mutuel invitant à une coexistence: "Que la haine
pour un peuple ne vous incite pas à être injustes.
Pratiquez l'équité: cela est plus proche de la piété"
(5:8); "Quiconque tuerait une personne non coupable
d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est
comme s'il avait tué tous les hommes." (5:32). Le
Coran reconnaît aussi la valeur de la diversité
des communautés religieusesviii, diversité voulue
par Dieu afin qu'elles puissent rivaliser en
charité et en bonnes actions: "Si Dieu avait voulu,
certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté.
Mais Il veut vous éprouver en ce qu'Il vous donne.
Concurrencez donc dans les bonnes œuvres. C'est vers
Dieu qu'est votre retour à tous; alors Il vous informera
de ce en quoi vous divergiez." (5:48)ix. Au lien de
souligner les traits d'union et ce qui rassemble,
l'auteur du Prix à payer semble vouloir attiser les
antagonismes et rendre tout dialogue
impossible.
En outre, lorsque Joseph Fadelle raconte la
naissance de son intérêt pour le christianisme, il
évoque qu'un jour où son compagnon de
chambre chrétien s'était absenté, il découvrit un
petit livre intitulé Les miracles de Jésus sur son
étagère: "Sur la couverture, on y voit la photo d'un
homme souriant, entouré d'un halo lumineux. Je ne
connais pas ce Jésus, mais enhardi par les sirènes d'une
bonne lecture distrayante, j'emporte l'ouvrage sur ma
couche et entame la première page, oubliant au passage
toute mes préventions à l'égard de ce que Massoud
représente.
Jamais, dans mes précédents livres, je n'ai
entendu parler de miracles, et encore moi
d'un dénommé Jésus. Même dans le Coran
et dans la vie de Mahomet, je ne me
souviens d'aucune allusion à ce genre de
manifestations
." (p. 22).
Pourtant, M. Fadelle évoque quelques pages
plus haut qu'il "lit le Coran tous les jours" (p. 19) –
or, le Coran évoque en des termes très clairs de
nombreux miracles, dont ceux de Moïse
(notamment la transformation de son bâton en
serpent, l'ouverture de la mer Rouge…), mais
aussi divers miracles de Jésus lui-même: "Et
quand Dieu dira: "Jésus, fils de Marie, rappelle-toi
Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais
du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout
concerne une prescription faite aux enfants
d’Israël. Dans le verset suivant (33), nous avons
ceci :
5.33. La seule récompense de ceux qui font la
guerre à Dieu et à Son Prophète, et qui
provoquent le désordre sur la Terre, est qu'ils
soient mis à mort, crucifiés ou amputés d'une
main et d'un pied par ordre croisé, ou qu'ils
soient expulsés du pays. Ce sera une
dégradation pour eux, dans ce monde, en plus
du terrible châtiment qui les attend dans la vie
future,
Voilà un jugement malhonnête : heureusement
qu’il est légèrement atténué par le mot
« semble ».
Fadelle cherche à annoncer l’Évangile aux
siens, contraints et forcés à n’avoir qu’une
vision de Jésus, celle du Coran, c’est-à-dire un
3isa reconfiguré par l’auteur des feuillets
coraniques. Joseph veut au contraire qu’on
accorde la possibilité de lire la Bible aux
musulmans, afin d’avoir le choix entre le Christ
et Mahomet. Le dialogue est rendu impossible
par ceux qui cherchent à tout prix à cacher la
vérité sur l’islam en tant que doctrine. C’est de
l’esprit européocentriste qu’est venue cette
imposture de traduire 3isa par Jésus : l’auteur
ou les auteurs du Coran n’ont jamais demandé
de traduire leur œuvre, c’est même interdit, et
ils ont demandé qu’elle soit lue en arabe ; du
reste certains exégètes musulmans
reconnaissent que Mahomet n’a même pas
demandé que le Coran soit écrit, mais plutôt
retenu par cœur.
Voir le commentaire ci-dessus, car, tout
comme moi, quand j’ai lu l’Évangile pour la
première fois, je n’ai pas fait le lien entre le
nom de 3isa () et celui de Jésus (ﻉﻮﺳﻳ). Il
est malhonnête de traduire 3isa par Jésus, en
fait. Non seulement les deux noms sont
différents, mais plus grave, leurs faits et gestes
sont totalement opposés. Voyons où trouve-t-
on écrit dans le Nouveau Testament ceci :
61.6. Souviens-toi également de Jésus, fils de Marie,
qui disait : «Ô fils d'Israël, je suis le messager de Dieu
envoyé vers vous. Je viens confirmer le Pentateuque qui
m'a précédé, et vous annoncer la venue après moi d'un
Prophète du nom d'Ahmad.»
Dans ce verset, Ahmad étant une autre forme