CONGRÈS INTERNATIONAL
DE L’ASSOCIATION DE RECHERCHE ET
DE SOUTIEN DE SOINS EN PSYCHIATRIE GÉNÉRALE
14
ème
PRÉSIDENT DU CONGRÈS
Pr. Emmanuel POULET (Lyon)
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Pr. Maurice FERRERI (Paris)
Pr. Charles-Siegfried PERETTI (Paris)
Pr. Florence THIBAUT (Rouen)
Pr. Maurice CORCOS (Paris)
Dr. Philippe LOEFFEL (Reims)
Dr. Philippe NUSS (Paris)
Dr. Harald SONTAG (Strasbourg)
Pr. Abdelkrim KELLOU (Alger, Algérie)
Dr. Amine MIHOUBI (Paris)
Dr. Idriss SADKI (Alger, Algérie)
Dr. Youcef OSMANI (Alger, Algérie)
Dr. Farid BOUCHENE (Alger, Algérie)
COMITÉ D’ORGANISATION
Pr. Charles-Siegfried PERETTI (Paris)
Pr. Florence THIBAUT (Rouen)
Dr. Harald SONTAG (Strasbourg)
Dr. Marie-Victoire CHOPIN (Paris)
Dr. Amine MIHOUBI (Paris)
ORGANISATION LOGISTIQUE
DSO
Eric TORDJMAN
Nadège SCOTTON
Sophie MARGERIDON
VERS UN RENOUVEAU DE LA CLINIQUE EN PSYCHIATRIE -
APPORTS DES NEUROSCIENCES ET DES TECHNOLOGIES
Si la psychiatrie contemporaine est une discipline de plus en plus reconnue et validée, elle n’en
demeure pas moins extrêmement variable dans son expressivité et dépendante de l’évolution très
rapide des mentalités et des valeurs sociales et culturelles dans le monde. Ainsi, si la génétique,
l’imagerie, la neurophysiologie, la biologie moléculaire non seulement décrivent et valident les
troubles psychiatriques, mais aussi permettent de les soigner, l’évolution des mentalités et des
discipline. Cette dernière ne se résume décidemment pas à la somme des connaissances acquises
par les neurosciences.
Plusieurs mouvements parallèles, et qui semblent parfois s’ignorer, se développent conjointement.
D’un côté les neurosciences progressent à grand pas, portées par des technologies de plus en
plus sophistiquées comme l’optogénétique, des techniques de visualisation d’une précision
inégalée utilisées dans les projets du connectome humain (tenseur de diffusion et autres méthodes
d’imagerie computationnelles). D’un autre, un hiatus se creuse entre les entités cliniques telles
que nous les ont léguées l’histoire de la psychiatrie et les manifestations cliniques étudiées par les
méthodes d’exploration technologiques des troubles mentaux. Pour elles en effet, la segmentation
clinique classique des troubles n’est que faiblement compatible avec les lois génétiques, physiques
de notre monde contemporain donnent à voir de notre psyché collective des signes surprenant,
paradoxaux, apparemment inexplicables. La mission de santé publique de la psychiatrie se trouve
au moins quelques opérateurs permettant de lier avancées des neurosciences et technologies,
sémiologie psychiatrique et attentes sociétales.
passerelles entre ces champs, il cherche néanmoins à aider les cliniciens d’aujourd’hui à intégrer
dans les pratiques certaines des découvertes issues tant des nouvelles avancées des techniques
lui-même sur notre ordinateur, en sera-t-il de même de l’usage des techniques d’imagerie pour
déterminer le meilleur traitement pharmacologique ou psychologique ou décider du recours à la
neurostimulation pour soigner par exemple les hallucinations, la cognition anxieuse, l’anhédonie
dépressive ? L’observation clinique du patient elle-même est l’objet de profonds remaniements.
A la clinique observée, se rajoute celle de l’éprouvé du patient, les deux se combinant avec
des marqueurs extrinsèques tels que l’âge du début des troubles, les antécédents génétiques,
jeux presque indépendants pour jouer la partie. D’un côté, un cadre nosographique comme le
DSM ou la CIM et d’un autre les critères RDC (Research Diagnosis Criteria) pour la recherche.
Une clinique, deux approches : celle pour le quotidien ou l’évaluation médico économique et puis
celle pour la recherche. Une telle dichotomie est-elle viable ? Le clinicien a de quoi en perdre son
qu’il observe. La recherche clinique progresse aussi avec la mise en place d’essais plus proches
de la pratique clinique, des molécules innovantes et des axes d’étude mettant en évidence des
caractéristiques séméiologiques que seuls les grands groupes de patients sont capables de faire
émerger.
Mais ces avancées, si brillantes soient-elles, doivent être validées en pratique quotidienne.
Les différents problèmes éthiques qu’elles posent ne peuvent pas non plus être ignorés. Leur
accessibilité dans un environnement économique de plus en plus contraint est aussi un sujet de
patients. La narration de soi, le sens de son existence n’est sûrement pas la sommation de toutes
ces approches. Persiste donc la question du sens singulier de l’expérience vécue, l’incomparable
et unique rencontre entre le patient et son thérapeute.
C’est dans ce contexte de présentation de certaines données très récentes de la science, de leur
rapport à la réalité clinique, mais aussi des questions générales qu’elles soulèvent que s’inscrit le
14e Congrès de la Psychiatrie dans tous ses états. Plus que jamais, c’est au dialogue que nous
sommes conviés.
Bon congrès à tous et au plaisir de vous retrouver.
Professeur Charles-Siegfried PERETTI
Président de l’ARSPG
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