MAT7381 Chapitre 2 Loi normale multidimensionnelle 2.5
REG02NormaleH12 2.5 28 novembre 2011
Théorème 2.2.4 Deux fonctions linéaires L1'y et L2'y d'un vecteur y ~ n(µ ; ) sont
indépendantes si et seulement si L1'L2 = 0.
Démonstration Soit L = (L1 ; L2) une matrice partitionnée qp. Nous supposerons que L est
de rang plein. Selon le corollaire du théorème 1.2.2, le vecteur L'y ~ (L'µ ; L'L). Mais
L'y =
, et =
2
'21
'2
2
'11
'1LLLL LLLL
(2.2.2)
Le résultat découle du théorème 1.2.3 ■
Transformations orthogonales
Si les composantes y1, ... , yn d'un vecteur y = (y1, ... , yn)' sont indépendantes, les composantes z1, ... ,
zm du vecteur z = L'y, fonction linéaire des yi, ne le sont généralement plus. Quelles sont les
transformations linéaires qui préservent l'indépendance ? Ce sont les transformations orthogonales.
Théorème 2.2.5 Soit y ~ n(µ ; 2In), P une matrice nm (m n) dont les colonnes sont
orthonormales : P'P = Im. Soit z = P'y. Alors z ~ m(P'µ ; 2Im).
Démonstration Découle directement du théorème 2.1.3. ■
Quelles sont les transformations qui transforment des variables dépendantes en variables
indépendantes ? Considérons un vecteur y ~ n(µ ; ). La matrice , étant symétrique réelle
peut être diagonalisée par une matrice orthogonale P : P’P = D (ou = PDP') pour une certaine
matrice diagonale D dont les composantes de la diagonale sont toutes non nulles. D a donc une
« racine carrée » D1/2. On a alors une transformation qui réduit le vecteur y en un vecteur z dont
les composante sont indépendantes et de variance 1.
Théorème 2.2.6 Si z = P'y, alors z ~ n(P'µ ; D), et donc les composantes de z sont
indépendantes. Et si u = D-½P'y, alors u ~ n(D-½P'µ ; In).
Démonstration Exercice. ■
Remarque La norme d’un vecteur normal
Plusieurs décisions en statistique sont basées sur l’importance d’un écart entre deux quantités, en
particulier l’écart entre une observation y et sa moyenne μ. Lorsque ces variables sont scalaires,
l’écart est naturellement défini par le carré de la différence entre y et μ, (y-μ)2. Lorsqu’il s’agit de
vecteurs aléatoire, la distance entre y sa moyenne μ est le carré
de la norme
du vecteur
y – μ. Une norme n’étant pas unique, il est nécessaire de s’interroger sur ce qui constitue un choix
raisonnable. Supposons pour commencer que les composantes du vecteur
11
22
pp
y
y
y
sont indépen-
dantes. La norme classique
=
n’est généralement pas satisfaisante car elle
accorde le même poids à chaque écart yi - μi, ce qui n’est presque jamais raisonnable. Supposons, par
exemple, que les μi sont les moyennes de certaines mesures crâniennes et les wi = yi-μi sont les écarts
entre les mesures d’un individu et la moyenne μi. Si μ1 est la largeur moyenne des orbites des yeux (de
l’ordre de 2,4 cm, environ) et μ2 est le diamètre frontal maximum (environ 12 cm), il est clair que les