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Nébuleuse planétaire Hélix (clichés de O’Dell, Hubble Space Telescope) : un vent
stellaire central rapide et peu dense entre en collision avec un vent stellaire plus dense et
moins rapide; il y a génération de doigts de Rayleigh-Taylor à l’interface.
Ci-dessous, on peut voir une simulation hydrodynamique que j’ai réalisée en 1999 dans le
cadre de mon doctorat. On y calcule l’évolution d’un globule de un rayon solaire, en
équilibre de pression dans un vent stellaire allant à
. Le but était d’étudier la
survie d'une inhomogénéité sphérique composée d'hydrogène et de rayon 1 rayon solaire,
située à proximité d’une étoile à vent stellaire rapide. La densité du globule est 50 fois
plus grande que celle du vent ambiant. Afin d'assurer une relative survie du globule, il
convient de limiter son expansion due à la pression. Sa température a donc été choisie 50
fois plus petite que celle du vent ambiant (50000 K), soit 1000 K. Ainsi la pression du
globule est égale à celle du vent local. Pour satisfaire la condition d'anti corrélation de la
densité avec la vitesse des surdensités des vents stellaires compressibles (cf. complément
de cours sur la compressibilité, sous section Contrastes de densité et nombre de Mach
), le
globule a été choisi
plus lent
que le vent ambiant avec une vitesse de dérive relative
s'élevant à 100 km/s, le vent ayant de son côté une vitesse terminale de 1000 km/s et un
taux de perte de masse de 10-6 masses solaires par an. Les calculs ont été menés en
coordonnées cylindriques (
z
,
r
,
ϕ
), en supposant une symétrie de rotation relativement à
l'axe du cylindre
z
, rendant les simulations bidimensionnelles dans le plan (
z
,
r
). Les
calculs prennent en compte le refroidissement collisionnel du gaz. La grille de calcul est
constituée de 400 x 100 zones équidistantes en
z
et
r
, respectivement, sur les intervalles
spatiaux 8 R*
≤
z
≤
16 R*, et 0
≤
r
≤
2 R*, avec R* = 1 rayon solaire, le centre du globule
se trouvant initialement à 10 rayons solaires de la surface de l'étoile. La figure montre les
résultats d'une telle simulation purement hydrodynamique : un globule sphérique, froid et
lent, dont le rayon vaut 1 rayon solaire et dont la densité est 50 fois plus importante que
celle du vent est significativement affecté par l'instabilité de Rayleigh-Taylor au bout de
~40 heures, et achève sa division au bout de ~50 heures, la vitesse de dérive devenant, de
son côté, nulle.