Psychopathologie. La psychiatrie de liaison. Cours 8. 20/12

Psychopathologie. La psychiatrie de liaison. Cours 8.
20/12/03
I. Définition.
1. Réelle identité, mais difficile à définir.
o Trop souvent méconnue par les différentes instances.
o Différence de nature entre psychiatrie de liaison et psychiatrie de secteur.
o Importance, fréquence et méconnaissance des problèmes psychiatriques et psychologiques à
l’hôpital général et souvent intriqués avec les problèmes somatiques.
2. Définition par Zumbunnen en 1991.
« La psychiatrie de consultation liaison peut être définie comme la partie de la psychiatrie qui s’occupe des
troubles psychiatriques se manifestant chez les patients des autres disciplines médicales ».
3. Psychiatrie de secteur et psychiatrie de liaison.
La psychiatrie de secteur a été créée dans les années 1960, elle avait pour objectif de donner à tous l’accès aux
soins psychiatriques.
La psychiatrie de liaison est apparu aux USA (appelée alors psychiatrie de consultation) et a pour but le
rattachement aux services d’hospitalisation générale.
II. Champ d’application.
1. Est-elle de la psychologie médicale ?
A priori non, mais en fait elle traite de la même façon des questions de :
- La psychologie de la relation médecin-malade.
- La psychologie de l’homme face à la maladie.
- La psychologie cognitive comme intégrée dans le cursus.
2. Doit-elle intégrer la psychologie de la santé ?
- Analyse les stratégies adaptatives (ou d’ajustement ! coping) dans un contexte de stress chronique.
- Dans un but d’intégration des dimensions biologiques, sociologiques et psychologiques.
- Ce qui peut permettre une meilleure compréhension des mécanismes sous-tendus par les pathologies
chroniques en vue d’un changement ?
III. Organisation de l’unité fonctionnelle (exemple de celle où travaille le prof).
Elle est composée :
- D’une secrétaire.
- D’une psychologue clinicienne.
- D’un praticien hospitalier à tems plein.
- D’un praticien hospitalier (Ph) à temps partiel.
- D’une infirmière.
- D’un interne DES ( ?) de psychiatrie.
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1. Les particularités de cette unité.
- Absence de gestion des urgences psychiatriques.
- Avec un « confort » de travail pour la liaison.
- Ce qui n’est pas toujours le cas…(question de moyens).
2. Même si les missions peuvent être similaires.
- Il existe un service de toxicologie.
- Structuré avec un SIU et une unité de 16 lits.
- Comportant un praticien hospitalier à temps plein et un interne psychiatrique.
- Assurant la prise en charge des suicidants (IMV).
3. Absence d’intervention dans tous les services.
- Vacataires dans un certain service (DV, gériatrie).
- Deux praticiens hospitaliers à temps partiel (gynécologie + greffés).
IV. Données sur l’activité.
Ce service a été crée en 1994 et depuis le nombre d’actes n’a cessé d’augmenté. A l’heure actuelle, le nombre de
patients par an s’élève à 1000 et le nombre d’actes à 2000, ce qui signifie qu’environ 50% des patients ne sont
vus qu’une seule fois (la psychiatrie de liaison n’étant pas une psychiatrie au long cours mais une psychiatrie
d’orientation). 25% des patients sont vus deux fois dans l’année, 65% des patients ont des antécédents
psychiatriques et 35% n’en ont pas.
1. Motifs d’hospitalisation :
- Maladie somatique : 89, 9%
- Tentative de suicide : 7.9%
- Motif psychiatrique : 4.9%
- Autre : 2.9%
2. Motifs d’appel du psychiatre.
Sur l’ensemble des motifs explicites :
- Troubles dépressifs : 36% (Ce que les services d’hospitalisation générale appelle trouble dépressif, d’où
l’excès).
- Troubles du comportement : 19%
- Tentative de Suicide : 10%
- Troubles anxieux : 9%
- Autres : 2% (conduites addictives, troubles de la personnalité etc…)
3. Origine de la demande :
- Pour 4% des cas elle provient du patient.
- Pour 1% des cas elle provient de la famille.
- Pour 95% des cas elle provient de l’équipe soignante (soit les infirmiers la plupart du temps, rarement
les médecins).
V. La consultation.
1. Public.
Elle concerne les patients dits « psychiatriques » présentant des troubles du comportement pouvant inquiéter les
équipes.
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2. Objectifs.
1. Evaluation.
2. Contact entre les personnes, les ressources et le réseau.
3. L’orientation.
4. Contexte d’intervention.
- Maladies graves, chroniques.
- Indication de symptômes physiques et psychiques.
- Absence de pathologie organique retrouvée.
- Tentative de Suicide.
VI. Diagnostic des états anxieux.
Les états anxieux : Ne sont pas un motif de consultation très fréquent (9%) et pourtant bien souvent
diagnostiqués (26% à 38%).
0 Symptômes :
- Réaction facteur de risque, troubles de l’adaptation : 95%
- Troubles anxieux : 13%
- Troubles dépressifs mixtes : 13%
- Autres : 3%
o Troubles dépressifs : 6%
o Troubles mentaux organiques : 6%
o Troubles de la personnalité : 7%
o Absence de troubles : 7%
o Troubles de conversion et somatoformes : 14%
VII. Diagnostic des états dépressifs.
Les états dépressifs : Le diagnostic de dépression est un motif d’appel fréquent en psychiatrie de liaison (1/3 des
cas), elle serait sous-estimé selon certains auteurs.
1. Symptômes :
- Troubles dépressifs et anxio-dépressifs : 59% (dépressifs), anxio-dépressifs (15%), le tout : 95%
- Troubles anxieux de l’adaptation : 24%
- Troubles de conversion et somatoformes : 11%
- Troubles de la personnalité : 8%
- Conduites addictives : 5%
- Troubles mentaux organiques : 4%
- Troubles psychotiques : 1%
- Autres : 2%
- Absence de troubles : 3%
2. Les difficultés du diagnostic.
Critères du DSM-IV d’épisode dépressif majeur (il doit y avoir au moins 5 critères dont l’un des deux premiers)
1. Humeur dépressive.
2. Perte d’intérêt ou de plaisir.
3. Modification du poids.
4. troubles du sommeil.
5. Agitation ou ralentissement psychomoteur.
6. Fatigue.
7. Dévalorisation ou culpabilité.
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8. Troubles de concentration ou indécision.
9. Pensée de mort ou idées suicidaires.
Les critères soulignés correspondent aux symptômes posant des problèmes diagnostics.
3. Diagnostic rétrospectif des états dépressifs.
Dans ¾ des cas, le motif de la demande.
o Correspondait bien au diagnostic de dépression (pour 144 patients sur 187 avec ce diagnostic).
o Les 25% restants se divisent en troubles du comportement ou des conduites, ou des troubles
anxieux.
o La sensibilité du diagnostic du somaticien évaluée indirectement est inférieure à 70%.
o Et la spécification est plutôt faible dans la mesure où environ 50% des patients ne sont pas
déprimés.
Quels sont les symptômes d’alertes ?
4. Symptômes repérés par les équipes.
a. Les symptômes princeps.
- La tristesse (de l’humeur).
- Les troubles du sommeil ou alimentaires.
- Le ralentissement psychomoteur.
b. Les symptômes accessoires.
- Des idées de suicide ou un désir de mort.
- Une attitude d’opposition.
- Des troubles anxieux.
- Des plaintes somatiques.
0 Les troubles du sommeil.
Ils font partie des premiers symptômes qui se déclarent, mais ne suffisent pas à déclencher une intervention.
0 La tristesse.
Elle vient compléter le tableau clinique parfois en permettant l’appel du psychiatre.
0 Les troubles du comportement.
Ils sont souvent à l’origine d’une demande rapide d’avis, alors même que la symptomatologie était complète.
VIII. Constatations générales.
1. Quelles remarques peut-on faire.
- Malgré la présence des symptômes cardinaux de la dépression celle-ci reste sous-évaluée.
- Le retard diagnostic entraîne un retard dans le traitement de ces états…Lorsqu’ils sont repérés.
- Ce sont les passages à l’acte qui « sauvent » les patients par la demande d’avis spécialisé.
- Mais le délai d’appel pour un syndrome dépressif reste le plus long de toutes les pathologies recensées
soit en moyenne 12.3 jours après l’admission.
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2. La liaison.
- Alliance avec les équipes de soins somatiques pour les aider à faire face à des prises en charges
difficiles.
- Soutien des équipes.
- Différence de qualité dans la collaboration selon les situations.
- Rôle d’enseignant du psychiatre de liaison.
- Proposer des solutions, orienter.
o Avec les psychologues de l’hôpital.
o Avec l’infirmière de psychiatrie en liaison.
o Avec le réseau des soins du patients en dehors de l’hôpital.
o Avec l’entourage.
o Avec les travailleurs sociaux…
3. Evolution.
- Nombre de patients présentant des troubles psychiatriques augmente à l’hôpital général.
- Les soins sont de plus en plus techniques et laissent peu de place à la dimension relationnelle.
- Course après le temps au détriment de la connaissance de la vie du malade.
http://www.serpsy.org/psy_levons_voile/hopital/psy_liaison.html
http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/temoignage/57.htm
http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/Recherche/rech/urgpsy.html
http://www.ch-charcot56.fr/intrsect/liaison.htm
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