République du Cameroun Républic of Cameroon Paix-Travail-Patrie Peace –Work-Fatherland UNIVERSITE CATHOLIQUE D’AFRIQUE CENTRALE (UCAC) INSTITUT CATHOLIQUE DE YAOUNDE I.C.Y. ECOLE PRIVEE CATHOLIQUE D’INFIRMIERS DE YAOUNDE E.P.CI.Y THEME : Travail de fin d’étude en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat Camerounais et de son équivalent universitaire octroyé par l’Université Catholique d’Afrique Centrale. Option : Sciences Infirmières Présenté et soutenu par : NANGA Jean Marcel De Fonkam (13e Promotion, 2003-2006 : Promotion Renée GEOFFRAY) Tel: +237 563 45 63 B.P 54 Alucam Edéa S/C NDJOGHE clément Courriel :[email protected] Sous la direction de : Jean René FEUGANG (I.S.P) Février 2006 INTRODUCTION L’homme est un être mortel, ce qui présuppose toujours, une réflexion critique sur la valeur morale de ses actes. L’un de ses combats les plus nobles, est la quête de l’absolu, partout où il se trouve. Cette perfection à laquelle il aspire, est pour le travailleur ce que nous appellerons ici, Conscience Professionnelle. La Conscience Professionnelle est le souci permanent de probité, d’honnêteté, de grand soin, que le travailleur, qui est ici l’Infirmier, porte à sa profession. Elle donne à l’Infirmier le sentiment d’exister dans son groupe social, et surtout la capacité à apporter un jugement intérieur sur la valeur morale de ses soins. C’est donc un idéal que l’Infirmier devra avoir en vue, s’il souhaite rester en harmonie avec sa conscience, avec lui-même. Tout le monde aujourd’hui comprend ce qu’est la conscience professionnelle ou du moins le pense. Lorsqu’un tel dit « conscience professionnelle » et qu’un tel autre l’entende dire, ils semblent se comprendre! Mais se comprennent-ils vraiment ? La Conscience Professionnelle est une réalité complexe qui requiert de l’Infirmier des valeurs multidimensionnelles car, elle nécessite pour l’Infirmier, au-delà du strict respect des règles préétablies par la Société c’est-à-dire loi, l’application de la dimension morale à chacune ses actions. La recherche de la perfection, exige uniquement au soignant, la marche perpétuelle vers l’application du bien, et la prise de conscience de ses écarts antérieurs. En effet, un Infirmier qui assume le rôle que lui a confié la société, et tel que lui recommande sa conscience, est parvenu au salut parce que devenu « Saint ». De nos jours, certains Infirmiers n’ont pas toujours le souci de perfection pourtant, devant prendre en charge la race la plus sacrée de l’univers : l’Homme. C’est donc ce dernier qui, finalement, endure les insuffisances professionnelles de ces Infirmiers et des institutions administratives en place. Ainsi, un patient malmené par des pratiques légales mais peut scrupuleuses, va évoquer la conscience professionnelle du travailleur et la désapprobation du milieu professionnel par la généralisation de ce jugement à toute la profession. Cependant, l’Infirmier a tout aussi besoin, pour progresser vers cet idéal, en plus des facteurs qui lui sont propres, des conditions qui relèvent de son environnement, de la Société. Tout ce qui précède suscite en nous de nombreuses questions telles : comment les Infirmiers doivent-t-ils procéder, pour exprimer leur conscience professionnelle ? Qu’elles sont les différents obstacles qu’ils rencontrent dans la recherche de la perfection ? Nous nous étendrons davantage, dans notre exercice intellectuel, sur la deuxième question bien que, Les obstacles à l’expression de la C.P. de l’infirmier, aient un champ de discussion assez vaste. Ce travail s’articulera autour de cinq grands chapitres tel que ressortis dans la table de matières. Chapitre I : PROBLEMATIQUE Le mot « conscience » vient du latin conscientia qui signifie « accompagné de savoir ». Être conscient, c’est donc penser, agir ou sentir tout en sachant que l’on pense, que l’on agit ou que l’on sent. D’après le dictionnaire Quillet Flammarion ( ?) la conscience est le sentiment d’exister, et aussi un jugement intérieur sur la valeur morale d’un acte. Attribuée à la profession infirmière, c’est donc le sentiment pour l’infirmier d’exister dans son groupe social, et surtout sa capacité à apporter un jugement intérieur sur la valeur morale de ses soins. A. B. NKOUM et J. R. FEUGANG (1996) la définissent comme «l’honnêteté, le soin, la minutie, bref une qualité, un comportement qui pousse l’infirmier à remplir scrupuleusement son rôle sans qu’un contrôle soit nécessaire». Il en ressort que la conscience professionnelle est une application de la dimension morale à l’action de l’infirmier. Les sciences infirmières, mieux que toutes les autres, mettent en valeur la personne humaine, qui est d’ailleurs au centre de ses activités. Elles nécessitent donc pour l’Infirmier, la reconnaissance de l’autre, à travers l’expression de ces trois qualités : Aptitude physique : Intégrité physique, Aptitude intellectuelle : capacité à agir de façon intelligente, se distinguant ainsi du tâtonnement, Qualités morales dont le chef de file est la conscience professionnelle. La conscience professionnelle (C.P.) à elle seule, suffit pour atteindre l’idéal des sciences infirmières. Comme nous allons le montrer plus loin, elle est une réalité complexe qui nécessite plus que de la compétence. C’est d’elle, vu comme une vertu, que se réclame chaque praticien. Tout le monde aujourd’hui comprend ce qu’est la conscience professionnelle ou du moins le pense. Lorsqu’un tel dit « conscience professionnelle » et qu’un tel autre l’entende dire, ils semblent se comprendre! Mais se comprennent-ils vraiment ? Les soins infirmiers (S.I.) sont un art qui requiert l’absolue disponibilité du praticien, audelà même des règles prescrites par la loi. L’existence de la C. P. est en général, conditionnée par l’intégrité de la relation synallagmatique existant entre les droits et les devoirs de l’infirmier. Cependant, nous observons aujourd’hui, des dérives du comportement de l’infirmier. Dérives contre lesquelles KANT (1787) déclara : «…Agis de telle manière que la maxime de ton action soit érigée en règle universelle…». Jurisprudence Internationale déclare que, la jurisprudence pénale impliquant l’infirmier, concerne très souvent des cas manifestement graves, qui ne relèvent pas d’une simple faute de vigilance, mais bien souvent des fautes lourdes (erreurs massives de dosage, euthanasie, coups et blessures volontaires, fraude, surfacturation, commerce illégal de médicaments, arrogance, retard au travail et dans les soins etc.…) Ce qui bien évidemment relève d’une véritable crise de C.P. Au Cameroun, si l’on s’en tient aux pratiques de certains infirmiers, on nierait de toute évidence l’utilité sociale des S.I. De nos jours, il n’est pas rare de constater des comportements qui déshonorent l’Infirmier. En effet, lors d’une garde, il se faisait tard, les portes étaient fermées. C’est alors qu’une voix, fut-elle celle d’un homme hurlant d’angoisse, suppliait l’intervention de l’infirmière auprès de sa femme gémissant de douleurs. L’infirmière, sans scrupule lui répondit « …Je dors déjà… ». Ailleurs, un patient était venu pour le renouvellement de son pansement. L’infirmière mit dans un plateau des compresses stériles, du sparadrap et des pinces. À l’aide d’une paire de ciseaux se trouvant dans sa blouse, elle coupa les compresses et engagea un nettoyage désordonné de la plaie, puis jeta dans le plateau précédent, la compresse souillée, tout en s’écriant d’une voix forte, comme pour incriminer le malade : «Je ne sais pas pourquoi cette plaie ne cicatrice pas!». C’est alors qu’une autre infirmière, venu écoutée, riposta : «…Je t’ai déjà parlé de ta façon de travailler, maintenant tu pleures quoi?...». Il s’ensuivit alors une dispute devant les malades. Des exemples similaires pourraient s’enchaîner sans jamais finir. Cependant notons le comportement peu recommandable de certains infirmiers dont l’incompétence les oblige à une subordination servile face aux autres collaborateurs, ce qui nous remet en mémoire le fameux «oui Docteur!». D’autres pensent que les S.I se limitent à la simple exécution de la prescription médicale, et que le statut d’infirmier n’est qu’une étape pour accéder à celui de médecin, qu’ils considèrent être le "plafond de la hiérarchie". Alain TOURAINE (1966) déclare qu’ «...il est évident que beaucoup d’infirmiers ne se révoltent pas car certains fuient leurs conditions et deviennent marginaux ou criminels...». Quand on sait que toute «science sans conscience n’est que ruine de l’âme» F. RABELAIS, et que tous les Hommes sont à la quête du salut de leurs âmes, nous sommes donc vivement interpellé à méditer sur ce comportement peu honorable de l’infirmier, qui marque d’une tache franche l’histoire de la profession. Il serait donc opportun, de porter un regard de conscience sur cette conduite, quand elle nous semble encore peu correct aujourd’hui. Cependant, nous nous réservons de tout verdict sans avoir exploré la question suivante : quels sont les obstacles à l’expression de la conscience professionnelle de l’infirmier au Cameroun ? Pour donner une valeur scientifique aux résultats de notre étude, nous nous proposons, l’exploration des concepts suivants : Conscience professionnelle -Infirmier - Soins infirmiers CONSCIENCE PROFESSIONNELLE Tel que définie plus haut, la conscience professionnelle ne devrait pas être dissociée de ce qu’on appelle attitude au travail car, la satisfaction au travail dépend assez directement des caractéristiques personnelles de l’infirmier et de ses rapports avec son art. L’étude de la conscience professionnelle implique nécessairement celle des dimensions suivantes : conscience morale, code de déontologie, Ethique professionnelle, Contexte démocratique, Motivation, Prédisposition - personnalité. Conscience morale Gabriel MADINIER (1895-1958) définit la conscience morale comme «un verdict que l’individu pose sur lui et contre lui». La calomnie peut servir mon désir de vengeance, cependant je ne dois pas la désirer car elle est un acte mauvais ; voilà en quoi pourrait consister la conscience morale qui, d’une voix intérieure, nous demande d’être un honnête homme, et nous montre en quoi cela consiste. La conscience morale implique donc la reconnaissance de certaines valeurs, et la libre adhésion à ces valeurs. Elle nécessite obligatoirement le discernement, qui est la faculté d’apprécier avec justesse les situations ou les choses; c’est tout aussi la faculté à distinguer le bien du mal, tout en choisissant de faire le bien. Du fait de la conscience morale, le devoir ou loi absolue et obligatoire est tout aussi désirable ; nous soumettre à lui ne nous diminue pas, bien au contraire, et nous en avons conscience car, la victoire remportée sur une tentation suscite en nous une joie profonde, comme si nous avions augmenté la valeur de ce que nous sommes. La conscience morale est la réaction de l’être tout entier devant une action concrète (1) ; Elle assure l’adoption de l’infirmier par sa personne, et par celle des autres que sont les patients et les collègues. La conscience morale instrument d’autonomie et ouvrière du progrès, est ce par quoi l’infirmier s’humanise. Aussi, la plus haute tâche de l’éducation d’après Gabriel MADINIER, est moins de « façonner les consciences que de faire de chaque homme une conscience ». Le verdict qu’implique la conscience morale ne peut-être effectif que si l’infirmier a été informé par la société de ses devoirs et obligations envers elle, à travers le code de déontologie. Le Code de déontologie « Le seul problème avec le devoir, c’est de le faire » disait le philosophe ALAIN. Toujours faudrait-il en prendre connaissance avant, à travers le code de déontologie défini par LITTRE comme la « science du devoir ». Le code de déontologie est donc un récit d’obligations et d’interdits attribué à la profession infirmière et dont le non-respect expose le praticien à des sanctions civiles et pénales. Ce code précise les valeurs et les critères qui doivent guider les praticiens de l’art infirmier dans l’exercice de leur fonction, afin que, en fonction des lois et règlements applicables, ils (1). Acte relevant de la compétence de l’infirmier. acquièrent un comportement pleinement responsable. Par ce code, l’infirmier devra mieux intégrer les effets de l’action interdisciplinaire de l’évolution des sciences infirmières et de la société sur leur pratique. Cependant, en cas de doute, l’infirmier ayant à choisir le comportement convenable devant des situations concrètes, doit toujours se demander s’il est prêt à justifier publiquement celui qu’il veut adopter. Le code de déontologie vise aujourd’hui la résolution de deux principaux problèmes, selon Etienne PERROT (1892) : ¾ L’harmonie interne : confraternité Elle n’est effective que si l’infirmier respecte la propriété intellectuelle de ses collègues, afin que les pratiques de chacun ne fassent pas éclater le groupe. ¾ La reconnaissance par l’extérieur Elle passe essentiellement par le respect du client afin que la profession soit reconnue comme socialement utile. La déontologie est en définitive une aide pour celui qui veut bien agir. Cependant, elle n’est pas suffisante. Elle reflète uniquement les sensibilités morales du milieu, qui ne s’identifient pas à tous les individus formant cette société. Ainsi, l’infirmier qui se reposerait sur la bonne conscience du devoir accompli trouvant suffisant le respect des règles de son milieu, ne connaîtra jamais ce qui fait sa dignité : la reconnaissance de la singularité de chaque patient. C’est cette même singularité qu’il a en vue, lorsqu’il hésite entre des options concrètes (2). Il est donc évident que l’infirmier soucieux d’agir ainsi, devra sacrifier son confort immédiat à celui de la communauté. Informé de ses devoirs, l’infirmier doit pouvoir porter un jugement sur la valeur morale de ses actes, d’où la nécessité pour lui d’intégrer le concept d’éthique professionnelle. Ethique professionnelle. Éthique (du grec ethos, «coutume», «usage», «caractère»), principes ou critères d’évaluation de la conduite humaine, parfois appelés mœurs (latin : mores) et, par extension, étude de tels principes. Le terme latin ethica désigne la philosophie morale, qui relève des sciences sociales, par opposition aux sciences exactes (mathématiques, logique) et aux sciences empiriques (chimie, physique). Axée sur le concept de responsabilité, l’éthique s’inscrit dans l’histoire des idées. La philosophie grecque la conçut comme une réflexion sur la recherche du bonheur, alors que la pensée chrétienne fit de l’amour son fondement. D’après A.B NKOUM et J.R FEUGANG (1996) l’éthique une «science morale normative, c’est-à-dire qu’elle étudie les mœurs, les normes, et les valeurs qui doivent êtres respectés et qui présupposent une réflexion critique sur leur validité, leur conformité au bien, à la vertu (prédisposition à faire le bien) ou à l’amour de Dieu» (2). Possibilités légales qui relèvent de la compétence de l’infirmier. L’éthique est considérée, comme la faculté ultime à reconnaître le mal (car dans l’usage moderne de l’éthique le mal -ou le négatif- est premier, en présupposant un consensus sur ce qui est barbare), et comme principe ultime de jugement. Elle retient donc quatre présupposés assez clairs d’après Alain BADIOU (1988): Le sujet humain est général L’homme est un être social obligatoire, et tout ce qui s’attache de mal à lui est identifiable par l’opinion publique constituée par les collègues et les usagers. La politique est subordonnée à l’éthique La politique est ici considérée comme la manière de gouverner. Ainsi les politiciens, dans leur projet de développement, s’assurent toujours du respect des valeurs éthiques. C’est ainsi que l’on peut noter la création de la charte des Nations Unies pour les droits de l’Homme, l’établissement des sanctions pour les auteurs du mal, et des mesures de consolation pour les victimes. Le mal est ce à partir de quoi se dispose le bien et non le contraire Le respect des droits de l’homme. Les droits de l’homme sont des exigences innées que l’homme apporte avec lui En naissant, qui le protègent contre les faits de confusion, de violence et de Dénigrement. Ils sont reconnus par l’éthique comme des droits au non-mal. La connaissance de l’éthique professionnelle est tout aussi importante, car elle est d’après Alain BADIOU «reconnaissance de l’autre dans sa différence». Si l’éthique est aussi considérée comme principe ultime de jugement, son intégration et son application par l’infirmier est facilitée par celles de trois traditions culturelles, constituant le contexte démocratique dans lequel la pratique loyale et consciente de sa profession est possible. Le Contexte démocratique La pratique loyale et consciente de sa profession résulte d’un ensemble d’étapes assez complexes, soulignant trois traditions culturelles : ¾ La reforme protestante avec Martin LUTHER, CALVIN... Elle a brisé le mythe qui existait dans les Communautés chrétienne d’antan, accordant à tous les fidèles la fonction de Prêtre, Prophète et Roi ; tout en leur imposant par celle-ci, un comportement conséquent dans leur vie quotidienne. C’est ainsi que l’infirmier est appelé par DIEU, à travers sa profession qui devient alors une vocation au service des Hommes. ¾ L’enseignement social de l’église chrétienne L’on ne saurait déclarer aimer DIEU que l’on ne voit pas, tout en laissant son prochain qu’on côtoie sans assistance, sans lui rendre le service pour lequel il est dépendant, et dont on a été préparé. Jésus-CHRIST lui-même, avant son ascension, a laissé un commandement qu’il a déclaré être le plus grand : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».Mt :22, 39 ¾ La philosophie de KANT. Les écrits de KANT ont depuis toujours bercé ceux qui ont le souci de bien agir. Il a rédigé de nombreux textes relevant de la conscience tel: «…Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne, que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen ». L’infirmier pour travailler avec enthousiasme, tel que l’exhorte ce qui précède, a besoin d’une motivation proportionnelle. La motivation La motivation est l’ensemble et le contenu des motifs et mobiles, qui déterminent et justifient un acte ou une décision. L’infirmier doit aimer son art pour bien l’exercer car, l’intérêt qu’il porte à sa profession conditionnera considérablement le rendu loyal de ses services. Cette motivation peut revêtir deux dimensions : dimension psychologique et dimension sociale. Dimension psychologique Le patient attend de l’infirmier, aide, assistance et surtout compréhension; en revanche, l’infirmier lui, attend du soignée, reconnaissance. Car la politesse d’un malade et de sa famille encourage d’avantage le soignant. De façon plus large, chacun attend de l’autre quelque chose pour s’épanouir dans son rôle. Très souvent le handicap naît d’une rupture dans cette relation. Le sentiment de routine, se traduisant par une perte d’intérêt à sa profession, contribue à la perte progressive de la motivation. Dimension sociale Tous les actes que nous posons sont observés par la société qui, à l’issue de son verdict, récompense ceux qui œuvrent pour le bien ; ceci par des primes ou des avancements, passant par des lettres de félicitations. L’Infirmier reçoit de la société un statut qui naît de ce qu’il a effectivement travaillé. Il est essentiellement salarial et, dans le jargon de la santé, on parle d’honoraires. Ce statut devrait lui permettre de bien jouer son rôle social et c’est là le juste prix. Adam SMITH (1723-1790), économiste et philosophe écossais, affirme que « le travail est la mesure essentielle de la valeur, même s'il n'est pas à l'origine de la fixation des prix ». Cependant, lorsque naît un déséquilibre entre le travail fournit et le statut en faveur du premier, il pourra alors s’installer un état de corruption, qui fournit à l’infirmier le prix injuste. Or, l’article 38 du code de déontologie, interdit toute manipulation frauduleuse et clandestine d’argent entre praticiens, et entre praticiens et toute autre personne. Le statut permet à l’infirmier de bien exercer son art. Un statut non proportionnel aux responsabilités, pourrait influencer négativement le rendement. L’expérience montre que l’augmentation de salaire n’augmente pas toujours le rendement. En réalité, ce n’est pas la stimulation sociale qui motive ; car avant la lettre de félicitation, l’infirmier exerçait déjà bien son art par contre, la véritable motivation, naît de ce que l’infirmier sait ce qu’il gagnerait sur le plan psychologique en accomplissant convenablement sa fonction : la paix de l’âme. En psychologie, cette motivation est d’autant plus grande que l’on est prédisposé à cette profession. Prédisposition – personnalité La prédisposition c’est le fait de disposer par avance des vertus de la profession d’Infirmiers. En psychologie, on pense que la bonne pratique de sa profession relèverait aussi d’une éventuelle prédisposition. Ainsi, l’individu serait préparé dès sa conception à ce travail. Elle dépendrait grandement du degré de personnalité de l’individu. La personnalité est ce qui la caractérise une personne, dans son unité, sa singularité et sa permanence, et fait qu’elle soit elle-même et non pas une autre. La personnalité se forge au fil des années, dans le temps et dans l’espace, passant ainsi par plusieurs étapes constituées par un ensemble de facteurs retrouvés dans l’histoire personnelle du sujet, c’est-à-dire avant sa conception, pendant et après son développement psychosocial et dans son milieu de vie. La personnalité est une image qui peut être appréciée différemment par chaque Individu. Elle est cultivée avec l’éducation apportée aux enfants par les parents avant l’âge de la majorité, et entretenue par l’enfant lui-même, dans sa vie adulte. La prédisposition va donc au-delà des règles prescrites par la conscience elle-même, car elle est innée et se soustrait à la routine. La C.P. est en définitive le soin avec lequel l’infirmier exerce son art, enrichi de franchise et d’honnêteté. L’intérêt étant de faire du bien au malade, un bien qu’il pourra lui-même reconnaître comme tel, au moment du soin, ou plus tard. La C.P. vise au-delà de la soumission bienveillante aux vieilles habitudes d’un milieu professionnel, l’instauration du souci permanent de bien agir, pour la satisfaction absolue du patient, chez l’infirmier. L’INFIRMIER D’après le Conseil International des Infirmiers (C.I.I), l’Infirmier est une personne qui, titulaire du diplôme d’Etat d’infirmiers ou équivalent, a reçu un enseignement infirmier de base et est apte et habileté à assumer dans son pays, la responsabilité de l’ensemble des soins infirmiers que requiert la promotion de la santé, la prévention de la maladie, et les soins aux malades. L’infirmier à la responsabilité de créer un milieu physique, social et spirituel favorable à la guérison des malades. Il a donc Pour ainsi dire, obligation de compétence. Pour cela, il doit maintenir à jour et développer ses connaissances professionnelles basées sur la recherche. L’infirmier dispense les soins en accord avec les normes de la profession. Aussi doit-il s’assurer que les ressources disponibles sont utilisées efficacement, et rationnellement pour le plus grand bénéfice du malade. Les soins qu’exécute l’infirmier doivent donc relever uniquement de son champ de compétence qui est celui des soins infirmiers. LES SOINS INFIRMIERS Ils sont un ensemble d’actes propres à l’infirmier ou de collaboration, qui vise la restitution au malade de sa Santé, de son indépendance, dans le strict respect de sa dignité et de sa singularité. L’administration des S.I requiert du soignant un certain niveau acceptable de performance (N.A.P), que nous estimons convenable en raison de notre contexte politique à 12/20 soit 60% d’activités convenablement réalisés. Il devra pour ainsi dire être au dessus du N.AP pour faire preuve de compétence. Les soins exécutés par l’infirmier, requièrent certaines normes que nous résumons ici par les aspects suivants : Les normes de soins - La charge du travail - La logistique - Les normes de construction des unités de soins - Les conditions de travail - La contrainte et la violence dans les soins - la compétence du soigné. Normes de soins Pour chaque soin, l’Infirmier a un canevas préétabli qu’il se doit de respecter, afin d’atteindre la qualité optimale de ces derniers. Toutefois, il y a des étapes qui restent immuables : Accueil - Préparation psychologique et physique du malade - soin proprement dit Éducation pour la santé (I.E.C.) L’Accueil Le malade est une personne qui a perdu son indépendance. Le milieu hospitalier avec lequel il prend contact pour la première fois aggrave son déséquilibre psychologique du fait de ses préjugés ; d’où la nécessité pour le personnel de tenir compte de ces aspects, pour rendre plus supportable et agréable son séjour à l’hôpital, par un accueil chaleureux. L’infirmier digne de ce nom doit savoir que, un malade bien accueilli est traité à plus de 50 %. La réception d’un malade à l’hôpital est donc un moment important car, pour le malade, seule la première impression retenu de l’infirmier lors de l’accueil demeure. L’infirmier doit donc toujours, avoir en mémoire ces paroles de PASTEUR : « Je ne veux pas savoir de quelle patrie tu es- Je ne veux pas savoir de quelle religion tu es- Tu souffres cela me suffit ». Préparation psychologique et physique du malade L’écoute doit être une qualité primordiale de l’infirmier car, lorsqu’un malade sait qu’il peut s’exprimer sur tous les plans, cela augmente son confort psychologique et sa confiance à l’endroit de l’infirmier. Avant l’exécution de tout soin, l’infirmier devra toujours en informer le patient, pour obtenir de lui approbation et consentement éclairés, afin de bénéficier de sa totale collaboration. Il lui expliquant la nécessité et les éventuelles contraintes du soin. Un malade bien préparer devient acteur de son soin. Le soin proprement dit L’infirmier devra scrupuleusement respecter les heures et la Technique de soin. Le malade devra pouvoir ressentir de la tendresse dans les actions de l’infirmier, qui brillera par sa dextérité. Éducation pour la santé (I.E.C.) L’infirmier doit être un bon éducateur communicateur, par les conseils appropriés qu’il donne au malade à la fin de chaque soin. C’est à partir de là, qu’aidé du malade, l’infirmier pourra assurer une bonne surveillance de celui-ci, et de l’évolution de sa maladie. Les normes de soins seront d’autant plus respectées que la charge de travail sera adéquate. La charge du travail Elle correspond à l’ensemble des activités de soins infirmiers en rapport avec les ressources en place. Cette charge est estimée dans une unité de soin en fonction des Éléments suivants : La catégorie du malade (dépendant – semi-dépendant –indépendant) – La proportion des catégories de dépendance – La durée du soin selon les différentes catégories – Les soins indirects : en l’absence du malade – Les tâches hôtelières par malade – L’effectif du personnel soignant – Le matériel disponible et nécessaire – Les heures effectives de travail… La charge du travail prévu par la législation et le service ne doit donc pas être de trop pour l’infirmier, ce qui pourrait le surmener. Pour assumer cette charge en toute aisance, l’infirmier a aussi besoin d’un matériel approprié pour chaque catégorie de malade. La logistique (matériel de travail) La logistique est tout ce dont à besoin l’infirmier pour exécuter ses soins. Elle provient très souvent du malade lui-même (médicaments, vêtements…), et de l’établissement hospitalier (lit, eau, électricité,…). Pour une meilleure utilisation de la logistique, elle doit se faire par un personnel qualifié et compétent, s’investissant dans un cadre approprié, respectant les normes de construction. Normes de Construction Un règlement type protège les hôpitaux des facteurs d’insalubrité. Les facteurs généraux de salubrité comportant : Le choix du site : en hauteur, La lutte contre l’humidité La lutte contre les bruits, La bonne aération, Le chauffage et l’éclairage hygiéniques, Le traitement des déchets liés à la vie, Les dimensions : 6 à 10 m² de surface par malade. Un hôpital construit suivant les normes, permet un meilleur respect des règles d’hygiène, assure une facilité de déplacements et d’accès, ce qui aide l’Infirmier à jouer pleinement son rôle dans les conditions de travail idéales. Conditions de travail Elles sont un ensemble de facteurs qui se greffent à l’infirmier, du fait qu’il soit aussi un être social, et qui conditionne fortement son comportement et son rendement ; car les individus s’influencent entre eux. C’est pourquoi nous explorerons les aspects suivants : La société des infirmiers – stress - violence – Sanction La société des infirmiers La société dans laquelle se produit l’infirmier est très importante à étudier, à cause de ses principes et de ses réalités qui lui sont propres. ARISTOTE, qui déclare : « L'homme est un animal politique », c'est-à-dire destiné à vivre dans la cité, l’approuve incontestablement. Il compare la société au rapport pierre maison. Il pense que l’on ne pourrait comprendre toute la structure de la société en considérant chaque individu qui a servi à la construire isolement et pour soi. Mais l’on ne la comprend pas non plus si l’on considère un seul instant par la pensée, la société comme étant une unité somatique, ou comme si c’était un tas d’individus. Comme la pierre est un moyen et la maison une fin, l’infirmier n’est donc rien d’autre qu’un moyen qui ne vit et n’aime, ne lutte et ne meurt que pour servir le désir d’indépendance du malade. Le groupe social de l’infirmier a l’obligation d’être dynamique, pour la satisfaction du patient. Ce groupe social doit donc être bien organisé, avec à sa tête un leader, qui définit avec précision le rôle de chacun. Ainsi, le rôle de chaque infirmier ne sera bien joué que lorsqu’il aura intégré le fait social de son groupe. Habituellement on rencontre trois types d’individus différents dans cette société : Ceux qui ont choisi librement le groupe et l’aiment : prédisposés, Ceux qui y sont venus uniquement à la recherche effrénée d’argent, Ceux qui ont été fragilisés par les réalités du groupe. Le groupe est dynamique lorsqu’il réalise ses ambitions, ce qui nécessite la participation active de tous ses membres. La vie en communauté implique la confrontation des mœurs et des idées, ce qui est une situation assez stressante pour certains. Stress – violence Le stress est l’ensemble des perturbations physiologique et métabolique provoqués dans l’organisme par des agents agresseurs variés (choc traumatique, chirurgical, émotion, froid, etc.). Il influence sérieusement les motivations et les performances de l’infirmier. Le stress est d’autant plus grand qu’il naît d’une situation de violence, qui est une force dont on use contre le droit et la loi, pour outrager autrui. Il est lié à un certain nombre de facteurs aggravants, d’après le Bureau International du Travail (BIT) (2003), ci-dessous énumérés: Le manque de ressources, la charge du travail très élevée, le personnel d’encadrement mal formé ou incompétent, la population plus exigeante, moins reconnaissante, parfois violente, les actes de violence impunis qu’exercent les supérieurs aux collègues, la manipulation des aiguilles, le risque d’exposition aux produits biologiques, au VIH/SIDA, aux maladies contagieuses…, est classés par Le BIT au troisième rang, après les secteurs du bâtiment et des mines, pour lésions et accidents violents liés au stress. Tous ces facteurs contribuent davantage à augmenter le stress chez l’infirmier, portant très souvent atteinte à sa famille. Il est donc important pour lui, de recevoir des cours de formation de base sur la gestion du stress, qui fait malheureusement partie de ses réalités quotidiennes. Il arrive aussi souvent que dans cette situation de stress, l’infirmier se laisse emporter par ses émotions, ce qui lui donne alors droit à une sanction. La Sanction «La peur du gendarme est le commencement de la sagesse », dit un vieil adage. La sanction négative qui est ici considérée comme punition, est une forme de justice rendue à la société par l’autorité morale, contre celui qui a mal agit. Cependant, cette autorité morale ou capacité de punir, naît de ce qu’on exerce soi-même bien ses fonctions, respectant les lois qu’on prône. Dans notre contexte Camerounais, la punition n’a pas toujours l’effet positif souhaité, à cause des positions « hors-la-loi » de certaines « autorités morales » chargées de punir, et de leurs affinités obscures qui corrompent leurs décisions. Pourtant, « l’impunité est une incitation au crime » (3) MSF. Le rôle de la sanction n’est pas de rendre le groupe dynamique, car elle sert surtout de garde-fou à la société pour ceux qui oseraient faire affront à la loi. En définitive, la société ou l’infirmier s’exprime, s’explique par l’ensemble des individus réunis, ou chacun, non loin d’être considéré comme un moyen y est reconnu être la fin ultime. Une coexistence paisible n’est possible que si tous les infirmiers sont exempts de tensions et d’affrontements d’une part, et d’autre part, assument convenablement leurs responsabilités. Mais parfois des incompréhensions naissent entre le soignant et le soigné, à la suite d’une contrainte de l’infirmier ou alors d’une violence du malade. Contrainte - violence dans les soins La contrainte est une violence exercée contre quelqu’un, une entrave à sa liberté d’action, qui peut être physique ou morale, et ce contre son gré. Dans le cadre des soins, la contrainte aussi bien que la violence peut s’exercer dans les deux sens : Du soignant vers le soigné, Du soigné vers le soignant. L’agressivité ou la violence d’un malade envers le soignant rend ce dernier désemparé et mal-en-point. Dès lors, l’infirmier ne pratique le soin que malgré lui, par la contrainte du devoir ; il en résulte la perte de la dextérité, puis la démotivation. C’est là, la réaction habituelle chez tout individu. Or, en raison de sa formation sur les différents comportements humains, l’infirmier a le devoir de garder sa sérénité et son calme. La violence et la contrainte sont les aspects négatifs de la réussite d’un soin, étant donné qu’ils vont à l’encontre des Droits de l’Homme. Le soignant et le soigné étant deux entités inséparables, il est donc nécessaire de respecter la sensibilité de chacun. Ceci passe aussi pour l’infirmier, par la reconnaissance de la compétence du soigné. La compétence du soigné L’on ne saurait parler de soins infirmiers appropriés sans reconnaître au malade et à sa famille une compétence. Elle est pour ainsi dire primordiale. La compétence du soigné est la faculté du malade à exprimer par la parole ou par les autres formes d’expressions, l’expérience assez particulière de sa maladie ; le soigné essaie tant bien que mal, aidé et stimulé par l’Infirmier ou non, de traduire cette expérience, en trouvant les mots, avec leur puissance évocatrice, pour la décrire. (3) D’après le représentant de Médecins Sans Frontière sur RFI le 07 Jan. 2006 à 08h50’. La compétence du malade est très souvent aussi, sa capacité à coopérer à son traitement, qui est parfois une expérience encore plus douloureuse que la maladie. De nos jours, l’on remarque la difficulté éprouvée par les Infirmiers à reconnaître au patient une compétence. Pourtant, dans le langage Sociologique, on est passé très vite de la personne « objet » de soin, à la personne « sujet » de soin, faisant d’elle ainsi un préalable, pour que l’infirmier la reconnaisse comme partenaire de soin, et principale actrice de sa guérison. Objectif de recherche Nous nous proposons pour cette étude l’objectif suivant : « Identifier les obstacles à l’expression de la conscience professionnelle de l’infirmier au Cameroun. » Chapitre II : METHODOLOGIE 1. Méthodologie choix et justification du lieu d’étude Notre lieu d’étude est Edéa à travers son Hôpital de District. En effet, Edéa est notre ville natale et notre famille s’y trouve ; donc c’est là que nous passons nos vacances. Elle présente éventuellement pour nous une facilité d’accès et de déplacement. Outre cela, son hôpital de district, objet de nombreuses remontrances, quant à la qualité de l’accueil et des soins, signalées par les usagers, s’est donc montré approprié pour notre étude. Par ailleurs aucune étude similaire n’y a déjà été faite. 2. Présentation du lieu d’étude L’H.D.E se trouve au cœur de la ville d’Edéa, chef lieu du département de la Sanaga Maritime, dan la province du littoral, à deux heures de route de Yaoundé et quarante et cinq minutes de Douala. Cet établissement hospitalier comporte dix grands bâtiments réservé pour les actes administratifs, les urgences, la médecine, la pédiatrie, la chirurgie, les interventions chirurgicales, le laboratoire biomédical et radiologique, la maternité, la pharmacie et la morgue. Sa capacité d’hospitalisation est de 125 lits. 2.1 Ressources humaines On y retrouve 26 professionnels de la santé repartis comme suit : - Six Médecins - Cinq Infirmiers Diplômés d’Etat - Dix Infirmiers Brevetés - Cinq Aides-soignants 2.2 Fonctionnement Les travailleurs sont soumis à un système de 12x2. Apres avoir travaillé deux journées successives, le soignant prend deux gardes, suivies de deux jours de récupération. 2.3 Les réunions Tous les vendredis, après la grande ronde, il se tient une « réunion de synthèse » en présence des Majors et des Médecins. Ils traitent des sujets concernant le fonctionnement de l’hôpital sur tous ses aspects. 3. Technique d’échantillonnage i. Population cible Elle est constituée d’une part du personnelle médico-sanitaire de l’Hôpital de District d’Edéa et d’autre part d’une proportion des usagers. ii. Échantillon Nous avons utilisé comme technique d’échantillonnage la méthode non probabiliste, c’est-àdire que nous avons pris toutes les personnes rencontrées, acceptant de répondre à nos questions, et nous avons obtenu 20 soignants. Pour l’entrevue structurée, nous avons utilisé la méthode d’échantillonnage aléatoire simple de la technique probabiliste, c’est-à-dire fondé sur le hasard, ce qui nous a donné une proportion de 20 usagers. 4. Collecte de donnée Notre enquête se limitera sur les points suivants : l’accueil du malade : attitudes les soins au malade : pratiques la surveillance du malade i. Description de l’instrument Nous avons utilisé trois (3) instruments pour la collecte des données : Questionnaire de 14 questions reparties en 2 pour les usagers : Identification des répondants et expression des sentiments, Grille de 10 observations, tous deux réservées au personnel soignant L’entrevue structurée contenant 15 questions reparties en 2 : Identification des répondant et expression des sentiments, réservée aux usagers. i. Pré test Une fois l’instrument élaboré nous l’avons pré testé auprès de 4 Infirmiers du Dispensaire Délangué, dans la même ville. ii. Validation Apres le pré test, les questions ne souffrant d’aucune incompréhension, l’instrument a bénéficié de l’approbation de notre directeur de mémoire. iii. Méthode de collecte des données Après avoir intégré l’H.D.E, pour un stage habituel de vacance, suite à l’autorisation du Médecin-chef, nous avons aussitôt débuté par l’observation discrète du personnel soignant. L’existence de la grille d’observations n’était connue que de nous. Pour le même soignant, ce n’est qu’après trois observations successives que nous rangions une activité dans la rubrique correspondante (Réalisé – Partiellement réalisée – Non réalisée). Une fois l’observation achevée, nous sommes passés au questionnaire, à raison de cinq fiches par jour, que nous remettions aux soignant qui y répondait à domicile. Afin d’associer un questionnaire à sa grille d’observations correspondante, nous nous sommes servis des initiaux des noms, auxquels nous avons des chiffres au hasard, allant de 1-20. Ce n’est qu’après cela que nous nous sommes entretenus avec les usagers, soit deux entretient par jour. 5 Date et durée de l’enquête Notre collecte des données s’est déroulée entre le 10 septembre 2005 et le 30 octobre 2005 soit 34 jours reparti comme suit : 20 jours d’observations 10 jours d’entretiens 4 jours pour le questionnaire 6 Respect de la dignité La note ministérielle N°D420/L/MSP/SG/DFC/BPEC du 28 Mars 1995signé du ministre de la santé publique nous autorise à mener toute action de recherche dans les hôpitaux du pays. A Edéa nous avons obtenu du Sous-préfet la lettre N°14/MP/C18-02/SP du 06 Septembre 2005, nous autorisant à mener toute action de recherche dans la dite ville, puis celle du Médecin-chef du dit hôpital. Tous ces documents officiels étaient au préalable présentés aux répondants, ainsi qu’une note à leur attention, leur garantissant anonymat et confidentialité. Chapitre III : PRESENTATION DES RESULTATS A. QUESTIONNAIRE Question 1 : Sexe Dans cette population, nous avons : - 15 femmes soit 75% - 05 hommes soit 25% Question 2 : Quel âge avez-vous ? Nous avons recensé les tranches d’âges suivantes : - De 35-39 ans, 5 répondants soit 25%, - De 40-44 ans, 2 soignants soit 10%, - De 45-49 ans, 8 enquêtés soit 40% - De 50-54 ans, 5 professionnels soit 25%. Question 3 : Quel est votre statut professionnel ? Il ressort qu’il y a : - Cinq I.D.E - Cinq A.S - Cinq I.B Question 4 : Que faites-vous lorsqu’un malade arrive dans votre service ? Nous retenons que : - 18 répondants soit 90% disent saluer le malade en premier, ce qui est louable. - 2 praticiens soit 10% attendent que le malade les salue d’abord. Question 5 : Lui donnez-vous un siège par la suite ? Nous avons obtenus les réponses suivantes : - 18 répondants soit 90% déclarent toujours le faire, - 2 praticiens soit 10%admettent le faire souvent Question 6 : L’écoutez-vous attentivement ? Tous soit 100% déclarent toujours le faire. Question 7 : Informez-vous le malade du soin au préalable ? Il en ressort que : - 16 répondants soit 80% affirment le faire, - 04 praticiens soit 20% reconnaissent le faire souvent Question 8 : Respectez-vous les heures de soins ? Nous avons retenus que : - 7 enquêtés soit 35% déclarent le faire toujours, - Les 13 autres soit 65% admettent le faire souvent. Question 9 : Respectez-vous la technique de soins ? Tous soit 100% des professionnels déclarent le faire. Question 10 : Réclamez-vous une motivation au malade ? Tous soit 100% des professionnels déclarent ne pas le faire. Question 11 : Eduquez-vous le malade après le soin ? Nous retenons que : - 8 répondants soit 40% déclarent le faire toujours, - Les 12 autres soit 60% disent le faire souvent. Question 12 : Assurez-vous la surveillance du malade ? Il se révèle que : - 13 soignants soit 65% déclarent le faire toujours - Les 7 autres admettent le faire souvent. Question 13 : Quels sont les obstacles que vous rencontrez dans votre travail ? 20,83% 16,66% 13,88% 26,4% Salaire insuffisant (12) malades difficiles(10) Manque de recyclages (16) Manque de matériel (19) administration refractaire (15) 22,22% Fig. 1 : Répartition des soignants en fonction des obstacles qu’ils rencontrent Il ressort de cette figure que le manque de matériel constitue l’obstacle majeur. B- GRILLE D’OBSERVATIONS Tableau I : Tableau récapitulatif des activités déclarées et observés Déclarées Observées Toujours Souvent Jamais Réalisée Partiel. réal. Non réal. N % N % N % N % N % N % 1. salue le malade en 1er 18 9 - - 2 1 - - 5 2.5 15 7.5 2. Donne un siège au malade 18 9 2 1 - - 2 1 15 7.5 3 1.5 3. Ecoute le malade 20 10 - - - - 15 7.5 3 1.5 2 1 4. Informe le malade du soin 16 7.5 4 2.5 - - 4 2 12 6 4 2 5. Ne monnaie pas les soins 20 10 - - - - 17 8.5 3 1.5 - - 6. Individualise les soins - - 10 5 10 5 - - - - 20 10 7. Respecte les heures de soins 7 3.5 13 6.5 - - - - 16 8 4 2 8. respecte le technique de soins 19 9.5 1 0.5 - - 2 1 12 6 6 3 9. Eduque le malade 8 4 12 6 - - 5 0.5 2 1 13 7.5 10. Surveillance le malade 13 6.5 7 3.5 - - 1 0.5 16 8 3 1.5 Activités Total/200 139 69.5% 49 24.5% 12 6% 46 23% 84 42% 70 36% Il découle de ce tableau que 139 activités soit 69.5% sont déclarées être toujours accomplis alors que seulement 46 soit 23% le sont effectivement. Tableau II : Cotation des activités de la grille d’observations Réalisées Activités N x Points Partiellement Non réalisées réalisées Nombre x N x Points Points 1. salue le malade en 1er (2pts) 0x2 5x1 2. Donne un siège au malade (1pt) 2x1 15 x 0.5 3. Ecoute le malade (2pts) 15 x 2 3x1 4. Informe le malade du soin (1pt) 4x1 12 x 0.5 5. Ne monnaie pas les soins (2pts) 17 x 2 3x1 6. Individualise les soins (2pts) 0x2 0x1 7. Respecte les heures de soins (3pts) 0x3 16 x 1.5 8. respecte le technique de soins (3pts) 2x3 12 x 1.5 9. Eduque le malade (2pts) 5x2 2x1 TOTAL 10. Surveillance le malade (2pts) 1x2 16 x 1 N 88 soit 22% 84.5 soit 21.1 Total des points sur 400 Il ressort de ce tableau que le Niveau de performance de ces praticiens est de 43.1% ENTREVUE STRUCTUREE Question N° 1 : Sexe Nous avons retrouvé : - 11 femmes soit 55% - 9 hommes soit 45% Question N° 2 : quel age avez-vous ? % 172.5 43.1% 6 5 4 3 2 1 0 20% 20% - 20 ans 30% 5% 20% 5% 20-25 ans 26-30 ans 31-35 ans 36-40 ans + 40 ans Fig. 2 : Répartition de la population en fonction des tranches d’ages Il apparaît que la tranche d’âge la plus représenté est 26 – 30ans Question N° 3 : Niveau de scolarité ? Il se révèle que : - 06 usagers soit 35% ont fait le niveau primaire - 10 soit 50% le niveau secondaire - 04 soit 20% le niveau supérieur Question N°5 : Comment trouvez-vous l’accueil à l’H.D.E Il ressort que : - 02 usagers soit 10% le trouve bon, - 14 soit 70% le trouve passable - Les 04 autres soit 20% trouvent qu’il est mauvais. Question N° 6 : L’accueil a-t-il suscité en vous de la confiance ? Nonmbre 12 d'usagers 10 55% 8 6 4 30% 2 15% 0 oui un peu non Dégré de confiance Fig. 2: Repartition des usagers en fonction de la proportion de confiance qu'ils accordent au pesonnel soignant Il découle de cette figure que la plupart des usagers ne fait pas confiance au praticien. Question N°7 : Etes-vous victimes de contraintes lors des soins ? Il ressort que : - 01 usager affirme en être victime - 15 soit 75% déclarent l’être souvent - Les 04 autres estiment n’en avoir jamais été victime. Question N° 8 : Ressentez-vous de la tendresse lors des soins ? Effectif 10 50% 8 6 4 2 30% 20% 0 Toujours Souvent Jamais Fig. 3: repartition des usagers en fonction de la sensation de tendresse ressenti ou non lors des soins Au moins 50% ressentent souvent de la tendresse Question N°4 et 9 : Relative à la situation professionnelle et à la qualité des soins. Tableau N°III : Répartition des enquêtes selon la situation sociale et la qualité estimée du soin Bonne Qualité de soins Passable Mauvaise Situation sociale N % N % N % Elève 1 5 - - 3 15 Etudiants - - 1 5 1 5 Tacherons 3 15 2 10 - - Cultivateurs - - - - 1 5 Revendeurs - - 1 5 3 15 Fonctionnaire - - 2 10 2 10 Total/20 4 20% 6 30% 10 50% De ce tableau il découle que, les tacherons sont ceux qui apprécient le plus les soins. Question N°10 : Motivez-vous l’infirmier après le soin ? Nous avons obtenus les réponses suivantes : - 04 usagers soit 20% le font toujours - 12 soit 60% le font souvent - 04 soit 20% affirme ne jamais le faire Question N°11 : Par qui préférez-vous être pris en charge ? Il ressort que : - 14 usagers soit 70% préfèrent les hommes, les 07 autres soit 30% préfèrent les femmes. Chapitre IV : SYNTHESE ET DISCUSSION Les obstacles à l’expression de la conscience professionnelle de l’infirmier ont un champ de discussion assez vaste dont la délimitation des concepts à parcourir s’avère presque impératif. Nous essayerons de traiter ce sujet sans toute fois prétendre l’épuiser. L’enquête menée à l’H.D.E. retient, après études minutieuses des résultats de l’enquête, deux types d’obstacles, selon leurs origines intrinsèques ou extrinsèques à l’infirmier. Chacun de ses obstacles se révélant être d’une complexité assez diverse. OBSTACLES INTRINSEQUES Les obstacles intrinsèques sont ceux qui émanent de l’infirmier lui-même, obstacles dont les origines lui sont propres. Notons cependant que « ce n’est pas leur compétence qui est toujours ici mis en jeux, mais très souvent leur manque de volonté d’aboutir ».4 Les usagers de l’H.D.E se plaignent autant du comportement de l’Infirmier, que de sa conscience qu’ils déclarent être truffée de discriminations. Ainsi il accorde à certains patients plus d’attentions et de tendresses qu’à d’autres. Ce qui explique les variations de l’humeur de l’infirmier, relative à certains types de patients. Ainsi, 20% des usagers trouvent que les soins sont de bonne qualité. Parmi ceux-la, on compte 75% de tacherons. Ce choix se justifie par le fait que dans cette ville, ce sont eux qui ont de l’argent en permanence. Les élèves et étudiants moins nantis, estiment eux que les soins sont de mauvaise qualité. Les femmes constituent la majeure partie du personnel soignant de cette institution hospitalière, soit 75%, dont l’age varie entre 39 et 50 ans. Ces infirmières sont pour la plupart dépourvue de tout comportement maternel car, les malades se plaignent de leur indifférence face à leur douleur. C’est suite à cela que 14 usagers sur les vingt interrogées, déclarent ne préférer être pris en charge que par des hommes. Le patient qui arrive à l’hôpital vie une expérience assez stressante, nourrie de l’anxiété, par ce que se trouvant dans un environnement pour lequel il a de nombreux préjugés. De ce fait, il ne coopèrera pas toujours ou pas assez. C’est alors la que devrait intervenir l’Infirmier, par un accueil chaleureux, pour le rassurer, lui assurant le respect de sa dignité, afin de le mettre en confiance. Pourtant, 55% enquêtés déclarent que l’accueil reçu n’a pas suscité en eux de la confiance. Ce sentiment des usagers est d’autant plus fondé que seule la première impression obtenu comptera dans l’avenir. Très souvent les soins apportés au malade sont réduits à de simples automatismes; ce qui justifie par là les contraintes dont sont victimes les patients. Pourtant, Patrick V. (1987) déclare, 4 Paul BIYA lors de son traditionnel discours à la nation le 31Dec.2005 à 20hres sur la C.R.TV qu’il « est illicite de s’approprier les biens d’autrui ou d’attenter à son intégrité corporelle sans son consentement ». Par ailleurs, 70% d’usagers interrogés déclarent avoir été au moins une fois victime de contraintes et de violences physiques et morales lors des soins. Pour ce personnel soignant, les journées de travail sont les mêmes, la même injection, prévention des escarres, réfection des lits…. Ce sentiment de routine cré chez l’infirmier une véritable démotivation dans l’exécution harmonieuse des soins; cette démotivation n’aurait probablement pas existé si l’individualisation des soins par une démarche scientifique avait été instituée. En effet le plan de soin n’y est appliqué par aucun infirmier. Pourtant nous savons tous que l’être humain est unique en son genre. La technique, très importante pour la réussite d’un soin et conditionnant un résultat optimal, n’est cependant pas toujours respectée par 90% d’infirmiers. Ce qui explique souvent les cas de surinfection. Cette attitude relève beaucoup plus d’une négligence de leur part plutôt que de l’ignorance, ce qui s’est laissé entrevoir lors de l’entrevue par leurs réponses qui relevaient beaucoup plus de l’idéal. Les heures de soins non plus ne font pas toujours l’objet d’un respect strict ; c’est ainsi que, selon nos observations, nous constatons que tous ne respectent pas toujours les heures de soins dont quatre n’en tiennent jamais pas compte. L’éducation du malade sera peu ou mal approprié d’autant plus que la technique et les heures de soins ne feront pas l’objet d’un respect strict. Ce qui se confirme par une proportion de 65% d’Infirmiers qui n’éduquent pas le patient après les soins, et de 2 dont le message éducatif est peu ou mal approprié au soin. Cette attitude est peu recommandable d’autant plus qu’un malade peu, mal ou pas du tout éduqué, ne saurait participer activement à sa guérison, dont il devrait pourtant être le principal acteur. Cependant, en l’absence d’éducation au malade, particulièrement dans les cas où il ne saurait l’accueillir (patient dans le coma par exemple), une surveillance minutieuse si non régulière est nécessaire. Cependant, nous constatons avec grande surprise que, seule un soignant, assure la surveillance du malade après le soin ; pourtant, cette surveillance est très importante dans la prise en charge du malade ; elle permet d’une part d’apprécier l’évolution de la maladie afin d’ajuster le traitement (la prise en charge), et d’autre part d’observer le comportement et les réactions du patient face à sa maladie et à son traitement (qui doivent être appréciées dans leur singularité). Notons sans toute fois le négliger, ce comportement des infirmiers de l’H.D.E qui, durant l’entrevue ont déclaré des choses que dans la réalité ils n’appliquent pas toujours. Ceci est une attitude inconsciente qui, vu sous un angle pessimiste serait considéré comme une façon de se tromper soi-même. Ce comportement pourrait alors se répercuter négativement sur leurs actes. Il se déroule chez l’infirmier de l’H.D.E. un véritable conflit de la personnalité car, il voudrait bien vivre dans la réalité tout ce qu’il déclare, dont la prescription relève du code de déontologie. Mais il n’arrive pas toujours à faire le lien entre la volonté et l’acte. L’action de l’infirmier qui se veut donc modèle, aura beau relevé de sa conscience, mais il ne pourra parvenir à cet idéal que si certaines conditions physiques et morales qui constituent sont environnement sont présentes. C’est à ce niveau qu’interviennent les obstacles extérieurs à l’infirmier, indépendants de sa volonté. OBSTACLES EXTRINSEQUES Le soignant et le soigné constituent deux entités différentes et inséparables dotée chacune de sentiments, sensibilités et de dignité. Un infirmier ébranlé à prime abord par un patient ou sa famille, sera tenté de riposter et nourrira un sentiment désagréable à l’endroit de ce dernier. Il va s’ensuivre, une perte de la dextérité, et l’augmentation des fautes techniques. Quelques fois le soignant cède à la tentation et laisse entrevoir ces scènes infâmes que nous connaissons tous. Ces situations se répètent très souvent de nos jours, car d’après le B.I.T 2005, la population c’est-à-dire les usagers, est de plus en plus exigeante, peu reconnaissante, parfois violente. L’infirmier constitue pourtant la seule courroie de transmission entre le malade et sa famille, l’administration et la famille ; il doit donc continuellement endurer les insatisfactions de tous ordres du malade et de sa famille, bien que très souvent indépendante de sa compétence. Cette population très exigeante est relativement peu instruite car, 70% des interrogées, n’ont pas franchit le cap de la classe de 4e ; ce qui pourrait réduire leur capacité à intégrer les protocoles et les formalités que requiert chaque service administratif. Les infirmiers étant pourtant à leur écoute puisque d’après notre enquête 95% du personnel soignant de cet hôpital écoute attentivement le patient, et l’oriente au besoin. L’Infirmier de l’H.D.E n’a de motivation autre que celle qui relèverait de sa satisfaction à faire le bien. En effet que se soit la reconnaissance du soigné, de sa famille ou même celle des autorités administratives, il n’en bénéficie pas. Les salaires ne les permettant pas de se prendre en charge ainsi que leur famille. Pour ses entreprises, le soignant a tout aussi besoin d’un bagage intellectuel que matériel. C’est l’existence de ces deux qui rend l’infirmier performant et pertinent sur le plan professionnel. Or, le matériel de travail n’est pas ce qui abonde dans cet hôpital ; comment pourrait-il assurer un bon accueil sans siège ? Prévenir les infections sans solution de décontamination ? Veiller à la pudeur du malade sans paravent ?.... Ce manque en matériel constitue un véritable frein pour le travail, et contribue davantage à augmenter le stress chez le soignant qui des fois voudrait bien agir, mais se trouve dans l’impossibilité de le faire, à cause de l’absence des dispositifs adéquats. C’est ainsi que 95% de ces praticiens classent le manque de matériel en tête des obstacles à leur travail. La charge de travail confier à cet infirmier ne lui permet pas aussi d’assurer avec aisance le bien être de tout ces patients. L’H.D.E possède cinq services d’hospitalisation très souvent plein. Il ont une capacité total de 125 lits soit une moyenne de 25 malades par infirmier (Car un seul travailleur est présent par service). Devant malgré tout s’occuper de ses patents, la conséquence sera soit que, certains patients n’auront pas reçu leurs soins, soit qu’ils auront été partiels chez tous. La direction de certains hôpitaux n’apporte pas toujours sa collaboration à quelques bonnes volontés qui ont voulu implanter le plan de soin dans leur service. La direction des hôpitaux joue donc aussi un rôle réfractaire aux multiples propositions de progrès du personnel. Les sciences infirmières comme toutes les autres, sont continuellement en mutation et en progrès. Il doit donc être au parfum des nouvelles découvertes pour actualiser ses connaissances, à travers des recyclages continues, assuré par l’employeur. Pourtant, 80% de professionnelles affirment qu’ils n’ont jamais subit de recyclage dans cette formation sanitaire. L’infirmier est un être comme tous les autres, qui éprouve les mêmes sentiments et les mêmes attentes, mais qui a surtout une dignité à préserver. Certes, le serment de Florence Nightingale prêté au terme de sa formation requiert de lui des vertus. Nous ne devons pas pour autant perdre de vue que c’est la l’idéal, le model conceptuel, que ne peut incarner l’infirmier que s’il arrive tout aussi bien à briser les obstacles qui émanent de lui, et à surmonter par son bon sens ceux qui relèvent de son environnement. C’est cette nature de perfection qu’à la C.P, qui fait son originalité car, lorsque l’on apprécie à juste titre l’écart entre notre réalité et l’idéal, c’est cela qui nous motive davantage à se battre, en faisant des effort continuellement, pour y parvenir. Or, si elle était accessible, ceux qui y parviendraient en ferait un lobi, et estimerons n’avoir plus d’effort à fournir pourtant, la nature est changeante ainsi, la vérité d’hier n’est rien d’autre que l’erreur d’aujourd’hui dit-on ! Chapitre V : CONCLUSION ET SUGGESSIONS A départ de notre étude nous, nous nous sommes fixés pour objectif les obstacles à l’expression de la C.P de l’Infirmier au Cameroun. C’est ainsi que nous en avons ressortis deux principaux obstacles : % % Les obstacles intrinsèques, Les obstacles extrinsèques. Ainsi, les dérives du comportement que nous rencontrons dans nos hôpitaux, sont très souvent le fait d’une minorité usurpatrice du titre d’Infirmier. En effet, l’Hôpital de District d’Edéa, n’enregistre que très peu de véritables Infirmiers. Nous notons pour cela le caractère laxiste des dirigeants de nos hôpitaux, qui très souvent ne veille pas au respect des normes vestimentaires du personnel, à l’origine des confusions dans les titres des soignants. C’est ainsi que les actes malsains posés par ces derniers, seront sans tout autre verdict attribué à l’Infirmier. Nous ne nous voilerons pas pour autant les yeux en rejetant tout le tord sur ces « faux infirmiers » qui, en réalité, ne doivent pas plus que ça à la société, car n’ayant pas reçu beaucoup plus d’elle ; le véritable Infirmier par contre, à parcouru des années durant, des modules portant sur les sciences humaines, l’éthique, la déontologie…etc., instaurés par la société. Ce qui nécessite de sa part encore plus d’effort ; l’Apôtre Luc (12,48) dit ceci à propos « …celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié… ». Il ne fait aucun doute sur, les expériences académiques que l’Infirmier à reçu de la société ; mais, devenue opérationnel, l’infirmier reçoit-il assez de cette société, pour qu’on lui en demande aussi autant comme c’est le cas de nos jours ? Puisque la conscience professionnellement est un idéal, l’Infirmier ne pourra jamais la revêtir. Cependant, le travailleur qui refuse de s’abaisser à quelques manœuvres malsaines pour sauver sa situation sera peut-être dans la misère, mais il respire dans l’allégresse et vit dans une atmosphère de salut et de paix. Cette joie n’est point faite de plaisir car elle peut naître au milieu des souffrances (stress, misère, torture…), comme c’est le cas chez les martyrs. C’est alors qu’on pourra dire d’un infirmier qui assume le rôle que lui a confié la société, et que lui recommande sa conscience, tel que la société ou le groupe le souhaite, qu’il est parvenu au salut par ce que devenu « Saint ». Notons toutefois que si l’obéissance aux lois de la nature nous apporte joie et satisfaction, leur méconnaissance nous cause une douleur qui naît elle aussi du plus profond de notre être, chasse la paix de notre âme, nous déchires et nous tortures. La Conscience Professionnelle est en définitive, le soin avec lequel l’infirmier exerce son art, enrichi de franchise et d’honnêteté. L’intérêt étant de faire du bien au malade, un bien qu’il pourra lui-même reconnaître comme tel, au moment du soin, ou plus tard. La Conscience Professionnelle vise au-delà de la soumission bienveillante aux vieilles habitudes d’un milieu professionnel, l’instauration chez l’infirmier, du souci permanent de bien agir, pour la satisfaction absolue du patient. La quête de la perfection, exige uniquement du soignant, la marche perpétuelle vers l’application du bien et la prise de conscience de ses écarts antérieurs. Il doit donc bien connaître les deux décrets qui régissent sa profession, afin d’exercer son art en revendiquant ses droits, et en respectant scrupuleusement ses devoir et prérogatives, dans la sérénité et le respect de son meilleur allié : le bon sens. Afin de lui apporter notre contribution à cette bataille, nous suggérons ce qui suit : y A l’endroit de la des direction de l’hôpital, afin qu’elle : Encourage et félicite plus souvent ceux qui travaillent bien, Sanctionne de façon effective les auteurs du mal, Précise clairement les fonctions assignées à chaque praticien, adapte la charge de travail aux capacités de l’infirmier, Recycle le personnel soignant sur les thèmes récurrents pour actualiser les soins, administrer des cours continue de formation de base sur la gestion du stress au travailleur. y Au responsables des instituts de formation, afin qu’ils : Insiste davantage lors de la formation du personnel de la santé sur les modules de sciences humaines et sociales. y A l’endroit du personnel infirmier, nous suggérerons qu’il soit toujours présent dans son poste de travail, Dialogue avec ses patients, faisant des efforts pour être le moins désagréable. y En ce qui nous concerne, nous suggérons de : Remettre une copie de ce travail à l’Hôpital de District d’Edéa, Entretenir le personnel soignant sur des thèmes portant sur la compétence, la gestion du stress... … …la Conscience professionnelle. : REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Les livres Alain, BADIOU (1988) : Ethique, essaie sur la conscience du mal, Hatier, paris, 79P. Alain TOURAINE, (1969) : Conscience ouvrière, imprimerie des presses universitaire de France, N°30816, Vendôme (France) ,124P Dr Paul CHAUCHARD (1956) : La maîtrise du comportement, imprimerie des presses universitaire de France, Vendôme (France). Etienne, PERROT (1892) : Discerner dans la vie professionnelle, ASSAS édition, paris, 175P. MADINIER G., (1895-1958) : La conscience morale, édition du seuil, N°1867, lijugé (Vienne). NKOUM B., FEUGANG J., (1996) : Ethique professionnelle de l’Infirmier, ………….. P21 Norbert, ELIAS (1998) : La société des individus, Fayard, France. Les Revues Bureau International de Travail (B.I.T), Réunion prioritaire sur les conditions d’emploi et de travail dans les réformes du secteur de la santé : Note sur les travaux, 21, 2003, PP La relation soignant - soigné, N° 11, 2003 LAENNEC R. : Les droits du malade, N° 2, 2003 LAENNEC R. : Ethique hospitalière, relation de soin, N° 3, 2003 Les documents électroniques WWW.I-idel.net/legislation.htm, Jurisprudence International, 24 oct. 2005. WWW.infirmier.com, 23 oct.2005 : un praticien avertis en vaut……trois. Les dictionnaires Dictionnaire usuel (1973), QUILLET-FLAMMARION, paris, 1663P. Microsoft (2004), Encyclopédie Encarta, U.S.A. Petit Larousse de la MEDECINE (2002), LAROUSSE, France.