
DÉSIR DE GROSSESSE
ÚRassurer sur la
transmission de la
maladie au nouveau-né
chez une
mère HBs positif. La contamination
des nouveau-nés se fait essentielle-
ment au moment de l’accouchement
et en période néonatale. Dès la nais-
sance, la sérovaccination associant
immunoglobulines anti-hépatite B et
première injection vaccinale contre
l’hépatite B (schéma en trois injec-
tions, quatre pour les prématurés)
prévient la transmission du VHB de
façon efficace. Si besoin, un traitement
antiviral (lamivudine, telbivudine ou
ténofovir) peut aussi être entrepris
au cours de la grossesse en cas de
charge virale très élevée.
ÚL’
allaitement pour les mères
atteintes d’hépatite B
ne pose pas
de problème chez les enfants séro-
vaccinés à la naissance et qui sont
donc protégés. Si ce n’est pas le cas,
le risque de contamination du nour-
risson est possible en cas de crevasses
ou de saignement au niveau des
mamelons. Sous traitement par ana-
logue, l’allaitement est discuté au cas
par cas selon les molécules.
SOUTIEN
PSYCHOLOGIQUE
ÚLes craintes sur l’évolution de la
maladie et sa transmission sont
source de stress et d’isolement. Envi-
ron 15% des patients souffrent de
troubles anxieux et dépressifs qui
peuvent aussi être majorés par le
traitement par interféron alpha.
ÚIl peut être difficile aux patients
de se confier à leur proche ou au
médecin qui les suit. Un soutien psy-
chologique extérieur est important.
Plusieurs pistes peuvent être propo-
sées: psychiatre, psychologue au
sein du service de gastroentérologie
d’un hôpital, appel à un service d’aide
et d’écoute expérimenté (SOS hépa-
tites, Hépatites info service...),
échanges entre malades par le biais
d’associations locales, participation
à un programme d’éducation théra-
peutique. Il n’existe généralement
pas de programme spécifique dédié
à l’hépatite B mais les patients peu-
vent parfois trouver de l’aide et inté-
grer des programmes ciblant l’hé-
patite C ou le VIH. <
42 L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE MAGAZINE - N° 330 - NOVEMBRE 2016
Cahier de
formation n° 95
ÚCertains facteurs aggravent la fibrose
hépatique et le risque de cancer du foie:
alcool, tabac, excès de poids, âge avancé
au moment du diagnostic, sexe masculin,
co-infection par le virus de l’hépatite C
ou D ou le VIH.
INFO
+
Chloé, 13 ans, vient accompagnée
de sa mère à votre cabinet pour
sa deuxième injection contre
le papillomavirus. Vous contrôlez
ses vaccinations dans son carnet
de santé et constatez qu’elle n’est
pas vaccinée contre l’hépatite B.
Sa mère vous explique qu’elle n’en
voit pas l’utilité et qu’elle n’a pas
“confiance” dans ce vaccin.
Vous expliquez à la mère que Chloé
va entrer dans une période “à
risque” pour le VHB, ce dernier se
transmettant par voie sexuelle et
par le sang (tatouages et piercings
par exemple étant des pratiques
à risque). C’est maintenant que
la vaccination est importante
pour elle; de plus, elle confère une
immunité très longue. N’hésitez pas
à rappeler que le vaccin est utilisé
dans le monde entier sans aucun
problème. Aucun lien de causalité
entre sclérose en plaques ou
autres maladies auto-immunes
et vaccination contre l’hépatite B
n’a jamais été établi, ni en France
ni dans le monde.
Encourager le dépistage
et la vaccination
chroniques du VHB permet de pré-
venir la transmission de l’infection
à l’entourage et d’instaurer une prise
en charge précoce.
Par ailleurs, les professionnels de
santé et les infirmières libérales doi-
vent sensibiliser les personnes à
risque d’exposition au virus et les
inciter à se faire dépister puis vacciner
si elles ne sont pas immunisées.
Qui en particulier?
Il faut particulièrement sensibiliser
certaines catégories de patients.
ÚEntourage proche (famille du
malade, vie commune avec un
patient, etc.): la vaccination doit être
systématique.
ÚPratique de tatouages et/ou de
piercings.
ÚPartenaires sexuels multiples.
ÚPersonnes ayant séjourné ou
voyagé en zone de forte ou moyenne
endémie, notamment Afrique sub-
saharienne, Asie, Moyen-Orient.
ÚUsagers de drogues parentérales
ou à sniffer.
ÚPatients atteints du VIH : la co-
infection VIH-hépatite B est fré-
quente. 7 % environ des personnes
atteintes par le VIH seraient por-
teuses chroniques de l’hépatite B.
DÉPISTAGE
Le dépistage de l’hépatite B permet
à la fois l’identification des personnes
infectées et de celles non immunisées
ayant une indication à la vaccination.
L’identification des patients porteurs
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