
LIFE13 BIO/FR/000259 LIFE+ Forêt Sèche - B2
Biodiversity problem targeted: (Maximum Characters: 10000)
La forêt semi-xérophile (semi-sèche) est l'habitat naturel le plus emblématique de la
Réunion. La caractéristique climatique principale de la forêt semi-sèche est l’existence
d’une période sèche de plusieurs mois. Les précipitations sont inférieures à 1800 mm/an
et descendent parfois à moins de 500 mm/an. Les températures moyennes annuelles
varient de 18° à 24°C. La forêt semi-sèche à La Réunion abrite de nombreuses espèces
végétales rares (voir tableaux 1-3 ci-dessous), notamment Caesalpinia bonduc, Cassine
orientalis, Clerodendrum heterophyllum, Dictyosperma album, Foetidia mauritiana,
Latania lontaroides et Tabernaemontana persicariifolia (Annexe 3). Avec seulement 2
individus Hernandia mascarenensis mérite un confortement.
En termes de faune, la forêt semi-sèche accueillait autrefois la tortue géante de Bourbon
(Cylindraspis indica), endémique à La Réunion et éteinte à la fin du 18e siècle, victime de
la pression anthropique. Cette espèce jouait un rôle important dans la dispersion et la
germination des graines, le cycle des nutriments, le débroussaillage (et par conséquent
la réduction des risques d'incendies). La disparition de cette espèce a engendré a
disparition de ces services écosystémiques. Le Gecko vert de Bourbon (Phelsuma
borbonica) avait également une forte présence dans ce milieu et jouait un rôle
important de pollinisation (Annexe 4). Cette espèce est en déclin, aujourd’hui seules
quelques populations ont pu être observées (voir tableau 4 et la Carte de répartition du
Gecko vert de Bourbon). D’autres espèces faunistiques endémiques de La Réunion et
protégées y sont présentes, notamment le papillon Salamis augustina (non revu
récemment), l'Oiseau blanc (Zosterops borbonica), l'Oiseau vert (Zosterops olivaceus),
l'Oiseau la vierge (Terpsiphone bourbonnensis), le Merle pays (Hypsipetes borbonicus) et
le Papangue (Circus maillardi).
Autrefois présente sur l’ensemble de la côte ouest de l’île, la forêt semi-sèche se
maintient désormais sur moins d'1% de sa surface d’origine, soit moins de 500 hectares,
souvent fortement envahis, répartis en une multitude d’îlots plus ou moins isolés et
dépassant rarement 2 hectares (voir Cartes 2 et 3). Ces reliques sont réparties dans les
ravines de la frange littorale ainsi que dans les cirques de Mafate et Cilaos. Les vestiges
les mieux préservés se situent sur le massif de la Montagne et plus précisément sur la
zone de la Grande Chaloupe.
Le massif de la Montagne est un grand massif “naturel” d’un seul tenant formant un
gradient altitudinal continu entre les milieux côtiers et ceux de plus haute altitude. Il
abrite les principales reliques de végétation semi-xérophile de l’île au niveau du site
élargi de la Grande-Chaloupe (ravines comprises entre la Possession et le village de
Saint-Bernard).
Le projet LIFE+ COREXERUN (PNRun, 2009-2014) a mené des premières actions de
conservation de cet habitat qui ont permis de reconstituer 9 ha de forêt semi-xérophile
et d'en restaurer 30 autres à la Grande Chaloupe. Il a démontré la faisabilité technique
et écologique d'une telle action de conservation et a testé plusieurs protocoles de mise
en culture et de plantation des plants indigènes ainsi que des protocoles de lutte contre
les espèces exotiques envahissantes.
Cette première expérience est une réussite, mais elle est néanmoins restreinte à
quelques parcelles. Plusieurs menaces continuent à contribuer à la dégradation de la