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Les enfants ont-ils de la
mémoire?
• Qu’est ce que la mémoire?
La mémoire des enfants
– Mémoire et souvenirs
• Comment sait-on?
– Les réactions qui se modifient : le comportement;
– La reconnaissance : les réactions;
– Les souvenirs d’actions: la reproduction d’actions;
Pr. Michel Fayol
Clermont Université Blaise Pascal et CNRS
Agence Nationale de la Recherche
[email protected]
Nimes Nov 2010
• La «!preuve!» de la mémoire, c’est
l’apprentissage;
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Nimes Nov 2010
Le fœtus a-t-il une mémoire?
•
•
•
•
La mémoire
Histoire et musique….
In utero, puis…
Après la naissance…
Il existe des souvenirs très précoces qui se
traduisent par des apprentissages simples et
des reconnaissances;
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• Des mécanismes de base;
• Une évolution : maturation et expérience;
• Une exploitation : connaître le
fonctionnement de sa mémoire pour en
exploiter les possibilités;
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Un dispositif ingénieux pour étudier la mémoire
Jusque vers 6 mois.
Ultérieurement, on utilise
un train sur un circuit
circulaire, dont la vitesse
varie en fonction de la
manipulation d’un levier
par l’enfant.
Les mécanismes fondamentaux
Association, reconnaissance, rappel
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Rovee-Collier
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Rappel
La reconnaissance
• Présente dès la naissance; attestée par
l’habituation;
• Critères de reconnaissance : bébés de 5 mois
confrontés à un objet de taille, couleur, forme et
orientation définies ; 15 mn plus tard ne tient
compte que de la couleur et la forme, 24 h plus
tard, seule la forme est prise en compte; toutes les
dimensions n’ont pas le même poids;
• Précocité et précision de la reconnaissance très
élevées dès 4 ans;
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• Testé par l’imitation, immédiate ou différée,
portant sur des séquences significatives
(habiller une poupée) ou arbitraires (empiler
des plots);
• Dès 6 semaines, imitation d’une action
exécutée par un adulte mais que le bébé peut
produire lui-même auparavant;
• Dès 9 mois imitation possible des actions
spontanées mais aussi de suites arbitraires;
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Conclusion partielle
• Tous ces processus de base sont établis dès la
naissance, ce sont leur vitesse et leur efficacité qui
évoluent;
• Nous ne savons pas (encore) les modifier, nous ne
pouvons que nous appuyer sur leur
fonctionnement;
• Vitesse et efficacité dépendent d’une part, de la
maturation et, d’autre part, des connaissances
disponibles;
• Rôle fondamental du langage : recodage des
évènements;
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Des composantes et des processus
La mémoire
Évolution de l’empan
MCT
MÉMOIRE
DE
TRAVAIL
La mémoire
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Cette évolution traduitelle un accroissement de
capacité, ou est-elle le
produit d’une
augmentation de la
vitesse de traitement
et/ou des connaissances
et/ou des stratégies de
traitement?
MÉMOIRE À LONG TERME
MÉMOIRE SÉMANTIQUE
MÉMOIRE ÉPISODIQUE
MÉMOIRE PROCÉDURALE
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Mémoires à court terme et
mémoire de travail
Évolution de la vitesse
On montre, en comparant les
vitesses de réponse à des cibles
apprises (lettres ou chiffres) ou
non (rotation de formes
géométriques), que la vitesse
augmente en fonction de l’âge
indépendamment des
connaissances(qui ont, elles aussi
un impact) et des stratégies.
Les jeunes enfants sont beaucoup
plus lents que les adultes.
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La mémoire
• Les enfants, jusqu’à l’adolescence, ont une
mémoire à court terme de faible capacité: ils
ne peuvent retenir des énoncés longs et
complexes; très grande dépendance du
langage;
• Les enfants sont aussi lents pour traiter les
informations; adapter la vitesse à leur
capacité; répéter est indispensable;
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Conclusion partielle
MÉMOIRE À COURT TERME : maintien passif des
informations; capacité et durée limitées; empan simple;
• Pour se souvenir d’un fait, d’un vécu ou
d’un savoir-faire, il est nécessaire de l’avoir
MÉMOIRE DE TRAVAIL : à la fois maintien et
traitement; opérations mentales conscientes; empan
complexe;
– Encodé (attention, MCT, MDT);
MÉMOIRE À LONG TERME :
- ÉPISODIQUE: vécu; autobiographique;
- SÉMANTIQUE : savoirs déclaratifs;
- PROCÉDURALE : savoir-faire
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Conclusion partielle
Conclusion partielle
• Pour se souvenir d’un fait, d’un vécu ou
d’un savoir-faire, il est nécessaire de l’avoir
• Pour se souvenir d’un fait, d’un vécu ou
d’un savoir-faire, il est nécessaire de l’avoir
– Encodé (attention, MCT, MDT);
– Stocké (mis en relation avec le déjà connu;
organisé);
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– Encodé (attention, MCT, MDT);
– Stocké (mis en relation avec le déjà connu;
organisé);
– Et de pouvoir se le remémorer (récupérer)
quand et seulement quand nous en avons besoin
(activation et inhibition); effets de contexte;
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Aperçu de l’évolution
Se souvenir d’une évènement nouveau
3 ans
• Enfants de 3, 5 et 7 ans soumis à un examen
pédiatrique;
• Interrogés 1, 3 ou 6 semaines plus tard;
• Deux types de questions: ouvertes (dis-moi
ce qui s’est passé) ou fermées (comment
était habillé le docteur? Est-ce que tu as vu
ton sang?);
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Evolution des souvenirs
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Les facteurs en jeu..
70
60
60
50
50
Ouverte
Fermée
40
30
30
20
10
10
0
0
Initial
1 sem
3 sem
Ouverte
Fermée
40
20
6 sem
Initial
1 sem
3 sem
6 sem
7 ans
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Ouverte
Fermée
Initial
1 sem
3 sem
6 sem
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• Les connaissances antérieures : plus les
individus ont de connaissances préalables
sur le thème abordé plus et mieux ils se
souviennent des faits spécifiques; effet à
l’encodage et au stockage..
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Les facteurs en jeu..
• Les connaissances antérieures;
• Les interactions sociales : la connaissance
s’acquiert au cours même du déroulement des
faits; les enfants qui vivent un évènement s’en
souviennent d’autant plus précisément et
amplement que cet événement est commenté par
un adulte qui les accompagne et que les propos de
l’enfant sont positivement accueillis et repris;
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80
70
Les facteurs en jeu..
• Le souvenir des détails, obtenu à partir de
questions, est déjà très bon à 3 ans mais il
s’améliore à 5 puis 7 ans;
• L’évolution la plus nette concerne le rapport
verbal (les réponses aux questions ouvertes)
et la remémoration autonome;
• Les performances dépendent de plusieurs
facteurs…..
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5 ans
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• Les connaissances antérieures;
• Les interactions sociales : la connaissance
s’acquiert au cours même du déroulement des
faits;
• Les interactions sociales : les performances
mémorielles des enfants entre 2 et 4 ans
relativement à des faits dépendent non pas des
performances antérieures de ces mêmes enfants
mais des interactions avec les mères à propos de
ces faits;
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Les facteurs en jeu..
Les facteurs en jeu..
• Les connaissances antérieures;
• Les interactions sociales : la connaissance s’acquiert au
cours même du déroulement des faits;
• Les interactions sociales : entre 2 et 4 ans importance des
interactions avec les mères à propos des faits;
• Les connaissances antérieures;
• Les interactions sociales : la connaissance s’acquiert au
cours même du déroulement des faits;
• Les interactions sociales : entre 2 et 4 ans importance des
interactions avec les mères à propos des faits;
• Le début des stratégies : vouloir et savoir se
remémorer; très tôt les enfants manifestent des
comportements spécifiques pour se souvenir; mais
longtemps (jusque vers 6-7 ans) ces
comportements volontaires restent sans effet;
• L’école : un inducteur de l’emploi contrôlé de la
mémoire;
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Intérêt des comparaisons interculturelles
• Les récits sont rappelés de manière similaire
dans les populations non scolarisées et dans les
populations occidentales;
Mémoire et stratégies
Les sociétés influent sur les usages de
la mémoire
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Intérêt des comparaisons interculturelles
• Les récits sont rappelés de manière similaire
dans les populations non scolarisées et dans les
populations occidentales;
• Les enfants du Guatémala et des USA font de
même en reconstituant de mémoire une scène
comportant 20 objets familiers;
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Intérêt des comparaisons interculturelles
• Les récits sont rappelés de manière similaire dans les
populations non scolarisées et dans les populations
occidentales;
• Les enfants du Guatémala et des USA font de même en
reconstituant de mémoire une scène comportant 20
objets familiers;
• Les différences surviennent dans les activités
d’utilisation volontaire de la mémoire;
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Une comparaison interculturelle
• On compare les performances en rappel de listes de
mots chez les Kpelle ( du Libéria), scolarisés ou non,
et des enfants occidentaux de mêmes âges (6-8; 10-14;
18-50).
• Les différences de performances sont énormes:
– Les adultes Kpelle ont les mêmes performances que les
enfants occidentaux les plus jeunes;
– Chez les Kpelle non scolarisés, les adultes ne font pas
mieux que les enfants;
– Aucune utilisation de la catégorisation chez les jeunes
occidentaux et chez les Kpelle non scolarisés.
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Grande consommatrice mais rarement
pédagogue
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Grande consommatrice
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Rarement pédagogue
• «!Pour demain, vous apprendrez votre
poésie…
• Vous réviserez la liste de mots p. 125 : il
faut que vous sachiez les écrire;
• Vous reverrez la carte de la région pour
pouvoir y placer les noms des principales
villes
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L’école et la mémoire
• L’élève : «!Madame, Monsieur,
• Comment fait-on pour apprendre une
poésie?
• Pour être sûr de connaître l’orthographe des
mots?
• Pour mémoriser les noms et emplacements
de ceux-ci?!»
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Un postulat discutable
• L’école exploite de manière systématique mais
intuitive les capacités mémorielles;
• Elle postule que les enfants mobilisent les
processus adaptés permettant l’encodage, le
stockage et la récupération…
• Quand il le faut…et seulement dans cette
circonstance..
• Or…
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La réponse est …
Plutôt non,
Ou si peu….
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….et donc
Pour conclure
L’école doit prendre en charge la
gestion des apprentissages par les
élèves en leur déléguant
progressivement cette gestion.
Des souvenirs spontanés à la
mémorisation volontaire
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Evolution et facteurs
déterminants
Brève revue
• Les processus de base préexistent et ne sont
pour l’heure pas modifiables; on ne peut que
les exploiter au mieux;
• La vitesse de traitement augmente avec
l’âge, et varie avec la maturation nerveuse :
cette augmentation a un impact positif sur
les performances;
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• La vitesse de traitement augmente aussi en
fonction des connaissances : possibilités
d’intervention, accroître les connaissances
améliore la vitesse et diminue le coût, et
donc permet de réaliser plus facilement les
apprentissages associés au déjà connu
(effets d’expertise); effet de cumul des
(dés)avantages; action indirecte sur la
mémoire;
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Evolution et facteurs
déterminants
• Rôle fondamental du langage : encodage,
stockage et remémoration;
• L’école joue un rôle déterminant, mais on
ne sait pas s’il est optimal;
• Il faut étudier en situation de classe les
modalités d’intervention et leurs effets;
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Merci
Pour votre attention.
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