Projet de lutte contre la renouée du japon sur le CET d`Etueffont

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Morgane JUAN
Louis BOURQUE
Projet-tutoré
Tuteur du projet : M. Gilles GALLINET
DUT Hygiène Sécurité Environnement
Année scolaire : 2012-2013
Projet de lutte contre la renouée du japon sur le CET d’Etueffont
Crédit photo (M.GALLINET)
Atelier d'Ecologie Urbaine (Gilles Gallinet)
1 place de la mairie
70230 Dampierre sur Linotte
03 84 76 83 23 13
[email protected]
www.aeuconseil.com
SICTOM - Etueffont
13 Bis, Rue Giromagny
90170 Etueffont
03 84 54 69 44
1
2
REMERCIEMENTS
Nous tenons tout d’abord à remercier monsieur Gilles GALLINET pour l’aide qu’il nous a
apportée tout au long de notre projet tutoré, pour le temps qu’il nous a consacré, pour sa
disponibilité lors de nos différents entretiens,
pour nous avoir fait part de son expérience
professionnelle, pour les nombreux conseils dans nos recherches, pour la rédaction de ce rapport
afin qu'il soit le plus professionnel possible. c’est aussi lui qui nous a donné la majeure partie des
documents qui nous ont permis de nous renseigner sur ce site et sur celui de Besançon.
Nous souhaitons également remercier Monsieur Marcel GRAPIN directeur du SICTOM pour
nous avoir permis d’accéder au centre d’enfouissement technique d’Etueffont.
Puis également les anciens étudiant Geoffrey DUPUIS et Franck SEGUIN pour leur rapport de
projet tutoré du quel nous nous sommes inspiré pour décrire le CET d’Etueffont. Ainsi qu’à Matthieu
NEIGE pour la traduction.
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Résumé
La renouée du Japon est une plante invasive. Sa présence sur le CET d’Etueffont pose
donc problème. Nous sommes allés sur le terrain pour évaluer l’étendue de l’invasion du CET
par cette plante. Nous avons par la suite chiffré et cartographié sommairement les surfaces
contaminées. Nos recherches sur les moyens de lutte nous ont conduits à la visite de parcelles
tests qui ont été réalisée à Besançon. Nous avons donc étudié brièvement les moyens de lutte qui
étaient les plus efficaces et surtout ceux qui nous semblaient adaptables au CET d’Etueffont.
Nous avons ensuite projeté la mise en place de ces moyens sur le site. La présence de renouée
est déjà importante, il faut la traiter dés maintenant car déjà plus de 20% de la surface étudiée est
contaminée et ces surfaces augmentent de manière exponentielle .
Sumary
The reynoutria from Japan is an intrusive specie, its presence arises problem at the landfill site of
Etueffont. We went on the field to study the expanse of the invasion over the landfill site. Then, we
counted and mapped roughly the contaminated surfaces. Our researches on the fighting ways lead
us to the visit of test plots at Besançon. Therefore, we studied briefly the most efficient ways of
fighting but more the one we though adaptable to the landfill site of Etueffont. Thereafter, we
proposed implementation on the site of Etueffont while numbering the costs. These costs are valid if
only the problem with the reynoutria is treated today because already a fifth of the surface studied is
contaminated and this area is growing exponentially.
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Table des matières :
1. Introduction
a. Description d’une plante invasive
b. Description du CET
2. La renouée du Japon
a. Historique
b. Comment reconnaitre la renouée du Japon
c. Pourquoi est-elle nuisible ?
3. Techniques de lutte contre la renouée du Japon
a. Historique de lutte
b. Techniques diverses
i. Mesures préventives ii.
Mesures éradicatrices
iii. Mesures compensatoires
c. Techniques éprouvées du service des espaces verts de la ville de Besançon
iv.
v.
vi.
vii.
Fauche intensive sur espaces engazonnés pollués de renouée
Concurrence passive par fauche sélective et gestion des végétaux spontanés
Concurrence active par fauche avec plantation avec ou sans géotextile
Récapitulatif
4. Le CET d’Etueffont
a. Présentation d’Etueffont
b. Présentation du CET d’Etueffont
c. Diagnostic : contamination par la renouée du Japon sur le site
viii.
ix.
x.
xi.
xii.
Méthodologie
Densité de la renouée
Relevées
Problématique
Interprétation
5. Projet de lutte
a. Des mesures éradicatrices efficaces existent
xiii. Pour densité élevé
xiv. Pour densité moyenne
xv. Pour densité faible
b. Mesures préventives
6.
7.
8.
9.
Conclusion
Bibliographie
Glossaire
Annexes des illustrations
6
1. Introduction
Certaines plantes invasives, comme la renouée du Japon, posent de sérieux problèmes d’ordre
écologiques et environnementaux car leur prolifération trop rapide appauvrit et endigue les plantes
indigènes. Différentes méthodes pour ralentir voir stopper cette prolifération sont misent en place
comme par exemple à Besançon ou plusieurs parcelles au bord de rivières, en bordure de ville et de
forêts furent traitées et éprouvées par la ville. Toutefois, qu’est-il possible de faire dans un milieu
particulier tel que le CET d’Etueffont ?
a. Description d’une plante invasive
Une plante invasive est une espèce exogène (qui vient de l’extérieur) introduite
intentionnellement ou non dans un écosystème, provenant généralement d’un autre continent, qui
réussit à s’établir dans la nature et se répand massivement par sa croissance et sa
reproduction/multiplication très rapide aux dépens des espèces indigènes ce qui peut engendrer des
nuisances environnementales, économiques ou de santé humaine.
b. Description d’un CET
Un Centre d’Enfouissement Technique est une installation où sont enfouis les déchets. Un
CET est composé de casiers indépendants, dans lesquelles sont entreposés les déchets. Les casiers sont
entourés de digues étanches. L'étanchéité est assurée par superposition d'une géo-membrane. Les
lixiviats sont récupérés et traités par lagunage.
2. La renouée du Japon
a. Historique
Au XIXème siècle, un certain Philip Von SIEBOLT, médecin de la Compagnie hollandaise des
Indes en poste au Japon, récolte des plantes locales particulièrement belles qu'il rapporte dans son
jardin de Leyde aux Pays-Bas. Puis, il fonde une compagnie horticole spécialisée dans l'importation de
plantes orientales. En 1848, son catalogue propose ainsi à la vente des renouées du Japon. On décerne
à la plante une médaille d’or pour la beauté de son feuillage et ses inflorescences parfumées.
Rapidement, la plante est implantée aux Etats-Unis et arrivent en France en 1939 pour ses même
qualités ornementales et avec une volonté de valorisation alimentaire. Elle a d’abord envahi les bassins
du Rhin et de la Meuse avant de s’étendre dans le pays entier pour ensuite se propager dans toute
l’Europe, le long des axes routiers, des voies ferrées, des canaux et des rivières, dans les terrains
vagues, les terrains industriels, etc. De là, elle a progressivement colonisé les forêts, talus, marais et
autres biotopes naturels. On a attribué à la Renouée du Japon maintes vertus dont la floraison
automnale.
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b. Comment reconnaitre la renouée du Japon
Evolution de la renouée du Japon
Figure 1
La Renouée du Japon, aussi appelé Fallopia japonica ou reynoutria japonica ou encore
ploygonum cuspitadum est une plante vivace pouvant constituer un mur végétal de 3 m de haut. Ses
tiges sont creuses, érigées, rougeâtres, semi-ligneuses avec des nœuds marqués qui les font ressembler
à des tiges de bambous.
Les feuilles sont grandes, environ 15cm à 20cm de long. Ovales-triangulaires, tronquées à la
base, terminées en pointe et portées par un court pétiole rouge. La tige est entourée au niveau des
nœuds par une membrane brune appelée ochréa caractérisant la famille des Polygonacées.
Les tiges sont issues d'un rhizome, sorte de tiges souterraines qui peut atteindre 30cm de
diamètre et atteindre une longueur de 20 mètres. Celui-ci tisse un réseau dense qui colonise l'espace
souterrain au point de monopoliser l'eau et les nutriments. L'été, la Renouée du Japon y accumule une
quantité considérable de réserves qui permettront aux tiges de pousser très vite au printemps suivant
car, en effet, elles peuvent gagner plusieurs centimètres par jours.
Les fleurs apparaissent en septembre-octobre, ce qui fait de cette renouée l'une des rares
plantes fleurissant à cette époque. Elles sont groupées en inflorescences pyramidales dressées.
Les jeunes fleurs fermées se présentent comme de petites pyramides blanches trigones
constituées de 3 sépales « soudés » portant une côte sur le dos (la fleur est apétale).
La fleur révèle sa structure véritable au moment de son épanouissement. Elle comporte :



5 sépales blancs dont 3 portant une côte ;
8 étamines à anthères blanches insérées par 2 en face des 3 sépales " côtelés " ou isolément en
face aux 2 autres sépales. Le nectar suinte à la base des filets ;
3 carpelles soudés en un ovaire trigone uniloculaire (avec un seul ovule orthotrope) surmonté
de 3 stigmates lobés.
Le fruit est un akène trigone (un fruit sec à graine unique) de 2 à 4mm de long.
En France, les graines sont peu fertiles et la reproduction se fait surtout par multiplication
végétalisé par l’intermédiaire des rhizomes car un morceau de rhizome de quelques centimètres,
abandonné sur le sol ou après transport et dépôt de terres contaminées, suffit au développement rapide
d’une nouvelle colonie de plusieurs m2 après quelques années même après 10 ans de latence.
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c. Pourquoi est-elle nuisible ?
Figure 2 et 3 : Exemple de renouée du Japon sur le CET d’Etueffont (automne 2012) Photos : Louis Bourque et Morgane Juan
Sa croissance est très précoce et très rapide : elle concurrence la végétation en place et ses
rhizomes sécrètent des substances toxiques pour les autres plantes.
Son rhizome a des capacités de résistance énorme : un fragment gros comme une bille peut
reconstituer un massif même après 10 ans de latence. Elle se bouture très facilement à partir de petits
fragments de tige. Sa croissance rapide pose de nombreux problèmes aux gestionnaires d’espaces
publics qui n’arrivent pas à la maîtriser.
Cette plante est capable de se loger à divers endroits comme sur les routes, les réseaux de
voies ferrées, ou encore sur les façades.
Figure 4 : Exemple de renouée du Japon
présente sur un mur en pierre à Besançon
(automne 2012)
Photo : Louis Bourque et Morgane Juan
Une fois installé, un peuplement de renouées du Japon élimine rapidement toutes les autres
espèces, même les plus courantes en ne laissant pas passer la lumière contribuant ainsi à appauvrir et
banaliser la flore naturelle ou introduite (celle des parcs et jardins). La situation est d’autant plus
préoccupante que les biotopes colonisés recèlent des espèces rares ou caractéristiques de flore
naturelle.
La plante n’est pratiquement d’aucune utilité pour les oiseaux qui n’y accrochent que rarement
leurs nids.
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3. Techniques de lutte contre la renouée du Japon
a. Historique de lutte
Depuis quelques années, des projets pilotes ont vu le jour. En Grande-Bretagne, le Biological
Control Program, coordonné par CABI Biosciences, s'intéresse à la lutte biologique par recherche de
prédateurs au Japon. En 2000, une collecte d’Aphalara itadori a été effectuée dans ce pays. Après les
études menées en laboratoire c’est en mars 2010 que sont réalisés les premiers « test grandeur nature »
sur 6 sites pilotes tenus secret.
En France, on a choisi une autre ligne d'attaque. Ce sont les agences de l'eau qui sont en
première ligne. Soucieuses de protéger l'environnement des épandages chimiques, elles préconisent la
renaturation des cours d'eau par des plantations de bois tendre indigène saule, peuplier, aulne dans les
zones envahies par des renouées, en association à du fauchage ou autres méthodes douces. La
combativité naturelle des saules, peupliers, faux roseaux, orties ou liserons contiendraient
probablement les renouées dans les limites du tolérable. Des services espaces verts, comme celui de
Besançon, ont testé dans leurs pratiques quotidiennes des techniques de lutte comme le fauchage
régulier ou encore le bâchage du sol par géotextile. Malheureusement, il n’existe pas de projet de
recherche d’ensemble coordonné sur cette question en France.
Aujourd'hui la renouée du Japon est inscrite à la liste de l'Union internationale pour la Conservation de
la Nature des 100 plantes les plus préoccupantes ! En Grande-Bretagne, la loi interdit de disperser
volontairement la plante et impose l’éradication sur les terrains constructibles. En France, une loi
existe aussi contre les introductions, volontaires ou non, d'espèces invasives mais elle ne s'applique
pour l'instant qu'aux Jussies (plante aquatique considérées comme des plantes envahissantes dans
certaines régions d'Europe, notamment la France). (http://www.larecherche.fr/savoirs/environnement/renouee-du-japondangereuse-conquete-ouest-01-05-2003-71748 )
b. Techniques diverses
Lors de nos recherches nous avons trouvé différentes méthodes de luttes contre la renouée du
Japon comme des traitements chimiques, mécaniques, et depuis très récemment biologiques.
i. Mesures préventives
Ces techniques sont avant tout des techniques de luttes préventives regroupant toutes les
mesures permettant d'éviter la dispersion volontaire ou involontaire de la plante, ou d'éviter son
implantation sur un site (destruction précoce de la plante avant que celle-ci s'enracine).
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ii. Mesures éradicatrices
Élimination chimique
Cette méthode consiste à épandre des herbicides chimiques sur les zones infestées. Cependant,
en raison des effets à moyen et long terme de l'utilisation à grande échelle de produits chimiques (ou
phytosanitaires), l'emploi de cette technique n'est recommandée que de façon sélective au pied par
pied. En outre et en raison des conséquences possibles (contamination des eaux, disparition d'espèces
indigènes, etc.), cette méthode ne doit pas être utilisée dans les réserves naturelles. De plus l'utilisation
de produits chimiques est très souvent compliquée (respect de conditions strictes d'application, suivi
sur plusieurs années)
Lutte biologique
Dans le cadre de la lutte biologique, il a été envisagé de trouver un prédateur naturel de la
renouée, dans son aire d'origine.
La Grande-Bretagne a introduit une sorte de mini cigale de 2 mm de long sur quelques sites,
tenus secret, avant une éventuelle généralisation. Ces insectes sont des Aphalara itadori, elle aussi
originaire du Japon, et qui, testée en laboratoire, montre que l’espèce ne s’intéresse qu’au renouée du
Japon.
Aphalara itadori
Source : magazine « Le Monde » Figure 5 et 6
En France, le Parc de Saint Périer à Morigny-Champigny en Essonne s'apprête à développer
une nouvelle méthode encore méconnue dans l'hexagone : l'éco-pastoralisme, soit, la gestion
écologique des milieux par des herbivores, ici des chèvres.
Éradication mécanique
La plante est très difficile à éradiquer, notamment en période végétative, car elle est capable de
réparer très rapidement (en quelques jours) ses tissus endommagés. S'attaquer à la partie aérienne de la
plante (tiges et feuilles) n'empêche pas la survie de la partie vivace enterrée dans le sol. De plus, les
fauches peuvent favoriser la dispersion de la plante puisque les tiges coupées se bouturent très
facilement. L'extraction des rhizomes est très fastidieuse et illusoire, car leur densité dans le sol est très
importante. De plus, il suffit d'un fragment de rhizome pour régénérer la plante. Il n'existe donc pas
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encore de moyens mécaniques totalement efficaces pour éradiquer la plante, mais des essais sont en
cours en France pour détruire la partie vivace et souterraine de la plante.
Bâchage du sol
La pose d'une bâche sur le sol empêchant les tiges aériennes de pousser ne permet pas de
détruire les rhizomes présents dans le sol mais permet tout de même de cacher la lumière afin que la
renouée ne puisse plus en bénéficier. Des essais ont déjà été conduit pendant plusieurs années comme
à Besançon :
Site expérimental contre la Renouée du Japon – Année 0 Berge de la Malate – Besançon – Photo AEU 2007
La technique testée ici à partir de 2007 fut le combat actif
par plantation avec géotextile. Fauchage + plantation en
automne hiver. Plantation de saule (partie basse de la berge),
d’aulnes glutineux (milieu de berge), et de noisetier (partie
haute). Figure 7
Site expérimental contre la Renouée du Japon Année 3 - Berge de la Malate – Besançon – Photo
AEU 2010-La même parcelle au printemps 2010.
On voit les pousses de Renouée à la base des
arbustes. La tâche de renouée est à ce stade
quasiment éradiquée, les fauches sélectives
s’imposent toutefois encore. Figure 8
Site expérimental contre la Renouée du Japon - Année 4 Berge de la Malate – Besançon – Photo AEU 2011
La même parcelle en Aout 2011. La tache de renouée est enfin
battue. La flore indigène a définitivement pris le dessus, avec
une densité suffisante permettant de passer en mode « simple
surveillance ». Il existe encore des pousses de renouée, mais
elle resteront basses et limitées. Figure 9
iii. Mesures compensatoires
Elles regroupent toutes les mesures visant à compenser les impacts de la plante, comme les
plantations, semis et fauches pluriannuelles afin de permettre à d'autres plantes de se développer. Les
fauches présentent toutefois le risque de propager la plante sur d'autres sites, par l'intermédiaire de
tiges coupées qui se bouturent très facilement.
c. Techniques éprouvées du service des espaces verts de la ville de
Besançon
Les membres de l'association ECHEL(association Espaces-Chantiers Environnement Local ),
par leurs actions concrètes en faveur du patrimoine et des paysages, ont pu constater, années après
années, à Besançon, en Franche-Comté, à l'occasion de réalisation des chantiers de réhabilitation la
place de plus en plus importante que prenait la renouée du Japon, notamment dans les milieux les plus
dégradés par une action anthropique peu soucieuse de la qualité des écosystèmes (décharges
communales, travaux hydrauliques perturbant les rivières, apports de déblais contenant des rhizomes
...). C’est en partie pour cela qu’une étude fut réalisée dans cette ville.
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Lors de nos travaux de recherches pour la mise en place d’un plan d’action concernant le CET
d’Etueffont contre la renouée du Japon, nous sommes donc allés observer le 14 novembre 2012, avec
la présence de M. GALLINET, les différentes parcelles qui ont été testées dans Besançon afin de
pouvoir se rendre compte de l’efficacité des techniques adoptées par cette ville. A ce moment, la
renouée était facilement reconnaissable, comme la veille à Etueffont, car c’était les seules plantes à
avoir brunies. Lors de cette visite pédestre, M. GALLINET nous a transmis un document de l’Atelier
d’Ecologie Urbaine (ci-dessous) ce qui nous a permis d’apprécier l’évolution de ces zones tests après
quelques années d’études et après la prises des clichés figurant dans ce document (légendes des clichés
du document en bleu et légendes des photos datant du 14 novembre 2012 en rose). A partir de cette
journée, et vu l’efficacité du plan de gestion de la renouée du Japon de la ville de Besançon, nous nous
sommes appuyés sur cette étude pour réaliser le plan de gestion nécessaire au combat de la renouée du
Japon concernant le CET d’Etueffont.
Il faut savoir que le combat des espèces invasives est avant tout un travail de gestion, qui
s’inscrit dans le temps. Toute démarche de court terme, réalisée à un instant T (arrachage, fauche,
installation d’une bâche étanche, brûlage…) est vaine si aucune gestion dans le temps n’est prévue et
programmée.
En parallèle de cette gestion dans le temps, il est obligatoire de structurer l’action autour des
étapes transversales suivantes :



Diagnostic préalable : Repérage et cartographie sur tout le territoire communal de l’ensemble
des espèces invasives. Le SIG est l’outil nécessaire à ce travail.
Suivi de la gestion et du combat : Tenue de cartes et cahiers d’intervention, précisant les
périodes, les rythmes de fauche et/ou de plantation effectués, les essences plantées…
Après installation pérenne de la végétation indigène et régression notable de l’espèce
invasive : Tenue d’un « document mémoire », qui présente l’ensemble des parcelles ayant été
combattu – Vigilance minimum de 10 ans sur chaque parcelle, probablement plus.
La ville de Besançon à maintenant 3 modes de gestions principaux permettant la lutte non chimique
contre la Renouée du Japon :



La Fauche intensive sur espaces engazonnés pollués de renouée.
La concurrence passive par fauche sélective et gestion des végétaux spontanés
La concurrence active par fauche avec plantation avec ou sans géotextile.
i. Fauche intensive sur espaces engazonnés pollués de renouée
La fauche intensive des prairies et espaces engazonnés pollués de Renouée du Japon semble permettre
de limiter très fortement l’extension de la Renouée. Le rythme des fauches est celui des gazons de parc
urbain, une fois par mois, ou encore mieux, une fois tous les 15 jours. La renouée reste là, mais n’a pas
le temps de pousser et de se multiplier. Par contre, dès l’arrêt de la fauche intensive, la renouée repart.
Ce n’est pas un réel combat, mais un maintien.
Figure 10 : Gazon pollué à la renouée du japon
Friche industrielle des Prés de Vaux – Besançon (25)
Source : AEU
13
ii. Concurrence passive par fauche sélective et gestion des végétaux spontanés
Cette technique consiste à freiner par des fauches sélectives la croissance de la plante invasive
et de laisser ainsi le temps à la flore indigène spontanée de prendre le dessus.
Le protocole, si tant est qu’il en existe un unique, est le suivant :
1e étape : Première fauche intensive et radicale des taches d’invasive.
La fauche est radicale, se fait à la faux ou à la débrousailleuse si le terrain s’y prête (en fonction de la
pente, de la présence de rocailles…)
Dans le cas de la gestion passive (végétalisation spontanée), cette première fauche se fait en hiver ou
juste avant le printemps.
La Renouée est surtout très active et productive de biomasse fin juin à Août, bien moins au printemps.
Le printemps est donc propice au développement de la flore indigène.
2e étape : 3 à 4 fauches sélectives dans l’année (sur la première année ou les 2 premières années selon
le cas)
Ces fauches sélectives se font à la cisaille ou au croissant par un homme à pied. Il s’agit de couper
exclusivement les pousses et pieds de plantes invasives.
Figure 11 : Outil principal de la fauche
sélective, homme à pied
avec « croissant »
Site industriel des Prés de Vaux à Besançon(25)
Source : AEU
3e étape : Puis 2 (ou 3) ans de surveillance avec une fauche sélective par an en moyenne.
4e étape : Au bout de 4 ans en moyenne, passage en mode « gestion surveillée et rustique de la flore
indigène ». Cette simple gestion dure au moins sur les 10 années suivantes. Elle est intégrée à la
politique de gestion différenciée communale (espaces verts rustiques).
Il s’agit d’entretenir les espaces de manière à ce que la renouée ne puisse pas se retrouver dans des
conditions favorables (lumière notamment), et de laisser la végétation indigène dans une configuration
de couvert dense et pérenne. 2 stratégies de colonisation spontanée et de gestion dans le temps se
dégagent dans cette stratégie :
 les espaces ouverts, à strate essentiellement herbacée
 les espaces fermés à strate buissonnante puis arborée.
Dans les deux cas la renouée est combattue de la même façon au démarrage. Par contre la gestion dans
les années qui suivent est différente.
Les espaces ouverts font l’objet d’une coupe légère tardive bisannuelle (éventuellement
annuelle). Cette fauche ne doit surtout pas être une fauche rase et intense, mais plutôt être une coupe
destinée à éviter la fermeture des espaces lorsque cela est souhaité.
Les espaces plus buissonnants font l’objet de tailles si l’espace est voué à rester arbustif, et de cépages
et/ou de sélections des plus beaux sujets si l’espace est vouée à être plus arboré. Les tailles, cépages ou
sélections commencent à intervenir après 4 à 5 ans, pas avant.
14
Figure12 : Avant : Ici,
Figure 13 : Après : absence de
comparaison de deux parcelles, au
premier plan,
Parcelle en traitement depuis 2ans
lors de la prise de
la photo en 2011, au second plan,
parcelle privée non traitée
Site industriel des Prés de Vaux à
Besançon (25)
Source : AEU
renouée du Japon au premier plan
(parcelle traité depuis trois ans) et au
second plan, la parcelle privée a été
traité, les pieds de renouées fauchées
sont laissées sur place avant d’être
incinérées.
Photo Morgane Juan et Louis
Bourque, novembre 2012
iii. Concurrence active par fauche avec plantation avec ou sans
géotextile
A la différence de la technique précédente, ici il s’agit non seulement de ralentir l’espèce
invasive, mais aussi de dynamiser la flore indigène et plantant plus ou moins densément sur le secteur
fauché.
1e étape : Première fauche intensive et radicale des taches de renouée et mise en place du géotextile
(Optionnel) et de plantation.
La fauche est radicale, se fait à la faux ou à la débrousailleuse si le terrain s’y prête. Le géotextile est
dégradable de type Feutramat (ou équivalent). Les plants sont mis dans des encadrés agrafés solides
pour limiter au maximum la pousse de l’invasive au pied du nouveau plant.
Figure 14 et 15 : Détail du géotextile et du renfort agrafé au niveau des plantations de ligneux.
Friche industrielle des Prés de Vaux - Besançon
Parcelle traitée depuis quelques mois – Préparée en hiver 2010-2011, plantée au tout début du
printemps 2011-Source : AEU
15
Figure 16 : Évolution après un an et demi sur les
friches industrielles des Prés de Vaux- Besançon, ici il
y a encore la présence d’un ou deux pieds isolés de
renouée mais la végétation indigène reprend assez vite
le dessus- Photo de Morgane Juan et Louis Bourque
2e étape : Ecrasement au pied des pousses de renouée (par un homme à pied). Les pousses
d’invasives, dès qu’elles atteignent 10cm environ, sont écrasées au pied (casse de la tige) et laissées en
l’état. Cette action ralentit très fortement le développement de la flore, laissant la possibilité à la flore
indigène plantée de s’exprimer et de prendre le dessus.
Figure 17 : Écrasement d’une pousse
de Renouée au pied du géotextile et du
renfort- Source : AEU
3e étape : Puis 2/3 ans de surveillance avec une fauche sélective par an en moyenne (au croissant).
4e étape : Au bout de 4 ans en moyenne, passage en mode « gestion surveillée et rustique de la flore
indigène ». Cette simple gestion dure au moins sur les 10 années suivantes. Elle est intégrée à la
politique de gestion différenciée communale (espaces verts rustiques).
iv. Récapitulatif
Temps des traitements et rendements
Aucun résultat n’est visible avant 2 ans en général. On compte en moyenne 4 ans pour que la
végétation indigène reprenne le dessus réellement, que des résultats tangibles soient notés et que la
seule surveillance devienne suffisante. .
La parcelle testée à Besançon Mouillère par plantation de Pétasite et Aulne en milieu très
humide a donné des résultats fulgurants en 2 ans seulement. Cela reste très exceptionnel et un
rendement très au-dessus de ce qui est observé en général.
Périodes de fauches et plantations
La renouée, d’après les services espaces verts de la ville de Besançon, est relativement peu
active jusqu'à juin. A partir de fin juin début Juillet, sa croissance devient très forte. Dans le cas de la
fauche intensive sur espaces engazonnés, c’est fin juin juillet et août que les fauches doivent être les
plus régulières. Les fauches sélectives sont concentrées sur l’été.
La première fauche se fait toujours en hiver (ou à la fin de l’automne).
La plantation, se fait soit à l’automne, soit au tout début du printemps.
16
Gestion des produits de fauches
La renouée fauchée est séchée sur place, directement sur la tâche en cours de traitement (pour
empêcher sa diffusion), puis acheminée vers un incinérateur une fois sec.
Figure 18 : Produits de fauche en séchage sur
tâche en court de traitement – Friche
industrielle des Prés de Vaux – Besançon (25)
Photo AEU 2011
Travail de mémoire des parcelles
Un travail de mémoire des parcelles traitées est fondamental afin de ne pas oublier qu’il y a eu
un jour la présence de renouée à tel endroit et surtout pour éviter ça remonté à la surface. Car comme
on l’a vu précédemment, un morceau de rhizomes de quelques millimètres peut se redévelopper une
dizaine d’années plus tard.
La ville de Besançon possède un système d’information géographique (SIG) ou toutes les
parcelles traitées sont répertoriées avec dates, protocoles de traitements, de gestion des enjeux pour les
années à venir.
Flore indigène reconnue efficace (en Franche Comté)
Sur la berge de la friche industrielle des Prés de Vaux, la végétation spontanée indigène s’étant
montrée la plus efficace dans la lutte contre la renouée du Japon, sont les orties, les ronciers (rubus),
les Bardanes (particulièrement efficace semble-t-il), le sureau, les aulnes saules et noisetiers….
Figure 20 : Bardane (Arctinum lappa).
Prés de Vaux- Besançon – Photo AEU
2011
Figure 19 : Roncier (Rubus fruticosus L.). Prés de
Vaux – Besançon - Photo AEU 2011
17
Il est fondamental, pour que la lutte des espèces invasives fonctionnent à court, moyen et long
terme, que la végétation soit :


Indigène
Adaptée à l’environnement demandé.
4. Le CET d’Etueffont
a. Présentation d’Etueffont
Figure 21 : Localisation d’Etueffont, source : Google
ETUEFFONT est une localité d’environ 1500 habitants située dans le département du Territoire de
Belfort. La décharge de la commune se situe à l’Est du village et au Sud du Massif des Vosges.
b. Présentation du CET d’Etueffont
Le site d’Etueffont est une ICPE (installation classée pour l’environnement) et un site de
recherches. Il se situe à 475 m d’altitude et possède une pluviométrie annuelle de 1418 mm. La
température moyenne du site est de 8°C et a environ 120 jours de gel par an.
Le site est une ISDND (installation de stockage des déchets non dangereux), il est géré par le
Syndicat Intercommunale de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères (SICTOM) dont le
président est Marcel GRAPIN. La décharge a reçu de 1976 à 2002, les déchets provenant de 66
communes soit environ 45 000 personnes.
A la création du site en 1976, le SITCOM met en place un système permettant de broyer les
ordures ménagères. Une fois broyés, on déposait ces déchets sur le sol en formant une couche
d’environ 1m de hauteur sans les compacter. On attendait ensuite 2 à 3 mois avant de recouvrir à
nouveau de 80 cm de terre la masse de déchets. La dégradation de ces déchets se fait de manière
aérobie. Il y a un écoulement de lixiviat qui est traité par un système de lagunage. Ce lagunage
comporte 4 lagunes.
18
Après 1998 et afin de pouvoir répondre à de nouvelles normes fixées par la réglementation en
vigueur en matière de traitement des déchets, un casier étanche indépendant de la décharge est
construit. Ce casier reçoit alors les déchets des communes du SICTOM jusqu’en 2002. Après cette
date le site est fermé mais doit rester sous surveillance pour une durée de
30 ans. Une réhabilitation intervient courant 2007. Un recouvrement définitif et un reprofilage des
casiers sont effectués, avec la mise en place de 20000 m3 de matériaux terreux d’apport extérieur.
Source : projet tutoré : analyse critique de la politique de gestion post-exploitation des centres d’enfouissement technique de Geoffrey
DUPUY et de Franck SEGUIN et document technique interne de l’Atelier d’Ecologie Urbaine de M.GALLINET : Etude expérimentale d’un
écosystème épurateur, Bassin à filtre à cailloux.
c. Diagnostic : contamination par la renouée du Japon sur le CET
i. Méthodologie
Nous sommes allés une première fois sur le site le 11 septembre 2012 dans le cadre d’une
visite scolaire. Nous nous sommes intéressés principalement au système de lagunage. Dans le cadre de
notre projet tutoré nous y sommes retournés le 13 novembre 2012 pour observer et évaluer l’étendue
de l’invasion de la renouée du japon sur le site. A cette date, il était facile d’observer la renouée du
Japon qui était alors la seule plante à avoir brunie. Grâce aux drones civils de monsieur GALLINET
nous avons pris des clichés aériens. Nous avons aussi pris des mesures décamétriques et pris des
photos terrestres.
ii. Densité de la renouée
Suite à nos observations sur le site nous avons eu besoin d’identifier les différences de
densités. Car les différences de densités entre deux tâches impliquent qu’elles n’ont pas le même
impact sur leurs environnements et les moyens de lutte à utiliser ne sont pas les mêmes.
Densité élevée
On considère pour ce site qu’une densité de pieds élevés
correspond à plus de 70 pieds au mètre carré.
Figure 22 : Source : Photo de Louis Bourque et Morgane Juan
Densité moyenne
On considère pour ce site qu’une densité de pieds moyenne
correspond à plus de 40 pieds au mètre carré.
Figure 23 : Source : photo de Louis Bourque et Morgane Juan
19
Zone clairsemée et pied isolé
On considère pour ce
site qu’un pied isolée
correspond à un pied
n’ayant pas de voisin
à moins de 2m de lui.
On considère pour ce site
qu’une zone clairsemée
correspond à moins de 40
pieds au mètre carré.
Figure 24 : zone clairsemée- Source :
Figure 25 : pied isolé - Source : photo de
photo de Louis Bourque et Morgane Juan
Louis Bourque et Morgane Juan
iii.
iv. Relevées
Pour quantifier l’étendue de l’invasion de la renouée du Japon, nous avons quadrillé le site
d’Etueffont à l’aide d’un décamètre. Nous avons ensuite reporté les données sur une carte prise sur
Google earth. Les photos aériennes prises par Monsieur GALLINET nous ont permis d’ajuster et de
confirmer nos tracés pour les zones de densité élevée.
Figure 26 : Cartographie de l’implantation de la renouée du Japon et de sa densité. (cf. annexe 1)- source : google earth
Nous pouvons voir sur la carte ci-dessus toute l’implantation de la renouée du Japon sur le
CET d’Etueffont avec toutes les densités répertoriées. Nous constatons que la renouée du Japon est
présente sur une grande partie du site.
20
Figure 27 : Cartographie des zones ou la renouée du japon est en densité faible. (cf annexe 2)- source : google earth
Nous pouvons observer sur la carte ci-dessus l’implantation de la renouée du Japon sur le CET
d’Etueffont avec une densité faible. Cette zone représente la majorité de la surface contaminée. La
petite zone à l’ouest est située à côté d’une zone de densité moyenne et de densité élevée.
Figure 28 : Cartographie des zones ou la renouée du japon est en densité moyenne. ( cf. annexe 3)- source : Google earth
Nous pouvons observer sur la carte ci-dessus, l’implantation de la renouée du Japon sur le CET
d’Etueffont avec une densité moyenne. Nous pouvons constater qu’une grande zone au Sud est
contaminée par la renouée mais qu’il y a aussi des amas de densité moyenne au nord et à l’est du CET.
La zone située au Sud est entourée de zone à densité faible (à l’Ouest) et à densité élevée (à l’Est).
21
Figure 29 : Cartographie des zones ou la renouée du japon est en densité élevé. ( cf annexe 4)- source : google earth
Nous pouvons observer sur la carte ci-dessus, l’implantation de la renouée du Japon sur le
CET d’Etueffont avec une densité élevée. Nous pouvons constater que trois grandes zones sont
présentes au nord, à l’ouest et au sud du site. Ces trois grandes tâches sont nettement visibles. L’une
de ces tâches (celle située au Sud-est) est entourée d’une tâche de moyenne densité qui est elle-même
entourée par une tâche de faible densité.
Nous avons pu voir que la renouée occupait une place importante sur le site. Celle-ci est
apparue il y a trois ou quatre ans. Maintenant elle commence à occuper de plus en plus le territoire. On
peut difficilement évaluer sa progression dans les années à venir. On peut juste dire que son invasion
ne s’arrêtera pas là et qu’il sera de plus en plus difficile et coûteux de la traiter.
Tableau récapitulatif de l’étendu de la contamination par la renouée
Surface de densité faible
Surface de densité moyenne
Surface de densité élevée
Surface totale
Surface contaminée
4800 m²
500 m²
1200 m²
6500 m²
Proportion de zone contaminée
15%
1.6%
3.9%
21.3%
Surface du massif de déchets : 30500 m²
vi. Problématique
La contamination du site d’Etueffont par la renouée du Japon est préoccupante. Les risques ne
sont pas seulement esthétiques. La place que prend actuellement la renouée du Japon sur le site ne
présente pas actuellement des risques pour la biodiversité mais c’est son évolution prévisible qui elle,
est inquiétant. La renouée du Japon de par sa capacité à se reproduire et à se répandre gagne du terrain
en concurrençant les autres plantes déjà présentes sur le site.
Au niveau écologique la renouée ne présente pas d’avantage pour son environnement, les
oiseaux ne nichent pas dans la renouée. Mais la renouée japon présente de nombreux inconvénients
22
Elle sécrète des toxines au niveau de ses racines et cache les autres plantes du soleil jusqu'à leur
appauvrissement. Elle ne fournit pas de nourriture pour la faune.
Au niveau terrassement, elle déstructure le sol en le recouvrant. Elle facilite l’érosion du sol,
ce qui est un problème supplémentaire compte tenu de ce qui ce trouve en dessous de celui-ci.
L’invasion du site d’enfouissement des déchets du site d’Etueffont par la renouée du japon est
déjà importante mais ne cessera de grandir et ce, de plus en plus rapidement. C’est pourquoi une action
rapide est nécessaire.
vii. Interprétation
Les moyens de lutte à mettre en œuvre seront différents en fonction de la densité avec laquelle
le renouée sera présente sur la tâche à combattre. La dynamique de cette invasion est préoccupante car
en 2007 il n’y avait pas de contamination. La renouée du Japon gagne donc plus de 1000 m² de terrain
par année. On peut s’attendre à voire ce chiffre augmenté et cette invasion croître de manière
exponentielle.
5. Projet de lutte
a. Des mesures éradicatrices efficaces existent.
Après la visite du CET, nous avons pu constater la présence de différentes plantes déjà
présentes sur le site, nous avons donc fait un zonage afin de pouvoir mieux répartir d’autres
plantes en fonction de leurs habitats mais aussi de leurs cohabitations.
i. Pour densité élevée, lutte par géotextile et plantation.
Pour les tâches où les pieds sont présents en forte densité, la pose d’un géotextile opaque et
perméable à l’eau rendra aveugle la renouée du Japon. Elle stoppera donc sa croissance mais elle sera
toujours présente. Il faut planter des végétaux qui profiteront de la lumière et surtout de l’absence de
concurrence pour prendre un maximum de place. Lorsque le géotextile se dégradera , les végétaux que
nous aurons choisis de planter jouerons le même rôle que le géotextile.
Attention il est important qu’une trace des tâches actuelles soit gardée. Si on ne voit plus la
renouée du Japon après la mise en place de ces mesures elle reste quand même présente. Une
destruction des végétaux mis en place permettrait à la renouée du Japon de reprendre le terrain qu’elle
aurait perdu.
ii. Pour densité moyenne, lutte par plantation et fauche sélective.
Pour les tâches de moyenne densité, la pose d’un géotextile n’est pas nécessaire. Comme pour
la densité élevée il faut planter des végétaux dont nous favoriserons la pousse en coupant les pieds de
renouée du japon. Cette fauche sélective doit être renouvelée deux à trois fois pendant l’année. Au fur
et à mesure des coupes, la renouée sera de moins en moins visible et finira par disparaitre.
Attention, on ne la verra plus mais elle restera toujours présente. Il est donc important de
garder en mémoire où se trouvait les tâches avant l’éradication totale de celles-ci.
23
iii. Pour densité faible, lutte par fauche sélective
Pour les tâches de faible densité, il n’est pas nécessaire de planter. Une fauche sélective de la
renouée privilégiera les autres plantes occupant la majeur surface de ces tâches.
Attention, comme pour la lutte des tâches qui ont des densités plus importantes, il est
important de garder la trace des tâches pour ne pas offrir de la lumière à la renouée par taille trop
intensive.
Voici quelques plantes qui pourraient être intéressantes pour le CET d’Etueffont (source
M.GALLINET et crédit photo : http://botania.free.fr/ ) :
Arbustes:
Alliance basée sur le noisetier (Corylus avellana): avec Cratagus monogyna( Figure 30), Prunus
spinosa (Figure 31), Sambucus nigra (Figure 32), Euonymus europaeus (Figure 33) (Fusain
d'europe), Cornus sanguinea( Figure 34)
30
31
32
33
34
Roncier:
Rubus( Figure 35) (variétés de mûres framboises plus ou moins sauvages) + Rosa canina (Figure
36).
ex: Rubus caesius (bleuatres), Rubus fruticosus, idaeus (framboisier), ulmifolius (Figure 37) (à
feuille d'orme),
35
36
37
Genêts: Cytisus scoparius (Figure 38) ou encore l’alliance cytisetalia scoparii.
Figure 38
24
Zonage du CET d’Etueffont pour la répartition des végétaux
Figure 39
Zone n°1 : Dans cette zone, il est préférable d’implanter des ronciers car il y en a déjà à cet endroit.
Zone n°2 : Dans cette zone, il y a déjà la présence de diverses plantes, mais comme cela n’est pas
suffisant il faudra en implanter d’autres comme le Sambucus nigra, Euonymus europaeus (Fusain
d'Europe), Cornus sanguinea par exemple.
Zone n°3 : Dans cette zone, des genêts sont déjà existants, on peut donc en implanter d’autres
ainsi que des arbustes et autres petits buissons.
Zone n°4 : Cette zone ne fait pas partie du massif de déchets mais doit tout de même être
traité. Ici il est donc possible d’implanter des noisetiers.
b. Mesures Préventives
Une gestion douce, qui consiste à tondre le moins fréquemment possible, permet aux autres
végétaux de rester constamment plus hauts que les éventuels nouveaux pieds de renouée et donc de
cacher ceux-ci de la lumière.
Attention à ne pas véhiculer de la renouée lors des tontes d’une zone contaminée vers une
zone non contaminée. Pour cela une ordre de passage qui commencerait du bas des lagunes en
remontant vers les zones contaminées éviterait un nettoyage des engins de tonte après chaque tâches
de renouée tondues.
Garder la trace des taches présentes permet la pérennité des actions de lutte mise en œuvre et
donc diminuer les coûts annuels de ceux-ci.
25
6. Conclusion général
Le problème de la renouée du Japon sur le CET d’Etueffont s’aggrave de jours en
jours car cette plante se répand très rapidement. Trois solutions de luttes déjà testées et
éprouvées par la ville de Besançon construisent le projet de lutte du CET d’Etueffont.
Plus ce problème sera pris rapidement en compte et moins il en coutera au gestionnaire
du SICTOM. En effet, si les plants prennent encore plus d’ampleurs, les moyens pour
s’en défaire devront également augmenter et il n’y aura plus qu’une seule méthode de
lutte à mettre en place, celle de la concurrence active par fauche avec plantation et
géotextile (qui est notre moyen de lutte le plus couteux). C’est pour cela qu’il est
important de réagir très rapidement sinon jusqu’où pourrait s’étendre cette plante
invasive ?
26
7. Bibliographie

Rapport de projet tutoré de Geoffrey DUPUY et de Franck SEGUIN : analyse critique de la
politique de gestion post-exploitation des centres d’enfouissement technique.

Document de l’association Echel : journées techniques Nationales « renouée »

Document technique interne de l’Atelier d’Ecologie Urbaine de M.GALLINET : Etude
expérimentale d’un écosystème épurateur, Bassin à filtre à cailloux.

Magazine canadien : « la recherche, l’actualité des sciences » http://www.larecherche.fr

Site du syndicat mixte de la vallée de l’orge aval : www.Sivoa.fr/

Le site canadien du ministère de l’agriculture et de l’alimentation :
http://www.omafra.gov.on.ca

Lien pour le géotextile : http://www.amarande.eu/?p=921#more-921

Le site du SICTOM : http://www.sictom-etueffont.fr/

Herbier en ligne : http://botania.free.fr/
27
8. Glossaire
CET : Centre enfouissement technique
ECHEL : Espaces-Chantiers Environnement Local : L’association a pour objet de promouvoir le
développement local et solidaire par la participation volontaire à l’aménagement, la sauvegarde et
l’animation des espaces de vie.
Géotextile : Textile artificiel employé comme armature, comme filtre, dans le domaine des travaux
publics.
ISDND : Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux
Lixiviat : Le lixiviat est le liquide résiduel engendré par la percolation de l’eau et des liquides à
travers une zone de stockage de déchets, de produits chimiques ou tout simplement un sol contaminé
par des polluants.
Plantes invasives : Les plantes invasives sont des espèces végétales qui :



ont été introduites par l'homme (volontairement ou accidentellement) en dehors de leur
aire de répartition naturelle (ce sont les espèces dites 'exotiques')
sont capables de se naturaliser, c'est-à-dire capables de survivre et de se reproduire dans
la nature
présentent de grandes capacités de dispersion conduisant à une forte augmentation de
leurs populations.
Rhizomes : Tige souterraine de certaines plantes, racines.
Un sépale : Un sépale est un élément constituant le calice de la fleur, généralement vert, qui complète
les pétales.
SICTOM : Syndicat Intercommunal de Collecte et de traitement des Ordures Ménagères.
28
9. Annexes des illustrations
1. Introduction
a. Description d’une plante invasive
b. Description du CET
2. La renouée du Japon
c. Comment reconnaitre la renouée du Japon (figure 1)
d. Pourquoi est-elle nuisible ? (figure 2 à 4)
Figure 2 et 3 :
Exemple de renouée
du Japon sur le CET
d’Etueffont (automne
2012) Photos : Louis
Bourque et Morgane
Juan
Figure 4 : Exemple de
renouée du Japon présente sur
un mur en pierre à Besançon
(automne 2012)
Photo : Louis Bourque et
Morgane Juan
29
3. Technique de lutte contre la renouée du Japon
a. Historique de lutte
b. Techniques diverses
i.
ii.
Mesures préventives
Mesures éradicatrices (figure 5 à 9)
Ces insectes sont des Aphalara itadori ( Photos :Source : magazine « Le Monde »)
Parcelles tests à Besançon
iii.
Mesures compensatoires
c. Techniques éprouvé du service des espaces verts de la ville de Besançon
i.
Fauche intensive sur espaces engazonnés pollués de renouée (figure 10)
Renouée+pelouse
à Besançon
( photo :Louis
BOURQUE et Morgane
JUAN)
30
concurrence passive par fauche sélective et gestion des végétaux spontanés
(figure 11 à 13)
Parcelle test de Besançon, crédit photo : Gilles GALLINET et Morgane JUAN
ii.
Concurrence active par fauche avec plantation avec ou sans géotextile (figure 14 à 17)
Parcelle test de Besançon, crédit
photo : Gilles GALLINET et
Morgane JUAN
iii.
31
Récapitulatif (figure 18 à 20)
Parcelle test de Besançon, crédit photo : Gilles GALLINET et Morgane JUAN
4. Le CET d’Etueffont
a. Présentation d’Etueffont (figure 21)
b. Présentation du CET d’Etueffont
c. Diagnostique : contamination par la renouée du Japon sur le site
i.
ii.
Méthodologie
Densité de la renouée (figure 22 à 25)
Densité de la renouée du Japon sur le CET d’Etueffont, crédit photo : Morgane JUAN
iii.
Relevées (figure 26 à 29)
Cartographie de l’implantation de la renouée du
Japon et de sa densité. (cf. annexe 1)- source :
google earth
Cartographie des zones ou la renouée du japon
est en densité faible. (cf annexe 2)- source :
google earth
Cartographie des zones ou la renouée du japon est
en densité moyenne. ( cf. annexe 3)- source :
Google earth
Cartographie des zones ou la renouée du japon
est en densité élevé. (cf annexe 4}- source
google earth
5. Projet de lutte
Photos tirée de l’herbier en ligne ( http://botania.free.fr/)
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