LES ENJEUX DE L’EUROPE SOCIALE
L’Europe se caractérise par une grande diversité des systèmes sociaux.
qUn domaine fondamental
Dans une situation concurrentielle accrue par louverture des frontières, cette diversi
peut faire craindre aux pays ayant un haut niveau de protection et de législation sociales la
réduction de leurs acquis sociaux .
La construction dun modèle social européen, visant à garantir des droits minimaux à
tous les travailleurs et consommateurs européens tout en assurant une cohésion sociale à
travers un système de protection sociale efficace, appart donc comme une nécessité car
elle est en mesure d’éviter une segmenta-
tion des espaces européens et une course
au « moins disant social ».
En même temps, elle est la condition
dune compétitivité accrue de l’économie
européenne. Celle-ci dépend en effet de son
aptitude à sadapter aux nouvelles techno-
logies de linformation et de la communica-
tion. Ceci suppose une main-d’œuvre
compétente (donc formée), impliquée (donc
intégrée dans un système de relations pro-
fessionnelles) et adaptable (donc sécurisée
pour pouvoir accepter le changement).
qDes difficultés de mise en place
L’Europe sociale apparaît comme un
coût et une contrainte pour les tenants
dune Europe économique libérale,
convaincus que le marché est, seul,
capable de nérer le progrès social pour
tous.
Lélaboration d’un droit social commu-
nautaire est aussi freiné par le principe de
subsidiarité selon lequel lunion européenne ne doit prendre en charge que ce qui ne peut-
être trai par chaque État membre.
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L’EUROPE SOCIALE
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L’Europe sociale désigne les politiques sociales de l’Union européenne et ras-
semble les règles édictées par les institutions européennes dans le domaine
social. Elle fait principalement référence à la protection sociale, aux relations
professionnelles, aux conditions de travail et aux négociations salariales.
La charte sur les droits
sociaux
La charte communautaire sur les droits
sociaux fondamentaux des travailleurs
est adoptée en 1989 (1997 par la
Grande-Bretagne). Elle concerne les
droits relatifs aux conditions de travail
(droit à un repos hebdomadaire et au
congé annuel payé, par exemple) ; elle
offre la liberd’association et de négo-
ciation collective des acteurs sociaux et
érige en principe l’égalité de traitement
entre hommes et femmes. Elle instaure
aussi des garanties empêchant l’exploi-
tation du travail des enfants et des ado-
lescents et oblige chaque État à mettre
en place des mesures facilitant l’inser-
tion professionnelles des personnes han-
dicaes. Cette charte est ingrée dans
le traité constitutionnel pour l’Europe
que la France n’a pas ratiflors du -
rendum du 29 mai 2005.
LA CONSTRUCTION DE L’EUROPE SOCIALE
Les différents trais ont fondé les bases dune Europe sociale.
qDes avancées législatives
Le traité de Rome (1957) a affic le principe d’égalité des sexes au travail dans le
domaine des munérations. La libre circulation des individus entre État membres (accords
de Schengen 1985) sest accompagnée dune coordination des régimes de base obliga-
toires de Sécurité sociale (santé, retraite). En 1986, l’Acte unique a conféré à la
Communauté des compétences relatives à
la santé et au travail.
Une directive de 1994 impose l’institu-
tion d’un comité d’établissement d’entre-
prise européen dans les entreprises et les
groupes de dimension communautaire
pour obliger les employeurs à consulter les
repsentants des travailleurs dans le cas
où des licenciements collectifs sont envisa-
gés. De plus, leveloppement de la négo-
ciation collective entre partenaires sociaux,
notamment lUNICE (Union des industries
de la communau européenne) et la CES
(Confédération européenne des syndicats),
a permis la signature daccords concernant,
entre autre, le conparental, le temps
partiel et les contrats à due déterminée.
Le trai dAmsterdam (novembre 1997)
et le Pacte européen sur lemploi (Conseils
européens de Vienne, décembre 1998 et
de Cologne, juin 1999), marquent de plus la
volonté des États membres d’agir contre le
chômage. Au sommet de Nice (décembre 2000), les États européens se sont aussi enga-
gés, à travers l’Agenda social euroen, à lutter contre la pauvreté et lexclusion en coor-
donnant leurs actions. Revu en 2005, l’Agenda social 2005-2010, élaboré par Jo
Manuel Barroso, met l’accent sur l’emploi, légalité des chances et la solidari.
qLes dispositions financières
En 1960 un FSE (Fond social européen) a été mis en place. Son objectif était de promou-
voir lemploi et la mobili professionnelle et ographique des travailleurs au sein de la
Communauté. Sa mission sest élargie afin de prendre en compte les problèmes de c-
mage de longue durée et l’insertion des jeunes. Le fond soutient financièrement des
actions en faveur de la formation, de la reconversion professionnelle et de la création
demplois, permettant daméliorer le fonctionnement des marchés du travail (notamment
pour lesgions les plus défavories). 11 milliards deuros lui ont été allos, pour lannée
2007, ce qui représente environ 9 % du budget européen.
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La seconde phase
de l’Agenda social
« Une Europe sociale dans l’économie
mondiale : des emplois et de nouvelles
chances pour tous », telle est la devise
de la seconde phase de l’Agenda social
couvrant la période allant jusqu’en
2010. Ainsi que la Commission l’a préci-
, la vision qui nous unit, confirmée par
la Constitution, consiste à assurer « le
veloppement durable de l’Europe fon-
sur une croissance économique équi-
librée et sur la stabilité des prix, une
économie sociale de marché hautement
compétitive, qui tend au plein emploi et
au progrès social, et un niveau élevé de
protection et d’amélioration de la qualité
de l’environnement ».
http://www.social-law.net/article.php3?id_article
=594
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