“The presentation will start with a description of the multiplication and heterogenization of
borders that characterize the contemporary world. It will then focus on some points made in
the book (e.g. the very idea of “border as method”, the definition of the border as a field of
tensions, the concept of differential inclusion) against the background of recent debates in the
field of (critical) border studies.”
Sandro Mezzadra enseigne la théorie politique à l’université de Bologne, il est également
membre associé à l’Institute for Culture and Society de l’University of Western Sydney.
Durant la dernière décennie son travail s’est centre sur la relation entre la globalisation, la
migration et la citoyenneté ainsi que sur la théorie et la critique postcoloniale. Il a notamment
publié Diritto di fuga. Migrazioni, cittadinanza, globalizzazione (ombre corte, 2006), et La
condizione postcoloniale (ombre corte, 2008). Il est l’auteur avec Brett Neilson de Border as
Method, or, the Multiplication of Labor (Duke University Press, 2013).
13 février : Romain Bertrand (directeur de recherche, Science po, CERI), La tentation du
monde : « histoire globale » et « récit symétrique »
27 février : Michel Lussault (géographe, professeur d'études urbaines, Université de Lyon
(École normale supérieure de Lyon), directeur de l'Institut français d’éducation), « La
transpatialité au cœur de l’expérience urbaine contemporaine »
13 mars : Sophie Wahnich (directrice de recherches au CNRS, IIAC/TRAM, CNRS-
EHESS), « Anachronisme contrôlé et dépendance téléologique, qu'est ce que l'historien peut
fournir aux terrains présents ? »
Longtemps le rapport à l'histoire des anthropologues a consisté à « reconstruire les étapes
historiques qui ont précédé dans le temps les formes actuelles des sociétés », à fabriquer ainsi
un continuum de l'histoire du passé vers le présent, ou du présent vers le passé quand la
méthode est régressive.
Mettre en relation deux présents consiste à prendre au sérieux « le saut du tigre » (Walter
Benjamin) vers le passé, ainsi à mettre en relation le présent d'une situation actuelle et le
présent des acteurs du passé. Il s'agit moins alors de s'interroger sur les chaines de causalités
que sur les analogies qui conduisent à produire de l'intelligibilité sur le mode de la
comparaison dans le temps.
Une anthropologie-monde du contemporain pourrait alors faire alliance avec des problèmes
d'histoire qui permettent de déplacer les questions d'aujourd'hui ou d'en poser de nouvelles.
Nicole Loraux a appris aux historiens dès les années 1990 à travailler ainsi, dans ce qu'elle a
nommé anachronisme contrôlé. Non pas chercher des origines mais voir comment des
questions présentes permettent de circonscrire des questions passées pour revenir vers le
présent lestés de nouvelles manières d'envisager les problèmes, les questions, les
constructions d'objets. Aujourd'hui les historiens de la global history économique parlent de «
dépendance téléologique ». Ici encore c'est le présent qui produit les objets d'histoire et ces
objets d'histoire permettent de revenir vers le présent avec de nouvelles perspectives.
L'alliance entre anthropologues et historiens n'est plus un partage des taches, ceux qui
s'occupent du passé, ceux qui s'occupent du présent des sociétés, mais elle porte sur les outils
qui président à l'enquête comparative sur le présent, la catégorie temporelle, la catégorie
spatiale.
Nous visiterons ces procédures et leurs enjeux épistémologiques et méthodologiques pour
comprendre comment penser une nouvelle alliance entre anthropologie et histoire.
27 mars : Jonathan Friedman, Distinguished Professor University of California San Diego «
Remettre la mondialisation à sa juste place »