Entre le consommateur et l’offreur de soins, le patient ne sait pas quels soins lui sont nécessaires. Si
les comportements des professionnels de santé lui sont dictés par des règles déontologiques, l’effet
des incitations produites par leurs modes de rémunération ne doit pas être négligé.
Différents modes de rémunération des médecins :
Le paiement à l’acte incite à accroitre le nombre d’actes : le risque de demande induite est
accru.
Paiement à la capitation : forfait pour suivre un patient. Augmenter le nombre de patients
suivis et limiter l’activité déployée auprès de chacun.
Salariat (ne créé pas d’incitation à accroitre l’activité et ne favorise pas a priori l’attention et
la disponibilité à l’égard du patient). Ce mode de rémunération suppose que les normes
professionnelles, les contrôles de la hiérarchie, les modes de reconnaissance et de promotion
puissent compenser l’absence d’incitation financière directe
La socialisation des dépenses accroit la nécessité d’une régulation :
Risque de surconsommation (le demandeur n’est pas le payeur)
Risque d’aléa moral : sachant qu’il est couvert par l’assurance maladie, l’assuré peut adopter
des comportements accroissant l’exposition au risque.
Les outils de régulation :
Régulation des prix. La demande de soins est captive dans la mesure où la concurrence est restreinte
(faiblesse de l’offre de professionnels par spécialité ou par territoire). La capacité des assureurs
privés à obtenir des tarifs négociés fait alors partie des éléments de concurrence entre assureurs.
La maîtrise quantitative de l’offre. En matière d’établissements de santé, il s’agit d’éviter la
constitution de surcapacités : planification hospitalière. En matière de soins de ville : numerus
clausus.
Gestion du taux et du périmètre de prise en charge : Réduction du panier de soins admis au
remboursement, création de nouvelles participations financières des patients. Responsabilisation
financière des patients.
Maîtrise des volumes de demande : 4 types d’action pour maîtriser la demande :
1. Maintenir ou rétablir un prix marginal du soin pour le patient
2. Orienter les pratiques des prescripteurs pour qu’elles intègrent davantage le souci
d’efficience
3. Soumettre à un contrôle médical ou médico-économique le recours au système de soins
(médecin traitant = gatekeeper = parcours de soin coordonné)
4. Réduire le besoin de soins par des actions de prévention
La loi de 2004 a créé un comité d’alerte qui rend un avis avant le 1er juin pour l’année en cours (alerte
sur risque de dépassement de l’Ondam. Sa portée est limitée, du fait de l’information disponible, et
les marges de manœuvre sont limitées (comme modification du ticket modérateur). Leviers
disponibles : déremboursement ou déclassement de médicaments ou instauration de franchises. Il