Conclusion
" C'est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble" (Montaigne)
Tout au long de ce module nous apprendrons que une démarche participative, selon son
niveau de développement, aura des effets différents en termes de changement. Un niveau
aurait pour effet un non changement, un autre amènerait à un changement de
comportement, puis, carrément si nous arrivons à une participation de niveau 6, ceci nous
amènerait vers un changement sociétal.
Ces effets recherchés vont nous faire privilégier un niveau de participation ou un autre.
QUAND L’INSTITUT RENAUDOT PARLE DE PARTICIPATION, IL SE SITUE LUI, AU
NIVEAU 6 DE LA PARTICIPATION (ACTION).
Or, si l’on s’en tient aux concepts et aux discours actuels sur la participation, on remarque
qu’il s’agit essentiellement du niveau 6, la participation action. Cependant, quand on observe
les pratiques, on note que tout en restant aux niveaux 1 ou 2, les acteurs locaux disent
« faire » de la participation action.
Autrement dit, entre ce qui se dit et ce qui se fait réellement, il y a un gouffre et ce
généralement pour deux raisons :
Soit parce que la volonté et la compétence des professionnels impliqués ne
rencontrent pas la volonté et la capacité des institutions, des élus et des
habitants à s’inscrire dans une participation - action.
Il peut alors être nécessaire de passer par les autres niveaux de participation. Ces
derniers peuvent être des tremplins vers une participation plus systématique et plus
active des acteurs. C’est à travers l’expérimentation de ces différentes formes de
participation que petit à petit chacun pourra tenter d’aller plus loin. Mais l’expérience
a montré que l’atteinte d’un niveau de participation supérieur demande du temps, le
temps pour les habitants de prendre leur place et le temps pour les professionnels et
des élus de la leur donner.
Soit parce que la participation est détournée de ses objectifs à des fins
purement politiques ou de « marketing social ». Cette situation est plus
fréquente qu’il n’y paraît. Il n’est pas rare d’entendre un élu demander à ses
agents de « faire venir » beaucoup d’habitants à une réunion de concertation quand
en réalité la décision est déjà prise. Dans ces situations, on ne peut donc pas
avancer sur l’échelle de la participation.
Lissons ensemble ce premier argument qui justifie les propos tenus au préalable. « La
participation n’est donc possible que par la rencontre d’un mouvement descendant, constitué
par les élus qui soumettent au débat leur projet, et d’un mouvement ascendant constitué par
les habitants demandeurs de participation. Sans mobilisation des habitants, l’offre de
participation reste une coquille vide. Sans reconnaissance du pouvoir local, l’implication de
la population faiblit rapidement. Ce système d’offre et de demande implique que les élus
soient prêts à « jouer le jeu » jusqu’au bout même si les habitants s’avèrent opposés au
projet, mais aussi que ces habitants soient en mesure de définir et de mettre en avant une
problématique d’intérêt collectif pour négocier avec la municipalité »3.
« La participation se situe au carrefour des initiatives citoyennes, de la volonté des élus »3, et
de la compétence des professionnels.
3 Nina FAUCHEUX, La participation des habitants à l’élaboration des projets urbains - Mémoire d’IUP
Aménagement et Développement du Territoire, Juin 2008, p.16-18
E-learning St Quentin en Yvelines – Institut Renaudot