Projet d’Intégration du Changement Climatique dans la Mise en Œuvre du Plan
Maroc Vert (PICCPMV)
Étude Cadre des Impacts
Environnementaux et Sociaux
(ECIES)
II. CONTEXTE
1. Les principales contraintes environnementales et sociales au Maroc
Le développement agricole durable implique un développement économique et social du Maroc,
respectueux des ressources naturelles, en quantité et en qualité. Pour assurer la durabilité du secteur
agricole, il faut utiliser de manière efficiente les ressources en eau, de conserver la fertilité des sols et
surtout de mieux valoriser l’agro-biodiversité tout en la préservant. La pression démographique et
l'augmentation concomitante de la compétition entre les différents types d'exploitation des terres au
Maroc ont accru le besoin de planification et de gestion des ressources en terres. L’environnement est
menacé par le recours de plus en plus prononcé à la culture continue, à l'exploitation des terres
marginales, au surpâturage des parcours, l’utilisation non réglementée et abusive des produits
phytosanitaires et des engrais et le pompage non raisonné des nappes phréatiques. Il en résulte une
exploitation parfois démesurée des ressources naturelles, se traduisant par une diminution de la
productivité des terres agricoles et pastorales.
Parmi les phénomènes de dégradation des ressources, et particulièrement des ressources en terres,
l’érosion hydrique est le phénomène le plus actif et le plus important. En effet, les terres agricoles
touchées par ce fléau représentent environ 75% de la Superficie Agricole Utile (SAU). La salinisation est
la forme de dégradation la plus visible dans les périmètres irrigués avec près de 500.000 hectares de
superficies touchées. Les terrains de parcours fortement dégradés, en raison d’une utilisation non
rationnelle, sont d’environ 8,3 millions d’hectares, soit 40% de la superficie totale des parcours, dont
dispose le Maroc.
La quantité annuelle des précipitations est estimée en moyenne à 150 milliards de mètres cube (Mm3),
variant de 50 à 400 Mm3 par an, dont seulement 29 Mm3 peuvent être potentiellement mobilisés en
eaux superficielles (20,5 Mm3) et souterraines (8,5 Mm3). Le reste, soit 121 Mm3, retourne à
l’atmosphère par évapotranspiration. Quatre chaînes de montagne fournissent 70% des écoulements
d’eau du pays à partir des précipitations. Au Maroc, 5 bassins sur 8 sont en situation de déficit hydrique
à court et moyen termes. Actuellement, la quantité mobilisable n’est que de 20 Mm3, dont 16 Mm3 en
eaux de surface et 4 Mm3 en eaux souterraines. Les disponibilités en eau naturelle par habitant
baisseront de moitié, selon les estimations, de 830 m3 en 1990 à 411 m3 vers 2020 ce qui sera critique.
Le Maroc connaît une forte pression démographique avec un taux de croissance naturelle de 1,73%. Plus
de la moitié de la population marocaine vit en milieu urbain. L’extension de l’urbanisation sur les terres
agricoles détruit de manière irréversible de grandes superficies de sols arables. La superficie
annuellement utilisée par les différentes formes d’urbanisation est estimée à 4.000 hectares. Des villes
et des zones industrielles se développent parfois de manière relativement peu contrôlée avec des