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Paris, le 8 février 2010
Communiqué de presse
Sous embargo jusqu’au mercredi 10 février 2010, 19 heures
Une équipe internationale d’astronomes1 a réussi à montrer que quelques milliards d’années après
le Big Bang, lorsque l’Univers n’avait qu’un tiers de son âge actuel, les galaxies massives formant
des étoiles contenaient cinq à dix fois plus de gaz froid que celles d’aujourd’hui. Réalisées grâce à
l’interféromètre de l’Institut de Radioastronomie Millimétrique (IRAM ; INSU-CNRS, MPG, IGN)2, ces
observations de grandes quantités de matière froide, élément clef dans la formation stellaire,
expliquent directement les productions gigantesques d’étoiles à ces époques reculées. Ce résultat
est publié dans la revue Nature du 11/02/2010.
« C’est la première fois que nous détectons et obtenons des images du gaz moléculaire froid dans des
galaxies, typiques des populations de galaxies massives, quelques 3 à 5 milliards d’années après la
naissance de l’Univers» a déclaré Linda Tacconi (Max-Planck-Institute for Extraterrestrial Physics),
principal auteur de l’article3.
Ces dix dernières années, les astronomes ont établi un cadre général expliquant la formation et l’évolution
des galaxies lorsque l’Univers n’avait que quelques milliards d’années. Le gaz s’est refroidi et s’est
accumulé dans de mystérieuses concentrations de matière appelées « halos de matière noire ». Depuis, le
gaz provenant de ces halos a continué à s’accréter sur les proto-galaxies. Les collisions et les fusions
successives de ces galaxies ont ensuite transformé les galaxies suivant le scénario d’évolution
hiérarchique. De façon surprenante, les proto-galaxies de type spiral, telle notre Voie Lactée, semblent
avoir formé des étoiles presque de manière continue avec des taux dix fois plus élevés que ce qui est
observé dans les galaxies spirales de l’Univers local. La question fondamentale est de savoir si ce taux
élevé de formation stellaire est plutôt dû à de larges réservoirs de gaz moléculaire froid (à partir desquels
les étoiles se forment) ou s’il était intrinsèquement plus important lorsque l’Univers était jeune.
1 Font partie de cette équipe:
P.Cox, R.Neri (IRAM, France), F.Combes (Laboratoire d'Etude du Rayonnement et de la Matière en Astrophysique ; INSU-CNRS,
Observatoire de Paris, Université Pierre et marie Curie, Université de Cergy Potoise, Ecole Normale Supérieure), N. Bouché, N.M.
Förster Schreiber, R. Genzel, J.Gracia-Carpio, D. Lutz, L.J. Tacconi (Max-Planck-Institute for Extraterrestrial Physics, Garching,
Germany)M.C.Cooper, B.Weiner (University of Arizona, USA), K.Shapiro, J.Comerford, M.Davis (University of California, Berkeley,
USA), A.Bolatto (University of Maryland, USA), F.Bournaud (Astrophysique interactions multi-échelles ; INSU-CNRS, CEAFrance,
Université Paris Diderot), A.Burkert, T.Naab (University of Munich (LMU) and Excellence Cluster, Munich, Germany), S.Garcia-
Burillo (Madrid Observatory (OAN), Madrid, Spain), A.Omont (IInstitut d’Astrophysique de Paris, INSU-CNRS, Université Pierre et
Marie Curie), A.E. Shapley (University of California, Los Angeles, USA), A. Sternberg (Tel Aviv University, Israel). R.Genzel is also
associated with the Physics Department at the University of California, Berkeley (USA).
2 L’Institut de Radioastronomie Millimétrique (IRAM) a été fondé par le Centre National de la Recherche Scientifique en France et
la Max-Planck-Gesellschaft en Allemagne, rejoints par l’Instituto Geográfico Nacional en Espagne. Son siège social est à
Grenoble, un radiotélescope de 30 m de diamètre au Pico Veleta en Espagne, un interféromètre de 6 antennes de 15 m de
diamètre sur le Plateau de Bure dans les Hautes-Alpes françaises. Pour plus d’informations sur l’IRAM et l’interféromètre du
Plateau de Bure : http://www.iram-institute.org/
3 High molecular gas fractions in normal massive star forming galaxies in the young Universe par Linda Tacconi et al. Nature
11/02/2010).