UNITE D’ENSEIGNEMENT
« ECONOMIE DE L’EDUCATION –2E »
-------------------------------------
SOUS-MODULE DE BASE
« NOTIONS FONDAMENTALES DE L’ECONOMIE DE L’EDUCATION »
-----------------
E-THEME N°6
«
«
P
PR
RO
OD
DU
UC
CT
TI
IV
VI
IT
TE
E
E
ED
DU
UC
CA
AT
TI
IV
VE
E»
»
AUTEUR : Pierre GRAVOT
DERNIERE MISE A JOUR : février 2007
PREREQUIS : activité (ethème 4), théorie de la production en économie marchande
MOTS CLES : productivité, productivité éducative, fonction de production éducative,
fonction de production individuelle
OBJECTIFS : savoir si l'on peut appliquer au système éducatif, ou à l'individu, une
notion clef de l'économie marchande, la productivité
Degré d’importance : notion fondamentale.
SOMMAIRE
1. DEFINITION DE LA PRODUCTIVITE ................................................................................................ 3
En économie marchande, la productivité est définie comme le rapport du produit et des divers
facteurs utilisés (main-d'œuvre, capital technique). Que peut-on envisager pour un établissement
éducatif, concernant ses activités d'enseignement ?....................................................................... 3
1.1 – D
EFINITION EN TERMES D
'
ACTIVITE
................................................................................................3
La définition de la productivité éducative en termes d'activité retiendra les effectifs d'étudiants
comme mesure de l'output et la quantité d'enseignement dispensé comme input appréciée de
différentes façons (effectifs enseignants, potentiel ou charge d'enseignement).............................. 3
1.2 – D
EFINITION EN TERMES DE VALEUR AJOUTEE
................................................................................. 6
La définition de la productivité éducative en termes de valeur ajoutée retient le nombre de
diplômés comme mesure de l'output. Elle est liée au taux de réussite et au taux d'encadrement... 6
1.3 – A
UTRES INDICATEURS DE PRODUCTIVITE
........................................................................................ 7
Il est possible de calculer quelques indicateurs complémentaires concernant les activités
d'enseignement ou les autres activités liées au système éducatif................................................... 7
2. FONCTIONS DE PRODUCTION EDUCATIVE .................................................................................. 8
La question posée est de savoir dans quelle mesure, compte tenu de l'optique choisie (activité ou
valeur ajoutée) , on peut définir une véritable fonction de production définie comme la frontière
d'efficience du bloc de production vers laquelle convergeraient les établissements. La réponse est
nuancée........................................................................................................................................... 8
2.1 - P
RINCIPES METHODOLOGIQUES GENERAUX
(
ECONOMIE MARCHANDE
)..............................................8
2.2 – F
ONCTIONS DE PRODUCTION POUR LES ETABLISSEMENTS D
'
ENSEIGNEMENT
..................................10
Nous envisagerons d'abord les fonctions uni factorielles, où le seul facteur de production retenu
est le facteur "enseignement", avant d'élargir l'analyse aux fonctions multi factorielles et à des
notions connexes (productivité globale, substituabilité)................................................................. 10
2.2.1 – Fonctions uni - factorielles................................................................................................ 10
2.2.1.1. Définition en termes d'activité..................................................................................................... 10
2.2.1.2 – Définition en termes de valeur ajoutée..................................................................................... 12
2.2.2 – Elargissements de l'analyse ............................................................................................ 13
2.2.2.1 - Fonctions multi – factorielles..................................................................................................... 13
2.2.1.2 - La notion de productivité globale............................................................................................... 13
2.2.1.3 - La substituabilité des facteurs de production ............................................................................ 15
2.2.1.4 - Productions jointes.................................................................................................................... 15
2.3 - F
ONCTIONS DE PRODUCTION INDIVIDUELLES
................................................................................. 16
Dans cette dernière étape, nous changeons totalement d'optique en abandonnant l'institution pour
l'individu, producteur de son capital humain.................................................................................. 16
2.3.1 – L'output ............................................................................................................................. 16
Il s'agit de mesurer, pour chaque individu, l'accroissement du stock de connaissances résultant de
sa scolarité..................................................................................................................................... 16
2.3.2 – Les inputs..........................................................................................................................17
Pour accumuler des connaissances, l'étudiant doit mettre en œuvre un certain nombre de moyens
ou inputs. Les uns dépendent en fait directement de l'étudiant lui-même, les autres lui sont
"offerts" par le système éducatif. ................................................................................................... 17
2.3.2.1 - Les inputs liés à l'étudiant......................................................................................................... 18
2.3.2.2 - Les inputs "offerts" par le système éducatif............................................................................... 18
2.3.3. Evaluation des performances individuelles ........................................................................18
En continuant à suivre la même démarche analytique que celle adoptée pour les institutions
éducatives, nous nous interrogeons pour terminer sur l'appréciation des performances des élèves
- étudiants dans leurs études et leurs déterminants. ..................................................................... 18
2.3.4 - Le modèle de BEN-PORATH (annexe)............................................................................. 21
1. DEFINITION DE LA PRODUCTIVITE
En économie marchande, la productivité est définie comme le rapport du produit et des
divers facteurs utilisés (main-d'œuvre, capital technique). Que peut-on envisager pour un
établissement éducatif, concernant ses activités d'enseignement ?
Dans le cas d'un établissement d'enseignement, comme nous le savons, nous pouvons
envisager deux mesures des produits d'enseignement : soit en termes d'activité (les inscrits), soit en
termes de valeur ajoutée (les diplômés). Quant aux facteurs de production, il s'agit des personnels
(enseignants ou non) et des équipements pédagogiques. L'essentiel de notre réflexion portera sur le
facteur "enseignement" (apprécié de diverses manières).
1.1 – Définition en termes d'activité
La définition de la productivité éducative en termes d'activité retiendra les effectifs
d'étudiants comme mesure de l'output et la quantité d'enseignement dispensé comme input
appréciée de différentes façons (effectifs enseignants, potentiel ou charge d'enseignement)
1. Le plus élémentaire est le rapport effectifs d'étudiants / effectifs d'enseignants :
P1 = INS / ENS
Ce taux peut être calculé au niveau global, par établissement, par cycle, par discipline, etc... Il peut
aussi être calculé par référence à diverses catégories d'enseignants. Dans tous les cas, il s'agit donc de
l'inverse du taux d'encadrement traditionnel (enseignants / inscrits) :
P1 = 1 / (ENS/INS) = 1 / E
Le tableau ci-dessous donne pour l'année 1985 les taux d'encadrement nationaux par grandes
disciplines dans l'enseignement supérieur.(à actualiser)
TAUX D'ENCADREMENT (1985)
Discipline Effectifs étudiants Personnel enseignant Taux d'encadrement (%)
Droit + Sciences éco 134 411 + 92 420 4 718 2,08
Lettres 292 677 10 719 3,66
Sciences 172 348 18 047 10,47
Pharmacie 34 375 1 663 4,84
Médecine + Odontologie 123 030 + 10 609 9 775 7,31
On notera évidemment les grandes disparités entre les disciplines. Les Sciences et la Médecine
bénéficient d'un bon encadrement ; le Droit et les Sciences Economiques sont manifestement sous-
encadrés. Les chiffres par université confirment le caractère quasi-général de cette "hiérarchie".
1
En ce qui concerne l'enseignement primaire ou secondaire, cet indicateur n'a que peu
de signification dans la mesure les établissements (et le ministère) doivent respecter des
taux d'encadrements pré-établis et doivent donc ajuster le nombre d'enseignants aux
évolutions d'effectifs. Par contre, des taux différenciés selon les catégories d'enseignants
(agrégés, certifiés, maîtres-auxiliaires) donneront des renseignements intéressants sur la
"qualité " de l'encadrement du secondaire. Pour l'enseignement supérieur, il peut être très
variable selon les filières mais aussi selon la "richesse" relative de l'établissement en
enseignants et l'abondance plus ou moins grande des étudiants selon "l'attractivité" de
l'établissement.
Quoiqu'il en soit (et il nous faudra y revenir plus bas), plus les effectifs d'enseignants
sont élevés par rapport à un effectif d'élèves ou d'étudiants donné, plus l'encadrement (et les
conditions de travail des enseignants et des enseignés) est satisfaisant ; mais, plus la
"productivité" (inverse du taux d'encadrement) est faible.
2. Comme nous l'avons déjà noté (cf. eT4- Activité), les effectifs d'enseignants ne sont qu'une
mesure partielle de l'input enseignement, dans la mesure l'on ne prend pas en compte les horaires
d'enseignement assurés par chacun. Il paraît donc judicieux de rapporter le nombre d'inscrits au
potentiel enseignant (nombre d'enseignants multiplié par leur horaire statutaire, à l'exclusion des
heures supplémentaires qu'ils peuvent éventuellement assurer).
P1 = INS / POT
De la même façon que si l'on raisonne sur les effectifs d'enseignants, plus ce potentiel est élevé, plus,
pour un nombre d'étudiants donné, on considérera les conditions d'encadrement comme bonnes, et
donc plus la "productivité" est faible.
3. Dans cette même logique d'évaluation de l'input ellement mis en œuvre, on peut aussi
envisager de rapporter le nombre d'étudiants à la charge d'enseignement, définie comme la somme
des heures d'enseignement assurées sur les services de bases et en heure supplémentaire par le corps
professoral, éventuellement complété par des intervenants extérieurs.
1
les comparaisons internationales proposées par EICHER (1989) montrent par ailleurs le niveau médiocre de l'encadrement de
l'enseignement supérieur en France par rapport à l'étranger. Le rapport étudiants par enseignant est en effet de 21.4 en France alors qu'il n'est
que de 11.2 en Grande-Bretagne et 9.7 en RFA.
P1 = INS / CH
A nouveau, plus cette charge est importante, plus, pour un nombre d'étudiants donné, les conditions
d'encadrement sont satisfaisantes, mais plus la productivité de l'établissement est faible
4. Notons que l'on se réfère parfois à la notion de taux de couverture , qui est le rapport entre
le potentiel et la charge d'enseignement.
TC = POT / CH
C'est un indice que l'on peut rapprocher des indicateurs d'encadrement, puisque le numérateur est
fonction du nombre d'enseignants compte tenu de leurs obligations de service et le dénominateur est
fonction tout à la fois de l'organisation interne de l'enseignement (horaires prévus pour chaque niveau
dans chaque discipline) et du nombre d'étudiants (qui va déterminer le nombre de groupes de TD et
donc le nombre d'heures totales nécessaires). Dès lors le taux de couverture permet d'estimer l'inverse
de la productivité.
5. Par ailleurs, dans le rapport 1988 de la commission Education Nationale de l'Assemblée
Nationale, Y. FREVILLE a en outre introduit un autre critère d'encadrement fondé sur la notion de
potentiel théorique qui correspond au potentiel dont disposerait une université donnée si chaque
discipline était encadrée selon la moyenne nationale propre à cette discipline. Le rapport de ce
potentiel théorique au potentiel effectif donne alors un indice de sur ou sous-encadrement relatif pour
chaque université. Les valeurs prises par cet indice sont très variables puisque l'Université de Paris 6
avait, à l'époque, un coefficient de 1,47 (soit un sur-encadrement de l'ordre de 50 % par rapport à la
moyenne nationale) alors qu'à l'autre extrême, l'Université du Havre a un coefficient de 0,55 (soit un
sous-encadrement de 45 %). De façon globale on trouvait au sommet de la "hiérarchie" les universités
parisiennes et du sud de la France ainsi que quelques "vieilles" universités telles Strasbourg 2 ou
Bordeaux 1 ; à l'opposé on trouvait les petites universités de création récente, mais aussi des
universités beaucoup plus anciennes, telles Lyon 3, Rennes 2 ou Strasbourg 3. La nature des
disciplines enseignées dans ces universités explique certes une bonne part des divergences, mais pas
totalement. Elles sont aussi le fruit de l'histoire de chacune de ces universités.
Rappelons que dans l'enseignement secondaire, les indicateurs d'encadrement classiques sont :
E/D = nbre d'élèves / nbre de "divisions" = effectifs / nbre de classes
E/S = nbre d'élèves / nbre de "structures" = effectifs / nbre de classes corrigé des groupes
H/E = nbre d'heures d'enseignement / nbre d'élèves
1 / 22 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !