Le clonage du Tigre de Tasmanie n`a aucun sens

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Le clonage du Tigre de Tasmanie n’a
aucun sens
Évry, le 30 mai 2002
Une équipe de chercheurs australiens aurait annoncé, le 28 mai 2002, un progrès qui
permettrait, à terme, la renaissance par clonage du Tigre de Tasmanie (Thylacinus cynocephalus), une
espèce dont le dernier spécimen a disparu en 1936. En réalité, les chercheurs de l’Australian Museum
n’ont réussi qu’à extraire de l’ADN d’un embryon de Tigre de Tasmanie conservé dans l’éthanol depuis
1866 puis à copier des fragments de cet ADN par la technique dite de PCR (Polymerase Chain Reaction
– Réaction de polymérase en chaîne). Cette technique, désormais classique, est utilisée depuis une
vingtaine d’année à grande échelle pour reproduire des fragments d’ADN, afin de les analyser ou de les
séquencer.
Le clonage désigne une technique consistant à détruire le noyau d’un ovule pour ensuite y
introduire le noyau d’une autre cellule vivante prélevée sur un individu adulte, puis, après cette greffe
nucléaire, à réimplanter l’ovocyte dans l’utérus d’une femelle. Cette technique, au taux d’échec très
élevé chez les mammifères, nécessite d’utiliser un noyau fonctionnel issu d’une cellule vivante. Dans le
cas du Tigre de Tasmanie, les chercheurs ne disposent que de cellules mortes conservées dans l’alcool,
et donc de noyaux inertes, non fonctionnels, totalement inutilisables. Si l’éthanol conserve bien l’ADN, il
détruit en revanche, de manière irréversible, nombre d’autres structures nécessaires au bon
fonctionnement de ce noyau.
« Les chercheurs australiens ne disposent donc que de fragments d’ADN, molécule qui se
conserve très bien dans l’alcool. Mais il y a peu en commun entre ces morceaux d’information génétique
et un noyau cellulaire fonctionnel. Rien ne permet de penser qu’il sera un jour possible de reproduire un
être vivant aussi complexe que le Tigre de Tasmanie en introduisant des fragments d’ADN, même
nombreux et complexes dans un ovocyte énucléé. Le ?clonage? du Tigre de Tasmanie n’a aucun sens
pour encore très longtemps », a déclaré Pierre Tambourin, Directeur général de Genopole ®.
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