Seigneur Jésus, Pontife suprême, au milieu des croyants (cf. L.G. 21). « Le saint
Concile enseigne que par la consécration épiscopale est conférée la plénitude
du sacrement de l’Ordre : … (Cette) consécration épiscopale, avec la charge de
sanctification, confère aussi les charges d’enseigner et de gouverner. … La
Tradition qui s’exprime surtout dans les rites liturgiques … montre à l’évidence
que par l’imposition des mains et les paroles de la consécration la grâce de
l’Esprit-Saint est donnée, et le caractère sacré imprimé, de telle sorte que les
évêques, d’une façon éminente et patente, tiennent la place du Christ lui-même,
Maître, Pasteur et Pontife, et agissent en sa personne (in ejus persona – dans la
personne même du Christ) » (L.G. 21).
Je n’ai suggéré que quelques points de réflexions sur la figure de l’Evêque
dans l’Eglise. Il existe sur elle une ample littérature théologique et pastorale.
Nous pouvons en effet beaucoup parler sur le sacerdoce dans l’Eglise. Mais à la
fin, il faut se recueillir dans la prière et dans la contemplation, en nous inspirant
de la belle intuition du Bienheureux Jean-Paul II qui, à l’occasion du 50ème
anniversaire de son ordination sacerdotale, a écrit un livre autobiographique
qu’il a intitulé « Don et mystère ». « Dans son sens le plus profond, écrivait le
Pape dans l’introduction, toute vocation sacerdotale est un grand mystère, est
un don qui surpasse infiniment l’homme ».
Quand en effet nous parlons de sacerdoce et nous en donnons le
témoignage – une telle réflexion vaut encore davantage pour l’épiscopat – nous
devons le faire avec une grande humilité, conscients que Dieu « nous a appelés
par un saint appel, non en vertu de nos œuvres, mais en vertu de son propre
dessein et de sa grâce » (2 Tim. 1,9) (Don et Mystère, p. 10-11).
C’est avec cet esprit d’humilité et de constante gratitude que nous, prêtres
et évêques, nous devons penser au sacerdoce reçu, sans nous décourager,
puisque, comme Saint Paul nous l’a dit dans la 2ème lettre au Corinthiens que
nous avons lue, « c’est Dieu qui dans sa miséricorde nous a confié un si grand
ministère et nous portons ce trésor en nous comme dans des poteries sans
valeur : ainsi on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de
nous, mais de Dieu » (2 Cor. 4, 1.7).
Nous croyons néanmoins qu’à l’origine de tout cela il y a l’amour de
Dieu, qui tout en faisant participer au sacerdoce du Christ, nous exhorte à aimer
et à servir comme le Christ a aimé son Eglise et a donné sa vie pour elle. C’est