CYAN BLACK Propriétés des grandeurs périodiques chapitre Propriétés des grandeurs périodiques 1 Objectifs • 1. Ce chapitre a pour but d’utiliser la décomposition (en série de Fourier) des grandeurs périodiques abordée en classe de première. Nous utiliserons à cet effet leurs représentations temporelle et fréquentielle. Nous étudierons (en utilisant les résultats de la fiche mesure 1), la réponse d’un circuit électrique linéaire à une grandeur périodique, dans les domaines temporel et fréquentiel. INTRODUCTION Le programme d’électronique de terminale porte essentiellement sur l’étude de montages ou de circuits électriques qui effectuent le traitement des grandeurs électriques (amplification, opérations mathématiques, filtrage, ...). Il est donc important de connaître les propriétés des grandeurs électriques (courant, tension, puissance) que nous allons rencontrer, ainsi que le comportement d’un circuit électrique linéaire ou non linéaire par rapport à de telles grandeurs. Par exemple, le schéma fonctionnel du récepteur radio (figure 1), comporte une chaîne de fonctions électroniques qui seront étudiées par la suite et un grand nombre de tensions de natures différentes. Antenne Tension secteur 220V / 50Hz us Alimentation continue Réception du signal uHF SIGNAL REÇU +Vcc 0 −Vcc Tension continues d’alimentation HP Amplificateur sélectif u2 u1 Démodulateur Amplificateur audio-fréquence TRAITEMENT DES SIGNAUX u3 Amplificateur de puissance uBF SIGNAL UTILE Figure 1 2. PROPRIÉTÉS DES GRANDEURS ANALOGIQUES A. Représentation des grandeurs analogiques 1. Différentes formes de signaux analogiques L’exemple choisi figure 1 comporte un grand nombre de grandeurs électriques (tension, courant, puissance) de natures différentes, par exemple : – la tension sinusoïdale us du réseau E.D.F. (220 V/50 Hz) ; – les tensions continues d’alimentation +Vcc , −Vcc ; – la tension uHF (tension de forme complexe et non périodique) reçue par l’antenne ; – la tension basse fréquence uBF (non périodique) transmise au haut-parleur... Toutes ces tensions évoluent de façon continue dans le temps, ce sont des grandeurs analogiques. 9 CYAN Chapitre BLACK 1 2. Les grandeurs analogiques périodiques Une grandeur est périodique si elle se reproduit identiquement à elle-même dans le temps, soit : y(t) = y(t + T) = y(t + kT) quel que soit t, avec k entier. La période est la durée constante T qui sépare deux instants consécutifs, où la grandeur se reproduit identiquement à elle-même. La fréquence F est le nombre de périodes par seconde. 1 F= T F : en hertz (Hz) T : en secondes (s) 3. Représentations temporelle et fréquentielle d’un signal Si nous observons une tension à l’oscilloscope, la courbe représentative de cette tension est une fonction du temps : c’est la représentation temporelle (figures 2.a, 3.a, 4.a, 5.a). Dans certains cas, cette représentation temporelle n’est pas suffisante pour caractériser totalement un signal. Nous utilisons alors un analyseur de spectre qui nous renseigne sur les différentes fréquences apparaissant dans la composition du signal : c’est la représentation fréquentielle (figures 2.b, 3.b, 4.b, 5.b). Représentation fréquentielle Représentation temporelle Tension continue : u = U0 Y : 0,5 V/div ; X : 1 kHz/div Y : 1 V/div ; X : 0,2 ms/div 0 0 Figure 2.a Figure 2.b La forme de la représentation temporelle (figure 2.a) montre que la tension u est constante de valeur U0 = 1 V : c’est une tension continue. La présence d’une seule raie sur l’axe des ordonnées dans la représentation fréquentielle (figure 2.b) indique que la tension u comporte une seule composante de fréquence nulle et de valeur U0 = 1 V : c’est une tension continue. Tension sinusoïdale : u1 Y : 0,5 V/div ; X : 1 kHz/div Y : 1 V/div ; X : 0,2 ms/div amplitude 0 0 Figure 3.a Figure 3.b 10 CYAN BLACK Propriétés des grandeurs périodiques La forme de la représentation temporelle (figure 3.a) montre que la tension u1 est sinusoïdale, de période T = 5 × 0,2 · 10−3 = 1 ms, 1 = 2,5 × 1 = 2,5 V, et retardée d’amplitude U d’une durée t = 0,2 ms par rapport à l’instant 0 pris comme origine des temps. Nous pouvons calculer la fréquence, la valeur efficace et la phase à l’origine, soit : 1 U 1 U1 = √ = 1,8 V ; F = = 1 kHz ; T 2 2p t . u1 = −2p = − T 5 L’écriture de la tension sinusoïdale u1 dans le domaine temporel est : √ u1 = U1 2 sin (v t + u1 ) La présence d’une seule raie dans la représentation fréquentielle (figure 3.b) indique que la tension u1 comporte une seule composante sinusoïdale de fréquence F = 1×103 = 1 kHz, d’ampli 1 = 5 × 0,5 = 2,5 V (ou de valeur efficace tude U U1 = 1,8 V). Nous pouvons calculer la période et la valeur efficace (ou la valeur maximale), soit : 1 √ U 1 1 = U1 2 ). T = = 1 ms ; U1 = √ (ou U F 2 (Certains analyseurs de spectre indiquent également la phase à l’origine u1 ). L’écriture de la tension u1 sinusoïdale dans le domaine fréquentiel est : U1 = [U1 ; u1 ] Tension périodique rectangulaire : u Y : 0,5 V/div ; X : 1 kHz/div Y : 1 V/div ; X : 0,2 ms/div ; position DC amplitude 0 0 Figure 4.a Figure 4.b La forme de la représentation temporelle (figure 4.a) montre que la tension u est périodique rectangulaire (deux motifs identiques sur l’écran), de période T = 1 ms, de valeur maxi = 3 V, de valeur minimale U = −1 V. male U Lorsque nous plaçons le commutateur en position AC, nous supprimons la composante continue, égale à la valeur moyenne de la tension u ; la courbe se décale vers le bas d’une division, soit : < u > = 1 V. La présence d’un spectre de raies (figure 4.b) indique que la tension u est périodique. C’est la somme d’une tension constante U0 = < u > = 1 V ; d’une composante sinusoïdale de fréquence F = 1 kHz et d’amplitude 1 = 2,5 V ; de composantes sinusoïdales U de fréquences multiples de F (3 kHz, 5 kHz, 3 = 0,85 V, 7 kHz, 9 kHz...) et d’amplitudes (U U5 = 0,51 V, U7 = 0,36 V, U9 = 0,28 V...) qui diminuent avec la fréquence. Tension non périodique : tension uBF transmise au haut-parleur Y : 1 V/div ; X : 0,2 ms/div Y : 0,5 V/div ; X : échelle logarithmique valeur efficace 0 0 1 Figure 5.a 10 10 2 Figure 5.b 11 10 3 10 4 CYAN Chapitre BLACK 1 La représentation temporelle (figure 5.a) montre que la tension uBF est de forme complexe et non périodique. L’image stable de la tension uBF , obtenue durant 20 ms avec un oscilloscope à mémoire, donne peu de renseignements sur le signal observé. La continuité de la représentation fréquentielle (figure 5.b) indique que la tension uBF est non périodique. Elle comporte une infinité de composantes dont les fréquences sont comprises entre 20 Hz et 20 kHz (échelle logarithmique pour f ). Cette représentation donne plus de renseignements sur le signal observé que la représentation temporelle. B. Propriétés des grandeurs périodiques 1. Décomposition d’une grandeur périodique À l’oscilloscope, en position DC, nous observons la tension périodique u dans son intégralité (figure 6.a) ; en position AC, la composante continue étant supprimée, nous observons uniquement la composante alternative uA (figure 6.c) de la tension u. Une grandeur périodique peut donc être considérée comme la somme d’une grandeur constante, égale à sa valeur moyenne, et d’une grandeur alternative correspondant à l’ondulation autour de cette valeur moyenne, soit : grandeur périodique = u = 3 u (V) valeur moyenne + ondulation <u> + uA <u > t (ms) 0 −1 = 2 1 0 1 t (ms) 1 Figure 6.a uuAA +0 1 −2 1 Figure 6.b t(ms) t (ms) Figure 6.c De plus, la grandeur alternative périodique uA (figure 7.a) peut être considérée comme la somme d’une fonction sinusoïdale de même fréquence F que uA , appelée le fondamental (figure 7.b), et de composantes sinusoïdales de fréquences multiples de F, appelées harmoniques (dans notre exemple : u3 de fréquence 3F, figure 7.c + ...), soit : grandeur alternative périodique = le fondamental + les harmoniques = u1 + u2 + u3 + u4 + ... uA 2 0 uA 2 1 −2 t (ms) u1 2 =0 t (ms) 1 −2 Figure 7.a Figure 7.b uu3 A +0 1 −2 1 t(ms) + ... t (ms) Figure 7.c En conclusion, nous pouvons énoncer que : Loi Toute grandeur périodique de fréquence F peut se décomposer en la somme : • d’une composante constante égale à la valeur moyenne de cette grandeur ; • d’une composante sinusoïdale de fréquence F appelée le fondamental (ou harmonique de rang 1) ; • de composantes sinuoïdales de fréquences f multiples de F (2F, 3F, . . . , nF), appelées harmoniques de rang 2, 3,..., n. 12