LSV – Semestre 3 – Photosynthèse Métabolisme Carboné - 4
Une double liaison est composée de deux paires d’électrons qui n’ayant pas les mêmes caractéristiques :
• Une paire d’électrons σ, relativement pauvres en énergie,
établissent une liaison forte. Ils ne sont pas concernés par le
processus mettant en jeu les photons.
• Une paire d’électrons π, riches en énergie, établissent des liaisons
plus faibles et vont être amenés à changer constamment de position
suite à la délocalisation électronique.
On note que dans chaque cas de délocalisation électronique, il y a absorption
d’une partie du spectre lumineux. La distinction entre les différentes
molécules de chlorophylle se fait uniquement via les substituants du noyau
tétrapyrrolique. Le groupement méthyle de la chlorophylle A et D sera par
exemple remplacé dans la chlorophylle B par un groupement aldéhyde. En
introduisant ces dipôles, les charges partielles induites des carbones portant
ces fonctions auront tendance à modifier légèrement la délocalisation
électronique du noyau tétrapyrrolique, incidemment le spectre d’absorption
de la molécule.
STRUCTURE ET ABSORPTION D’ENERGIE
L’existence d’un noyau tétrapyrrolique n’est pas le propre de la chlorophylle :
les cytochromes et l’hémoglobine en comportent également. La grande
différence résidera dans la nature des atomes centraux. Dans l’espace, la
molécule présente une longue chaîne apolaire, ainsi qu’une zone plus
globulaire. Le noyau tétrapyrrolique est approximé à une sphère de 1,5nm de
diamètre, et la chaîne phytol à 2nm de longueur.
C’est au niveau de ce noyau tétrapyrrolique que va se faire l’absorption de
l’énergie lumineuse. Lorsque les pigments chlorophylliens vont recevoir un
photon ainsi que l’énergie qu’il véhicule, un ou plusieurs électrons π de la molécule verront leur énergie
augmenter et passeront à un niveau énergétiquement plus élevé. C’est un état excité du pigment
chlorophyllien, que l’on note Chl*. Selon la formule de Planck citée précédemment, la chlorophylle ne recevra
pas la même énergie en fonction de la longueur d’onde du rayonnement. Ainsi, vis-à-vis de l’énergie du
rayonnement et de l’absorbance pigmentaire en fonction de la longueur d’onde, il existe deux principaux états
excités des électrons:
• Pour un photon « bleu », l’énergie apportée est supérieure, l’électron est donc portée d’un état
fondamental à un état excité de plus haut niveau énergétique, le deuxième état singulet, de valeur
approximative 270kJ/mol. Cet état extrêmement instable n’est maintenu que pendant 10
-12
seconde,
après quoi l’électron retombe au premier état singulet.
• Pour un photon « rouge », l’énergie apportée est moindre, l’électron est portée d’un état fondamental
à un état excité de niveau énergétique relatif intermédiaire, le premier état singulet, de valeur
approximative 170kJ/mol. Cet état possède une durée de vie largement supérieure, de l’ordre de 10
-8
seconde, permettant une éventuelle création de potentiel électrochimique, incidemment la
conversion entre énergie lumineuse et énergie chimique. La quantité d’énergie apportée par un
photon « rouge » est la quantité d’énergie minimale nécessaire pour cette conversion.