NOVEMBRE 2016 - N° 330 - L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE 41
ont été contaminées lors de rap-
ports sexuels non protégés, y com-
pris oraux.
Les relations sexuelles doivent sys-
tématiquement être protégées avec
un préservatif (masculin ou minin)
dès lors que le ou la partenaire n’est
pas vacciné(e) contre l’hépatite B.
GESTES QUOTIDIENS
Le patient porteur d’une hépatite B
chronique doit adopter certaines
gles d’hygiène qui doivent au quo-
tidien devenir des réflexes:
Úces objets étant susceptibles d’être
souillés par du sang pouvant être
contaminé, prévoir impérativement
des objets de toilette et de manucurie
personnels qui ne seront en aucun
cas prêtés: rasoir, ciseaux, coupe-
ongles, brosse à dents...;
Úrecouvrir par un pansement toute
lésion ou plaie qui saigne;
Úen cas d’objet ou de support souil
par du sang infecté, décontaminer
sans tarder la surface à l’eau de Javel
diluée au 1/10e.
ALIMENTATION
ÚLa consommation d’alcool doit
être limitée au maximum car elle
Le patient est particulrement conta-
gieux lors de l’hépatite aiguë (mais
souvent il l’ignore) et au cours de la
phase de tolérance immune (non
inflammatoire) d’une patite B chro-
nique (la charge virale étant alors
très élevée).
Dans tous les cas, tous les patients
atteints d’hépatite chronique B sont
en théorie susceptibles de transmettre
l’infection (charge virale fluctuante,
passage d’un portage inactif à une
hépatite B chronique active, etc.). Le
risque de contamination peut exister,
même sous traitement antiviral (sous
interféron ou en cas de mauvaise obser-
vance des analogues). Il est donc pri-
mordial pour le patient de bien connaî-
tre les modes de transmission du virus
pour limiter le risque de transmission
aux personnes non vaccinées.
RELATIONS SEXUELLES
En France, la majorité des per-
sonnes infectées par l’hépatite B
accélère l’évolution de la fibrose et
augmente le risque de développe-
ment d’un cancer. Recommander
aussi d’éviter tout dicament ren-
fermant de l’alcool (teintures mères,
certains sirops...).
ÚAucun régime particulier ne se
justifie, mais il faut éviter tout sur-
poids ou obésité favorisant une stéa-
tose qui elle-même accélère l’évo-
lution vers la cirrhose. Si tel est le
cas, la consultation d’un diététicien
peut être nécessaire.
TABAGISME
Il faut inciter à l’arrêt du tabac et en
tout cas conseiller une diminution
de sa consommation car celui-ci aug-
mente le risque de progression de
la fibrose du foie. Il en est de même
pour le cannabis.
ACTIVITÉ PHYSIQUE
Elle aide à contrôler la fatigue, le
poids, à désengorger le foie et a
également un effet bénéfique sur le
moral. Il faut mettre en garde contre
des sports à risque de saignement
(sports de combat par exemple).
Garder un rythme de sommeil gu-
lier, faire de petites siestes dans la
journée (pas plus de quinze minutes)
permet également de récupérer en
cas de fatigue.
Lhépatite B
Accompagner le patient
Vous croisez Mlle X., dont
le conjoint a une hépatite B
récemment diagnostiqe.
Elle est très inquiète pour
leur entourage non vacciné...
Rappelez-lui que le virus
de lhépatite B ne se transmet
que par contact avec les
liquides biologiques: sang,
sperme, séction vaginale.
La transmission par la salive est
exceptionnelle! On peut boire
par exemple sans risque dans le
même verre quun patient porteur
chronique du VHB. En revanche,
les objets de toilette du patient
(ciseaux, brosse à dents...) doivent
être strictement personnels et tout
support contaminé par du sang
du malade doit être désinfecté
sans tarder (eau de Javel diluée
au 1/10e). Le virus est cent fois
plus contaminant que le VIH.
Expertise
La transmission par la salive
est exceptionnelle
Sylvie Ehrhart, infirmre de recherche clinique
et d’éducation thérapeutique au service
pato-gastro-entérologie du CHRU de Nancy
(Meurthe-et-Moselle)
« La crainte d’une transmission par la salive est fréquente. Or ce type
de transmission est exceptionnel. Pour qu’elle se produise, il faut une charge
virale très forte (comme au cours d’une hépatite aiguë) et la présence
de sang du patient contaminé: par exemple lors d’un baiser profond
avec plaies ou sions de la bouche. En pratique, il ny a aucun risque de
transmission de lhépatite B si lon a bu ou mangé dans la vaisselle utilisée
par un patient contami, ni en cas de toux, déternuements, ou de baisers. »
DR
© Espaceinfirmier.fr, Initiatives Santé 2016
SIR DE GROSSESSE
ÚRassurer sur la
transmission de la
maladie au nouveau-né
chez une
re HBs positif. La contamination
des nouveau-nés se fait essentielle-
ment au moment de laccouchement
et en période onatale. s la nais-
sance, la sérovaccination associant
immunoglobulines anti-hépatite B et
première injection vaccinale contre
l’hépatite B (schéma en trois injec-
tions, quatre pour les prématurés)
prévient la transmission du VHB de
façon efficace. Si besoin, un traitement
antiviral (lamivudine, telbivudine ou
ténofovir) peut aussi être entrepris
au cours de la grossesse en cas de
charge virale très élevée.
ÚL
allaitement pour les mères
atteintes d’patite B
ne pose pas
de probme chez les enfants séro-
vaccinés à la naissance et qui sont
donc protégés. Si ce n’est pas le cas,
le risque de contamination du nour-
risson est possible en cas de crevasses
ou de saignement au niveau des
mamelons. Sous traitement par ana-
logue, l’allaitement est discuté au cas
par cas selon les molécules.
SOUTIEN
PSYCHOLOGIQUE
ÚLes craintes sur l’évolution de la
maladie et sa transmission sont
source de stress et disolement. Envi-
ron 15% des patients souffrent de
troubles anxieux et dépressifs qui
peuvent aussi être majorés par le
traitement par interféron alpha.
ÚIl peut être difficile aux patients
de se confier à leur proche ou au
decin qui les suit. Un soutien psy-
chologique extérieur est important.
Plusieurs pistes peuvent être propo-
sées: psychiatre, psychologue au
sein du service de gastroentérologie
dun hôpital, appel à un service daide
et d’écoute expérimenté (SOS hépa-
tites, Hépatites info service...),
échanges entre malades par le biais
d’associations locales, participation
à un programme d’éducation théra-
peutique. Il n’existe généralement
pas de programme spécifique déd
à l’hépatite B mais les patients peu-
vent parfois trouver de l’aide et in-
grer des programmes ciblant l’hé-
patite C ou le VIH. <
42 L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE - N° 330 - NOVEMBRE 2016
Cahier de
formation n° 95
ÚCertains facteurs aggravent la fibrose
patique et le risque de cancer du foie:
alcool, tabac, exs de poids, âge avan
au moment du diagnostic, sexe masculin,
co-infection par le virus de l’hépatite C
ou D ou le VIH.
INFO
+
Chl, 13 ans, vient accompagnée
de sa re à votre cabinet pour
sa deuxième injection contre
le papillomavirus. Vous contrôlez
ses vaccinations dans son carnet
de san et constatez qu’elle n’est
pas vaccinée contre l’patite B.
Sa re vous explique qu’elle n’en
voit pas lutilité et qu’elle n’a pas
confiance dans ce vaccin.
Vous expliquez à la mère que Chloé
va entrer dans une période à
risque pour le VHB, ce dernier se
transmettant par voie sexuelle et
par le sang (tatouages et piercings
par exemple étant des pratiques
à risque). C’est maintenant que
la vaccination est importante
pour elle; de plus, elle confère une
immuni très longue. N’hésitez pas
à rappeler que le vaccin est utili
dans le monde entier sans aucun
problème. Aucun lien de causalité
entre sclérose en plaques ou
autres maladies auto-immunes
et vaccination contre lpatite B
na jamais été établi, ni en France
ni dans le monde.
Encourager le dépistage
et la vaccination
chroniques du VHB permet de pré-
venir la transmission de l’infection
à lentourage et d’instaurer une prise
en charge précoce.
Par ailleurs, les professionnels de
sanet les infirmières libérales doi-
vent sensibiliser les personnes à
risque d’exposition au virus et les
inciter à se faire pister puis vacciner
si elles ne sont pas immunisées.
Qui en particulier?
Il faut particulièrement sensibiliser
certaines catégories de patients.
ÚEntourage proche (famille du
malade, vie commune avec un
patient, etc.): la vaccination doit être
systématique.
ÚPratique de tatouages et/ou de
piercings.
ÚPartenaires sexuels multiples.
ÚPersonnes ayant séjourné ou
voyagé en zone de forte ou moyenne
endémie, notamment Afrique sub-
saharienne, Asie, Moyen-Orient.
ÚUsagers de drogues parentérales
ou à sniffer.
ÚPatients atteints du VIH : la co-
infection VIH-hépatite B est fré-
quente. 7 % environ des personnes
atteintes par le VIH seraient por-
teuses chroniques de l’hépatite B.
PISTAGE
Le dépistage de l’hépatite B permet
à la fois l’identification des personnes
infectées et de celles non immunisées
ayant une indication à la vaccination.
L’identification des patients porteurs
© Espaceinfirmier.fr, Initiatives Santé 2016
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!