UNIVERSITÉ DE CERGY-PONTOISE
UFR DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DÉPARTEMENT DES LETTRES MODERNES
Analyse sémio-linguistique
de quelques vêtements de mode
Esquisse
dictionnairique et lexiculturelle
THÈSE
pour le Doctorat en linguistique
présentée et soutenue par
Elguebli Najat
M. Patrique Haillet : Professeur en sciences du langage,
Université de Cergy-Pontoise
Mme Odile Le Guern : Maître de conférences, Titulaire de
l’Habilitation à diriger des recherches,
Université de Lyon 2, Rapporteur
M. Salah Mejri: Professeur en sciences du langage,
Université Paris XIII, Rapporteur
Mme Annie Mollard-Desfours : Ingénieur de recherche au CNRS,
Université de Cergy-Pontoise
M. Jean Pruvost : Professeur en sciences du langage,
Université de Cergy-Pontoise, Directeur
Décembre 2009
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Dédicace
Je tiens à exprimer mes remerciments et ma sympathie à mon directeur, M. Jean
Pruvost, pour son orientation et ses précieux conseils méthodologiques.
Ma reconnaissance aux chercheurs pour leur lecture soigneuse et aussi à la famille
Kattan en Allemagne pour leur soutien, leur conseils et leur remarques attentives.
A ma fille, mes parents, ma sœur, mon frère, à toute ma famille et mes amis, je dédie
ce travail en témoignage de ma grande affection.
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INTRODUCTION
Dans le présent travail, nous procéderons dans un premier chapitre à une
approche fonctionnelle du vêtement. Ensuite, nous établirons un rapprochement entre le
vêtement et quelques faits de langue. Puis, toujours sur le plan théorique, nous traiterons
le sujet d’un point de vue sémiologique. Nous avons également esquissé dans un cadre
sémiologique quelques réflexions nécessaires liées au vêtement, en l’occurrence, les
codes d’entretiens, l’interprétation des rêves se rapportant aux vêtements, la liberté
vestimentaire et son rapport avec la question du voile islamique, les costumes
traditionnels et enfin les citations et les proverbes qui mettent en scène le terme
« vêtement ».
Notons que « vêtement » ne va pas sans mode et vice versa ; la mode rime avec le
vêtement. Le besoin de chercher à comprendre ce qu’est la mode, tant sur le plan
linguistique que sur le plan vestimentaire, s’impose pour prendre conscience du
développement des métamorphoses du vêtement. Une partie importante y sera
consacrée pour essayer de cerner la mode dans un contexte historique. Nous nous
intéresserons également à l’évolution de celle-ci en France. Une explication des
mécanismes de la mode sera effleurée dans un contexte sémiologique.
Dans un deuxième chapitre, nous ferons suivre d’une étude pratique la théorie
exposée au premier chapitre. Nous appliquerons l’analyse sur un corpus constitué à
partir de deux quotidiens, Le Monde et Le Figaro : « ce qui importe, en effet, par
rapport au sujet sémiologique, c’est de constituer un corpus raisonnablement saturé de
toutes les différences possibles de signes vestimentaires ; à l’inverse, il n’importe pas
que ces différences se répètent plus ou moins, car ce qui fait le sens, ce n’est pas la
répétition, c’est la différence »1. Le nombre de journaux étudiés sera limité dans le
temps, mais varié en matière de pièces vestimentaires. Nous avons opté pour le principe
de la diversité.
Le troisième chapitre répond à la nécessité de considérer le terme de notre
recherche, à savoir le vêtement, d’un point de vue dictionnairique.
Nous nous sommes fondée sur la triple investigation dictionnairique, un outil
scientifique imaginé par M. Jean Pruvost. Nous avons appliqué cette méthode sur le mot
1 Barthes, Roland, Système de la mode, Éditions du Seuil, Paris, 1967, p. 21.
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« vêtement », d’abord dans les deux dictionnaires les plus consultés, en l’occurrence le
Petit Robert et le Petit Larousse informatisés 2008. Nous avons ensuite appliqué cet
outil méthodologique pruvostien dans la même référence dictionnairique, mais cette
fois-ci, le terme choisi est un synonyme au signifiant « vêtement » : « habit ». Enfin,
nous nous sommes permis d’appréhender la triple investigation dictionnairique sous une
autre forme, en fait, nous avons recherché et analysé les articles qui ont nécessité
l’emploi des deux signifiants, « vêtement » et « habit », dans un seul discours
dictionnairique, en l’occurrence le TLF.
Au terme de chaque triple investigation dictionnairique, nous avons su ainsi dégager
le « dictionnaire caché » dans le désordre alphabétique du dictionnaire consulté.
Dans une deuxième section de ce troisième chapitre, nous avons effleuré la notion de
la lexiculture à travers des proverbes arabes traitant du vêtement. Nous avons divisé les
expressions parémiques que nous avons collectées dans différentes références au sein de
l’Institut du Monde Arabe, en deux parties : la première englobe des proverbes dits
« génériques » la deuxième contient des proverbes portant sur une telle ou telle pièce
vestimentaire, cette sous-division étant intitulée « termes spécifiques ».
Nous avons enfin analysé l’intégralité des proverbes collectés sous la lumière de
la lexiculture, un concept lancé par Robert Galisson, désignant la culture partagée en
dépôt dans les mots au-delà de leurs significations sémantiques.
Il faut noter que quelle que soit la nature des études et des recherches sur la mode
vestimentaire, linguistique, sociologique, économique ou bien historique, on ne saura
négliger les côtés médiatiques de la mode et les moyens de communication dont on se
sert pour atteindre le public en général. Pour cette raison, il faut discuter de la mode à
travers ses moyens de communication : l’image photographique ou bien publicitaire, le
dessin, l’affiche murale, etc., et se référer aux différentes voies de publication et leur
spécificité, notamment la presse écrite, la radio, la télévision et le cinéma sans oublier le
réseau de la toile Internet. Puisqu’un projet d’une telle envergure dépasserait le cadre
d’une thèse, nous nous sommes restreinte à l’analyse sémiologique de la mode publiée
dans la presse écrite, en particulier les quotidiens.
Nombre de linguistes ont choisi judicieusement, nous semble-t-il, d’attribuer à la
sémiologie les concepts de la signification et celui de la communication. En effet, la
sémiologie, en tant que métalangage descriptif, fournit un instrument interprétatif très
puissant dont on ne saurait se passer sous peine d’être lacunaire dans son analyse. Nous
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savons, en outre, que la sémiologie se présente sous deux types principaux : la
sémiotique verbale et la sémiotique non-verbale. La première catégorie comprend la
sémiologie du discours (système verbal), la deuxième catégorie peut être divisée en
plusieurs branches exclusivement visuelles : images, gestes, vêtements. Ces derniers
représentent un champ fertile, riche en matière de signification car « Le projet d’une
sémiologie du langage visuel postule que les représentations visuelles sont des
pratiques sémiotico-signifiantes, c’est-à-dire constituent des langages »2.
La communication verbale classique implique un émetteur et un auditeur, la
communication non-verbale, par le biais du signe vestimentaire, met en scène un
« vêtu » et un percepteur. Cette communication vestimentaire peut même se passer d’un
récepteur et s’exercer au sein d’un même locuteur qui est à la foi le destinateur et le
destinataire du message qu’il élabore, à titre d’exemple, une femme qui se « fait belle »
en s’habillant d’une nouvelle robe, tout en restant chez elle toute seule. Cette femme
cherche à s’informer sur elle-même en testant son degré de beauté et en cherchant à
savoir si cette robe est compatible avec son corps et sa personnalité.
2 Saint-Martin, Fernande, Sémiologie du langage visuel, 1987, Presses de l’université du Québec, p. 12.
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