus semble améliorer l’état général des vaches dans les 48h post-partum pour un meilleur démarrage en lactation. VACCINATION RESPIRATOIRE Malgré la persistance d’un temps estival, la rentrée en stabulation approche ! Voici un rappel sur le plan vaccinal classique BOVILIS BOVIGRIP. Nous y reviendrons dans le détail dans le prochain INFOVET de Novembre. 1è injection 2è injection 3 semaines + tard (15j mini) BOVILIS BOVIGRIP 6 mois Rappel à 6 mois