Ann. Kinésithér., 1985, t. 12, n° 7-8, pp. 371-379
©Masson, Paris, 1985
Reprogrammation neuromotrice
basée sur l'excitation des récepteurs
de la kinésthésie
E. VIEL
Kinésithérapeute. Docteur ès Sciences. Directeur École de Cadres «Bois-Larris », B.P. 12, F60260 Lamorlaye.
MÉMOIRE
Tirés à part: E. VIEL, à l'adresse ci-dessus.
Introduction
Plutôt que de parler d'une rééducation «à
base de proprioception », nous préférons identi-
fier les récepteurs qui sont mis en jeu au cours
du mouvement normal, ceux-la même que le
rééducateur se propose d'exciter afin d'obtenir
par la périphérie les contractions musculaires ou
les réactions posturales qu'il souhaite dans
l'intérêt de son patient.
Il s'agit des récepteurs de la kinesthésie, ceux
qui nous renseignent sur la position du corps
dans l'espace, sur l'attitude différentielle des
membres et des segments de membres l'un par
rapport à l'autre, sur les contraintes ressenties
par les articulations (traction ou compression),
enfin sur le degré de tension musculaire dans
les différents groupes des membres et du tronc.
La kinesthésie constitue donc la base anatomi-
que et physiologique sur laquelle s'appuie le
concept un peu nébuleux de la «prise de
conscience» que nous interprétons comme la
capacité individuelle à percevoir et analyser les
signaux qui ont pour origine le soma de l'être
organisé qui se livre à l'analyse. Ces renseigne-
ments kinesthésiques permettent la rééducation
de la manière suivante:
a) la sensation de l'attitude dans l'espace, ou
« invariant postural »(30) est basée sur l'idée
que nous nous faisons d'une attitude verticale
stable. Si nous nous déstabilisons, nous déclen-
chons la réaction puissante des muscles chargés
du contrôle antigravitique;
1
~
1
~-------
b) la sensation de la position articulaire nous
est transmise par des récepteurs détaillés plus
bas, qui nous renseignent sur l'attitude des deux
os en présence, et sur leur vitesse de déplacement
réciproque; toute «déstabilisation» de leur
position d'équilibre entraîne des activités mus-
culaires dont l'intensité s'accroît à mesure que
s'accroît la rapidité du déplacement;
c) la sensation des contraintes - en compression
ou en traction - appliquées à une articulation
fait réagir la musculature chargée de protéger
l'intégrité articulaire; le simple fait d'être debout
augmente la tension intramusculaire dans le
corps entier, d'où l'avantage évident de faire
travailler le patient en position verticale (assis,
puis debout) le plus tôt possible, et d'éviter
l'attitude couché sur le dos qui rappelle davan-
tage la table de dissection que le fonctionnement
d'un être humain;
d) la sensation du degré de tension intramus-
culaire : si cette sensation ne paraît pas
contribuer au sens de la position il est capital
dans d'autres situations, en particulier lorsqu'on
doit prérégler la tension des muscles qui doivent
recevoir, amortir et retenir un ballon alourdi du
type «medecine-ball» dont les propriétés
« proprioceptives » sont évidentes.
La mise en pratique est plus simple qu'on ne
voudrait nous le faire croire : supprimez le
« couché dorsal »et introduisez quelques gestes
de la vie courante dans votre arsenal thérapeuti-
que, et vous êtes déjà en train d'exciter les
récepteurs kinesthésiques. Si vous utilisez la
planche déséquilibrante de Freeman telle qu'elle
est popularisée en France par Castaing et ses
collaborateurs (6) le sujet est debout en charge,
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il est soumis à des déséquilibres de tout le corps,
son attention a été attirée sur la position relative
des articulations du membre inférieur qui
travaille, il ressent la charge sur la cheville, le
genou et la hanche, il a réglé préalablement la
tension de ses muscles et répond à chaque
sollicitation par une contraction musculaire
intense. Qu'y a-t-il de plus démonstratif?
Contribution des récepteurs périphériques
à la connaissance du corps
Afin de faire percevoir concrètement les
phénomènes pathologiques dus à une relative
absence d'activité des récepteurs de la kinesthé-
sie, nous prendrons un exemple courant : le
rééducateur vient d'enlever un plâtre à son
patient - un plâtre qui immobilisait le coude,
par exemple -. Il observe aussitût le comporte-
ment suivant :
a) le sujet se frotte vigoureusement la peau; il
explique que la perception de cette peau est
diminuée, qu'il a l'impression d'un épaississe-
ment, ou d'un engourdissement, ou d'avoir du
carton sous la peau - en fait, la concentration
des mécanorécepteurs contenus dans la peau, le
tissu sous-cutané et le muscle a diminué du fait
de l'immobilisation;
b) le sujet exécute de manière répétée des
flexions-extensions de l'articulation (dans une
amplitude réduite s'il existe une gêne ou une
douleur); il explique qu'il ne perçoit pas de
manière précise la position articulaire - en fait,
la concentration des mécanorécepteurs dans la
capsule et les ligaments a diminué du fait de
l'immobilisation.
Toutes ces impulsions afférentes nous permet-
tent d'initier, de contrôler et de corriger l'activité
motrice (24) ; une anesthésie même partielle de
l'un de ces groupes de récepteurs perturbe
considérablement le mouvement, comme le
savent ceux d'entre nous qui ont parfois « des
fourmis dans les jambes », c'est-à-dire reçoivent
de la part des membres inférieurs des signaux
afférents aberrants. La gêne résultant d'une
imprécision des sensations émanant de la région
articulaire considérée est plus importante s'il y
a eu dégats des tissus mous, ou inflammation
chronique (43), (26).
Cette influence des récepteurs cutanés sur le
sens de la position et la perception du mouve-
ment est bien connue (35), (7). Quant à l'in-
fluence des mécanorécepteurs articulaires, elle
est de plus en plus mise en évidence (34), (14),
(11). Les messages afférents les plus influents au
regard de la régulation de tension intramus-
culaire sont sans doute les récepteurs d'origine
cutanée et articulaire, car il semblerait que les
afférences musculaires aient pour but de nous
renseigner sur le « sens de l'effort » et non sur
la position du segment dans l'espace.
L'importance des messages d'origine arti-
culaire est soulignée par le fait qu'une compres-
sion de la capsule a pour résultat immédiat une
décharge d'activité dans les muscles qui protè-
gent l'articulation: un serrage soudain déclenche
une réaction brève, une compression progressive
a pour corollaire une augmentation progressive
de la tension musculaire (12). Ceci nous explique
la « sensation sécurisante » ressentie par l'ath-
lète qui s'est bandé une articulation légèrement
instable (par exemple une cheville après entorse,
lors de la reprise d'activité) : la compression
permanente de la capsule maintient les afférents
en activité, et de cette manière la tension
musculaire autour de l'articulation reste élevée,
ce qui en retour fournit une sensation de mise
en garde préalable.
Les afférences articulaires et cutanées sont
intégrées par le système gamma afférent (1),
(38), et si l'intensité du flux afférent baisse,
l'imprécision de la connaissance kinesthésique
gêne considérablement le mouvement. Bien
entendu, comme pour tous les afférents, le
contrôle exercé par les projections descendantes
de la réticulée permet d'ajuster l'importance - ou
« biais » - attachée aux afférences d'un mem-
bre, le privilégiant (19) par rapport aux autres.
Ainsi le tireur d'élite qui place avec précision
le canon du fusil dans l'alignement de la cible
« oublie» temporairement les messages affé-
rents des -membres inférieurs. A l'inverse, le
sauteur en longueur ouvre un «biais» en
faveur des récepteurs articulaires du membre
inférieur. Le sauteur à la perche, qui ne peut
négliger ni les uns ni les autres, est un homme
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TABLEAU 1
Type Localisation Type de fibre N.Type de médiation
1
Capsule articulaire surtout les petit diamètre myélinisé (6-9)
statorécepteurs mécanorécepteurs
couches superficielles dynamiques seuil bas, adaptation lente
II
Capsules articulaires surtout moyen diamètre myélinisé (9-12)
mécanorécepteurs dynamiques, seuil
couches profondes bas, adaptation rapide
III
Ligaments des articulations gros diamètre myélinisé (13-17)mécanorécepteurs dynamiques, seuil
élevé, adaptation très lente
IV
Capsule; paquets graisseux articul.
très petit diamètre, non myélinisérécepteur de la douleur; seuil élevé,
Igts; parois des vaisseaux (2-5)
inadaptables
qui possède une extraordinaire capacité de
kinesthésie - l'analyse instantanée de signaux en
provenance de toutes les régions du corps.
La complexité des opérations d'analyse, l'im-
portance plus ou moins grande que l'on peut
affecter à certaines régions du corps par «fil-
trage» des messages des autres, la nécessité
d'une connaissance parfaite des mouvements
segmentaires au centième de seconde, expliquent
pourquoi «des patients qui ont récupéré une
intégrité structurale à la suite d'un traumatisme
articulaire sont gênés malgré tout par des
anomalies persistantes des activités posturales
et motrices réflexes de la part des muscles qui
meuvent l'articulation intéressée» (10), (42).
Il existe quatre variétés de récepteurs arti-
culaires (Adapté d'après Wyke R) (tableau 1).
Toutes ces afférences réflexogènes sont poly-
synaptiques : les récepteurs de type 1 et II
utilisent les voies de la boucle fusimotrice
(myotatique), tandis que les types III et IV se
projettent sur les motoneurones alpha par
l'intermédiaire d'un interneurone. De plus, les
récepteurs du type 1 contribuent à la perception
de l'invariant postural et au sens kinesthésique
par des projections transthalamiques qui se
terminent sur la région paracentrale et sur le
cortex pariétal (44).
-Le système de protection articulaire par les
muscles, à partir des afférences articulaires, peut
être résumé de manière simple : l'innervation
sensitive appartient au même tronc que l'inner-
vation motrice des muscles qui protègent la
capsule. L'exemple le plus démonstratif en est
l'innervation de la hanche, où l'innervation
sensitive de la partie inférieure de la capsule
(nerf articulaire de la hanche) se jette dans le
tronc du nerf obturateur, responsable de l'inner-
vation motrice des muscles adducteurs : en
pathologie, nous connaissons la contracture des
adducteurs secondaires aux affections traumati-
ques ou chroniques de la hanche. Il est
intéressant de noter que Policard en 1936
signalait déjà l'augmentation de tonus mus-
culaire résultant d'une stimulation articulaire,
et le fait qu'il existe autour de l'articulation un
mécanisme protecteur (32). Ceci a été studieuse-
ment oublié dans les cours de kinésithérapie
jusqu'à ce que Gardner, puis Freeman et Wyke
reparlent de la même chose avec l'impact accru
d'une origine anglo-saxonne.
Influence de la position de la tête
sur le comportement général de l'être humain
L'un des facteurs essentiels de la kinesthésie
reste l'influence primordiale que joue la position
de la tête sur l'organisation générale de la
motricité. Le simple conseil «Suivez vos mains
des yeux » donné au patient lors des exercices
de reprogrammation neuromotrice permet de
s'assurer que le sujet travaille dans des condi-
tions qui ressemblent au comportement normal:
on regarde une bûche que l'on fend, on regarde
une planche que l'on scie, on regarde un clou
que l'on enfonce. L'être humain est habitué à
manipuler les objets et à produire des efforts
importants dans l'espace binoculaire antérieur
qui constitue son «espace de travail» (23). Si
la tête ne peut se déplacer normalement - suite
à une douleur' ou un enraidissement de la région
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cervicale - la répercussion motrice est beaucoup
plus grave que l'on ne se douterait en théorie.
L'étude de l'influence de la position de la tête
sur celle du corps n'est pas récente. Nous nous
limiterons à ce qui a été fait sur l'adulte, pour
citer tout d'abord le «Korperstellung» de
Magnus et « Kopfualtung und Muskeltonus »
de Simons, tous deux traduits et repris par
Brunnstrom avec les implications pour la
kinésithérapie (4), (5). Partant de cette informa-
tion de base, Partridge a montré que, si la tête
du sujet est tournée du côté du poignet qui
travaille pendant une série d'exercices en dorsi-
flexion contre résistance maximale, les résultats
sont supérieurs àce que l'on peut obtenir si la
tête est tournée en sens inverse (21) - il s'agissait
de sujets ne présentant pas de pathologie
cervicale. Holt et ses collaborateurs ont vérifié
cette influence facilitatrice de la position de la
tête sur la capacité de travail (22).
En l'absence de vision, la précision du
contrôle des activités du membre supérieur est
fortement influencée par l'attitude de la tête vers
la gauche ou vers la droite (48). En pathologie,
on peut postuler que la gêne d'un cou doulou-
reux sera répercutée aux étages inférieurs;
expérimentalement, mais dans le domaine précis
de la kinésithérapie, l'influence du placement de
la tête sur la puissance maximale isométrique
des fléchisseurs et extenseurs de l'avant-bras a
été mise en évidence (31).
Revenons àl'influence du contrôle cervical
sur l'attitude général du corps et sur la fonction
d'ambulation : cliniquement, il suffit d'enrouler
une serviette épaisse autour du cou d'un sujet
sain pour observer un comportement moteur
anormal, qui provient de la perturbation sensi-
tive induite au niveau du cou. La projection sur
le cortex pariétal des afférences articulaires du
type 1(25), (15), permettent àl'individu de
percevoir et d'utiliser les sensations kinesthési-
ques fournies par les récepteurs articulaires
d'origine cervicale, et leurs projections intraspi-
nales permettent de contribuer au contrôle de
l'attitude et des mouvements du corps. Ces
afférences se combinent avec celles venant de
l'oreille interne pour contrôler l'activité mus-
culaire antigravitique (45). En cas de pathologie,
ou simplement de sénilité (47), les perturbations
des afférences entraînent des désordres de
l'équilibre. Nous insistons sur ce fait pour faire
comprendre que toute pathologie vertébrale,
mais plus spécialement une pathologie au niveau
cervical (46) aura des répercussions énormes sur
le comportement moteur.
C'est en gardant àl'esprit deux influences:
celle des afférencescervicales et celle des signaux
de l'oreille interne, que Vaast, qui suit Za-
dor (49), a pu mettre au point une méthodologie
d'utilisation de la table basculante en rééduca-
tion. Il s'agit de déséquilibres du corps entier
qui ont pour but, soit le réentraînement du tronc,
soit celui d'un membre ou d'une articula-
tion (36).
Signaux d'origine articulaire et leur
utilisation
La spécialisation des récepteurs articulaires,
et le fait que tous ont tendance àdégénérer au
cours d'une immobilisation prolongée, permet-
tent de comprendre les anomalies de signaux
reçus par nos patients, et de prendre les mesures
nécessaires pour remédier àun défaut de
kinesthésie.
RÉCEPTEURS DU TYPE 1
De seuil bas, peu adaptables, ces récepteurs
possèdent un versant statique qui permet de
percevoir les contraintes statiques appliquées à
une articulation immobilisée (ainsi le sujet placé
sur une « escarpolette » et qui a verrouillé son
genou, sait que l'articulation est fortement
comprimée par la pesanteur et les contractions
musculaires statiques). Par leur versant dynami-
que ils signalent les déplacements les plus
infimes, et puisqu'ils envoient de 10 à20 impul-
sions par seconde, nous sommes renseignés sur
la position relative des deux os joints par
l'articulation.
Ces récepteurs jouent également un rôle de
barorécepteurs : la pression intra-articulaire est
normalement de 5 à10 mm Hg en dessous de
la pression atmosphérique, et la montée ou la
descente de la pression barométrique est ressen-
tie par le sujet - avec les effets que connaissent
ceux d'entre nous spécialisés en rhumatologie.
· RÉCEPTEURS DU TYPE II
Dynamiques, à seuil bas mais à adaptation
rapide, ces récepteurs nous renseignent sur les
accélérations et décélérations au sein de l'accélé-
ration. Ils sont plus nombreux dans les articula-
tions distales (cheville, genou) que dans la
hanche par exemple. Ils sont inactifs lorsque
l'articulation est au repos. Leur pathologie signe
un état paradoxal et énervant pour les rééduca-
teurs : un athlète qui a recouvré l'intégrité
d'amplitude articulaire et la puissance mus-
culaire revient nous voir en disant « Je ne peux
pas courir» ; il essaye de démarrer, s'arrête en
se tenant le genou. En effet, il « ne sent pas »
son genou de manière normale, simplement
parce qu'il ne perçoit pas, à très grande vitesse,
tous les renseignements indispensables quant à
la position relative des pièces squelettiques. Ne
le forcez pas à reprendre son activité sportive,
il convient d'attendre qu'il ait récupéré sa
population de mécanorécepteurs.
LA RÉACTION DE RACCOURCISSEMENT
Les mécanorécepteurs déclenchent des acti-
vités musculaires en réponse aux mouvements
actifs, mais également en réponse à la mobilisa-
tion passive. Westphal a décrit cette «Para-
doxer Muskel Reaction» (41) en 1877 : si l'on
étend soudainement le genou, le quadriceps se
contracte - c'est-à-dire l'agoniste du mouve-
ment. Si l'on exécute une dorsiflexion de la
cheville, le jambier antérieur se contracte (2),
(3). Cette activation de l'agoniste fait partie du
contrôle du geste, et en corollaire la mobilisation
passive contribue à recréer les populations de
capteurs décimées par l'inactivité: n'hésitez pas
à faire de la mobilisation pàssive après immobili-
sation plâtrée par exemple.
RÉCEPTEURS DU TYPE III
Ceux-ci se trouvent dans les ligaments qui
entourent les articulations; ils paraissent être les
homologues articulaires des organes de Golgi
placés dans les tendons des muscles. Ils sont
actifs en amplitude extrême, et peu adaptables
même si la contrainte est maintenue longtemps.
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Ann. Kinésithér., 1985, t. 12, nO 7-8 375
LA NOTION DE VIGILANCE
En dépit de la rapidité avec laquelle les
récepteurs peuvent signaler le danger et appeler
la musculature à l'aide, nous savons mainte-
nant (33) que, si le genou est soumis à une
contrainte subite, les muscles se contractent trop
tard pour la protéger; il convient donc que les
muscles soient en contraction avant l'application
de la contrainte, dans la situation par exemple
du skieur qui descend une pente. Si par contre
le sujet, même sportif, se laisse « surprendre »
par une anfractuosité inattendue du terrain, la
pathologie articulaire se produira inévitable-
ment. Nous pouvons dire inévitablement, car la
mise en contraction des muscles de la patte d'oie
augmente de 108 % la raideur effective du
ligament latéral interne, et la contraction préala-
ble du quadriceps augmente cette raideur
effectivede 164 %. Nous avons ici un des aspects
les plus clairs de la reprogrammation neuromo-
trice : point ne sert d'avoir un quadriceps
puissant, encore faut-il avoir recouvré la rapidité
et la coordination qui permettent de le mettre
en état de vigilance avant que le danger ne se
présente. Un ébranlement important du membre
inférieur provoque la contrainte dangereuse dans
le 19t L/I. après 39 millisec., la contraction
musculaire n'arrive qu'au terme de 215 millisec.
- et ceci pour un skieur qui descend à13 km/ho
RÉCEPTEURS DU TYPE IV
Il s'agit d'une résille de fibres de très petit
calibre distribuée dans les coussinets graisseux
articulaires, dans les capsules et dans la tunique
des vaisseaux sanguins. Eux aussi déclenchent
des contractions musculaires importantes, le
plus souvent àtype de contracture. L'exemple
le plus évident est celui de l'attitude spontané-
ment adoptée par la victime d'un épanchement
de synovie: la tension du liquide dans l'articula-
tion fait souffrir la capsule, et celle-ci organise
la contracture des muscles de la cuisse de
manière à obtenir environ 20°de flexion, ce qui
ouvre au maximum les culs-de-sac synoviaux et
soulage un peu la pression interne. A partir de
cette attitude il n'est plus possible d'allonger le
genou, ni de le fléchir : les algorécepteurs du
type IV sont· maîtres de la situation .
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