Une nouvelle vie pour Koudougou
Ce lundi matin, nous
sommes parties pour
une sensibilisation
sur la récupération nutrition-
nelle dans le village de Gogo,
à environ 40 km du CREN de
Nobéré. La moto Yamaha V80
nous a permis de progresser
sur la piste épineuse, remplie
de buttes, de crevasses, de
monticules et rétrécissant à
certains endroits. A notre
grande surprise, Gogo reflé-
tait la propreté, et les hom-
mes étaient en aussi grand
nombre que les femmes.
Après les mots de bienvenue
et les présentations, nous
avons commencé notre expo-
sé par de petites histoires
comiques.
Pour présenter notre thème
«les 3 groupes d’aliments»,
nous avons comparé l’orga-
nisme de l’enfant à une case
ronde. Pour avoir une belle
case, il faut de la paille pour
faire le toit, des briques pour
construire la maison et du
mortier pour la renforcer.
Ainsi, les aliments qui sont
représentés par la paille
jouent un rôle protecteur, car
la paille protège la case contre
le soleil, le vent, la pluie. Ces
aliments protègent donc
l’organisme des maladies. Ce
sont les fruits (mangues,
goyaves, karités, etc.) et les
légumes (gombo, oignons,
tomates, etc.).
Les briques mises les unes sur
les autres permettent à la case
de grandir. Les aliments qui
jouent ce rôle pour l’être
humain sont les protéines:
lait, soumbala, viande, pois-
son, haricot, œufs, etc.
Le mortier qui renforce
les briques entre elles donne
la force à la case. Les aliments
de force sont les ignames,
les pommes de terre, les
fabiramas, et les huiles con-
sommables, telles que le
beurre de karité, l’huile d’ara-
chide, le sucre et le miel.
Puis, une grande calebasse de
Sensibilisation en brousse
Koudougou et sa maman
zom-koum (eau à base de
farine de mil, de jus de tama-
rin et de sucre ou de miel)
nous a été offerte pour nous
désaltérer. Nous avons pris
congé d’eux et pris la route en
réfléchissant sur la causerie
dans le prochain village.
Des villageois toujours réceptifs. En médaillon, Solange Sawadogo
Koudougou est la seule survi-
vante de sa fratrie: ses 10 frères
et sœurs sont décédés. A son
arrivée, elle présentait une
physionomie qui ne donnait
pas du tout espoir à sa pauvre
mère. Elle souffrait de maras-
me stade III, et présentait un
visage beaucoup plus vieux que
son âge, avec une conjonctivite
presque aveuglante. Sa maman
en larmes nous a expliqué que
ses 10 autres enfants étaient
morts de malnutrition.
Aussitôt, nous nous sommes
mises au travail. Une sonde
naso-gastrique a été placée,
car Koudougou était trop
faible pour s’alimenter. Suite
à notre détermination dans
les soins et l’alimentation, et
avec l’aide de Dieu, elle s’en
est sortie.
Sa mère, débordant de
reconnaissance, a surnom-
mé son enfant «Morija».
Elle-même, qui avait l’air
d’une vieille, a semblé
rajeunir.
Solange Sawadogo
Nous avons comparé
l’organisme de l’enfant à
une case ronde