élevées de CRP-us. L’incidence des évènements cardiovasculaires était deux fois plus élevée chez les
patients diabétiques comparés aux sujets non diabétiques. Chez les patients diabétiques, la présence
de troubles dépressifs ou de niveau élevé de stress était associée à un risque plus élevé de SCA, AVC
et DCV. Tandis que dans le groupe de non diabétiques, le risque élevé d’évènement cardiovasculaire
était particulièrement observé chez les patients souffrant des deux troubles psychologiques à la fois.
Les associations persistaient dans le groupe de patients diabétiques après ajustement sur des facteurs
démographiques, sociaux, économiques et cardiovasculaires. La présence des 2 troubles
psychologiques en même temps chez les patients diabétiques était associée à une augmentation du
DCV de 115!% en comparaison aux patients diabétiques sans aucun trouble psychologique. Les
auteurs ont observé une tendance à l’augmentation du risque de DCV chez les participants non-
diabétiques avec un ou deux troubles psychologiques en comparaison à ceux sans aucun trouble
(27!% vs. 12!%). Le risque de DCV était plus élevé de 53 % chez les patients diabétiques souffrant
d’au moins un trouble psychologique comparés aux sujets non diabétiques sans aucun trouble.
Cette étude montre une augmentation du risque d’évènements cardiovasculaires majeurs chez les
patients souffrant de troubles dépressifs ou d’un niveau élevé de stress par rapport à ceux qui en sont
indemnes. Ce risque est plus marqué chez les patients diabétiques comparés aux sujets non
diabétiques. L’augmentation de risque de SCA, d’AVC, ou de DCV était indépendante des autres
facteurs de risque cardiovasculaire, démographiques, sociaux et économiques. Le risque élevé d’AVC
était identique dans tous les modèles statistiques y compris celui ajusté sur les facteurs de risque
cardiovasculaire traditionnels, suggérant l’existence d’autres mécanismes liant ces pathologiques
neurologiques. Cette étude montre également un effet additif des troubles dépressifs nerveux et
niveau élevé de stress sur les événements cardiovasculaires chez les patients diabétiques et non-
diabétiques.
Des travaux antérieurs avaient déjà montré l’association de troubles dépressifs et niveau élevé de
stress avec les évènements cardiovasculaires [5]. Cependant, les mécanismes physiopathologiques
susceptibles d’expliquer ces associations sont insuffisamment étudiés. Certains travaux suggèrent
l’implication de la dysfonction endothéliale et l’inflammation de bas grade [6]. D’autres études ont
évoqué l’implication du manque d’adhésion aux soins et de l’inobservance thérapeutique dans
l’augmentation du risque cardiovasculaire chez ces patients fragiles [1, 7].
Cette large étude prospective intéressante présente quelques limites, particulièrement celles liées à la
méthodologie - étude de cohorte non contrôlée, où d’autres facteurs potentiellement confondants
n’ont pas été suffisamment appréhendés. Les auteurs n’ont pas pris en considération la durée du
diabète qui est susceptible d’influencer les associations étudiées. Enfin, les résultats de cette étude,
réalisée dans une population particulière des états du Sud-Est des USA, ne peuvent pas être
généralisés de façon systématique à d’autres régions du monde.
En conclusion, les troubles dépressifs et le niveau élevé de stress sont associés à une augmentation du
risque d’évènements cardiovasculaires majeurs chez les patients diabétiques. Ces troubles
psychologiques doivent être pris en considération dans la prise en charge globale du risque
cardiovasculaire chez les patients diabétiques