Canada : Pour le meilleur ou pour le pire? Le rôle du gouvernement

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Assurer les services publics pour l’avenir
Canada : Pour le meilleur ou pour
le pire? Le rôle du gouvernement
dans le maintien du niveau de vie
Découvrez la façon de créer un marché de
l’emploi hautement performant au Canada
1
Le programme Assurer les services publics pour l’avenir d’Accenture est une série
de documents de recherche et de perspectives sur ce qu’un service public tourné vers
l’avenir peut signifier, et sur les objectifs à atteindre pour y arriver. Notre objectif consiste
à inspirer les dirigeants des services publics et à les aider à porter un regard neuf sur les défis
auxquels ils font face. Nous leur permettons de mettre en lumière des solutions novatrices
reproductibles et leur présentons des voies de progression qu’ils n’auraient peut-être pas
considérées, et leur démontrons la façon dont toutes les pièces peuvent se rassembler.
L’étude phare d’Accenture, Manœuvrer les changements1 a permis de définir quatre
changements structuraux d’envergure : passer des services uniformisés aux interventions
personnalisées; passer d’une approche réactive à une gestion avisée; passer de l’esprit
de gestion publique à l’entrepreneuriat public et passer de l’ecacité fragmentée à la
productivité globale. Les gouvernements qui suivent cette voie orent un service public
tourné vers l’avenir à la fois porteur de prospérité pour la société, de sécurité pour le pays
et de vigueur économique pour les citoyens.
Notre plus récente étude, dans le cadre du programme Assurer les services publics pour
l’avenir, examine la façon dont les gouvernements peuvent intégrer ces quatre changements
structuraux afin de se doter de marchés de l’emploi prospères et de veiller au bien-être
national. Nous avons analysé les eets des changements démographiques de 162 pays et
avons mené des enquêtes auprès de chercheurs d’emploi, d’employeurs et de fonctionnaires
des services publics de placement au Canada et dans 10 autres pays. Pour chacune des
enquêtes, nous avons mis l’accent sur un sujet brûlant : si les gouvernements ne réagissent
pas de façon urgente et décisive pour aborder les problématiques fondamentales dans leurs
marchés de l’emploi, ils constateront un recul dans la croissance de la productivité et une
diminution de la main-d’œuvre. Cette situation mènera ultimement vers un déclin du niveau
de vie pour l’ensemble.
Au Canada, nous avons fait d’énormes progrès en matière de participation de la main-
d’œuvre. Nous bénéficions d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et d’un taux de
chômage généralement faible. Toutefois, les changements démographiques et autres
enjeux peuvent mener vers un déclin important de notre niveau de vie. Le moment est
venu d’entreprendre les démarches pour renforcer davantage notre marché de l’emploi.
Chez Accenture, nous croyons qu’en apportant les changements structuraux aux marchés
de l’emploi — adopter une visibilité accrue, tisser des liens plus solides, accroître la
souplesse et diriger les gens vers les emplois — les agences fédérales et provinciales
pourront jouer un rôle primordial dans le maintien du niveau de vie des Canadiens.
Avant-propos
Claudia Thompson
Directrice exécutive
Santé et services publics
Canada fédéral
2
Dans son analyse du marché du travail
canadien, Accenture a cerné trois enjeux qui
menacent l’hypothèse fondamentale selon
laquelle les générations futures vivront
mieux que leurs parents : des changements
démographiques d’envergure menant vers
la réduction du nombre de personnes
disponibles au travail, ainsi que des taux
stagnants en matière de croissance de
la participation à la main-d’œuvre et de
la productivité, ayant pour conséquence
la réduction du revenu personnel et une
société moins prospère.
Bien que la variable démographique soit
fixe, il demeure possible d’aborder les enjeux
de la participation et de la productivité.
À moins qu’un nombre important d’individus
s’ajoutent à la main-dœuvre active, et que
tous les travailleurs deviennent beaucoup
plus productifs, le niveau de vie au Canada
pourrait décliner de 12 pour cent d’ici
2030 (voir Figure 1). Accenture a fondé ces
projections sur un modèle à trois facteurs
réunissant les données démographiques,
le taux de participation à la main-d’œuvre
et la productivité.
Notre étude révèle que plusieurs facteurs
aectent le marché de lemploi et menacent
le niveau de vie au Canada :
1. Dispersion géographique des emplois.
La dispersion des emplois peut empêcher
les individus de trouver un emploi
rémunérateur approprié, occasionnant
le sous-emploi et le manque de productivité.
La productivité économique et les
perspectives d’emploi varient énormément
d’un bout à l’autre du Canada. Malgré
cela, les chercheurs d’emploi canadiens
ne sont pas disposés à déménager,
19 pour cent ayant manifesté la volonté
de changer de province pour le travail.
Même si les chercheurs d’emploi étaient
plus enclins à déménager, les services publics
de placement au Canada sont oerts par
les gouvernements provinciaux. Les résultats
de notre enquête démontrent que seulement
la moitié (53 pour cent) des fonctionnaires
des services publics de placement a indiqué
que des mesures étaient en place, ou étaient
prévues, pour aider les employeurs à trouver
les bons candidats à l’extérieur de la région.
Ce niveau se compare à celui de Singapour
(51 pour cent) et des États-Unis
(48 pour cent).
2. Restriction d’accès.
Étant donné que les employeurs recherchent
de plus en plus l’expérience de travail et les
compétences dites « non techniques »,
certains jeunes sont à risque de ne pas
pouvoir accéder au marché du travail.
À la fin de l’année 2013, le taux de chômage
chez les 15-24 ans se chirait à 14 pour
cent2 — près de deux fois plus que le taux
de chômage global. En 2012, 28 pour cent
des jeunes chômeurs canadiens n’avaient
jamais travaillé et cherchaient leur premier
emploi.3 Selon notre enquête, plus de
60 pour cent des jeunes (âgés de 18 à
24 ans) chômeurs à la recherche d’un emploi
au Canada sont d’avis qu’ils nécessitent
une formation poussée pour acquérir les
compétences nécessaires pour trouver un
emploi, ce qui indique un besoin à grande
échelle de formation chez les jeunes. Par
ailleurs, le taux d’emploi des Autochtones
d’âge actif se situe à environ 63 pour cent,
une proportion beaucoup moins élevée que
le taux de 76 pour cent dans la population
non autochtone.4 Parallèlement, le Canada
a un flux d’immigration annuel élevé pour
contrer la pénurie de compétences et le
recul des eectifs. Toutefois, même les Néo-
Canadiens établis font face à des taux de
chômage plus élevés et à des taux d’emploi
plus faibles que les natifs du Canada.5 Voici
quelques-unes des problématiques cernées :
compétences langagières, diplômes de pays
étrangers, manque d’expérience de travail
au Canada.6
Menaces au niveau de vie
Figure 1 : Accenture prévoit un déclin du niveau de vie au Canada de 12 pour cent d’ici 2030.
Productivité Niveau de vieParticipation
2030
2014
=
=
=
Hausse
Baisse
Égal
-12 %
0,55 %
0,67 %
annuellement
annuellement
3
3. Écart entre les compétences et les emplois.
Dans l’ensemble, le Canada est un chef
de file en éducation, avec 51 pour cent de
sa population adulte ayant atteint un niveau
postsecondaire.7 Parmi ceux détenant un
diplôme postsecondaire, le chômage est
quasi inexistant. Néanmoins, l’économie
canadienne manque certaines compétences
cessaires pour l’avenir, particulièrement
en science, en technologie, en ingénierie
et en mathématiques (compétences STIM).
Le nombre de diplômés des disciplines STIM
a été faible (21,2 pour cent des diplômés
de 2010) par rapport à d’autres pays
développés.8 En outre, les eectifs dans les
domaines STIM n’ont connu qu’une légère
hausse (de 2,7 pour cent en 2010/2011
à 3,6 pour cent en 2011/2012).9 Selon notre
enquête, près d’un cinquième (19 pour
cent) des employeurs canadiens indique
qu’un manque de candidats compétents
aecte le niveau actuel de recrutement.
Toujours selon notre enquête, la majorité des
employeurs (62 pour cent en moyenne pour
tous les domaines) ne croient pas qu’ils seront
en mesure de recruter des candidats ayant les
compétences requises. Tout particulièrement,
65 pour cent sont inquiets de leurs possibilités
de recruter pour des postes nécessitant des
compétences techniques. Étant donné que la
moitié des Canadiens ayant des compétences
STIM très recherchées sont des immigrants,10
les politiques d’immigration peuvent avoir
un impact très prononcé sur la disponibili
des compétences clés.
4. Volatilité du contexte économique.
Orant les règlements sur le travail parmi
les plus souples de tous les pays membres
de l’Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE), le
Canada s’est tiré relativement indemne
de la crise financière mondiale. Cependant,
selon notre enquête, seulement 36 pour
cent des employeurs recrutent actuellement,
et seulement 44 pour cent prévoient
augmenter leur eectif au cours de l’an
prochain. La raison : 53 pour cent des
employeurs interrogés sont incertains des
perspectives de croissance. De plus, les
postes achés par les employeurs sont
majoritairement des emplois à temps partiel,
dont une proportion écrasante – l’une
des plus lourdes proportions parmi les
pays soumis à l’enquête – est constituée
d’emplois temporaires. Comme les gens sont
fors de travailler à temps partiel, le risque
de sous-emploi au Canada augmente.
En 2013, 36,6 pour cent des gens travaillant
à temps partiel ne le faisaient pas par
choix, mais plutôt en raison du contexte
économique ou de l’impossibilité de trouver
du travail à temps plein.11
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