Le graphisme : un métier qui fait encore rêver ?
Chaque année de très nombreux adolescents sont à la recherche
d’une place de formation pour devenir graphiste. Beaucoup d’élè-
ves passant plus de temps à dessiner dans les marges de leur
cahier qu’à suivre les cours voient dans ce métier la possibilité
d’employer leur talent. Ce goût pour le dessin est un bon préala-
ble, mais c’est loin d’être suffisant. La profession demande en plus
une bonne culture générale, une grande curiosité, beaucoup de
créativité, une bonne faculté de communication et une grande
rigueur de travail.
La naissance du graphisme est difficile à déterminer de façon pré-
cise. On peut considérer que les premiers affichistes, Jules Chéret,
Toulouse-Lautrec, Eugène Grasset, Alphonse Mucha, entre autres,
sont les illustres pionniers de la profession. Leur travail est rendu
possible grâce à la mise au point, au 19esiècle, de l’impression
lithographique en couleur et en grand format. L’Allemagne au début
du XXe siècle réunit dans une même association, le Werkbund, des
industriels et des artistes pour étudier ensemble les problèmes de
la production et le rapport au consommateur. Aux Etats-Unis, le
terme de graphic designer apparaît pour la première fois en 1922.
Ce n’est toutefois qu’après la seconde guerre mondiale que son
usage se généralisera. En Suisse, le premier règlement de forma-
tion des graphistes date de 1947. Depuis, la profession a évolué et
couvre un champ d’action extrêmement varié.
Dans le dictionnaire du Graphisme (éditions Thames et Hudson),
l’auteur définit le terme de la manière suivante: terme générique
désignant l’activité qui associe la typographie, l’illustration, la
photographie, la mise en page et l’impression dans le but de pro-
mouvoir, informer ou instruire
Cette définition a le mérite de souligner la diversité des domaines
et donc des connaissances nécessaires à la pratique de la profes-
sion. La formation tend à donner des connaissances générales suf-
fisantes dans tous ces domaines. La pratique professionnelle peut
amener ensuite le graphiste à se spécialiser ; la formation conti-
nue, dans de nombreux domaines, techniques, artistiques ou com-
merciaux, est indispensable.
Le graphisme dans la publicité
La publicité est évidemment le principal champ d’activité du gra-
phiste. Il s’agit alors souvent d’un travail d’équipe entre les spécia-
listes du visuel et des concepteurs-rédacteurs ou agents du marketing.
L’environnement visuel semble aujourd’hui totalement saturé,
offrant trop d’images, trop d’informations, trop de communication,
le tout sur un rythme qui va en s’accélérant. Comment faire pour
qu’un produit se distingue des autres ? C’est le problème auquel
tout graphiste est quotidiennement confronté dans la recherche de
l’identité visuelle d’une entreprise ou d’un produit..
L’écoute du client est une première étape fondamentale. Il faut
comprendre ses demandes, l’aider à préciser ses besoins, penser
au public cible et tenir compte du budget à disposition. Tous ces
éléments sont résumés dans un cahier des charges, point de départ
du travail. Le souhait de tout graphiste est de faire passer ses
idées, ses conceptions, surtout si elles sont, de son point de vue,
originales ou novatrices. Le client est souvent plus craintif, préoc-
cupé qu’il est par le succès de son produit. Si les premières propo-
sitions suscitent l’enthousiasme, il n’y a pas de problèmes, mais
c’est très rare. Généralement, le graphiste doit argumenter, justi-
fier et séduire le client avant de séduire le public. Il est fréquent
que les projets doivent être repris à zéro et les prétentions «artis-
tiques» revues à la baisse.
La première étape d’une identité visuelle est souvent la création
d’un logotype. Un signe simple, immédiatement reconnaissable,
permettant au spectateur de faire immédiatement le lien avec un
produit ou à une entreprise. Un signe qui peut être constitué uni-
quement de lettres ou y associer une image sobre. Le logo doit
pouvoir se décliner et garder son efficacité aussi bien sur des car-
tes de visite, entêtes de lettre, plaquettes, dépliants que sur une
affiche.
Jean-François Grobety
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Pour le visuel, ou l’image, le graphiste est amené à créer des des-
sins ou peintures avec les crayons de couleurs, l’aquarelle, les feu-
tres, la gouache, l’acrylique, etc… L’utilisation de la photographie
est également très fréquente. Le graphiste travaillera alors en col-
laboration avec un professionnel de la branche ou puisera dans les
banques d’images le document souhaité. Dans tous les cas, le sens
du cadrage, de la couleur, de la matière doit permettre de produi-
re une image «efficace», qui serve le message souhaité.
La typographie est un domaine d’une grande complexité et souvent
méconnu du grand public. Connaître les familles de caractères,
choisir celui qui s’adapte le mieux et réaliser une mise en page qui
privilégie la lisibilité est un long apprentissage. Le graphiste peut
également être amené à créer entièrement une police de caractè-
re pour un produit spécifique.
Tous ces éléments se travaillent généralement dans la surface,
mais peuvent également se développer dans l’espace avec la
conception de l’emballage d’un produit, le packaging. Le dévelop-
pement de la vente en libre service fait que le produit doit se ven-
dre tout seul alors même que le client ne dispose que de peu de
temps pour faire son choix parmi des alignements considérables.
Pour les spécialistes du marketing, le packaging est considéré
comme le premier média du produit. +Placer sur les différentes
faces de l’emballage toutes les informations nécessaires, tout en
gardant un aspect visuel attirant n’est pas toujours évident. Sur un
produit alimentaire, par exemple, la loi oblige à inscrire le poids
brut, le poids net, la composition, la date limite d’utilisation et bien
d’autres données encore. On retrouve là une constante du travail du
graphiste ; créer bien sûr mais avec de très nombreuses contraintes.
L’édition offre également des places de travail. La mise en page
d’un journal, d’une revue doit attirer le regard et en faciliter la lec-
ture. Organiser la surface, calibrer le texte, choisir le corps des
caractères, régler l’interlignage, placer et cadrer les photos, toutes
ces interventions demandent un grand professionnalisme.
La création de couvertures de livre ou d’illustrations est également
un champ d’activité très créatif.
L’outil informatique
Pour tous ces domaines, l’outil informatique a considérablement
modifié le travail quotidien du graphiste. Apparu, dans ce domaine,
au milieu des années quatre-vingt, l’ordinateur est aujourd’hui l’ou-
til principal de la quasi totalité des professionnels. Il permet sur-
tout de finaliser les projets plus rapidement et de présenter au
client des documents très proches du rendu final. Il simplifie aussi
grandement la transmission des données avec les différents colla-
borateurs et avec l’imprimeur.
Malgré des possibilités quasi illimitées, le langage visuel résultant
des techniques informatiques est trop souvent superficiel et stéréo-
typé, mais il a aussi permis à quelques créateur de développer une
esthétique propre aux pixels.
Evidemment, aucun outil, même informatique, ne remplace le
talent, l’imagination et l’expérience. Les techniques traditionnelles
et informatiques sont appelées à coexister, toutes deux restant
indispensables selon les étapes du travail, et les préférences du
créateur.
L’informatique a également apporté un nouveau champ d’applica-
tion pour le graphiste avec le développement du réseau internet.
La conception et la mise en page des sites web a connu une forte
demande aujourd’hui en baisse. Néanmoins l’intervention d’un gra-
phiste, en collaboration avec des développeurs et autres profes-
sionnels de l’informatique garantit, là aussi, une bonne lisibilité et
l’attractivité d’un site.
En bref, on peut s’attendre encore à de nouveaux développements
pour cette profession, même si les qualités requises au départ res-
tent toujours les mêmes. La formation et la formation continue
sont donc des éléments essentiels.
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Graphiste à Genève
A Genève, pour devenir graphiste, plusieurs voies s’offrent aux
candidats. A la fin de la scolarité obligatoire, une classe préparatoi-
re d’un an constitue un passage quasi obligé ; il permet de tester
ses capacités et d’acquérir des bases indispensables à toutes pro-
fessions artistiques. L’apprentissage en entreprise permet d’obtenir
un CFC et une maturité professionnelle, malheureusement, les pla-
ces sont extrêmement rares et les personnes intéressées très nom-
breuses.
Ces mêmes diplômes peuvent être préparés en trois ans (après la
classe préparatoire) à l’école des Arts Décoratifs. La sélection des
candidats est très forte et laisse beaucoup de prétendants devant
la porte. Pour se faire une petite idée du contenu de cette forma-
tion, citons parmi les connaissances générales et théoriques :
typographie, photographie, sérigraphie, infographie, dessin, cro-
quis, volume-géométrie, perspective, couleur, écriture, connaissan-
ce du cinéma, de la presse, de la radio, de la TV, marketing. Pour
la pratique, on distingue les ateliers surface: marques, papiers
commerciaux, étiquettes, emballages, prospectus, affiches, illus-
trations et les ateliers volume : sujets d’exposition en trois dimen-
sions, vitrines, stands, packaging, …
A Genève toujours, une école privée prépare ses élèves aux diplô-
mes français, le CAP et le Baccalauréat Professionnel en communi-
cation graphique.
Pour les plus âgés, ayant obtenus une maturité fédérale, les
écoles supérieures proposent une formation en communication
visuelle. La Haute Ecole d’Arts Appliqués à Genève et l’Ecole
Cantonale d’Arts de Lausanne sont les deux lieux d’enseigne-
ment en Suisse Romande. Après une classe propédeutique d’un
an, trois années d’études sont nécessaires pour décrocher un
titre de niveau HES.
Le programme de l’école de Genève comprend les branches suivan-
tes : images de synthèse, infographie, multimédia, photographie
argentique et numérique, vidéo, cinéma d’animation, logique et
argumentation, communication marchande, sémiologie, histoire de
l’art, connaissance du cinéma, histoire de la presse, dessin de
recherche, dessin de figure, expression couleur, illustration gra-
phisme, perspectives, volume, langues, droit…
Quel que soit la formation, différents cadres de travail se proposent
au graphiste. Tout d’abord, il peut être salarié dans une agence de
création, de publicité, ou dans le département communication
d’une grande entreprise. Les journaux, maisons d’édition, ainsi que
de grandes imprimeries emploient également des professionnels de
la branche. Très souvent, le graphiste s’installe à son compte et
travaille en free lance. La recherche de mandats, le démarchage
auprès des clients potentiels devient alors essentiel. C’est le prix de
l’indépendance.
Si trouver une formation ressemble parfois à un parcours du com-
battant, se maintenir dans la profession n’est pas simple non plus.
Il faut déployer, en plus du talent et de la rigueur, une énergie sans
faille, une grande résistance au stress et ne pas craindre les heu-
res supplémentaires, car les délais sont toujours trop courts.
Quelques «vedettes», souvent citées en exemple, peuvent se per-
mettre de choisir leurs travaux et leurs clients. Ils privilégient la
réalisation d’affiches culturelles, de catalogues d’exposition ou de
publications prestigieuses et participent à des concours très fer-
més, pour la réalisation de billets de banque, de timbres, ou d’illus-
trations. Mais la plupart des professionnels font un travail beaucoup
plus anonyme, comprenant aussi bien des mandats créatifs que
des réalisations destinées à assurer les fins de mois.
Entre rêve et réalité, entre art et marketing, entre création et
contrainte, chacun cherche son chemin…
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...graphistes à Genève
Le futur des graphistes à Genève: C’est un métier à la
mode depuis quelques années. Avec l’arrivée de l’informatique,
tous sont devenus graphistes mais l’informatique, ce sont des
outils alors que le crayon par contre, c’est un style.
Il faut savoir dessiner.
Qu’est-ce qui fait un bon graphiste? C’est la créativité et
l’originalité. Tous les graphistes essayent de se démarquer des
autres et de ne surtout pas faire quelque chose de ressem-
blant.
Un travail en équipe avec le client est primordial. Il faut
mélanger les connaissances. Nous connaissons nos outils mais
le client connait son produit.
Luc Portianucha
31 ans.
Formation: Apprentissage.
Travail comme: Graphiste indépen-
dant dans sa propre entreprise,
Atelier Factory.
Le futur des graphistes à Genève: Noir. Il y a beaucoup
d’offre et très peu de demandes. Je le vois séparé en deux
élites, le créatif et le réalisateur.
Evidemment, ce seront les meilleurs qui resteront sur le
marché.
Qu’est-ce qui fait un bon graphiste?: L’imagination et la
créativité. Par contre tout le monde peut devenir info-
graphiste. La vente est aussi très importante car il y a de
mauvais graphistes qui savent très bien vendre leur travail,
et de très bons graphistes qui n’arrivent pas à trouver des
mandats car ils n’ont pas le sens commercial.
Pierre Widmer
52 ans.
Formation: Ecole d’ingenieurs
aux Arts Graphiques.
Travail comme: Enseignant de
futures graphistes dans son
école, Graphisme Assistance.
Sophie Palma
39 ans.
Formation: Arts Déco et
apprentissage.
Travail comme: Free lance.
Le futur des graphistes à Genève: Nous
sommes en manque de places de travail et ça
n’a pas l’air de s’améliorer. Il y a beaucoup de
graphistes qui essayent de se débrouiller avec
des petits mandats par ci et par là.
Qu’est-ce qui fait un bon graphiste? La
créativité.
Jaime Ibaceta
29 ans.
Formation: Université Dessin Graphique et
autodidacte.
Travail comme: Pour l’instant au chômage.
Le futur des graphistes à Genève: Les gens
investissent beaucoup en publicité et ils sont
très ouverts en ce qui concerne l’innovation.
Par contre le marché est fermé.
Qu’est-ce qui fait un bon graphiste? La cul-
ture de la personne. Plus tu as de connais-
sances, plus tu peux avoir des idées.
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Ecoles
IFAGE
19, place des Augustins 1205 Genève
IFAGE 14, rue de Malatrex 1201 Genève
Tél. 022 807 30 92 ou 89
www.ifage.ch
IMAGINER Software
Propose des formations sur mesure sur des logiciels de traite-
ment d'images (Photoshop, Paint Shop Pro par exemple) ainsi
que sur des logiciels de PAO (Pagemaker, InDesign, par exem-
ple). Le contenu de formations sont à définir avec le client.
Le tarif horaire pour des formations privées (1 à 5 personnes)
est de CHF 200.- / heure.
Tél. 022 321 31 20
D&FI SA
Spécialisés dans la formation pour entreprises. Ils organisent
des cours de graphisme et PAO sur mesure. Il faut en effet
compter environ 150.- de l'heure si c’est moins de 2 ou 3 per-
sonnes.
Toutes ses formations "publiques" sont sur site à l'adresse
http://www.d-fi.ch/cours.php.
Tél. 022 343 42 42
DIGICOMP Academy
Uniquement un cours privé sur le graphisme:
PDF pour graphistes et mise en page pré-presse AAP 1 jour
CHF 1'687.- / la journée (cours utilisateur)
date: à convenir en accord avec client et le formateur
lieu: dans les locaux du client ou chez DIGICOMP - Lausanne
Tél. 021 321 65 00
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