Forêt de protection _ Massif de Haye - Préfecture de Meurthe

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Toutes les espèces sont protégées au niveau national, et inscrites dans les annexes de la directive
« habitats » de l’Union européenne.
Amphibiens : une action de sauvetage des amphibiens lors de leur migration printanière est
effectuée depuis 2002 par le Conseil Général et la ville de Champigneulles dans le vallon de
Bellefontaine. Cette action a permis d’établir un inventaire des espèces présentes, et indique les
secteurs à forte population.
Parmi les espèces les plus remarquables, notons :
 Une très grande population de Crapaud commun (Bufo bufo), avec des axes de migration Rue
des Talintès, au lieu-dit « Pont des Vaches » , Terrains de service (ancienne pisciculture) et
dans le secteur Noirval/Station de pompage Bonnefontaine à Champigneulles.
 La présence de la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) dans les nombreuses
sources sur les versants.
Invertébrés : Parmi les espèces trouvées, la présence du Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) est à
mentionner. Sa présence a été confirmée en 2011 (enquête nationale sur le Lucane).
VII.
Les richesses environnementales et patrimoniales
A. Le site Natura 2000
Il existe un site Natura 2000 (site FR4100178) au Sud-Ouest du massif de Haye. Il est composé de
la vallée de la Moselle du fond de Monvaux au vallon de la Deuille, et de l’ancienne poudrière de
Bois-sous-Roche.
Ce site présente 9 habitats d’intérêt européen dont 3 prioritaires (pelouses sèches à orchidées, forêts
de pente, éboulis ou ravins du Tilio-acerion, forêt alluviales à aulnes et Frêne) des espèces animales
(crapaud sonneur à ventre jaune, différents chiroptères) et une espèce végétale (le Sabot de Vénus)
d’intérêt européen.
Le Conseil Général préside le comité de pilotage et le document d’objectif est en cours de rédaction.
B. Les ZNIEFF
Il existe plusieurs ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) de
type I sur le massif de Haye :
 L’étang de Bellefontaine et le vallon de St-Barthélémy (ZNIEFF 410008850) communes
de Champigneulles, Laxou, Maxéville : milieux humides et boisés ;
 le vallon des fonds de Toul et de Bellefontaine (ZNIEFF 410007492) commune de
Champigneulles : vallon forestier avec un étang ;
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 les Fonds de Monvaux– Fonds des Vallonniers (ZNIEFF 410007536) territoire de
Maron : forêts de pentes, éboulis ou ravins, hêtraies et fonds de vallons.
 Le bois des Fourasses et plateau de Villers (ZNIEFF 410030039) dernière ZNIEFF a être
validé par le Museum National d’Histoire Naturelle le 9 avril 2013 avec 14 espèces
inventoriées. Elle concerne l’ensemble du canton des Fourrasses sur les territoires
communaux de Laxou et Villers-lès-Nancy.
C. Les Espaces Naturels Sensibles (ENS)
La loi de 1985 a dévolu aux départements une compétence en matière d’environnement, appelée
politique Espaces Naturels Sensibles (ENS).
« Afin de préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux naturels et des champs naturels
d’expansion des crues et d’assurer la sauvegarde des habitats naturels selon les principes posés à
l’article, L.110, le département est compétent pour élaborer et mettre en œuvre une politique de
protection, de gestion et d’ouverture au public des espaces naturels sensibles, boisés ou non» (Code
de l’urbanisme, article L.142-1).
Le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle a réalisé une première cartographie des ENS en 1993.
En 2012, il a procédé à l’actualisation de cet inventaire et initié la modernisation de sa politique
d’intervention dans le cadre d’un Schéma Départemental des ENS (nouveaux règlements prévus
pour le deuxième semestre 2013).
163 ENS ont été identifiés dans le département sur la base de leurs qualités naturelles et en
particulier de la présence d’espèces animales et végétales rares ou protégées (inventaires
scientifiques menés en 2010 et 2011).
4 ENS sont concernés par le périmètre du projet de forêt de protection :




le vallon de Bellefontaine (346 ha) sur Champigneulles,
le bois des Fourasses et le plateau de Villers (341 ha), sur Laxou et Villers-lès-Nancy,
le fond de Monvaux (126 ha), sur Maron,
le marais des Etroits Prés (18 ha), sur Aingeray et Liverdun.
Parmi ces 4 sites, le Conseil Général anime la mise en œuvre de la politique ENS sur 2 sites dits
« départementaux » : le vallon de Bellefontaine et le fond de Monvaux.
Le Conseil Général est propriétaire d’environ 99 % des terrains de l’ENS « vallon de
Bellefontaine », et il y a engagé avec l’aide de la commune de Champigneulles de nombreuses
actions : sauvetage des amphibiens, entretien des pelouses calcaires, gestion forestière diversifiée et
adaptée…
Le fond de Monvaux est co-géré par le Conseil Général, le Conservatoire d’Espaces Naturels de
Lorraine et l’ONF, et il accueille aussi des classes vertes.
Pour les 2 autres sites « non départementaux », le Conseil Général propose un dispositif
d’accompagnement technique et financier aux collectivités ou partenaires locaux souhaitant
s’engager pour la préservation durable et la valorisation de ceux-ci.
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À noter que le Conseil Général ajoutera dans son nouveau schéma des ENS un volet « paysager »
ainsi qu’un volet « trame verte et bleue » (TVB)
Pour le volet paysager, le périmètre de la forêt de protection est concerné par le Paysage Naturel
Sensible « Boucles de la Moselle ».
En ce qui concerne la trame verte et bleue, celle-ci est un outil d’aménagement du territoire qui vise
à (re)constituer un réseau écologique cohérent, à l’échelle du territoire national, pour permettre aux
espèces animales et végétales, de circuler, de s’alimenter, de se reproduire, de se reposer...
Les continuités écologiques correspondent à l’ensemble des zones vitales (réservoirs de biodiversité)
et des éléments (corridors écologiques) qui permettent à une population d’espèces de circuler et
d’accéder aux zones vitales.
La Trame verte et bleue est ainsi constituée des réservoirs de biodiversité et des
corridors qui les relient.
C’est une mesure phare du Grenelle Environnement qui porte l’ambition d’enrayer le déclin de la
biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des continuités écologiques.
Le massif de Haye représente un réservoir de biodiversité de première importance au niveau régional, mais les coupures fortes liées à la Moselle canalisée, aux autoroutes et voies ferrées qui coupent
et ceinturent le massif, ont entraîné une forte détérioration des corridors écologiques.
Les réflexions menées dans le cadre du SCoT Sud Meurthe-et-Moselle, dans le cadre du groupe de
travail « connaissances environnementales » (réflexion en parallèle de la procédure de classement en
Forêt de protection), ainsi que les travaux menés par l’association de protection de l’environnement
Flore 54, ont permis d’identifier certains corridors qui mériteraient d’être restaurés, comme ceux
coupés par l’A31 entre Nancy et Toul.
Le schéma régional de cohérence écologique (S.R.C.E) est le document cadre à l’échelle régionale
de mise en œuvre de la trame verte et bleue.
L’objectif principal du S.R.C.E est l’identification des trames verte et bleue d’importance régionale,
c’est-à-dire du réseau écologique qu’il convient de préserver pour garantir à l’échelle régionale les
déplacements des espèces animales et végétales.
En Lorraine les travaux sur le S.R.C.E ont débuté en 2013, et son approbation est prévue début 2015.
Le massif de Haye devrait être intégré dans le futur S.R.C.E.
D. Sites inscrits et sites classés
Trois sites possèdent ce statut de protection pris en application des dispositions des articles L. 341-1
et suivants du Code de l’Environnement :
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 L’ensemble formé par la vallée de la Moselle et la partie Ouest de la ville de Liverdun, site
inscrit par arrêté ministériel du 30 janvier 1967 pour son intérêt paysager et architectural
(place, façades d’habitations).
 L’ensemble fortifié de Villey-le-Sec, site inscrit par arrêté ministériel du 20 juin 1973 pour
son fort militaire remarquable.
 Le camp Romain de César (ou d’Affrique) à Messein, site classé par arrêté ministériel du 10
mai 1907 pour ses enceintes datant de l’âge de Fer et le point de vue qu’il offre sur les
vallées de la Moselle et du Madon.
Seul ce dernier fait partie du périmètre proposé au classement du massif de Haye.
E. Réserve Biologique Intégrale du Fond de Monvaux
La Lorraine a été une des régions de France la plus touchée par la tempête de décembre 1999 (12 %
des forêts détruites à plus de 50 %) et la forêt de Haye a été très touchée par cet événement majeur
(cf supra).
Au sein de la forêt domaniale de Haye, la Réserve Biologique Intégrale (RBI) du Fond de Monvaux,
d’une surface de 86 hectares, est une réserve post-tempête et le choix de son emplacement a été
guidé par des parcelles dont les peuplements ont été entièrement rasés (98 % des peuplements rasés)
et peu ou pas du tout exploités (84 % de la surface avec peu ou sans exploitation des chablis).
Les habitats n’ont pas été une priorité dans le choix de l’emplacement, mais 2 habitats relativement
rares à l’échelle de la Lorraine (l’Erablaie-frênaie de fonds de vallons et la Hêtraie-chênaie
mésoxérophile de versant Sud) y sont représentés.
Les objectifs techniques qui lui sont assignés sont :
 Conservation et amélioration d’habitats forestiers, par la libre expression de leur dynamique,
 Développement de la biodiversité associée (entomofaune, fonge…),
 Amélioration de la connaissance du fonctionnement des écosystèmes forestiers,
 Amélioration de la connaissance de certains groupes taxonomiques présents, en particulier,
Champignons, Lichens, Bryophytes, Ptéridophytes, et entomofaune.
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F. Les aspects paysagers
La forêt de Haye constitue un espace de nature remarquable aux portes de la ville, elle borde
l’agglomération nancéienne et marque magistralement l’entrée Ouest de Nancy.
De l’agglomération nancéienne au plateau sillonné par la vallée de la Moselle, le domaine forestier
de Haye offre une grande diversité de paysages, aux ambiances différentes.
Plusieurs unités paysagères périphériques à la forêt peuvent ainsi être distinguées :




la côte de Moselle à l’est
la vallée de la Moselle au Sud
le plateau agricole à l’Ouest
la vallée de la Moselle au Nord
La côte de Moselle à l’est
Entre Pompey et Ludres, la forêt occupe une position clé dans le paysage. Localisée en crête de
coteaux, sur le rebord du plateau, elle domine l’agglomération et les zones d’urbanisation récentes.
Elle est très visible depuis le centre de Nancy, ou les villes de l’agglomération et depuis les
principaux axes de circulation (canal, ligne de chemin de fer, routes et autoroutes).
Elle s’apparente à un cordon végétal homogène, et cet arrière plan qui se situe toujours en surplomb
de la ville, forme un cadrage végétal continu.
Sur le plan paysager, la confrontation visuelle ville/forêt est particulièrement intéressante dans le
secteur du Haut du Lièvre où les tours et immeubles d’habitation semblent émerger de la forêt et
deviennent même un point de repère fort depuis la ville de Nancy. En d’autres places, la ville semble
venir se blottir contre la forêt.
Cependant sur la majorité des sites, le coteau qui constitue l’espace d’articulation forêt/espaces bâtis,
en lisière du massif, de très grande qualité, forme un espace complexe et hétéroclite où s’exercent
deux types de pressions : progression de la forêt sur certains secteurs et pression urbaine sur
d’autres.
Les communes de l’agglomération nancéienne ont pour certaines progressé dans le massif au cours
des 40 dernières années (Technopôle de Nancy Brabois, dans l’ancien Bois de la Champelle ; projets
routiers sur Laxou et sur Villers, urbanisation dense de la clairière de Clairlieu).
La vallée de la Moselle au Sud
Entre Ludres et Maron, la vallée de la Moselle est large. La rivière s’étale et sinue dans la plaine où
elle se dédouble en plusieurs bras. Elle est canalisée jusqu’à Maron et alimente plusieurs étangs et
gravières. Bordée par une ripisylve discontinue, elle conserve un aspect très naturel même à
l’approche du gros noyau urbanisé et industriel à Neuves-Maisons. Les coteaux possèdent un relief
assez tourmenté : le dénivelé y est important et des vallons y sont bien marqués (vallon de Chaligny,
val de fer, val Fleurion, vallon de Maron). Ils accueillent plusieurs villages dont certains ont su
(ancien bourg vigneron de Chaligny) ou bien ont souhaité, conserver et renforcer (bourg pittoresque
de Maron) leur caractère rural. Cependant le caractère sidérurgique du bassin a généré également des
ensembles bâtis caractéristiques par des rues (rue des castors à Chavigny), ou des cités ouvrières
(cité de Banvoye, à Chaligny).
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La forêt dans cet ensemble forme un bandeau homogène et opaque sur le rebord du plateau.
Les espaces semi-ouverts des coteaux qui assuraient autrefois une transition entre la forêt et le noyau
ancien des villages ont tendance aujourd’hui à se refermer par l’abandon et l’enfrichement des
vergers et par la progression de la forêt. Ils subissent également une pression urbaine.
Entre Maron et Villey-le-Sec, la vallée se resserre à nouveau. La rivière se retrouve encaissée entre
des versants pentus et peu accueillants : un dénivelé de 50 à 100 mètres sépare le cours d’eau du
rebord du plateau. La vallée devient un couloir fluvial étroit. Dès la sortie Ouest de Maron, la limite
de la forêt est descendue sur les coteaux et plus on s’enfonce dans la vallée, plus la forêt devient
présente et forte. La forêt et l’eau constituent les deux éléments dominants de cette unité qui se
caractérise par son aspect sauvage. Nous retrouvons dans cette séquence, l’impression d’une
continuité forestière entre les deux rives de la Moselle.
Le plateau agricole à l’Ouest
Entre Villey-le-Sec et Aingeray, le massif forestier de Haye côtoie un paysage agricole ouvert,
ponctué par des villages implantés sur le plateau (Sexey-les-Bois, Velaine-en-Haye, Villey-le-Sec)
ou en contrebas dans la vallée de Moselle abrités dans des vallons latéraux (Aingeray, Fontenoy-surMoselle).
Les parcelles agricoles s’étendent jusqu’à la forêt.
Depuis les routes départementales qui sillonnent le plateau, la frange forestière apparaît assez
lointaine, mais elle reste très présente et offre des contours très nets.
Elle fonctionne comme une barrière continue, homogène et opaque qui tranche nettement avec
l’espace ouvert. Elle épouse également les ondulations du terrain.
Des boisements isolés ponctuent le plateau et semblent, sur le plan visuel, faire partie intégrante de
la forêt de Haye. Ils sont parfois assimilés à la lisière forestière de cette dernière.
L’équilibre entre le plateau agricole ouvert et les lisières frontalières de la forêt de Haye apparaît
fragile. Proches de Nancy, desservies par l’A31, les communes rurales du plateau constituent un
attrait pour les citadins désireux de vivre à la campagne. Les extensions récentes des villages et les
zones d’activités ont tendance à miter l’espace agricole, engendrant une banalisation du paysage.
La lisière de la forêt pourtant très visible ne semble pas être prise en compte dans les projets
d’urbanisation récente (Velaine-en-Haye) ou même dans la construction de hangars agricoles isolés
dont l’impact paysager est important (Villers-le-Sec, Sexey-les-Bois, Aingeray).
La vallée de la Moselle au Nord
Entre Frouard et Liverdun, la vallée de la Moselle est étroite. La rivière, encaissée entre des versants
devenant rapidement pentus, est peu visible. La moitié inférieure du coteau est occupée
successivement par la Moselle, la voie ferrée et la RD90 qui confère à la vallée son caractère de voie
de passage ou de couloir de circulation. Un cordon urbanisé continu entre Frouard et Liverdun se
développe autour de la D90 à mi-pente. La forêt occupe la moitié supérieure du versant alors abrupt
et inaccessible. La forêt est bien visible depuis la route de Pompey à Liverdun desservant la rive
gauche de la Moselle. On retrouve cette organisation linéaire sur le versant de la rive opposée.
L’étroitesse de la vallée, la relation brutale entre la forêt et l’urbanisation donne à ce tronçon un
caractère austère.
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Le méandre et l’éperon rocheux de Liverdun franchis, la vallée de la Moselle prend un caractère plus
naturel. La vallée reste étroite et encaissée. Elle est très peu investie par l’homme. Les versants
abrupts où les effleurements rocheux ressortent, sont boisés dans leur intégralité. La forêt cohabite
avec la Moselle qui n’apparaît pas comme une coupure. Sur le plan visuel, une continuité forestière
s’établit entre les deux versants. À partir d’Aingeray, le relief s’adoucit et la vallée de la Moselle
s’insère dans l’unité paysagère du plateau agricole ouvert.
Les unités paysagères internes au massif forestier
Les portes de la forêt franchies, l’image extérieure d’un domaine forestier formant un vaste
ensemble unitaire cède le pas à l’image d’une forêt hétérogène.
On peut ainsi distinguer différentes séquences paysagères internes à la forêt, qui offrent des
ambiances différentes, comme :




le plateau forestier
les vallons
les clairières
le rebord du plateau
Le plateau forestier
Le plateau forme du Nord au Sud la plus grande unité paysagère dans le massif. Dans les secteurs
épargnés par la tempête, le boisement à dominante de feuillus y apparaît homogène.
Peu d’ambiances diversifiées s’en dégagent malgré un échelonnement des hauteurs, une variation de
luminosité ou d’ouverture et de fermeture entre les parcelles en futaie et celles en cours de
régénération.
Des allées forestières rectilignes traversent d’un trait de crayon le massif. Le réseau des chemins qui
fait de la forêt de Haye, une forêt organisée, aménagée par l’homme semble être peu valorisé. Les
repères manquent le long de ces grandes allées pourtant structurantes ; elles paraissent toutes
semblables et monotones.
Les vallons
Axes de cheminements naturels Nord-Sud, les variations apportées par les vallons qui entaillent le
plateau tempèrent cette impression d’uniformité.
La forêt prend de l’intérêt quand le relief est chahuté. Le vallon de Maron, les fonds de Monvaux au
Sud, le vallon des Chouères (près des Fourasses de Liverdun) au Nord et le vallon de Bellefontaine
(fond de Toul et fond de Crédence) le plus marqué (longueur et profondeur) au Nord-est constituent
les principales unités paysagères en creux repérables et fortes au sein de la forêt.
Outre les variations du relief, les vallons apportent une diversité dans la perception de la forêt :
l’encaissement, accompagné d’une sensation de repli en fond de vallon, cède le pas à des échappées
visuelles sur les paysages extérieurs au massif au niveau des débouchés de vallons.
Les Clairières
Deux types de clairières offrant des ambiances très différentes peuvent être distinguées :
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Des clairières anciennes
Avant tempête, la forêt était ponctuée de quelques clairières supportant une activité agricole : les
Essarts et les Rays près de Frouard, la fontaine Charlemagne entre Chavigny et Brabois.
Signalons également l’existence de certaines anciennes carrières, maintenues en friches, mais
relativement ouverte, comme la carrière Nanquette.
Peu nombreuses mais d’un effet intéressant, l’intérêt principal de ces clairières et de ces carrières
résident dans l’ouverture qu’elles apportent au massif forestier.
Des clairières accidentelles
La tempête de 1999 avec son effet dévastateur a occasionné de nombreuses ouvertures dans le
massif forestier. Ces nouvelles clairières liées à cet événement couvrent d’importantes surfaces
et reconfigurent la forêt en apportant de nouveaux espaces de respiration.
Elles repoussent les lisières forestières intérieures et créent une succession de plans visuels sur le
lointain.
Associées à un léger modelé de terrain, elles permettent une véritable « lecture du relief », en
révélant des secteurs à fort potentiel de vues intérieures et extérieures. Plus particulièrement, dans le
vaste secteur central compris entre Frouard et Maron, sur le rebord du plateau.
Elles sont un élément clé à prendre en compte dans l’aménagement sylvicole et paysager de la forêt
de demain.
Le rebord du plateau
La forêt de frange située en rebord de plateau forme un espace particulier dans le domaine forestier
de Haye. Proche des villes de l’agglomération et des villages, elle est très fréquentée ; très
accessible, elle fait partie de l’espace familier et elle est vécue comme un espace de détente et de
promenade de proximité.
Les boisements n’y sont pas toujours d’une grande qualité, mais la situation en belvédère le long du
coteau lui confère un certain attrait. Le rebord du plateau est un espace privilégié d’observation
(vues panoramiques).
Plusieurs constats peuvent être faits sur la forêt et ses lisières sur le plan paysager :
 La lisière forestière constitue un espace à très forte sensibilité et à très forts enjeux sur le
plateau agricole comme sur les rebords du plateau à l’est au Nord et au Sud. Les extensions
de zones d’activités sur le rebord du plateau à l’est comme sur le plateau agricole à l’Ouest,
se font trop souvent au détriment de la forêt et sans souci d’intégration par rapport à la lisière
forestière. Les coteaux situés au contact de l’agglomération nancéienne constituent un espace
d’articulation possédant un potentiel intéressant, mais l’on note une perte de leur lisibilité par
enfrichement des vergers, par progression de la forêt ou par une pression urbaine. La
tendance est donc vers une juxtaposition d’espaces aux logiques différentes sans création de
lien et de connexion entre eux.
 En ce qui concerne l’intérieur de la forêt, le principal constat est l’ouverture accidentelle de
vastes espaces de clairières par la tempête. Avec les vallons qui constituent des entités
paysagères originales, les rebords du plateau et les clairières anciennes, ces nouvelles
clairières viennent rompre la monotonie du plateau forestier où il est difficile de se repérer.
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version du 28 mai 2013
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G. Les sites archéologiques
La forêt de Haye recèle de nombreux sites archéologiques. Depuis plusieurs années, un programme
de recherche archéologique est en cours, associant le Service régional de l’Archéologie, le centre de
Nancy de l’Institut national de recherches Agronomiques (INRA) et l’Office National des Forêts. Ce
programme vise principalement à étudier les nombreux vestiges gallo-romains qui ont été
« fossilisés » par la forêt à leur abandon. Ils permettent d’appréhender un véritable paysage galloromain avec ses parcellaires, ses limites de champs et d’enclos à bétail, ses voies et fermes. Outre
l’apport pour l’archéologie, ces vestiges présentent un intérêt pour la recherche et la gestion
forestière, les chercheurs de l’INRA ayant démontré que ces occupations agricoles antiques ont
encore un impact fort sur la biodiversité actuelle de la forêt, soit plus de 1500 ans après leur
abandon.
À coté de ces vestiges, d’autres sites archéologiques ont été recensés dans la forêt : des ateliers
métallurgiques, une importante zone d’exploitation minière de la minette lorraine, probablement
médiévale et surtout plusieurs sites de hauteur fortifiés protohistoriques installés en rebord du
plateau. Deux d’entre eux sont protégés au titre des Monuments Historiques : la cité d’Affrique à
Messein (Inv. MH – arrêté du 7 septembre 1998) et la « Fourasse » à Champigneulles (Cl. MH –
arrêté du 16 septembre 1923)
Une prospection par laser aéroporté (LIDAR) sur l’ensemble du massif à permis d’obtenir une image
3D d’une partie de ces vestiges et a permis l’élaboration d’une carte archéologique très détaillée.
Il en ressort que le site de la forêt de Haye présente un intérêt majeur, reconnu internationalement,
pour la compréhension des sociétés agraires ayant valorisées ces espaces depuis la fin de la période
préhistorique.
Fouille à Maron – Crédit : ONF.
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Localisation des sites archéologiques (Source DRAC)
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H. Les monuments historiques
Les communes qui entourent le massif de Haye sont riches en monuments classés ou inscrits à
l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, bénéficiant d’un périmètre de protection de
500 mètres.
Certains n’ont pas d’influence directe sur la forêt située à l’intérieur de la boucle de la Moselle, et
leurs périmètres concernent essentiellement les agglomérations :
Pompey : ruines du château de l’avant garde,
Liverdun : de nombreux bâtiments dans le centre historique sont inscrits,
Gondreville : maison de la dîme : 62 – 64 rue du Château des Princes,
Vandoeuvre : château Antoine – 52, rue Gambetta (bas du vieux village),
Chaligny : église (inscrite en totalité)
Sexey-aux-Forges : manoir : 4 rue du château
Les prescriptions en matière de protection de l’aspect, dans le champ de visibilité des monuments
historiques, concernent donc certaines parties du massif de Haye
Frouard : l’église est inscrite ; le périmètre de 500 m touche la partie Nord de la forêt
communale de Frouard,
Neuves Maisons : l’ancien bâtiment industriel du val de fer se situe juste en
limite de forêt domaniale,
Messein : le camp d’Affrique, bénéficiant d’une protection des sites, se trouve en forêt privée
à proximité immédiate de la forêt communale de Chavigny,
La carte ci-après situe l’ensemble de ces zones patrimoniales.
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