OPINION
Tribune verte · n° 2766 · 24 septembre 2015 11
Vente, transport, logistique ou qualité.
Le commerce de gros en fruits et
légumes est peut-être mal connu,
néanmoins il offre de vraies
opportunités d’embauche. Avec
19 000 emplois, ce secteur valorise
encore l’ascenseur social et offre des
niveaux de salaire motivants à
condition de se lever tôt !
Annick Groisy
Directrice de l’Union nationale du commerce
de gros en fruits et légumes (UNCGFL)
—
« Les métiers du commerce de
gros en fruits et légumes
sont mal connus, pourtant
nous avons de vrais atouts
à faire valoir, notamment un ascenseur
social qui fonctionne toujours au sein de
nos entreprises et des niveaux de salaire
intéressants pour les salariés motivés »,
souligne Annick Groisy, directrice de
l’Union nationale du commerce de gros
en fruits et légumes (UNCGFL). Ce sec-
teur d’activité agit au cœur de la lière
fruits et légumes : entre producteurs,
coopératives et expéditeurs/importa-
teurs d’un côté, et primeurs, restauration
hors domicile et grande distribution de
l’autre. Aujourd’hui, l’UNCGFL repré-
sente 1 200 entreprises, 5,3 milliards de
chiffre d’affaires et 19 000 emplois ! On
y retrouve deux grandes familles qui se
partagent pour moitié l’activité du sec-
teur : les grossistes sur marchés, avec
une vingtaine de sites (Rungis, Lyon,
Lille, Bordeaux, etc.) où les ventes sont
réalisées de gré à gré, et les grossistes à
service complet, avec prise en charge de
la livraison jusqu’au client nal.
Trois types de métiers animent le com-
merce de gros de fruits et légumes : les
commerciaux, qui correspondent à une
part prépondérante de l’activité ; les
postes de transport et logistique pour la
réception des produits, la préparation des
commandes et la livraison ; et enn les
postes liés à la qualité. « Depuis quelques
années, nous avons mis l’accent sur la
qualité et la sécurité alimentaire, pour
accompagner l’ensemble de nos entre-
prises à prendre en considération les dé-
marches qualité, souligne Annick Groisy.
Ce secteur est donc de plus en plus de-
mandeur d’emploi dans nos structures. »
—
DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT
Mais globalement, le marché de gros
en fruits et légumes a du mal à recruter.
« Nous ne sommes pas assez connus du
jeune public, déplore la directrice de
l’UNCGFL. Depuis plusieurs années avec
la fédération du commerce de gros et in-
ternational, la CGI, nous diffusons sur les
chaînes regardées par les jeunes, comme
Canal+ ou D8, des spots télévisés pour
mieux faire connaître nos métiers. » Il y
a quelques années, l’UNCGFL avait aus-
si mis en place une bande dessinée pour
communiquer auprès des collégiens, avec
de bonnes retombées. « Nous faisons la
promotion de nos métiers en participant
aussi au Salon de l’étudiant à Lyon, qui
attire un très grand nombre de jeunes en
recherche d’orientation », ajoute Annick
Groisy.
Comme pour les différents métiers des
marchés de gros, se lever tôt gure parmi
les contraintes. « Mais le secteur des fruits
et légumes est agréable, avec de beaux
produits naturels qui sentent bon, des
hommes et des femmes passionnés par
leur métier et une grande convivialité
dans les relations humaines, note la direc-
trice. Et surtout, le marché de gros est un
secteur où il est possible de progresser en
interne. Les gens rentrent à tout niveau
de qualication, puis évoluent grâce à
des formations proposées en interne et
par notre centre technique, le CTIFL. Et
ces compétences sont valorisées dans les
entreprises. »
Des certificats de qualification profes-
sionnelle ont également été mis en place
récemment sur les postes de vente, pour
les vendeurs sur site, les télévendeurs et les
vendeurs itinéraires. Pour faire connaître
ses métiers, le commerce de gros en fruits
et légumes continue donc de communi-
quer, notamment auprès des plus jeunes,
an d’informer sur les opportunités d’un
secteur qui recrute !
—
Olivier Lévêque
Commerce de gros
en fruits et légumes : des métiers
bien valorisés où l’on peut évoluer
C. PouLain/PixeL image