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Principes de base
La notion est en vogue mais il aura fallu plus d’une trentaine d’années pour que cette idée d’un
développement économique qui prenne en compte les contraintes environnementales fasse son
chemin. Car déjà, à la fin des années 1960, le Club de Rome constatait que la dégradation des
écosystèmes était imputable au développement économique (aujourd’hui, 60 % des écosystèmes qui
permettent la vie sur la Terre ont été abîmés, un quart des espèces de mammifères est voué à
l’extinction dans les décennies à venir). L’apparition du terme remonte à 1987 : « Le développement
durable répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures de
répondre aux leurs» (Gro Harlem Brundtland). Et petit à petit, à force de sommets internationaux
(dont Rio, 1992), le concept va entrer en politique. En 2002, le sommet de Johannesbug montrait -
hélas - tout le décalage entre les bonnes intentions et la réalité d’un fossé croissant entre pays riches et
pauvres, et une dégradation continue de l’environnement... Reposant pourtant sur trois principes assez
simples - la responsabilité, la prévention et la précaution -, force est de constater que tous les Etats ne
tirent pas dans le même sens. Par exemple, le fait que les Etats-Unis - pays le plus pollueur au monde -
ne respecte pas le protocole de Kyoto (qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre) montre
les limites à l’adhésion universelle, au principe de responsabilité ; la notion de «pollueur-payeur» y est
pourtant centrale. L’exemple de l’eau douce (peu disponible et de plus en plus demandée, d’accès
inégal suivant la localisation des populations, et dont la qualité se dégrade) permet d’illustrer les
enjeux du développement durable. Les objectifs sont : de l’eau pour tous, une meilleure gestion des
nappes phréatiques et la lutte contre le gaspillage. Aussi, plutôt que d’investir dans des équipements
onéreux en ce qui concerne son traitement, on veillera, en amont, à ne pas la polluer ; c’est là, en
résumé, tout l’esprit du développement durable.
Du collectif à l’individuel
Les chantiers du développement durable sont multiples ; à dire vrai, ils concernent tous les pans de
l’activité humaine. Ainsi, les mentalités et les comportements doivent changer en ce qui concerne les
transports, le commerce, l’entreprise, l’agriculture, la pêche, les habitudes de consommation, l’habitat,
la santé, les loisirs, le tourisme, etc. Nous devons être plus responsables, plus précautionneux, plus
équitables, et globalement avoir plus d’éthique. La question des transports - préoccupation collective
et individuelle - paraît au coeur d’une réflexion qui se soucie de durabilité. Dune part, le transport
puise dans des ressources naturelles (énergies fossiles) qui se raréfient et d’autre part, l’intensification
des travaux engendre une pollution inquiétante à l’origine de certains changements climatiques.
Devant ce constat, le transport durable vise à diminuer le trafic routier au profit d’une meilleure
répartition entre la route, les chemins de fer, la mer, les fleuves et les canaux. Ce qui est vrai pour le
transport des marchandises l’est aussi pour celui des hommes. Et, à l’échelle individuelle, on a le
choix parmi différents modes de transport. En termes de respect de l’environnement, c’est le vélo qui
arrive en tête, suivi de près par la marche à pied. Pour d’autres distances, les transports en commun
sont recommandés et, pour les destinations lointaines, le train et le bateau sont plus verts que l’avion.
Et, quitte à prendre la voiture, partageons l’habitacle avec le maximum de passagers, ou optons pour
les moteurs hybrides, les filtres à particules, les biocarburants au moment de l’achat ou la location
d’un véhicule. De même, utiliser les énergies renouvelables paraît aujourd’hui une mesure de bon
sens. Les alternatives aux combustibles fossiles sont nombreuses et performantes.
Le principe consiste à tirer partout profit de l’énergie du soleil, de l’énergie du vent, de l’énergie
géothermique (interne à la Terre) et de l’énergie de l’eau. S’agissant du vent, par exemple, si
l’éolienne permet de pomper l’eau, elle peut également générer de l’électricité en grande quantité. Par
ailleurs, l’exploitation de l’énergie solaire est en train de modifier nos habitats.
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