Météorologie Générale 3
Julien BILLAULT-CHAUMARTIN Avril 2009
2.4 - MESURES PAR TELEDETECTION
ď‚· Radars
Radar = radio detection and ranging.
Pour la météorologie, longueur d’ondes de quelques cm permettant de détecter les gouttes ou cristaux précipitants
Echo reçu proportionnel à la grosseur et au nombre des gouttes. Portée d’environ 200 km
A partir des images radar, on peut estimer les cumuls de précipitations sur différentes durées (portée réduite à 100 km)
En 2009, le réseau français est composé de 24 radars Doppler, donnant une « mosaïque » du territoire toutes les 5 minutes
Les images peuvent être entachées d’erreurs : nuages trop bas, gouttes trop petites, échos fixes, évaporation, etc, ce qui nécessite des
précautions dans l’interprétation.
 Satellites météorologiques
Principe de mesure
- Radiomètre mesure le rayonnement visible et infrarouge reçu, dans différentes longueurs d’ondes, émis par les nuages ou par la terre en
absence de nuage.
- Visible : mesure du rayonnement solaire réfléchi par la terre ou les nuages (pas d’image de nuit)
- Infrarouge : mesure la température du premier écho nuageux
- Vapeur d’eau : mesure de l’humidité troposphérique
Les différents satellites
- Satellites à défilement : orbite circumpolaire entre 600 et 1000 km d’altitude bonne résolution, couverture géographique totale, mais 2
mntimage/jour au mĂŞme endroit et 2 satellites en fonctionnement (1EU, 1 USA)
- Satellites géostationnaires : orbite équatoriale à 36000 km d’altitude : image fréquemment renouvelée et couverture mondiale, mais
moins bonne résolution spatiale et pas d’image aux hautes latitudes
Depuis mars 2004, un nouveau satellite géostationnaire européen est opérationnel ; ses performances sont nettement améliorées
(fréquence et résolution des images, pouvoir de détection).
ď‚· Les capteurs de foudre
En France, le réseau de capteurs de foudre est constitué d’une vingtaine de balises radio-goniométriques qui détectent instantanément et
très précisément, dans un rayon de 400 km, l’onde électromagnétique produite par les impacts de foudre touchant le sol, et mesurent leurs
caractéristiques.
D’autres systèmes permettent de détecter les impacts de foudre à l’intérieur des nuages, mais en France le réseau n’est que partiel.
3 - NOTIONS THEORIQUES DE BASE
Composition et structure de l’atmosphère – Les échanges de chaleur – Circulation générale – Instabilité et humidité atmosphériques –
Nuages et précipitations – Les masses d’air – La frontologie
3.1 - COMPOSITION ET STRUCTURE DE L’ATMOSPHERE
ď‚· Composition
L’atmosphère est composée d’air sec, de vapeur d’eau et d’impuretés
Air sec (masse molaire = 29 g) ; azote (78%), oxygène (21%) argon (1%), gaz carbonique (0,0035 %) , plus gaz rares, dont l’ozone.
Vapeur d’eau (masse molaire 18 g) = eau sous forme de vapeur surtout près du sol, entre 0,1 % (air froid et sec) et 5 % (air chaud et
humide). La densité de l’air diminue avec l’humidité.
Impuretés ou aérosols : particules microscopiques d’origine naturelle (sel marin, cendres, poussières) ou anthropiques. Concentration
variable. Indispensables pour la formation des nuages
ď‚· Structure
Troposphère :
-Epaisseur de 7 à 16 km des pôles à l’équateur
-Température décroissante (environ –0,65 °/100 m)
-Presque toute la vapeur d’eau, et les ¾ de la pression
-Tropopause : fin de la décroissance de la température
Stratosphère
- entre 12 et 50 km
- Couche d’ozone, hausse de la température
-Limitée par la stratopause (50km, P=2hpa)
Mésosphère
- entre 50 et 90 km
-Nouvelle baisse de la température (-80°C à 80 km)
-Etoiles filantes
Thermosphère
-Couche épaisse avec température croissante
3.2 - LES ECHANGES DE CHALEUR
Le rayonnement (Ă©change radiatif)
- Tout corps émet un rayonnement (énergie sous forme de radiations) qui dépend de sa température et de la nature de sa surface ; ce
rayonnement provoque un refroidissement.
- La longueur d’onde (et donc la fréquence) de ce rayonnement dépend de la température du corps : cette longueur d’onde sera d’autant
plus courte que la température est élevée.
- Tout corps en équilibre thermique reçoit autant d’énergie qu’il en émet.
- Un corps noir est par définition un corps absorbant intégralement les radiations qu'il reçoit. Pour un corps noir, il est possible de
calculer la puissance du rayonnement émis en fonction de sa température : loi de Stefan P = k T4.
- Tout corps (autre qu’un “corps noir”) recevant une énergie sous forme de rayonnement en absorbe une partie et réfléchit l’autre partie
- L’albédo est la fraction du rayonnement non absorbé (rétrodiffusé).
Sur terre, sa valeur moyenne est de 0,28. Il est d’autant plus faible que la surface est sombre : il varie de 0,1/0,2 pour les océans et les
forêts denses, à 0,8/0,9 pour les surfaces enneigées.
Pour les nuages, il sera plus important pour les nuages bas et épais (jusqu’à 0,9 pour les cumulus) que pour les nuages élevés et fins (0,3
Ă 0,4 pour un cirrus).