transfusion de sang, au Texas Heart Institute.
CONSIDERATIONS TECHNIQUES
Chez chaque patient, on a appliqué la technique chirurgicale la plus simple, avec une
hémostase soignée. L'opération chez des patients devant subir une circulation
extra‑corporelle a été pratiquée dans des conditions d'hypothermie systématique
modérée, ou normothermique. On a utilisé des oxygénateurs à bulles qui ont tous été
amorcés avec un volume de 20 à 30 ml/kg de lactate de Ringer. Le débit délivré par la
pompe atteignait en moyenne 40 à 100 ml/min/kg. Avant le retrait de la canule
aortique, tout le sang restant dans le circuit extra‑corporel a été rendu au patient. On
n'a pas ajouté de sang, ni avant, ni pendant, ni après l'opération; aucun dérivé du
sang, à savoir plasma, plaquettes, fibrinogène, albumine ou cryoprécipité n'ont été
administrés. On n'a utilisé des solutions crystalloïdiennes que pour remplacer le
volume manquant. On n'a pas utilisé de dextran à cause des effets néfastes que l'on
connaît sur l'hémostase, mais on a généralement administré du dextran + fer
(Imferon) en injection avantl'intervention afin de stimuler l'érythropoièse.
DONNEES CLINIQUES ET RESULTATS
De 1957 à 1977, 542 patients, dont l'âge variait de 1 jour à 89 ans, ont subi des
interventions importantes sans transfusion sanguine. La mortalité précoce globale
(dans les 30 jours suivant l'opération) a été de 9,4 % (51 décès). 362 patients ont subi
une circulation extra‑corporelle et la mortalité précoce a été de 39 décès, c'est‑à‑dire
10,7 %. Une intervention cardiaque sans circulation extra‑corporelle a été pratiquée
chez 75 patients, avec 7 décès précoces (9,3 %). Une intervention non cardiaque a
été pratiquée chez 105 patients, avec 5 décès précoces (4,8 %).
Parmi les 67 patients ayant subi un remplacement valvulaire aortique, la mortalité
globale a été de 14,9 % (10 patients). Des facteurs anatomiques ou physiologiques
importants ont influencé le résultat final dans ces 10 décès. Trois de ces patients ont
nécessité une circulation extra‑corporelle pour la seconde fois; chez un des trois
patients, on a réalisé un shunt aorto‑coronnarien simultané. Un des trois patients avait
arrêté de prendre des anti-coagulants et présentait un oedème pulmonaire aigu et de
l'hypotension. Elle a subi une ré‑intervention d'urgence pour une thrombose valvulaire
aiguë. Deux patients presque moribonds souffraient d'endocardite bactérienne aiguë,
nécessitant une intervention d'urgence. Avant l'opération, un de ces patients était en
anurie et l'autre présentait un taux d'hémoglobine de 6,5 gr/dl. Deux des patients ayant
subi une résection simultanée d'un anévrisme de l'aorte ascendante sont décédés;
chez 3 patients, on réalisa la fermeture d'une communication inter‑ventriculaire au
moment du remplacement de la valve aortique. Il n'y eut pas de décès chez les
patients qui ont subi un remplacement de la valve aortique pour un défaut de celle‑ci,
sans complications.
Chez 43 patients qui ont subi le remplacement de valves mitrales, la mortalité a été
de 11,6 % (5 patients). Un décès a été causé par une embolie cérébrale et un autre
par un infarctus myocardique post‑opératoire. Un patient fit brusquement un arrêt
cardiaque, le 8ème jour après l'opération, et un autre mourut de complications
d'hypertension pulmonaire. Une hémolyse importante s'est développée chez la 5ème
patiente, suite à une annuloplastie mitrale nécessitant le remplacement d'une valve
mitrale d'urgence. Elle décéda finalement d'une insuffisance rénale.
Seize patients ont subi dans le même temps le remplacement de valves mitrale et
aortique simultané, avec une mortalité précoce de 12,5 % (2 patients).
Le shunt aorto‑coronnarien, accompagné ou non de la résection d'un anévrisme