3 Qui est l’Autre? (DAKARVOR)
re´clame pas seulement le retour du facteur historique dans la recherche de l’identite´ Islamique
Africaine, il reve`le aussi la relation intrinse`que entre Islamite´ et Arabite´. Pour lui, guide´ par la
perspective de l’Afrique de l’Est et de sa culture ›Shira¯zı¯‹, une re´-Africanisation de l’Islam ne
s’impose pas en Afrique, mais plutoˆt en Arabie qui fut – par une ruse ge´ographique et a` contre-
cœur – de´chire´e du continent Africain.6
Les conse´quences de la globalisation semblent surmonter ce fosse´. Depuis les anne´es quatre-
vingt, les socie´te´s musulmanes Africaines voient une re´inte´gration dans le monde islamique. Apre`s
la fondation de la Ra¯bit
˙at al- A
¯lam al-isla¯mı¯ (La Ligue islamique mondiale) en 1962, une multitude
d’organisations pan-islamiques sont devenues plus re´cemment actives en Afrique, parmi elles:
l’Organisation de l’Islam en Afrique (The Islam in Africa Conference), le Centre Islamique Afri-
cain (The African Islamice Centre of Khartoum), la Confe´rence Arabe Populaire et Musulmane
(The Popular Arab and Muslim Conference) et l’organistion la plus re´pandue, et l’Organisation de
l’Appel Islamique (The Islamic Call Conference, OIC). Cette dernie`re a admis tout les e´tats Afri-
cains a` majorite´ musulmane comme membres; pour la meˆme raison, les Indes et le Liban, gou-
verne´s par des non-Musulmans, ont e´te´ refuse´s – accepte´s, par contre, ont e´te´ le Be´nin, le Gabon et
l’Uganda, chacun he´bergeant une minorite´ musulmane de moins de 10%. Aus dessous du niveau
e´tatique, une multitude similaire d’organisations non-gouvernementales (ONG) ouvraient des bu-
reaux dans plus des quarante e´tats africains, et de mentionner, par exemple, les organisations de
bienfaisance an-Nu¯r et l’Agence des Musulmans d’Afrique (AMA).
Face a` cette tendance inte´griste, qui est accompagne´e d’une politisation ge´ne´rale des affaires
islamiques et caracte´rise´e par le mot-vedette de l’umma, la communaute´ des croyants, un e´cho
audible se fait entendre. Une voix de cet e´cho polyphone s’articule par une notion qui est devenue
un mot-cle´ en Afrique Noire: Je l’appelle ›Bila¯lisme‹, le rappel a` Bila¯l, l’affranchi E
´thiopien et le
mu ad
¯d
¯in du Prophe`te Muh
˙ammad. Il n’y a gue`re de mouvement islamique re´formiste qui ne
renonce a` sa mention symbolique. Dans le contexte de la lutte contre l’apartheid, une organisation
islamique de l’Afrique du Sud s’en est servi, Bila¯l figure comme l’ide´al historique des Mourides et
est le nom du journal clandestin du FLAM, des Forces de Libe´ration Africaines de Mauritanie.
6Pour plus des de´tails de cette controverse, John Alembillah Azumah: The Legacy of Arab-Islam in Africa. A
Quest for Inter-religious Dialogue. Oxford: Oneworld 2001. p. 210–216.