Parti communiste (PC)

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23/12/2010 |
Parti communiste (PC)
Le parti communiste suisse naquit en mars 1921 de la fusion entre une partie de la gauche socialiste et les
"vieux-communistes" (groupe Forderung). Son premier président fut Franz Welti et son premier secrétaire
Marino Bodenmann. La Jeunesse socialiste s'était ralliée en 1919 déjà à l'Internationale communiste des
jeunes. Malgré une certaine marge de manœuvre, le PC tomba de plus en plus sous la dépendance
idéologique, financière et organisationnelle de la IIIe Internationale (Internationales ouvrières), dont il était
une section. Les membres du parti fondaient leur vision du monde sur le lien puissant, à la fois émotionnel et
culturel, qui les unissait au communisme comme ordre social de l'avenir. Le PC offrait à ses membres tout un
cadre de vie, grâce à ses nombreuses organisations parallèles destinées aux diverses catégories sociales et à
tous les âges (notamment aux femmes, aux intellectuels, aux chômeurs). Il ne se contenta pas de reprendre
le modèle léniniste du "centralisme démocratique", la doctrine bolchevique et le principe d'organisation par
cellules; il suivit aussi les revirements tactiques et stratégiques du Komintern, comme, à partir de 1924, le
virage de la "bolchevisation" et son application aux cellules d'entreprises. Principalement urbain et ancré en
Suisse alémanique (Zurich, Bâle, Schaffhouse), le PC comptait au début environ 6000 membres, dont 15% de
femmes, puis son effectif décrût. Au niveau national, il connut ses meilleurs résultats électoraux dans les
années 1920; réunissant 2% des voix, il obtint trois mandats au Conseil national en 1925. Dans le cadre
cantonal, il atteignit jusqu'à 26% des voix, ainsi en 1928 à Schaffhouse (élections au Conseil national). En
1929, avec 19,7% des voix, il conquit 25 sièges au Grand Conseil de Bâle-Ville. Il disposa un temps de trois
quotidiens (tirage total: 14 000 exemplaires en 1922; env. 10 000 en 1936).
A la fin des années 1920, le PC entra dans un processus de stalinisation, mis en œuvre et contrôlé, entre 1929
et 1932, par une douzaine d'émissaires et d'instructeurs. Le nombre des membres et des électeurs diminua
progressivement. Un important tournant se produisit en décembre 1930, avec l'exclusion de Walther Bringolf,
que la section schaffhousoise presque tout entière suivit dans l'éphémère parti communiste suisse
d'opposition. Ce dernier parti fusionna avec le PS en 1935.
Le passage à la tactique du front populaire, en 1935, déboucha sur une légère augmentation des adhésions,
ainsi que sur un écho public plus fort. Cependant, les interdictions prononcées par certains cantons
(Neuchâtel, Genève, Vaud, Schwytz, Uri), le pacte germano-soviétique d'août 1939 entraînant l'abandon de
l'antifascisme et le virage vers le neutralisme en septembre 1939, sous le slogan de la "guerre impérialiste",
ainsi que le soutien à l'invasion de la Finlande par les Soviétiques affaiblirent le PC. L'interdiction des activités
et de la propagande communistes en août 1940, puis du PC lui-même en novembre de la même année, firent
s'écrouler le nombre des membres à 350 environ. Un nouvel élan se dessina après la dissolution de la IIIe
Internationale en mai 1943 et l'alliance avec la Fédération socialiste suisse de Léon Nicole, ainsi qu'avec la
fondation du parti du travail (PdT) en octobre 1944, auquel le PC adhéra.
Résultats du PC aux élections au Conseil national
Année
En % des
Sièges suffrages
1922
2
1,8%
1925
3
2,0%
1928
2
1,8%
1931
2
1,5%
1935
2
1,4%
1939
4
2,6%
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF40168.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
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Année
En % des
Sièges suffrages
1943
a
-a
-a
pas de participation en raison de l'interdiction du parti
Sources:OFS
Malgré sa petite taille, le PC suisse exerça d'importantes fonctions au sein de la IIIe Internationale. Il offrit à
l'appareil communiste international une équipe de cadres politiques qualifiés, qui connaissaient parfois
personnellement les responsables moscovites. Dans les années 1930, il accueillit la direction en exil du PC
allemand (secteur sud) et une partie des agences de presse du Komintern installées en Allemagne; il offrit un
refuge à certains membres et fonctionnaires du parti, ainsi qu'à des capitaux. Il facilita en outre le transit de
volontaires à l'époque de la guerre d'Espagne. Des télégrammes chiffrés, envoyés entre 1939 et 1941,
montrent comment le PC, malgré son caractère illégal, tenta de maintenir le contact avec le Komintern et
d'autres partis communistes.
Bibliographie
– P. Stettler, Die Kommunistische Partei der Schweiz, 1921-1931, 1980
– B. Studer, Un parti sous influence, 1994
– H. Wichers, Im Kampf gegen Hitler, 1994
– B. Studer, Sous l'œil de Moscou, 1996
– A. Rauber, Hist. du mouvement communiste suisse, 2 vol., 1997-2000
– D. Peschanski, éd., Moscou-Paris-Berlin: télégrammes chiffrés du Komintern (1939-1941), 2003
Auteur(e): Brigitte Studer / OME
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