Des formes touchant l'anus ou la gorge (en fonction
des pratiques sexuelles) doivent aussi être recher-
chées de façon systématique, même si leur diagnos-
tic reste difficile.
Ces symptômes se manifestent quelques jours
(jusqu’à une semaine) après le rapport contaminant.
Évolution de l’infection
Après un diagnostic par prélèvement local, la prise
d’un traitement antibiotique permet une évolution
favorable en quelques jours. En cas d'infection mal
ou non traitée, des complications peuvent survenir.
Chez l’homme, la blennorragie peut entraîner une
infection de la prostate, ainsi qu’une épididymite(3).
Chez la femme, elle peut s'étendre à l’appareil géni-
tal, entraînant alors un risque de stérilité et une
atteinte du nouveau-né si la mère est infectée.
Pour les deux sexes, une gonococcémie, c’est à dire
la diffusion du germe dans le sang avec infection
généralisée, s’accompagne de fièvre, de signes cuta-
nés et d’arthrite(4).
Traitement
Le traitement est efficace avec des antibiotiques
appropriés. Pour les personnes infectées par le VIH,
le traitement consiste en l’injection d’une dose
unique de ceftriaxone (500mg) en intra-musculaire
(traitement “minute”). Si le traitement de premier
choix n’est pas efficace, ou si le malade ne le tolère
pas, on peut proposer de la cefixime (Oroken®, 400
mg) en prise orale unique.
On associe systématiquement un traitement dirigé
contre les chlamydiae au traitement de la gonococcie.
Chlamidiose
À ne pas confondre avec la blennorragie gonococ-
cique. La chlamydiose est causée par la bactérie
Chlamydia trachomatis
. C'est la plus fréquente et
la plus contagieuse des IST, qui est une des princi-
pales causes de stérilité.
Évolution de l’infection
Le diagnostic se fait par la mise en évidence du
germe lui-même ou par la présence d’anticorps dans
le sang circulant. L'incubation dure environ une à
deux semaines, mais peut être beaucoup plus
longue (2 à 6 semaines) si la personne est asympto-
matique (40 à 70 % des cas). La chlamydiose est
d’ailleurs particulièrement asymptomatique
lorsqu’elle est localisée dans la gorge ou le rectum.
Lorsqu’ils se manifestent, les symptômes se carac-
térisent par des écoulements plus ou moins doulou-
reux de couleur verdâtre ou jaunâtre, une sensation
de brûlure en urinant, une épididymite. Parfois, ils
se résument à l’existence d’une goutte matinale au
méat(5), accompagnée de signes mineurs. Chez la
femme, on observe plutôt des leucorrhées (pertes
blanches) et des douleurs pelviennes.
Certains symptômes peuvent indiquer une infection
à l’anus avec écoulements et picotements accompa-
gnés parfois de douleurs et de saignements lors du
passage des selles. De plus, les chlamydiae peuvent
entraîner une infection dans la gorge (rarement
symptomatique) en cas de rapports buccaux non
protégés.
Chez l’homme, les complications se manifestent en
général après une urétrite mal ou non soignée :
infections de la prostate (prostatites), l’épididyme
(épididymites), du gland (balanites). La chlamydiose
peut aussi entraîner des conjonctivites et une stéri-
lité. Chez la femme, les complications sont tout
aussi graves puisqu’elles peuvent être à l’origine de
stérilité, de grossesse extra-utérine et d’atteinte du
nouveau-né.
Traitement
Il est recommandé, chez les PVVIH, de traiter les
chlamydiae avec de la doxycycline (200mg/j) en
deux prises pendant sept jours ou de l’azythromy-
cine (Zithromax , 1g) en monodose.
Cependant, il existe plusieurs types de Chlamydia
trachomatis dont certains nécessitent la mise en
place d’un traitement plus long. C’est pourquoi, dans
la pratique, il n’est pas rare qu’un traitement de trois
semaines soit prescrit. En fonction du résultat des
analyses du prélèvement (et de l’identification du
type de chlamydiae), ce traitement pourra être
réduit à une semaine.
Lymphogranulomatose vénérienne (LGV) ou
maladie de Nicolas Favre
Depuis plusieurs années, on observe une augmenta-
tion régulière des cas de lymphogranulomatose
vénérienne. La LGV est une forme particulière de
chlamydiose due à certains
Chlamydia trachomatis
(sérotypes L1, L2 et L3). La LGV est une IST très
contagieuse qui touche principalement les hommes
homosexuels. Elle provoque chancres(6), pustules,
puis une infection des ganglions et des organes
génitaux. Elle peut causer de graves infections
anales et des organes génitaux, mais se traite faci-
lement lorsqu’elle est dépistée précocement.
Causes et facteurs de risque
La LGV se transmet par contact entre une
muqueuse infectée (anus, rectum, gland, bouche,
gorge), un liquide sexuel infecté (sperme, liquide
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