Analyse des documents p 142-143
Le document 1 permet d’aborder sommairement la technique de tomographie (du grec tomê, coupe)
sismique. Tout comme la tomographie médicale, elle permet d’imager l’intérieur d’une structure. La
technique est fondée sur le trajet et la vitesse de propagation des ondes sismiques à l’intérieur du globe
terrestre. Pour l’étude des structures superficielles, les signaux sismiques sont générés à partir d’un trou
de forage, puis enregistrés par un ensemble de géophones (ou d’hydrophones) dans un second trou de
forage. Pour l’étude des structures profondes, les ondes sismiques générées lors des tremblements de
terre sont utilisées. Le principe de la tomographie est fondé sur le fait que la vitesse de propagation des
ondes sismiques dans un matériau est relative à ses propriétés mécaniques et thermiques.
Les vitesses de propagation obtenues sont comparées aux prévisions de vitesse données par le modèle
PREM (Preliminary Reference Earth Model de Dziewonski et Anderson en 1981) qui est un modèle
sismologique de la Terre représentant l’évolution de la vitesse des ondes P et S en fonction de la
profondeur. Par exemple, la présence d’un corps plus froid accélère les ondes sismiques qui le traversent,
un corps plus chaud ralentit les ondes : on obtient donc des anomalies de propagation de vitesse par
rapport à une vitesse théorique. En multipliant les stations d’enregistrement, on peut déterminer la
géométrie spatiale de ces anomalies de vitesse. Par des traitements mathématiques de l’ensemble des
données, une coupe et une représentation 3D de la répartition spatiale des vitesses de propagation des
ondes sismiques peuvent être obtenues.
Les différents supports présentés dans les documents 2 et 3 (cartes 2D, coupe en 2D et bloc diagramme
en 3D) entraînent les élèves à travailler dans les trois dimensions de l’espace et à passer d’une
représentation à une autre.
Pour analyser le document 3, on pourra utiliser, en la simplifiant, l’information suivante : la zone de
transition entre la fin de l’asthénosphère et le début du manteau inférieur se manifeste par un
changement dans la nature des minéraux (l’olivine est progressivement remplacée par la phase spinelle,
elle-même remplacée par un assemblage pérovskite et magnésiowüstite à 670 km) ce qui induit une
modification de la densité et de la viscosité à la transition manteau supérieur et manteau inférieur. Il
semblerait donc logique que les plaques subductées ne franchissent pas cette barrière, ce qui est le cas
pour la coupe au niveau de la mer Égée mais pas pour l’Amérique centrale.
Q1 p 143
- Doc. 1 et 2 : La tomographie sismique est basée sur l’étude des vitesses de propagation des ondes
sismiques à l’intérieur du globe, et plus précisément sur l’existence de vitesses plus élevées (ou
plus faibles) que la moyenne attendue si les matériaux traversés étaient thermiquement
homogènes. Le document 2 montre que deux zones mantelliques peuvent avoir des
comportements différents. Les cartes des vitesses montrent une très bonne corrélation entre la
position des régions lentes et chaudes en profondeur (rouge foncé) et la présence des dorsales
océaniques en surface, qui sont les zones où les plaques lithosphériques sont fabriquées en
continu à partir du manteau, par accrétion de lithosphère. Ainsi, à 100 km de profondeur sous la
dorsale pacifique existe une forte anomalie négative de vitesse des ondes S traduisant l’existence