Sieyès, penseur et acteur de la République. Par Jean

Sieyès, penseur et acteur de la République.
Par Jean-Jacques Sarfati, Professeur de philosophie, docteur en philosophie, ancien avocat
à la Cour de Paris.
Mots clefs : Philosophie, éthique, politique et droit. Révolution française. Siéyès.
Résumé de l'article : réflexion et présentation d'Emmanuel Sieyès, penseur de l'éthocratie, ou
gouvernement éthique de l'Etat. Il fut méprisé par les uns car trop révolutionnaire et critiqué par
les autres car trop réactionnaire. Cet article tente de montrer que Siéyès fut surtout un homme
libre et soucieux de sa liberté, cherchant- en oscillant entre l'ombre et la lumière- à préserver sa
vie privée, sa vie tout court, une pensée et une action publique qui fuyaient toute forme de
démesure.
Son oeuvre mérite dtre étudiée car elle marque le tournant d'une pensée moderne qui prendra
fin avec la Révolution qui prétendra l'incarner.
Emmanuel Sieyès, penseur de notre pos-modernité en ce qu'il incarne à la fois la transversalité
(juriste, philosophe, acteur et penseur) l'éthique et la politique. Il fut acteur et penseur de l'Etat
républicain, si la République s'entend au sens que Socrate donnait à ce terme : une cigouvernée
par la sagesse et la raison. ms s'il ne parvint pas toujours à ses fins, se heurtant en fin de
parcours à la volonté de Napoléon, il voulut toujours - en s'opposant à la Monarchie absolue
décadente et à la terreur - restaurer la pensée et la raison tout en sachant cependant que celui
qui pense n'est pas toujours écouté et qu'il est parfois contraint de demeurer dans une caverne
pour se préserver de l'ignorance de ses semblables
Sieyès, penseur et acteur de la République.
Qui fut Sieyès (1748-1836) ? Voici ce qu'écrit à son sujet l'Encyclopédia Universalis :
"En surface, il ne se manifeste que par des intrigues assez souvent réactionnaires , c'est qu'il met
tous ses soins à proposer et laisser se répandre son propre mythe : celui d'un trés profond
penseur qui élabore en grand secret et en parfaite sagesse, la meilleure constitution imaginable".
Ce portrait peu flatteur n'est pas rare lorsqu'il s'agit de lui.
Les manuels de philosophie l'évoquent peu. Les manuels de droit et d'histoire également.
Pourtant, son nom est toujours cité même birèvement. Mais qui était-il ? Jean-Denis Bredin, qui
eut le mérite de proposer une des premières biographie impartiale de cet auteur/acteur majeur de
l'état Républicain écrivit de lui qu'il fut la clef de la Révolution Française. Il ouvrit la porte qui
devait la permettre et il fut également celui qui devait conduire à la fin de l'épisode
révolutionnaire.
En effet, ses deux pamphlets furent les détonnateurs qui mirent le feu aux poudres en 1789.
Qu'est ce que le tiers Etat ? Sa première brochure inspira la requête des élus du tiers Etat et fut à
l'origine du serment du jeu de Paume. L'essai sur les privilèges inspira, quant à lui la fameuse nuit
du 4 Aout 1789. Mais, Sieyès fut également à l'origine de la fin de la révolution. Il la referma en
effet, car consul avec Bonaparte, il fut celui qui introduisit le futur Empereur en politique.
Robespierre le surnomait la "taupe de la Révolution". Le surnom est resté chez ses détracteurs.
Ceux-ci sont nombreux. Les révolutionnaires "enragés" lui reprochent en effet d'avoir favorisé le
parti "réactionnaire". Mais la "réaction" lui reproche d'avoir précisément permis la Révolution.
L'homme fut pourtant un véritable penseur et un fin politique, oscillant certainement entre ces
deux eaux car vant d'une "éthocratie", c'est-à- dire d'un gouvernement gouverné suivant les
gles de l'éthique. Son disciple, Benjamin Constant et lui-même - présentés souvent comme
personnages falots de l'histoire - (on se souvient des ricanneries de Chateaubriand concernant le
second cité) furent pourtant les inspirateurs essentiels de tout ce qui constitue aujourd'hui le
corpus juridique qui assure les garanties républicaines de droit. Ils cherchérent à thiciser" la
politique par le truchement de l'action, de la pensée et du droit.
Si ces deux hommes sont peu compris aujourd'hui c'est qu'une connaissance du droit, de la
politique et de la philosophie est nécessaire pour saisir l'intelligence de leur action et de leur
pensée. Ils déplaisent aux acteurs car ils sont jugés trop intellectuels et les "intellectuels" purs ne
les aiment guère en ce qu'ils auraient trop agi...Mais le penseur doit-il demeurer dans sa tour
d'ivoire ? La philosophie n'a-t-elle pas été pensée à son origine - avec le Socrate de la République
- afin d'être active et républicaine ?
La thèse que nous entendons ici soutenir est que Sieyès, pour parvenir à ses fins, et agir sans trop
se "salir", oscilla continuellement entre l'ombre et la lumière. Cette oscillation lui permit ainsi de
préserver ce qui était l'essentiel pour lui : l'action publique et le bonheur privé d'un côté, la vie
politique et l'éthique de l'autre, la pensée et l'action conjointement.
Loin d'être une "taupe", il fut plutôt celui qui chercha à concilier action et délibération dans une
époque pleine de vulgariet de méprise, de propagande et de discours simplistes.
La lumière c'est l'attachement aux principes des penseurs du XVIIIème, c'est la mise en avant et
la vérité. Mais l'ombre , que faut-il entendre par ce terme ? Un retour aux pensées d'Ancien
régime ? Peut-être par certains côtés chez ce penseur qui se refusait aux positions trop tranchées.
Mais l'ombre s’entend en plusieurs sens : elle est repli et enfermement, confusion ou contrepoint
à la luminosité. Elle est aussi dissimulation, discrétion, modestie….et mystère.
Après avoir écélébré, Sieyès a été ignoré. Le détail de sa pensée est méconnu ou savamment
exprimé dans l’ombre. Toutefois ces exils, ces silences et ce discours dissimulé furent parfois
choisis et l’interprétation simplifiée de sa pensée ne fut pas toujours innocente. Ce sont ces deux
problèmes, ces deux « choix » de l’ombre après les lumières, qu’il convient ici d’aborder en
présentant dans un premier moment, l’ombre en actes Sieyesienne et le pourquoi de cette double
mise à l’ombre de la part de Sieyès et de ses interprètes.
I L’ombre en actes.
Sieyès parait souvent avoir choisi l’ombre en actes. Ses biographes ont insisté sur ce point et je
n’y reviendrai pas (replis multiples, exils de tous ordre, solitude, mutisme dans les périodes
troubles, discours parfois opaque). Cette démarche a fréquemment suscité la méfiance à son
égard. La gravure qui le représente le plus dans l’imaginaire collectif est celle de l’abbé qui se
dissimule. Toutefois, ce qui est moins connu ce fut le choix de Sieyès pour un discours qui ne
dévoile sa rique dans l’ombre et qui, mieux, cherche souvent la vérien allant au coeur de
ce que l’ombre peut nous dévoiler. Ce choix apparaît à plusieurs niveaux dans l’exposé de la
doctrine.
I-1) Ainsi, dans l’ombre, Sieyés croyait-il à l’idée de législateur d’exception mais il ne fit jamais
étalage de cette croyance. Il se prenait même pour Tel. Ses écrits privés de jeunesse révèlent, en
effet, un jeune homme ambitieux qui écrivait le 25 Juin 1773 « ou je me donnerai une existence
ou je périrai » (1). Outre qu’il se plaisait en la compagnie des êtres d’élite, il reconnaissait à
Lycurgue le mérite d avoir été un législateur d’exception et il est fort probable qu‘il s‘était
assigné cette mission.(2). Cependant, choix pour l’ombre, la plupart de ses discours ou textes
publiés montraient le plus souvent, un Sieyès égalitaire, partisan du travail parlementaire et
collectif (3).
I-2) De même en apparence et pour la plupart des auteurs, Sieyès dédaignait lhistoire(4).
Certains textes publics de notre auteur le confirment (5).
Pourtant, ses carnets secrets exprimaient l’idée que :
tout fait qui arrive est toujours le résultat dune combinaison dautres faits
antérieurs (6).
L’histoire, dans l’ombre, n’était donc pas dédaignée. Le double discours n’était cependant pas
cessairement hypocrisie. En fait, le rejet apparent de celle-ci avait pour objet d’écarter :
cette superstition qui demande toujours des faits et ne sait rien voir au-delà, cette
paresse honteuse qui, à coté des bons matériaux, ne peut jamais se résoudre à rien
combiner (7).
En clair, il s’agissait de lutter contre les « dogmatiques » de l’histoire, toutes ces pensées
extrêmes (partisans de l’Ancien régime, défaitistes sociaux ou extrémistes religieux) qui faisaient
d’elle une fatalité. D’ailleurs, lorsquil fut législateur, labbé nignora nullement les spécificités
Françaises. (8).
I-3) Autre illustration de ce « choix pour l’ombre ». Dans la pleine lumière, Sieyès est souvent
présenté comme le partisan de lidée de peuple contrat et précurseur du positivisme juridique.
Pourtant,
- lorsqu’il intervint devant L’assemblée Nationale il demanda de « reconnaître les droits »
de lhomme vivant en société et non pas détablir ceux-ci (9). Ce qui doit être re-connu est donc
un mé-connu laissé dans l’ombre et qu’il faut re-couvrir.
- Il ne s’agit nullement d’une évolution de sa pensée sur ce point. En effet, en 1789, lors de ses
premiers discours publics, il indiqua clairement qu’il fallait régénérer la constitution de
lEtat(10). « Régénérer » , doit s’entendre dans le contexte au sens spinoziste (11) d’une
redécouverte d’un objet perdu (12).
- Etre législateur impliquait permettre que le corps social agisse comme sil navait quune seule
« âme » (13).S’agissait-il d’une simple métaphore ? Comme nous l’avons indiqué, le passé avait
valeur constituante pour ce penseur (14) et il ne fallait dédaigner les faits anciens qui pouvaient
révéler une vérité souvent enfouie dans les profondeurs (15). L'âme était donc plus pour lui
qu'une image, elle symbolisait la spécificité historique d'une nation.
- De plus, contrairement à Rousseau, Sieyès estimait que le contrat ne constituait pas la société.
Selon lui, il fallait reconnaître avant toute loi faite par la simple majorité, une volonté unanime
qui constituait la partie essentielle de lacte dassociation(16). Celle-ci originaire, et traduite en
règles constantes, devaient borner lœuvre législatrice (17).
Sieyès, en effet, craignait les législateurs démagogues (18), partisan d’une « éthocratie », (19) il
savait que le bonheur collectif impliquait parfois limitation des pouvoirs d’une majorirarement
éclairée. Il était partisan de l« adunation », cest-à-dire de l’harmonisation progressive de la
nation dispersée par des siècles d’oppression et de bêtise politique (20). Il voulait donc que
l'excellence gouverne la cité. Il fut donc sur ce point un Républicain soucieux de l'intérêt général
sans confondre celui-ci avec l'addition de quelques intérêts particuliers.
- Enfin, certains de ses manuscrits publiés ou non font référence à une volonté législatrice
indépendante de celle du peuple. Ainsi pour lui, sil appartenait au législateur de créer son objet,
provoquer les hommes capables de le remplir, il considérait que ce n’était pas à ce dernier de :
déterminer les méthodes… fixer les connaissances ou les vérités. Ce travail appartenait
à ce qu’il y avait de plus libre sur la terre, à l’esprit humain dont les progrès étaient
incalculables, dont la marche ne pouvait être réglée par aucune autorité, ni entravée
sans danger pour la liberté et le perfectionnement des hommes. (21).
De quel esprit était-il question ici , était-ce la Raison glorifiée par les Lumières ou une entité plus
spirituelle ? Il semble que labbé voulait confusément mêler les deux, autre forme de l‘ombre,
qu‘est la confusion.
Certes, ses textes « officiels » plaident pour l’œuvre systématique et rationnelle. Toutefois, un
texte des manuscrits compare les peuples à des espèces . Un document plus intéressant nous
indique que, pour notre auteur, il était possible de :
conjecturer daprès les portions des sciences et dinstitutions qui restent héréditaires
dans les nations les moins propres à cultiver la science (22).
Sieyès annonce-t-il ici Durkheim et la sociologie ? Certainement mais le propos n‘est pas aussi
scientiste que celui du premier cité. Il laisse planer des zones d’ombre sur la nature exacte d’une
rédité qui ressemble, par certains points à celle de ces peuples « éternels » dont De Maistre et
d’autres se firent les héros.
I-4) La philosophie politique et juridique de Sieyès était donc beaucoup moins binaire qu’on ne
nous l’a souvent indiqué. Il en est de même à l’égard de ce qui a fait la relative célébrité de notre
auteur, son opposition aux privilèges. Certes, ses textes les plus apparents assimilent l’exception
à l’abus (23). Ils considèrent inniablement les privilèges :
par la nature des choses injustes, odieux et contradictoires à la fin suprême de toute
société politique (24).
Toutefois, Sieyès n’était pas Marx. La loi n’avait, pour lui, aucune vocation à égaliser les
situations économiques, elle devait simplement limiter les outrances des égoïstes (25).
Il ne fut pas plus anarchiste car, non seulement il admettait une gradation des pouvoirs dans la
société mieux, il distingua (très tôt on l‘oublie souvent) les citoyens passifs des citoyens actifs et,
en juillet 1789, il proposa même dexclure du vote
les femmes , les enfants, les étrangers et ceux encore - les mendiants notamment- qui ne
contribueront en rien à soutenir létablissement public (26).
Dans une projet de constitution élaboré dans l‘ombre de ses carnets intimes, il proposait même
une société de classes mettant au dessus :
les hommes éclairésgens de lettres, artistes,tous les citoyens à génie ou à talent,
propriétaires ou nonchoisis par les Etats eux-mêmes (27).
L’habile et lumineux pamphlétaire de l’Essai sur les privilèges se plaisait donc aux distinctions
que l’ombre de certains de ses discours mettent en évidence. Il n’y a nulle incohérence dans cette
démarche ni dans le fait d’avoir ensuite accepter lanoblissement.
En fait, ce discours apparemment double s’explique surtout par le fait que Sieyès, nullement
partisan d’un égalitarisme outrancier, craignait les fausses distinctions qui disloquent le lien
social et qui, en figeant les emplois, interdisent la libre circulation des hommes et des moyens
sans toujours choisir les plus compétents.
Il distinguait d’ailleurs les privilèges des récompenses. (28) Il acceptait ainsi de favoriser les
carrières de ceux qui oeuvraient pour le bonheur de l’ensemble mais il abhorrait la politique de
l’acquis, craignait quun état desprit paresseux ne sinstalle et que les meilleurs soient dissuadés
de vouloir rendre gracieusement
service à la patrieet à lhumanité (29).
Il estimait donc quil fallait tout faire pour mettre en valeur la véritable noblesse, celles des
hommes de vertu quil tenait pour les plus « honnêtes, les plus éclairés, les plus
disponibles »(30).
En conséquence, comme Constant son disciple sur ce point, Sieyès rejetait essentiellement les
distinctions héréditaires car elles
soumettent également les divers degrés du mérite à lempire du hasard ; elles créent une
inégalité mais factice et qui peut être sans cesse en contraste avec linégalité naturelle ;
elles mettent dans une opposition forcée et par cela même désavantageuse le rang social
de lhomme et sa valeur intrinsèque. (31).
En conséquence, il ne détestait pas les élus, il rejetait ceux qui se revendiquait de l'élection pour
gitimer leur paresse. Mais il n'était pas dupe de la simplification outrancière que les esprits
vulgaires veulent parfois nous imposer. Le Sieyès qui nous a été souvent présen n’était donc
pas le Sieyès réel sur ce sujet essentiel. Il aimait le peuple mais il voulait que la République -
conçue comme un espace éthique et sage - soit gouvernée par les "meilleurs" au sens moral du
terme. Il savait que tout ceci n'était guère facile à exprimer, d'où un discours parfois tenu pour
obscur par certains car tout ne peut se dire et à tous dans les mêmes conditions surtout sur ces
sujets qui fâchent.
A l’ombre des manuscrits non publiés, dans le détail des discours, une pensée plus complexe que
celle qui nous est ordinairement présentée s’affirme donc. Cette duali entre ombre et
lumière,dans le discours et l’action,ainsi ébauchée, deux questions se posent alors à l‘herméneute
: comment plus profondément encore que nous avons tende le faire, et expliquer ce choix
d’une mise à l’écart de l’essentiel d‘une pensée, d’une action et d’une vie ? Pourquoi relier ce
discours en demie-teinte à la personnalité de Sieyés et évoquer un choix de l’ombre le concernant
?
II) Explications de ce choix pour l’ombre et de cette mise à l’ombre.
Le choix pour l’ombre fut un. Il n’y a aucune raison de séparer Sieyès. Ses attitudes, sa démarche
et son œuvre (son silence fréquent, sa solitude, ses replis, etc) ne doivent donc pas être dissociés
de ces discours subtils, dissimulés ou confidentiels qui mettaient une bonne partie de sa pene à
l’écart. Mais comment expliquer ce choix et lui donner sens ? Pourquoi les interprètes ont-ils ( à
de rares et contemporaines exceptions) si peu mis en évidence ces points ? Ce sont ces deux
questions qu’il convient à présent de traiter.
II-1) Quatre types de raisons expliquent peut-être ce choix ombré. Les trois premières sont liées
au triple état de Sieyès ( politique, philosophe et abbé). La dernière (qui sera première pour nous
dans l’exposé) peut s’expliquer par le caractère de l’homme.
- L’homme était réputé méfiant. L‘ombre préserve des opportuns, de même que les discours
abscons. Elle évite ainsi que les imbéciles ne viennent inutilement vous chercher querelle. Or
Sieyès, même s'il eut des attachements forts notamment pour le peintre David, avait peu de
sympathie pour ses semblables. N’écrivait-il pas dans le silence de ses cahiers intimes ?
les hommes ne croient ni à la probité ni à la bonté morales. Tout esprit public leur est
étranger, ils se partagent en coteries dintrigants, complices de quelque lâcheté ou dune
suite de lâchetés distinctives de chaque société (ils ne se sont) jamais approchés de
(moi)quavec lintention de (me) tromper (32).
L’homme méfiant est parfois déprimé. Or comme le rappelle Hegel, il est un empire des ombres
où les esprits qui
apparaissent sont morts à la vie réelle, détachés des besoins de lexistence naturelle,
délivrés des liens où nous retient la dépendance des choses extérieures, de tous les revers,
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