avec les besoins effectifs de financement de l’économie réelle et du
développement.
Au niveau des pays capitalistes développés, les conséquences de la crise se
sont manifestées tant sur le plan financier que sur le plan économique et
social : faillites ou quasi-faillites de grandes institutions financières, baisse des
cours boursiers, très fort ralentissement économique et très forte
augmentation du chômage…. ; craignant le pire, les gouvernements et les
banques centrales de ces pays ont réagi par une injection massive et sans
précédent d’argent public, au prix parfois d’une aggravation dangereuse
des déficits publics, pour sauver le système financier et mettre en œuvre
d’imposantes mesures de relance ou de sauvetage des secteurs sinistrés ou
en difficulté… L’aide aux institutions financières en difficulté est allée parfois
jusqu’à la « nationalisation » des banques ; les ménages surendettés ou les
travailleurs ayant perdu leur emploi n’ont pas bénéficié d’autant de
sollicitude. Ainsi, se trouve illustré un principe particulièrement pervers du
capitalisme moderne : la privatisation des bénéfices et la socialisation des
pertes.
Le Maroc et d’autres pays du sud, quant à eux , ont dans l’ensemble été
relativement épargné par la crise financière du fait en particulier de la faible
intégration de leurs systèmes financiers et bancaires dans le marché financier
international ; par contre, leurs économies subissent très directement les
contrecoups de la crise à travers notamment la baisse de la demande
extérieure provenant des pays développés, la contraction du commerce
mondial et des flux touristiques, la raréfaction des financements
internationaux, la baisse des investissements directs étrangers, la baisse des
envois des émigrés, la contraction de l’aide publique au développement…
autant de phénomènes induisant des conséquences sociales parfois
désastreuses notamment sur l’emploi ou bien remettant en cause les objectifs
en matière de développement humain
La crise laissera des traces en particulier dans les pays du sud qui, dans tous
les cas, auront beaucoup plus de mal à en surmonter les effets du fait de la
situation de dépendance et de fragilité de leurs économies ; au delà des
débats sur la « sortie de crise », il convient d’engager une réflexion en
profondeur sur les enseignements à en tirer ; en effet :
- la crise a définitivement mis à bas les mythes néo-libéraux qui avaient
fini par s’ériger en « pensée unique » favorisée par l’uni polarité du monde
ayant suivi la chute du mur de Berlin : mythe du marché autorégulateur,
mythe de la neutralisation de l’Etat et de la déréglementation … autant de
mythes qui ne peuvent conduire qu’à la spéculation, au développement du