Evenements volcaniques cretaces dans le Pacifique Ouest et

__ ,
____
____________________
____
_
o_C
_E_
AN
__
o_L_
OG
__
C
_A
__
A_CT_A_'_
_~
__
,
_
V_O_
L
_.S_P_É
_
C
_
~
___
IO
____
~
Evénements volcaniques crétacés
dans le Pacifique ouest Croûte océanique
Jurassique
Volcanisme
jnlta-plaque
Événements volcaniques
du
crétacé
Pacifique ouest
et origine du bassin de Nauru, Oceanic
croSI
Jurassic
Intra-plate yolcanism
Cretaceous volcanic cvents
West
pacifie
(campagne Mesopac)
RÉsuMÉ
ABSTRACT
ronique FRO
GE
R,
Yv
es LANCE
LOT
11
a Laboratoire de Géologie Océanique et équipe SOHO associée au CNRS (URA 388),
UnÎversité
P.
el M. Curie, 4 place Jussieu. 75252 Paris Cedex 05.
Reçu le 07/05/90, révisé
le
30/05190, acceple
28!06f:JO
La
partie occidentale de la plaque Pacifique la croûte océanique est d'âge jurassique a
connu une activité volcanique exceptionnelle au cours du Crétacé. Cette aclivia non
se
ul
ement produit de très nombreux volcans (îles, guyots, montagnes sous-marines) mais
aussÎ d'épaisses accumula
li
ons de produits volcaniques dans le
fo
nd des bassins
co
uvrant
plusieu
rs
millions de km2 et qui s'expriment sous la fo
nn
e de séries massives composées de
turbidiles volcanoclastiques ou d'intrusions et de coulées basaltiques. La campagne
Mesopac du
N/O
Jean Charcot dans le bassin de Nau
ru
a permis d'utiliser pour la première
fois dans
ces
régio
ns la sismique multitrace
af
in d'es
ti
mer
l'épaisseur des
p
ôts
volcaniques crétacés et de
tenniner la profondeur du sommet de la croûte océanique
jurassique sous-jacente.
Les résultats obtenus,
co
uplés à ceux des forages OSOP, montrent que la profondeur
ano
rm
alement
fa
ible du bassin de Nau
ru
résulte d'un
re
mp
li
ssage de ce bass
in
par des
co
ulées et i
nt
rusions basaltiques constituant un "complexe volcaniqu
e"
d'une épaisseur d'au
m
oi
ns 2,4 km, et non d'un bombement thennique de la
li
th
osphère. Après calcul de la
surcharge imposée par ce complexe volcanique, la profondeur du sommet de la couche 2
sous-jacente a en effet pu être estimée et replacée à une profondeur "nonnale" suivant les
co
ur
bes classiques de subsidence de la croûte océa
ni
que.
OceanologÎca Acta, 1990, volume spécial 10, Actes du co
ll
oque Tour
du
Monde Jean
Charcot, 2-3 mars 1989, Pa
ri
s. 000-000.
Cretaceous vo
lc
a
ni
c eve
nt
s in
th
e western Paci
fic
and or
igin
of
th
e Nau
ru
basin (Mesop
ac
cruise).
The weste
rn
part
of
the Pacific plate, where the oceanic crust is
of
Jurassic age, h
as
undergone exceptional volcanic act
iv
it
y du
ri
ng the Cretaceous.
Il
h
as
produced numerous
volcanoes (oceanic islands, guyots, seamounts)
as
we
il
as very
Ih
ick accumulation
of
volcanogen
ic
material
in
the deep bas
in
s. These accu
mu
lations coyer several 1
()6
km2 and
consist
of
volcanoclastic
tu
rb
idites, s
ill
s and
fl
ows. The Mesopac c
ru
isc
of
the
RN
Jean
Charcot in the Nauru Basin obtained multich
an
nel seis
mi
c profiles for the tirst time in
these regions. Th
is
technique
ai
m
ed
at estimating the thickness
of
the crctaceous volcanics
and locating the top
of
the underlying Jurassic c
ru
s!.
The results, wh
en
compared with th
ose
of
OS
OP
dri
ll
holes,
demonstra
te that the
abnorma
ll
y shallow dep
th
of
the Na
uru
Bas
in
results from
an
accumulation
of
flows and
si
ll
s
th
at cons
ti
tute a "volcanic complex"
al
least 2.4
km
thick, and not from a thermal
upli
ft
of
th
e
Ii
lhosphere. After removing
th
e load
of
the volcanic complex the top
of
layer 2 has been est
im
ated 10
li
e close to the expected depth
fo
r oceanic crust
of
middle to
upper
Ju
rassic age.
Ocean%gÎca
Acta, 1990, volume spécial
10
, Actes du colloque
To
ur du Monde Jean
Charcot, 2-3 mars 1989, Paris. 000-000.
241
v.
FR
OGER,
Y.
LANCELOT
LNTRODUCflON
La panie occidentale de J'océan
Pa
cifique se caractérise
par
une
multitude de
reli
efs:
montagnes sous-marines ct
vastes
plateaux
so
us-
marin
s (fig. 1). L
es
bassins
profonds qui apparaisse
nt
plus ou moins confume
nt
en
tre
ces s
tru
c
tu
res o
nt
des profondeurs très variab
les
qui
ne
se
mbl
en
t
pas
à
premi
ère vue
témoigne
r
systématiq uement d'une sub
si
dence "normale" de la
croûte
océa
nique. On y ob
se
rve en effet de grands
"bombeme
nt
s"
co
mm
e le bassin de Nauru.
ou
la ride de
Marcus-
Wak
e, ou encore l'
espèce
de "bouclier" sur
lequel repose
nt
les mo
nt
agnes
so
us-marines du Pacifique
centr
al
("
Mid
-P
ac
mountains")
Quatre types de s
tru
ctures dont l'origine
vo
lcanique a été
re
co
nnu
e de
pui
s longte
mp
s sont prése
nt
s:
de grands plateaux dits "aséismique
s"
:
de
grands a
li
gneme
nt
s d'édi
fi
ces volcaniques;
des îles et "montag
ne
s sous-marines" ou des guyots,
soit isolés soit groupés:
de vasl
es
épanchements
ma
gmatiques tapissa
nt
le
fond
de
ccn
ains bassins CI recouvra
nt
la croûte océanique
origine
ll
e.
Figure 1
Tous l
es
grands plateaux volcaniques du Pacifi
que
occide
nt
al
sont d·âge crétacé ou plus ancien et touS
semblenl
sulter d'une activité volcanique de dorsale
(
Wall
s
el
al., 1980).
Le
s grands alignements volcaniques.
comme l
es
chaînes Empereurs-Hawaii, îles de la Ligne-
Tuamotu ct Gambier-Marshall-Gilben, onl été attribu
és
par Morgan ( 1
972)
à l'activivolcanique
li
ée
au
déplacement de la
pl
aque P
aci
fiqu
e sur
un
ensemble de
trois points chauds rest
és
fixe
s.
On
a montré depuis que
l'alignement Marshal!-Gilben n'était probableme
nt
pas
de
la
même o
ri
g
in
e (
\Vim
erer,
1973
: Lancel
ot.
1978) et
un
e co
nt
roverse reste ouvene en ce
qui
concerne l'o
ri
g
in
e
de l'aligneme
nt
des îles de la
Li
gne qui pour les uns
rep
se
nt
e
un
e
tra
ce de point chaud (Lancelot, 1978) et
pour d'
autr
es
une structure
intraplaqu
e
diff
érente
(S
chlanger et P
rc
moli·Silva, 1981 ; Jackson el Schlanger,
1976). En revanche la chaîne d
es
Carolines, alignement
or
ienté grossièrement est·ouest
entre
le bassin Est-
Ma
riannes et le plateau d'Ontong-Java,
se
mble bien
correspondre à
un
e trace de point cha
ud
(Keat
in
g el
al
.•
19
84).
Le
s îles océani
qu
es
, les guyots et les montag
ne
s
so
us-marin
es,
i
so
lés ou regroupés sans
aligneme
nt
appare
nt
, constitue
nt
de par l
eur
nombre et le vol
um
e
magmatique qu'ils représentent
un
élément essentiel de
l'histoire de la plaque Pacifique. Les très
no
mbreux
B
athY
,métrie simplHiée du Pacifiq
ue
occidental
avec
indication des sites de forages DSDP et ODP implamts au droit de
la
eroûle
~an
~qu
e
supposée d'age jurassique.
Cadre
en tireté : région de
COllC":
ntration de
J'élUde
de
s profils sismique
s.
SJnIf'IiI!~d
baihynlflr)'
of
/h~
wtSl~rll
Pa
cifie.
wilh
indica/ioll of DSDP
and
OOP
drill sllu loc
Ul
ed O
"lr
oc~o
lli
c
cr
USI
of
suppoud
Jartus/coge.
242
tVÈNEM
EN
TS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DANS LE PACIFIQUE-OUEST
dragages qui ont pennis d'échant
ill
onner soit les roches
vo
lcaniques
qu
i composent le
su
bstratum de ces édifices
soit les sédiments
ou
les récifs cora
ll
ie
ns submergés qui
les recouvrent ont montré qu'ils ont pour la
pl
upan été
formés au
co
urs du
Crétacé
(et généralement entre
l'Ap
ti
en et le Cénomanien
),
cenai
ns
d'entre eux ayant été
moins d'un second épi
sode
volcani
que
à l'Eocène
(Heezen,
McGregor
et
al.
,
19
73 :
Schlanger
1963 ;
Schlanger et
al"
198
1 ; Menard,
1984
; Winterer et
al"
1989).
En ce qui
co
ncerne l
es
bass
in
s profonds,
ce
sont les
ét
ud
es
sismiques puis les forages qui ont pennis de
déco
uvr
ir
la
pré
se
n
ce
de vast
es
é
pa
nch
ements
volcaniqu
es
et d'intrusions
d'â
ge crétacé infé
ri
eur
à
moyen. Tout d'abord la sismique réflexi
on
monotrace a
permis de montrer que
Je
so
cle
acoustique dans ces
bassins consistait
en
général en
un
"horizon réverbérant"
(Ewing
et
al., 1968)
vi
sible dans
l'
ensemble du Pacifique
occide
ntal.
Cet
h
or
izon qui
se
distingue du
so
cle
océanique classique (couche 2) par son caractère
li
sse et
horizontal
a
été
r
econnu
pa
r les fo r
ages
comme
correspondant à un "complexe" volcanique intraplaque,
compotantôt de co
ul
ées
ex
trusives, tantôt de sills,
et
tantôt de lurbidites volcan
oc
lastiques (Winterer, Ewing
Figure 2
et
al"
1
973;
Larson, Schlanger et
al"
1981
; Mobe
rl
y,
Sc
hl
anger et 0/., 1986 ; Lancelot, Larson et 0/., 1990).
Une corrélation étab
li
e entre
le
s résultats des forages et
la couverture sismique a permis d'estimer l'extension
horizontale de ce complexe volcanique à plus de
I()II
km
2
(fig.
2),
Au
cours de la campagne
Me
sopac
du
N/O Jean Charcot
(Froger.
1989
; Lancelot el 0/., 1990) a été effectuée la
premre reconnaissan
ce
de la stru
cture
interne du
complexe volcanique au moyen de la sismique mu
lt
itrace
dans le bassin de Nauru. Pour la première
foi
s il a été
ai
ns
i
po
ssible d'estimer l'épaisseur mini
ma
le des couches
volcaniques et de proposer une
no
u
ve
ll
e exp
li
cation pour
la
profondeur
anorma
l
eme
nt fai
ble
de
ce
bassi
n
océaniqu
e.
LE BASSIN DE NAURU
Situé à
l'
Ouest du bassin du Pacifique central, le bass
in
de Nauru est délimité au nord par les
mO
nl
agnes sous-
marines du Pacifique ce
nt
ral
("Mid-Pac Mountains" des
a
ut
eurs anglo-saxons), au sud par le plateau d'Ontong-
·~,
.nUl
IIlCU
l""
(
UIUlS
Il
IlUS
l')
\,)
,,,
11
11
1
Extension géographique probable des
manif
c.~
tation
s
des
~vèncmc
nl
s
volcaniques du "Cn!tact moyen"
dans
le
Pacifique occidentat,
D'après
Fr
oger (1 989),
Sugg~sled
~
x/erzs
i
oll
of/he
"mid·Crelaceou
s"
vo/canic
t:II~nlS
jn
Ih
~
...
eSI~rll
P(J
âfic,
Afler Froger (1989),
243
V.
FROGER,
Y.
LANCELOT
Java, et à l'est par J'alignement des îles Marshall ct
Gilben (
fi
g.
3).
Il
est caractérisé par
un
fond
incliné en
pente douce
et
régulière
vers
le nord.
La
profondeur varie
d'envi
ron
5 000 mètres dans
la
panic sud-o
ue
st au pied
du plateau d'Omong-Java, jusqu'à environ 5 200 mètr
es
dans
Je
tiers nord
du
bass
in
.
C'est au cours
du
Leg
61
du Dcep Sea Orilling Project
(DSDP) (Larson, SchJanger, et al., 1981),
au
Site 462,
qu
'a été foré pour la première fois sur plus de 500 mètres
dpai
sse
ur le
complexe
volcanique.
Il
est apparu
composé de
si
ll
s et coulées basaltiques. et de diments
voJcanoclastiques. Le
si
t
e.
équi~
d'
un
cône de réentrée. a
été
foré une seconde fois
Jo
rs du Leg 89 (Mobe
rl
y.
Sc
hlanger. et al., 1986) afin
de
traverser complètement
les roches volcaniques du complexe et d'échantillonner
la croûte
originelle
sou
s-jaee
nl
e.
141
mètres
sup-
plémentaires
Ont
été ainsi
for
és. ponant à 1 209 mètres la
profondeur
to
ta
le
du
puils sans que
la
base du complexe
ait
pu
être atteinte.
Les
anomalies magnétiques canographiées dans
le
bassin
de
Nauru
appartiennent
à la
série
d
es
anomalies
"Phoenix" (Larsan et Chase,
1972).
Elles sont orientées
WSW-ENE et vont de l'anomalie
Ml
6
au
s
ud
jusqu'à
l'ano
mal
ie M29
au
nord (fig.
3).
Elles sont con
si
dérées
par Larson et Chase comme d'âge
jUl"'.lss
ique supérieur à
cré
ta
inférieur. La profondeur du bassin de Nauru
apparaît donc comme anonnalement faible
si
on suppose
qu'
il
repose s
ur
une croûte océanique de cet âge.
Le Site 462 localidans
la
panic nord du bassin de
Nauru, au droit de
ranomalie
ma
gnétique M26.
fa
it
supposer une croûte océanique d'âge oxfordien. soit
e
nvi
ron
158
Ma
(Kent el Gradstein,
1985).
Les
données
pétrologiques (Shcheka,
1981
; Tokuyama et Baliza,
1981),
géochimiques
(Saunders.
1986),
paléo-
magnétique
s
(Steiner,
1981),
radiochronologiques
(Ozima. et
al
..
1981
; Takigami.
1986:
Castillo
et
al
.•
1986) et biostratigraphiques (Schaaf, 1986) ont montré
que les basaltes rencontrés dans la panie inférieure de
la
sect
ion
traversée par
le
forage sont d'âge valangini
en
à
campanien et corresponde
nt
à deux types distincts et
successifs d'activité volcanique: extrusion dc co
ul
ées
au
cours du Néocomien (âge
ma
x
imum
130 M
a)
et intrusion
de
si
ll
s
au
cours de
l'A
lbicn (
IOOà
110
Ma
).
Le
s bordures
du
ba
ssin
de
Nauru ont connu une activité volcanique qui
s'est poursuivie au-delà de l'Albicn : achèvement de
l'édification des îles Marshall au Crétacé supérieur
(Campanien), récurrence du volca
ni
sme dans la
g
ion
d'Eniwetok à l'Eocène. activité récente du point chaud
des
îl
es
Carolines le de
Ku
saïe :
1.2
à 2,6 Ma) (Keating
etai.,
19
84).
Le bassin de Nauru fait donc partie d'un
ensemble
structural caractérisé par
un
volcanisme intraplaq
ue
très
intense exprimé à la foi s par des coulées basaltiques
(dans
les
grands
fond
s), par des si
Us
et par la construction
d'édifices volcaniques (îles et guyots). Ce volcanisme
apparaît essentiellement d'âge cré
ta
"moyen".
Il
couvre
244
la période allant
au
moins du Valanginien au Campanien.
Dans la panie profonde du bass
in
sills el coulées ont
apparemment
r
eco
uvert la
croû
te an
cie
nne,
daté
e
indirectement
du
Jurassique su
ri
e
ur
par l
es
anomalies
magnétiques de la
ri
e "
Ph
oenix".
"
..
•.
~-------"
"-------~---------"
~C<
'
----c"
.to
.,.,
.to
Figure 3
Ca
rle b
ath
ym
étrique
"
SYNBAPS
"
de
la
rl!gion
Nauru
·
Marshall
-
Qilbl!n-
Pll
cifiquc ccnlJal. D'après
Van
Wykhouse (1978). &tuidislallcc
d
es
courbes:
1000 m.
Anomalies
m
ag
n
l!
tîques
de
la
sl!ric
"Phoenîx"
(Ml
~
M29) d'après
Larsoo
CI Ch
ase
(1972). Larson (1976)
el
Cande CIal. (1978).
"SYNAP
S-
oolhymelric fIUlp
of
the Nauru·Marshall·Gilbert·Centrat
Pacifie arco.
Afltr
van W)'khousc
(1978).
tsobarhs ore t
000
m.
"Phoenix" magnt!tic
aJWmalics
of/cr
!.orSOIl
and Chase (1971). !.orsan
(1976) and Conde et al. (1978).
STRATIGRAPHIE SISMIQUE
La
st
ratigraphie si
sm
ique du bas
si
n de Nauru et de la
panie occidentale du bassin du Pacifique central a é
établie à partir de l'interprétation de la co
ll
ection de
profils
sismiques
monotraces
du
Lamont
-
Oohert
y
Geological
Observato
ry (
LOGO
).
de
l'U
niver
sité
d'
Hawa
ii
(HIG) et de la
Scripps
In
sti
tuti
on
of
Oceanography
(S
IO), et des profils multitraces de la
campagne
Me
so
pac (
fi
g. 4). La
corré
lation
entre
réflecteurs sismiques et
li
th
ologie a é
établie grâce a
ux
forages DS
DP
169
et 462. Les corrélations antérieures à
la camp
ag
ne Me
so
pac (Wintcrer, Ewing
et
al
., 1973 ;
Wi
ppe
rman
et
al
.•
1981) n'
ont
pu
aborde
r
que
la
stratigrap
hi
e sismiq
ue
post-crétacée du bassin. Les
résultats de la campagne
Me
sopac o
nt
pennis pour la
première
fois
une
interprétation de la st
ru
cture interne du
complexe volcan
iqu
e.
Les
profils o
nt
été obtenus à panir
du N/O Jean Charcot
au
moyen d'une chaîne multitrace
compo
sée
d'un
canon
flexichoc 123 (deux
cano
ns
synchronisés ont été
mis
en
oe
uv
re
lors
du
passage
su
r
l
es
sites de
fo
ra
ge), d'une flûte de 24 tra
ces
et d'un
laboratoire enregistreur Sercel SN 238 HR caractéri
par
une
bande
passante
de 3Hz à 62Hz, un pas
ÉVÈNEMENTS VOLCANIQUES CRÉTACÉS DA
NS
LE PAC
IFI
QUE-OUEST
d'échantillonnage de 4ms ct
un
filtre
pa
sse-ha
ut
à 3,8
ou
12 Hz. Les données numé
ri
sées ont ens
uit
e é traitées
s
ur
l'
ordinateur Gould de l'lPG de Strasbourg
au
moyen
du
logiciel SYSIS.
Un
traitement classique de base,
analyse de vitesses et addition de traccs, a tout d'abord
é appliqué. Ensuite, afin d'am
élior
er
le signal en
profondeur,
nous
avons
effectué
une
éga
li
satio
n
dynamique et enfin
un
filtrage en fréquences dont le but
consistait à faire apparaître avec plus d'intens
it
é,
par
contraste avec les séries séd
im
en
taires sus-jacentes, le
réflecteur marquant le toit du complexe volcanique et les
réflecteurs basse fréquence plus profonds.
--
_
.....
....
,.......,..-
_
..
_
...
_
....
_ ..
,.
Figure 4
Plan
de
posilion de
l'
ensemble des profils sismiques (monotraces
CI
multitraces) ulilisés dans celle
élUde.
Localion
of
seismic profiles (simplc cllannct
aoo
muhiçllalmel)
ulilisc:d
in
Ihi
s s
lud
y.
Nous avons établi dans
un
pre
mi
er temps des corrélations
entre les profils Mcsopac
et
les forages 462 et 1
69
(
fi
g. 5),
ainsi qu'entre l
es
profils Mesopac et J'ensemble des
pr
of
il
s monotra
ces
disponibles.
No
us avons ensuite
repéré sur les profils Mesopac deux h
or
izons marqueurs
nommés respectivement "chert" et "toit
du
complexe
volcanique". id
entif
iés précédemment par Winterer.
Ewing
et
al. (1973) et Wippcnnan
et
al
. (1981
).
Ensuite
nous avons analysé des faciès sismiques plus profonds
pour tenter
un
e
int
erprétation
de
la structure i
nt
erne du
complexe
vo
lcaniqu
e.
L'horizon
"chert"
Les modèles cinématiques permettant de retracer l
es
déplaceme
nt
s de la plaque
Pa
cifique, qu'
il
s soie
nt
fond
és
sur J'an
alyse
des traces de
points
chauds,
ce
ll
e des
245
anomalie
s m
agné
tiq u
es
ou
encore
celle
d
es
f
ac
iès
dimentair
es.
montrent tous
que
ce
lt
e
plaque
s'est
déplacée, depuis le Crétacé inférieur, de l'hémisphère s
ud
vcrs l'hémisphère nord (Morgan, 1972 ; Larson et Chase,
1972 ; Wimerer, 1973 ; Lancelol et Larson, 1975 ;
Lancelot,
19
78).
Plu
s récemmenl Lancelot, Larson et al.
(1990) ont montré que le mouvement de cene plaque
s'effectuait du nord vers
le
sud au co
ur
s du Jurassique
supé
ri
eur et du Crétacé basal. Ces déplaceme
nt
s ont été
marqués par des variations nctt
es
dans la nature des
dépôts lagiques.
En
parti
cu
li
er le
pa
ssage des fonds
océaniques sous
la
zone équatoriale à haule productivité
biologique est enregistré par la présence d'accumulations
de
silice
bio
gène.
Ces dépôts
ont
été
transform
és
diagénétiquement en "chen", roches dures capables de
produire un
fl
ecteur
sismique très visible sur l
es
profil
s.
Ce
ré
flecteur
qui
résulte
du
passage
de
différe
nt
es régions du Pacifique sous J'Equateur à des
âges différents est par nature diachronique (Lancelot et
Larson,
19
75;
Lancelot,
1978
).
Au si te
462
les
co
n
ce
ntr
ations
de s
ilice
les
plu
s
imponantes so
nt
observées à 390 m sous le fond dans
des niveaux datés de l'Eocène inférieur. Cet horizon
corresp
ond
sur les profils sismiques à un réflecteur
important s
itu
é à 0,46 secondc (temps double), (
fi
g. 5).
11
résulte d'une augmentation importante des vitesses de
propaga
ti
on du son qui passe
nt
de
1.75
à 2,20
km
/s.
Au
s
it
e
169
ce réflecteur est observé à 0,1 seconde sous le
fond.
Le "Ioit du complexe volcanique"
Ewing
et
al.
(1968),
les
premier
s à é
tudier
la
stra
ti
graphie sismique
du
P
aci
fique nord, o
nt
décrit
un
e
co
uche
profonde
co
rr
espo
nd
ant
à
la
pénétratio
n
maximale des ondes sismiques et composée d'une rie
de forts
fl
ecteurs parallèles. Plusieurs auteurs ont
ens
uit
e analysé ce
tt
e structu
re
paniculière à laque
ll
e on
fait géné
ral
eme
nt
référence dans
la
li
ttérature so
us
les
noms d'''H
orizo
n B"
(Ewing
el
al.,
1968),
"co
uche
pr
ofo
nde
opaque"
(H
eezen
el
al.,
19
73),
"co
uche
réverbérante" (Houtz
et
al., 1
970;
Ho
ut
z ct Ludwi
g,
1979).
Su
r
l'ensemble
des
profils
celle
couche
se
caractérise par
un
ensemble de
fl
ecteu
rs
parallèles
horizo
nt
aux et de f
or
te amplitude, qui se dis
ti
nguent
n
ette
ment de
la
zone sus-j
acen
l
e,
pra
t
ique
ment
transparent
e.
L
'
a
.~pec
t
li
sse et horizontal de ce
ll
e couche réverbérante a
conduit la plupart des auteurs à reco
nn
aître qu'elle ne
correspondait probablement pas
au
sommet de la cro
ût
e
océanique (Ew
in
g el al., 1968). H
ou
tz
et
Lud
wig (1979)
ont montré qu'c
li
c correspondait soit à des couches de
débri
s
volcaniq
u
es
élal
és
au
pied
des
é
difi
ces
volcaniques, soit à des sills ou encore à des turbidites
calcaires.
Le
s résultats des forages
OS
OP 462 et 169
montrent
qu
'elle correspond dans les bassins profonds
au
loit d'un complexe volca
ni
que crétacé.
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