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L’UE, la crise économique et le marché immobilier - Quel projet d’avenir?
La crise économique et financière actuelle a fait couler beaucoup d’encre tout comme la description de l'état du
marché immobilier dans les différents pays européens. Or le marché immobilier n’a pas encore été abordé au
niveau européen bien que son rôle dans la crise soit un rôle complexe. Il est évident que certains aspects de la
législation européenne tout comme certains programmes influencent le secteur immobilier, mais quelles leçons
peut-on tirer de la crise actuelle et quel projet d’avenir peut-on formuler ?
D’abord, pour ne souligner que l’évidence même, l’immobilier est à peine cité dans les traités de la CE. En effet,
les références à l’immobilier au niveau européen ne sont pas légions. Mais, avec tout le respect que l'on doit aux
pères fondateurs de l’UE, ceux-ci ne pouvaient prévoir les effets que la crise du marché de l’immobilier, résultant
de la crise des subprimes aux Etats-Unis, aurait sur l’économie européenne et par conséquent sur le marché
intérieur. Les temps ont changé, et il est désormais capital de reconnaître le rôle que joue l’immobilier dans
l’économie européenne et de débattre des moyens pouvant lui permettre d'être plus efficace.
Plus que jamais, il apparaît clairement que les marchés européens évoluent ensemble. Notre étude portant sur
les tendances du marché immobilier résidentiel européen en 2008 met en évidence les effets de la crise
financière. Si dans certains pays les effets ont été ressentis plus tôt et plus intensément que dans d’autres, il est
indéniable que la plupart des marchés résidentiels européens ont été touchés dès la fin de l’année. Il est vrai que
les marchés nationaux divergent les uns des autres, mais les effets de la crise financière se sont répandus
rapidement et ont contaminé toute l’Europe. Les liquidités, notamment, et par conséquent le nombre de
transactions, ont été réduites dès l’amplification des problèmes financiers.
Pourquoi est-ce une question importante?
Il est important que le marché de l’immobilier soit capable de maintenir un niveau normal d’activité. C’est
primordial pour l’économie européenne, les citoyens européens, la mobilité professionnelle et le fonctionnement
du marché intérieur. C’est également crucial pour la confiance des consommateurs européens qui a récemment
été mise à mal. De nombreuses industries, activités et professions interviennent également, directement ou
indirectement, dans le marché de l’immobilier ; citons notamment les architectes, les entrepreneurs et les
fabricants d’équipements ménagers. De ce fait, toute réduction de l’activité a d’importantes répercussions. Il est
donc peu probable que la crise actuelle prenne fin sans qu’une solution n’ait été apportée aux problèmes
rencontrés sur le marché de l’immobilier. Il est temps que l’UE envisage quelles actions peuvent et doivent être
prises pour reconsidérer et renforcer la structure du marché.
Il existe bien entendu d’importantes divergences entre les divers marchés européens; elles apparaissent au
niveau des taux d’accession à la propriété, des structures de prêts, des conditions fiscales réservées aux
propriétaires, des conditions légales et des cessions de propriété, etc. La demande de maison et la production
consécutive diffèrent également. Mais cela ne justifie en rien l'absence d’une action concertée. Les marchés de
financement de l’immobilier sont bien plus intégrés que par le passé en raison de leur sécurisation et de leur
évolution. Les systèmes financiers peuvent avoir des implications au niveau de la politique monétaire. Cet effet
domino engendré par le marché immobilier peut créer des problèmes pour l’économie dans son ensemble.
Le Président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a déclaré que "la croissance en 2010
dépendrait de nous"
1
. L’avenir du marché immobilier résidentiel européen dépend également des actions qui
seront prises aujourd’hui. Il est donc capital d'inciter le législateur européen à agir en la matière.
1
S’adressant devant la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, le 31.03.2009.