C. L’appropriation des espaces maritimes, entre durabilité et tensions
Documents à utiliser : carte 1 p. 147, Vers une autoroute arctiques ? (conférence de Frédéric
Lasserre, professeur de géographie à l’université Laval (Québec) en 2009 au festival
international de géographie de Saint Dié), l’enjeu des ressources halieutiques (Source : ENS),
Clipperton, les enjeux de la pêche et des espaces maritimes (Francis Jost, les enjeux de l’atoll
de Clipperton, http://cybergeo.revues.org/3552#tocto2n3), vidéo La Louisiane après la marée
noire de 2009 (TF1 vidéo).
Document 1 : Vers une autoroute arctique ?
Lorsque, au début des années 2000, l’Arctique a peu à peu pris le devant de la scène
médiatique, c’est parce que nombre d’analystes et de journalistes établissaient un lien possible
entre la fonte de la banquise en été et l’ouverture possible des mythiques routes maritimes des
Passages du Nord-ouest et du Nord-est. Or, il n’en est rien.
En réalité, très peu de navires transitent par le Passage du Nord-ouest : seulement 13 navires
l’ont emprunté entre Atlantique et Pacifique en 2008, dont un seul à des fins commerciales,
les autres étant des navires de plaisance ou des brise-glace canadiens. Depuis 1906, date du
premier transit complet du Passage du Nord-ouest, on ne compte que 120 navires ayant
complété le transit du passage du Nord-ouest fin 20084. Ce sont essentiellement des brise-
glace canadiens, et, depuis quelques années, des navires de plaisance privés qui tentent
l’aventure. A part les transits des navires de croisière, seuls quatre transits commerciaux ont
été effectués à travers le passage : le Manhattan en 1969 puis en 1970 ; un quai flottant tiré
par un remorqueur et un brise-glace russe en 1999, et un navire poseur de câbles parti de
Hongkong vers l’Atlantique via la mer de Beaufort, le Peter Faber en 2008. A l’été 2009,
plusieurs articles de presse ont souligné un accroissement du trafic dans le passage du Nord-
ouest; c’est vrai, mais cette augmentation est due à l’accroissement de la capacité des
compagnies de desserte locale (pas de transit donc), déjà présentes dans la région, Desgagnés,
NEAS, NTCL. Ainsi, si le trafic lié au tourisme, à l’exploitation des ressources naturelles et
surtout à la desserte des communautés locales augmente, en revanche le trafic de transit
demeure très faible, que ce soit dans l’Arctique canadien ou russe.
Source : conférence de Frédéric Lasserre, professeur de géographie à l’université Laval (Québec) en 2009 au
festival international de géographie de Saint Dié
Document 2 : L’enjeu de ressources halieutiques
La population mondiale augmentant, et les denrées issues des ressources halieutiques
devenant de plus en plus accessibles au plus grand nombre (les prix baissant), la demande en
produits aquatiques, et notamment en poisson, a considérablement augmenté depuis 1950 (les
prises de pêche en haute mer représentaient 19 millions de tonnes alors, contre 90 millions en
2000 - source : Défi pour la Terre). Cette demande accrue a entraîné une pêche plus
productive, mais aussi plus agressive envers les écosystèmes marins.
Le premier problème qui se pose alors est un problème de durabilité de cette pêche : les
quantités prélevées permettent-elles aux espèces de se renouveler et de subir le même
prélèvement la saison suivante ? Le Grenelle de la Mer constate que la mer est certes un
réservoir de biodiversité très riche, mais que les pressions anthropiques sur ce milieu y
entraînent un "déclin avéré de cette biodiversité", et chacun partage le constat d’un
effondrement des stocks. […]Un second problème, non moins important se pose d’autre part :
l’agressivité des méthodes de pêche (notamment la pêche au chalut) sur les écosystèmes
marins. Source : ENS
Document 3 : Clipperton, les enjeux de la pêche et des espaces maritimes