CONFIDENTIEL Comité Place de Paris 2020 Vingt-cinq mesures pour une place conquérante et forte au service du financement de l’économie Paris, le 22 juillet 2015 – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 2 Comité Place de Paris 2020 3 Synthèse Les missions de la Place financière de Paris évoluent dans le contexte actuel de transformation des marchés financiers en Europe. Après une période d’érosion de son attractivité, cette transformation représente une réelle opportunité pour la Place. Au fil des travaux engagés, 25 initiatives de natures diverses (mesures de court-terme, orientations stratégiques ou mesures structurelles) ont émergé, qui permettraient de renforcer le positionnement et l’attractivité de la Place. Paris, une place dont l’attractivité a baissé, alors qu’elle joue un rôle critique pour le financement de l’économie française, dans un contexte de transformation des marchés financiers en Europe Rappel du contexte : Paris est le 7ème centre financier mondial en termes d’activités selon le classement Xinhua Dow Jones, en perte de 2 rangs compte tenu notamment de la montée des places émergentes ; Une place financière compétitive est clé pour orienter l’épargne vers l’économie et participer à la relance de la croissance, comme pour garantir notre souveraineté économique : – Constats : □ Une épargne abondante mais insuffisamment dirigée vers le financement des entreprises, notamment en fonds propres, □ Un impact encore limité des nouvelles sources de financement, telles l’épargne salariale, □ Des pôles d’excellence traditionnels, notamment la gestion d’actifs, les émissions obligataires euro, les actions, les financements structurés et les services post marché mais qui sont menacés par des risques de délocalisations, □ Une industrie de la gestion qui voit son marché intérieur marquer le pas et même régresser, □ Des banques universelles françaises parmi les premières en Europe pénalisées par des règlements européens concernant leurs structures et leurs activités de marchés. – Enjeux : □ Attirer les investisseurs internationaux, dans le contexte d’un déséquilibre de la ba- lance des paiements de la France et d’une concurrence accrue entre Places, □ Développer/ consolider nos pôles d’excellence, □ Capitaliser sur la capacité d’innovation des acteurs français (actionnariat salarié, dé- rivés etc.), Comité Place de Paris 2020 Une place financière compétitive offre une large palette de canaux de financements pour couvrir les besoins de financement privés et publics, au plan national et européen, et privilégier les financements longs (actions, infrastructures…) : – Constats : □ D’importants besoins de financement pour soutenir la relance de la croissance, en particulier à l’échelle de la zone euro, □ Un contexte de transformation profonde des marchés du financement en Europe, □ Le besoin d’une infrastructure de marché locale efficace pour diversifier les sources de financement des entreprises, □ Une présence limitée d’investisseurs longs en France, en particulier en actions, – Enjeux : □ Offrir des canaux diversifiés pour le financement des entreprises en complément du financement bancaire encore largement dominant en France, □ Participer/ soutenir la relance de la croissance en France et en Europe (CMU) et les nouveaux plans d’investissement (plan Juncker ou Nouvelle France Industrielle), □ Maîtriser les centres de décision pour préserver notre souveraineté économique, Une place financière attractive garantit un environnement stable et sécurisé pour le financement, la couverture des risques et le traitement des opérations : – Constats : □ Une perte de terrain sur les activités de couverture des risques par les marchés déri- vés, notamment par rapport à Londres, □ Une perte d’influence sur les activités d’assurance et de réassurance des grands risques internationaux et des risques catastrophe, clés en matière de souveraineté, – Enjeux : □ Favoriser un éco-système qui intègre l’ensemble des acteurs de la place dans une complémentarité et une coordination des chaînes de valeurs, □ Assurer une réglementation équilibrée entre acteurs vis-à-vis des places financières concurrentes et interdire une sur transposition des textes européens concernant les acteurs vis-à-vis des places financières, □ Renforcer une infrastructure de marché locale efficace pour diversifier/ équilibrer les sources de financement des entreprises, 4 Comité Place de Paris 2020 5 Propositions de Paris EUROPLACE pour faire de Paris la place de référence en Europe continentale et permettre le financement optimal de la reprise économique et des investissements d’avenir Axe 1 : Faire de Paris une plateforme innovante du financement de l’économie en Europe continentale, en développant de nouveaux outils notamment pour le financement des entreprises, et en particulier des PME et ETI Accompagner le financement des start-ups et des PME/ETI : – 1. Soutenir le rôle d’accompagnement du PEA et du PEA-PME pour l’introduction en – – – – – bourse des petites et moyennes valeurs, 2. Relever le plafond de réduction de la base ISF (à 0,5 ou 1,0 M€) en cas d’investissements dans des start-ups / PME de certaines filières (transition numérique et notamment FinTechs, transition énergétique…), 3. Promouvoir un réseau privé de données et de ratings européen des PME - ETI, sur base volontaire, encouragé voir coordonné par les pouvoirs publics, afin d’améliorer la qualité des informations disponibles pour les investisseurs (notamment sur les actions cotées, non cotées, EuroPP, TCN), 4. Accélérer les développements du capital-risque et veiller notamment à la mise en place rapide du nouveau régime de Société de Libre Partenariat (SLP), 5. Développer le crowd-funding, par exemple par l’étude de l’ouverture aux investisseurs institutionnels avec l'élaboration d'un cadre réglementaire européen adéquat pour la protection des investisseurs, 6. Dans le cadre du développement de la filière numérique, développer les FinTech et encourager l’accès des startups au marché des grands groupes pour stimuler le développement d’un écosystème favorable à l’innovation, Accompagner la transition dans le mode de financement des entreprises : – 7. Faire entendre la voix de la France aux plans européen et international pour notamment préserver : □ Le modèle des banques universelles françaises (risque réglementaire sur la gestion du risque de taux d’intérêt, remise en cause de l’application de la directive Conglomérat), □ La capacité de financement des banques françaises et européennes au travers d’études d’impact globales sur l’ensemble des réglementations passées et à venir : vigilance particulière sur les nouveaux ratios de liquidité, sur la calibration du ratio TLAC et sur la révision des méthodes d’évaluation du risque crédit, avec un objectif de gel des nouvelles orientations Bâle 4, □ L’apport de la gestion collective au financement de l’économie, en recalibrant notamment en ce sens les projets de réglementation sur les fonds monétaires et les mesures d’application de la directive MIF II (financement de l’analyse financière et rémunération de la distribution), en en participant aux réflexions européennes sur la mise en place d’un produit individuel de retraite bien régulé, Comité Place de Paris 2020 6 – 8. Accélérer la relance de la titrisation en (i) dotant la société de titrisation d’un régime fiscal social adéquat, (ii) révisant les pondérations en capital pour les investisseurs et les banques et (iii) permettant la déconsolidation des tranches cédées pour les émetteurs, notamment dans le calcul de l’effet de levier, et donner la possibilité de céder des créances originées par les banques aux investisseurs institutionnels non bancaires, – 9. Orienter une partie des fonds des caisses de retraite complémentaires (objectif d’allocation de 5 Md€ vers les PME-ETI, confié à la mission dirigée par R. Ricol) vers le capital-risque, en regroupant les allocations dans cette classe d’actifs dans le cadre d’appels d’offres compétitifs, Axe 2 : Faire de Paris la place centrale de la gestion en Europe continentale, en construisant un pôle de référence de la finance responsable et en réorientant l’épargne longue vers le financement des entreprises Faire de Paris la place de référence de la finance responsable : – 10. Développer un écosystème complet autour de la RSE, de l’ISR et de la finance durable (agences et méthodes de notation reconnues au niveau international, certification, finalisation du Label ISR) et poursuivre les initiatives pour faire de Paris la place de référence du marché européen des green bonds. Favoriser les investissements longs : – 11. Encourager fiscalement l’épargne longue, en la faisant bénéficier du principe de « l'épargne la plus favorisée fiscalement » et en s’assurant que toute nouvelle mesure fiscale ou portant sur les prélèvements sociaux soit conforme à cet objectif, – 12. Revoir les exigences en capital applicables à certaines classes d’actifs dans Solvabilité II et CRD4 (notamment les infrastructures, les actions cotées ou non cotées, les placements privés et la titrisation), et sécuriser la clause de transition actions dans Solvabilité II pour les détentions via des OPCVM et l’élargir aux actions non cotées, – 13. Inciter les investisseurs institutionnels et particuliers pour faire en sorte que les ELTIF européens soient un succès, développer de nouveaux outils de financement des infrastructures et soumettre des projets, notamment dans le cadre de l’initiative Juncker au plan européen, – 14. Mener à son terme la réflexion, annoncée par le Gouvernement en avril dernier, sur le cadre prudentiel applicable aux engagements des assureurs destinés à financer les retraites professionnelles, Axe 3 : Renforcer les atouts de Paris en matière de couverture des risques et de sécurisation des actifs Pour faire de Paris une place de référence de gestion des risques : – 15. Accélérer les développements des marchés de couverture (dérivés) nécessaires au financement de l’économie, en s’appuyant sur les infrastructures de place existantes et en dotant le droit français d’un outil compétitif de protection des garanties financières indispensable à la mise en œuvre d’EMIR, Comité Place de Paris 2020 7 – 16. Développer (i) l’attractivité de la filière de réassurance des risques majeurs français et internationaux en soutenant l’ancrage en France de capacité privée et les partenariats public-privé, (ii) l’attractivité de place des captives de réassurance pour les groupes à activités internationales et (iii) l’activité de run-off d’assurance et de réassurance, qui peut attirer des flux financiers importants et créer une dynamique pour le marché en France, Consolider des infrastructures de marché de référence en zone euro : – 17. Lancer une réflexion sur le renforcement des infrastructures de marché en Europe et en zone euro, – 18. Renforcer la convergence des orientations stratégiques des gestionnaires d’ infrastructures post-marché (Euronext/LCH Clearnet SA, Euroclear France) pour assurer un développement cohérent de services sur l’ensemble de la filière de négociation et de traitement post-marché des actifs financiers, – 19. Soutenir le développement de la plateforme BondMatch et son ouverture à toute l’Europe pour se doter d’une plateforme obligataire de même standard que nos filières Compensation et Règlement / Livraison. Axe 4 : Des mesures d’accompagnement indispensables pour améliorer la compétitivité et l’attractivité de la Place 20. Abandonner le projet actuel de Taxe sur les Transactions Financières à 11 pays européens parmi les 28 ; 21. Engager la démarche pour une mise en extinction de la taxe sur les salaires ; 22. Lancer une étude d’impact d’une modification de la fiscalité du secteur financier sur le TRI de la Place et respecter tous les engagements fiscaux pris dans le cadre du Pacte de Responsabilité, et notamment la réduction de l’IS ; 23. Accélérer la réflexion sur le renforcement de la zone euro et de sa monnaie ; 24. Assurer une réglementation efficace et équilibrée pour s’assurer d’un level playing field vis-à-vis des autres pays européens sur les sujets réglementaires afin de ne pas créer de distorsion de concurrence. Les pouvoirs publics français s’engagent à ne plus faire de sur transposition des directives européennes ; 25. Poursuivre les actions engagées sur l’image de marque du pays et de Paris vis-à-vis des partenaires, clients et investisseurs internationaux et engager des premières mesures concrètes et emblématiques afin de favoriser la localisation d’activités à forte valeur ajoutée à Paris : – Mettre en place des mesures incitatives pour conserver/attirer la localisation de sièges sociaux d’entreprises, par exemple en étendant la réduction des charges prévue dans le Pacte de Responsabilité au-delà de 3,5 Smic, – Favoriser le maintien sur le territoire d’activités et d’emplois à valeur ajoutée, en commençant par la suppression de la tranche marginale de la taxe sur les salaires. Comité Place de Paris 2020 8 Comité Place de Paris 2020 9 Vingt-cinq mesures pour une place conquérante et forte au service du financement de l’économie Les missions de la Place évoluent dans le contexte actuel de transformation des marchés financiers en Europe. Après une période d’érosion de son attractivité, cette transformation représente une réelle opportunité. Au fil des travaux engagés, un certain nombre d’initiatives de natures diverses (mesures de court-terme, orientations stratégiques ou mesures structurelles) ont émergé, qui permettraient de renforcer son positionnement et son attractivité. Une Place dont l’attractivité a baissé, alors qu’elle joue un rôle critique pour le financement de l’économie L’attractivité de la place de Paris a baissé dans un contexte de concurrence accrue entre Places financières internationales pour attirer les investisseurs internationaux : le classement XinhuaDow Jones positionnait ainsi Paris à la 5ème place en 2005, mais à la 7ème en 2014. Un rôle clé de la Place pour orienter l’épargne vers l’économie et garantir notre souveraineté économique Une épargne abondante en France mais insuffisamment orientée vers le financement des entreprises, notamment en fonds propres Une épargne abondante avec un taux d’épargne des ménages parmi les plus élevés d’Europe à 16% ; Mais une épargne insuffisamment orientée vers le financement des entreprises non financières, notamment en fonds propres (65% de l’épargne des ménages alloués à l’immobilier, plus de 40% de l’épargne financière investie dans des placements liquides et peu risqués etc.) dans un contexte de taux historiquement bas, pourtant favorable a priori à une plus grande prise de risque de la part d’investisseurs en recherche de rendement ; – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 10 Un impact encore limité des nouvelles sources de financement de l’économie, telle l’épargne salariale Un développement prometteur mais au global limité de l’épargne salariale (95 Md€ d’encours dont plus de 50% investis en actions), avec un passage du nombre d’entreprises équipées de 165 000 en 2006 à 270 000 en 2012 ; Une épargne retraite qui repose aujourd’hui sur 2 canaux principaux : les produits dédiés à la retraite (régimes « article 83 » et « Madelin » ; PERCO, PERP et PERE), et l’assurance vie ; Une épargne financière majoritairement alloué à des supports court-terme ou garantis, générant de faibles rendements et limitant la valorisation du capital par rapport à l'inflation (ex. 49% de l’épargne sur les placements liquides ou à rendement et capital garantis) ; Des raisons à chercher du côté de la fiscalité, de l’aversion au risque des épargnants, des conséquences des évolutions réglementaires et des performances historiques négatives de certains produits retail (FCPI) ; Des pôles d’excellence traditionnels qui peuvent contribuer à constituer des pôles européens dans une logique de spécialisation de valeur ajoutée Des pôles d’excellence traditionnels, notamment la gestion d’actifs, les émissions obligataires euro, les actions, les financements structurés et les services post marché avec des acteurs de premier plan au niveau mondial, ayant maintenu en grande partie leurs activités sur la Place de Paris, mais désormais menacées par des risques de délocalisations ; Pour exemple, Boston a réussi à émerger comme place financière voisine au côté de de New-York qui bénéficie des grandes banques d'investissements américaines, en choisissant un positionnement de spécialiste en se concentrant sur la gestion d’actifs, utilisant les atouts suivants : – Des liens forts avec les universités locales (formation, poids historique des fonds de dotation, etc.), – Un environnement très favorable à l’innovation et à l’émergence de start-ups se finançant localement (cf. l’axe BioTech), – L’implantation de nombreux acteurs de la gestion, et notamment des boutiques spécialisées, – Plus largement un écosystème favorable (services périphériques, coût de la vie moins élevé qu’à New York…). Des banques d'investissements françaises parmi les premières en Europe qui jouent un rôle essentiel pour la liquidité des marchés (actions, obligations, dérivés) mais qui sont pénalisées par des règlements européens concernant leurs structures et leurs activités de marché ; – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 11 Des enjeux forts pour attirer les investisseurs internationaux et consolider les pôles d’excellence en capitalisant sur la capacité d’innovation des acteurs français Un besoin d’attirer les investisseurs internationaux en France et de renverser la baisse des flux d’investissements directs (liée notamment à une difficulté de redémarrage des opérations d’IDE depuis la crise financière, commune à la plupart des économies avancées) et la perte d’attractivité de la France aux yeux de ces investisseurs internationaux pour compenser la dégradation continue de la balance des paiements française depuis 1999 ; Pour consolider ses pôles d’excellente traditionnels, la place de Paris peut s’appuyer sur des composantes « différenciantes » qui nourrissent l’écosystème (formations, compétences financières, recherche, culture des risques, environnement régulé, etc.), ainsi que sur la capacité d’innovation des acteurs français (démontrée par exemple par le développement de l’actionnariat salarié et de l’épargne salariale ou l’école française des produits dérivés). Un rôle prépondérant de la Place pour couvrir les besoins de financement au niveau national / européen et privilégier les financements longs Des besoins importants de financement au niveau national / européen Des besoins significatifs d’investissement au niveau européen pour couvrir les besoins en matière d’innovation, d’infrastructures, de logement ou encore d’éducation. Le plan Juncker prévoit une enveloppe de 300 Md€ au niveau européen sur 3 ans. La dernière estimation réalisée par le McKinsey Global Institute fait état de besoins d’investissement de 250 à 550 Md€ par an pour couvrir les investissements d’avenir ; Ces besoins de financement correspondent notamment à l’accompagnement des mutations profondes engagées, parmi lesquelles : – La transition numérique / la digitalisation de l’économie et des infrastructures, – La réforme énergétique (investissements dans les énergies renouvelables, modernisation / adaptation des logements…), – Les évolutions sociétales, telles que l’urbanisation ou le vieillissement de la population, En outre, un besoin de « rattrapage »lié au déclin des investissements depuis 2007 : – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 12 – Des niveaux d’investissements qui ont chuté entre 2007 et 2011 en Europe : 12 Md€ d’investissements publics en moins, mais surtout une chute de 354 Md€ des investissements privés par rapport aux plus de 2 440 Md€ en 2007, – Un déclin des investissements transnationaux de 84% pour l’Europe entre 2007 et 2013, – En France, des infrastructures de qualité (4ème au classement World Economic Forum), mais qui présentent des besoins d’investissements 15 Md€ additionnels par an estimés d’ici à 2030 pour couvrir l’obsolescence et répondre aux nouveaux besoins, Le tout dans un contexte d’évolution de la démographie en Europe notamment qui accroît la tension sur le besoin de financement des régimes sociaux et de la prévoyance individuelle et collective ; Un contexte de transformation profonde des marchés du financement en Europe Les nouveaux équilibres financiers et prudentiels imposent aux banques des choix structurants, pour s’adapter au durcissement des exigences de liquidité et de capital. Ces évolutions entraînent une contraction des bilans et une plus grande désintermédiation du financement de l’économie. Dans le cas de la France, ce mouvement est accentué par l’importance de l’épargne « hors bilan » (assurance-vie, OPCVM, une partie du livret A) qui pèse sur les ressources des banques, réduisant leur capacité à assurer le financement long. Ces évolutions se traduisent par des besoins de financement davantage assis sur les marchés obligations et actions, avec en corollaire un bond prévisible des instruments de gestion intermédiés pour optimiser la rentabilité de l’épargne ; Des marchés financiers européens qui restent structurellement moins développés que les marchés US : – Des fonds de pension sous-dimensionnés en comparaison avec les Etats-Unis (15 000 Md$1 supplémentaires seraient ainsi disponible en Europe pour l’investissement de long terme si les fonds de pension européens avaient un poids dans l’économie comparable à celui des fonds de pension américains), – Des entreprises européennes qui auraient pu lever 5 000 Md$1 supplémentaires sur les marchés financiers entre 2008 et 2013 si l’Europe avait des marchés aussi développés qu’aux Etats-Unis, selon la même estimation, – Des montants levés par les PME / ETI américaines sur les marchés cinq fois plus importants que ceux levés par les PME / ETI européennes (sur les financements intermédiaires i.e. inférieurs à 250 M$)1, – Des marchés financiers européens bien moins développés qu’aux Etats-Unis : le marché européen de la titrisation pèse ainsi moins de 25%2 du marché américain, Développement des activités de financement d’acteurs non bancaires (assureurs, fonds ou sociétés de gestion) à la recherche de rendement dans un contexte de taux bas ; 1 New Financial, Driving Growth, oct. 2014 2 Source : ACPR, Le marché de la titrisation en Europe : caractéristiques et perspectives, juin 2014 – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 13 Un besoin d’une infrastructure de marché locale efficace pour diversifier les sources de financement des entreprises Une nécessité de proximité avec les émetteurs locaux (en particulier les PME / ETI) pour s’adapter aux besoins spécifiques des filières économiques locales (exemple des produits dérivés sur matières premières au service de la filière agro-alimentaire française) ; Toutes choses égales par ailleurs, un effet positif sur la prime de risque demandée par les investisseurs – inférieure sur une place financière forte et stable ; Un besoin de maîtrise des risques systémiques avec une chambre de compensation forte ; Une condition nécessaire au maintien de l’influence française sur le fonctionnement des marchés financiers européens voire mondiaux (« soft power ») ; Une présence limitée d’investisseurs longs en Europe, en particulier en actions Cf. infra sur les produits d’épargne, avec une tendance à la baisse de la durée de détention (en particulier baisse de la durée de détention (i) des actions par les investisseurs institutionnels passée en trente ans de 6-7 années à quelques mois aujourd’hui, et (ii) des OPCVM actions impliquant un taux de rotation du portefeuille plus élevé pour ces derniers) ; Absence de pension funds pan européens (individuels ou collectifs) alors que les assureurs européens ne sont pas incités à jouer ce rôle du fait de la réglementation et des caractéristiques des contrats : – Une régulation plus contraignante avec des restrictions quantitatives en Europe continentale vs. qualitatives aux US et UK (e.g., gestion "prudente" exigée), – Un partage de risques défavorable aux institutions en Europe continentale (vs. UK/US), – Une prépondérance de sortie en capital sur le marché française de l’assurance-vie moins favorable à l’engagement long terme des assureurs que la sortie en rente, Une fragmentation des marchés de capitaux en Europe, due à : – Une interprétation variable des normes européennes par chaque pays membre, – Un manque d’harmonisation des régimes juridiques européens, qui entrave la circulation de l’épargne longue intra Union Européenne, mais qui est également un frein pour l’investissement en Europe d’investisseurs longs non communautaires, comme les fonds de pension américains, – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 14 – Des marchés nationaux – pris individuellement – de taille sous-critique aux yeux des grands investisseurs institutionnels, Le projet d’Union des marchés de capitaux vise à réduire cette fragmentation et à permettre une meilleure circulation des capitaux au sein de l’Union, avec cinq priorités à court terme, complétées par un plan d’actions détaillé communiqué cet été : – – – – – Simplification du prospectus nécessaire pour lever des fonds sur les marchés, Facilitation de l’évaluation de la solvabilité des PME afin d’attirer les investisseurs, Relance d’une titrisation de haute qualité, simple, transparente et standardisée, Promotion des fonds d’investissements à long terme (ELTIF), Développement du marché européen des placements privés. Des enjeux forts en matière de financement et de préservation de la présence des centres de décision Offrir des canaux diversifiés pour le financement des entreprises en complément du financement bancaire encore largement dominant en France ; Participer/ soutenir la relance de la croissance en France et en Europe (CMU) et les nouveaux plans d’investissement (plan Juncker ou Nouvelle France Industrielle) ; Maintenir la présence des centres de décision en France pour préserver notre souveraineté économique ; Un rôle essentiel de la Place pour garantir à l‘ensemble des acteurs un environnement stable et sécurisé, pour le financement, la couverture de leurs risques et le traitement des opérations Une perte de terrain de la place de Paris de couverture des risques par les marchés Une expertise / franchise historique et résiduelle sur les dérivés actions, notamment sur les produits structurés ; Mais une localisation de la majorité des activités de produits dérivés (taux, change) désormais à Londres ou Francfort ; Une perte d’influence sur les activités d’assurance et de réassurance des grands risques internationaux et des risques catastrophe, clés en matière de souveraineté Des enjeux de souveraineté au niveau de la Place (banques, assurance et assurabilité des grands risques, de l’innovation…, maintien des capacités de protection et d’expertise en montage / transfert de risques…) ; Un déclin de la Place au niveau international avec en conséquence un focus plus national : – Une diminution du nombre d’acteurs internationaux, – Une incitation limitée à la localisation des filières de réassurance en développement (captives, run-off…), Une perte de terrain vs. les autres places européennes (Londres, Zurich, Dublin…). – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 15 Un écosystème incomplet autour de la filière « Titres » pourtant critique en matière de sécurisation des actifs financiers Dans le cadre de la marchéisation du financement, la capacité de sécuriser des actifs/ instruments financiers est un élément différenciant pour la Place, qui peut s’appuyer sur : – Un environnement de gestion des risques en France reconnu à l’international (ex. la directive européenne CRD IV est inspirée du règlement français n°97-02), – Un système de régulation efficace, mis en place par des régulateurs et superviseurs alliant efficacement, historiquement, macro et micro-prudentiel, – Des acteurs des métiers Titres figurant parmi les leaders mondiaux et représentant près d’un tiers du marché européen (BNPP SS, SGSS et CACEIS), qui sont amenés à jouer un rôle clé pour la titrisation (tenue de position des créances, tenue de compte, conservation des titres…), Une chaîne des métiers Titres qui n’est néanmoins pas maîtrisée de bout en bout, alors qu’elle garantit l’efficacité des marchés et la protection des investisseurs, par la transparence, la liquidité ainsi que la sécurité des transactions et des avoirs : – Manque de cohérence des acteurs sur la filière obligataire (spécialisation de LCH et Euroclear vs. faiblesse relative d'Euronext), – Un écart avec Londres et Francfort sur les dérivés, activité la plus rentable, – Un manque d’alignement des intérêts entre les différents acteurs (Euroclear France étant une filiale d’Euroclear Plc elle-même détenue par ses utilisateurs et LCH.Clearnet étant contrôlé par le LSE). Des enjeux importants en matière de stabilité et de sécurité pour les opérations de financement Favoriser un éco-système qui intègre l’ensemble des acteurs de la place dans une complémentarité et une coordination des chaînes de valeurs ; Assurer une réglementation équilibrée entre acteurs vis-à-vis des places financières concurrentes ; Renforcer une infrastructure de marché locale efficace pour diversifier/ équilibrer les sources de financement des entreprises. – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 16 25 mesures concrètes pour renforcer le positionnement et l’attractivité de la Place au service du financement de l’économie Axe 1 : Faire de Paris une plateforme innovante du financement de l’économie en Europe continentale, en développant de nouveaux outils notamment pour le financement des entreprises, et en particulier des PME et ETI Accompagner le financement des start-ups et des PME/ETI Soutenir le rôle d’accompagnement du PEA et du PEA-PME pour l’introduction en bourse des petites et moyennes valeurs, et renforcer l’attractivité du PEA-PME grâce aux mesures suivantes : – Rendre les PME cotées éligibles plus clairement identifiables par les investisseurs, sur la base d’une capitalisation inférieure à 1 milliard d’euros, – Supprimer le caractère impératif du critère des effectifs (inférieur à 5000), au même titre que les deux autres critères que sont le chiffre d’affaires et la taille de bilan, – Relancer l’incitation à investir dans les entreprises, en : □ Simplifiant le calcul des prélèvements sociaux sur les gains tirés des PEA (abandon du calcul sur la base des taux historiques), □ Ouvertures des PEA et PEA-PME aux opérations de financement par le marché vis des BSA3 ou des DPS4, Etudier le relèvement des plafonds de réduction de la base ISF (à 0,5 ou 1,0 M€) en cas d’investissement dans des start-ups / PME de certaines filières (transition numérique et notamment FinTechs, transition énergétique…) et ne pas inclure le PEA-PME dans la base ISF ; Promouvoir un réseau privé de données et de ratings européen des PME - ETI, sur base volontaire, encouragé voir coordonné par les pouvoirs publics, afin d’améliorer la qualité des informations disponibles pour les investisseurs (notamment sur les actions cotées, non cotées, les EuroPP ou les TCN), et réviser les projets de mesures d’application de la directive MiFID II de manière à préserver l’existence de l’analyse financière sur les PME et les entreprises de taille intermédiaires cotées ; Accélérer les développements du capital-risque en favorisant l’émergence d’une filière privée de capital-financement (à l’instar du Business Growth Fund au Royaume-Uni) qui pourrait coopérer avec la Banque Publique d’Investissement pour stimuler le capitalinvestissement nécessaire au développement et au renforcement des fonds propres des 3 Bons de Souscription d’Actions 4 Droits préférentiels de souscription – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 17 PME-ET et veiller notamment à la mise en place rapide du nouveau régime de Société de Libre Partenariat (SLP) ; Promouvoir de nouveaux instruments de gestion de trésorerie pour les PME, tels l’affacturage inversé en mode Saas5, dans lequel une entreprise finance ses fournisseurs ; en leur permettant d’escompter leurs créances approuvées à un taux d’intérêt souvent plus avantageux que celui qu’ils auraient obtenu en se finançant eux-mêmes directement auprès de leurs banques ou factors ; Développer le crowd-funding, par exemple par l’étude de l’ouverture aux investisseurs institutionnels avec l’élaboration d’un cadre réglementaire adéquat pour la protection des investisseurs ; Dans le cadre du développement de la filière numérique, développer les FinTech et encourager l’accès des startups au marché des grands groupes pour stimuler le développement d’un écosystème favorable à l’innovation : – Mise en place de dispositifs d’encouragement pour la constitution d’un carnet de commandes réservé aux TPE / PME / ETI, – Introduction d’un dispositif de partage du risque fournisseur, – Création de dispositifs d’accompagnement pour la participation aux appels d’offre et d’assistance / suivi en cas d’échec, Accompagner les dirigeants de PME / ETI innovantes dans leur recherche de financements, notamment sur les marchés de capitaux (exemple du programme Enternext d’accompagnement de dirigeants de PME sur le modèle du programme ELITE lancé par le LSE) ; Accompagner la transition dans le mode de financement des entreprises Faire entendre la voix de la France aux plans européen et international pour notamment préserver : – Le modèle des banques universelles françaises (risque réglementaire sur la gestion du risque d’intérêt, remise en cause de l’application de la directive Conglomérat), – La capacité de financement des banques françaises et européennes au travers d’études d’impact globales sur l’ensemble des réglementations passées et à venir (vigilance particulière sur les nouveaux ratios de liquidité, sur la calibration du ratio TLAC et sur la révision des méthodes d’évaluation du risque crédit, obtenir le gel des nouvelles orientations Bâle 4), – L’apport de la gestion collective au financement de l’économie, en recalibrant notamment en ce sens les projets de réglementation sur les fonds monétaires et les mesures d’application de la directive MIF II (financement de l’analyse financière et rémunération de la distribution), en en participant aux réflexions européennes sur la mise en place d’un produit individuel de retraite bien régulé, 5 Software As A Service – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 18 Accélérer la relance de la titrisation en : – (i) dotant la société de titrisation d’un régime fiscal social adéquat, – (ii) révisant les pondérations en capital pour les investisseurs et les banques (réduction de la charge en capital requise par les tranches senior de titrisation pour supprimer le différentiel de coût avec un crédit non tranché par exemple), – (iii) permettant la déconsolidation des tranches cédées pour les émetteurs, notamment dans le calcul de l’effet de levier (sortie des tranches vendues à des tiers du calcul du ratio de levier), Donner la possibilité de céder des créances originées par les banques aux investisseurs institutionnels non bancaires ; Orienter une partie des fonds des caisses de retraite complémentaires (objectif d’allocation de 5 Md€ vers les PME-ETI, confié à la mission dirigée par R. Ricol) vers le capital-risque, en regroupant les allocations dans cette classe d’actifs dans le cadre d’appels d’offres compétitifs ; Faire de Paris la plateforme de liquidité des nouveaux instruments de dette en Europe continentale Adapter le cadre règlementaire et juridique pour standardiser et faciliter la création d’instruments de dette corporate tout en assurant la protection des investisseurs (standardisation de la réglementation européenne, mise en place d’un système de rating pour les placements privés) ; Poursuivre le mouvement de rapatriement des émetteurs par la maitrise du marché primaire des corporate bonds et le maintien de conditions de listing compétitives à Paris, et développement d’un marché secondaire (reposant sur la plateforme de marché obligataire Bondmatch) ; Encourager le développement de l’Euro PP, dont la charte est un exemple de création d’un contrat de Place standardisé répondant aux enjeux de toutes les parties prenantes ; Mettre en place un système de rating pour les placements privés et développer la pratique de la notation pour l’ensemble des classes d’actifs crédit. – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 19 Axe 2 : Faire de Paris la place centrale de la gestion en Europe continentale, en construisant un pôle de référence de la finance responsable et en réorientant l’épargne longue vers le financement des entreprises La Place de Paris peut saisir l’opportunité de marché que représente la transformation profonde du mode de financement des entreprises et s’intégrer dans un dispositif européen entre la plateforme de distribution de Luxembourg et celle de gestion patrimoniale de la Suisse, en capitalisant sur ses forces traditionnelles et ses acteurs, pour devenir la place centrale de la gestion en Europe continentale, avec un focus fort sur la RSE, l’ISR et la finance responsable,. Faire de Paris la place de référence de la finance responsable Développer un écosystème complet autour de la RSE, de l’ISR et de la finance durable avec : – L’émergence d’agences et de méthodes de notation reconnues au niveau international par l’ensemble des acteurs (émetteurs et sociétés de gestion notamment), – L’approfondissement du sujet de la certification des processus ISR des sociétés de gestion, afin de renforcer la crédibilité de cette démarche auprès des émetteurs et des investisseurs / épargnants, – La finalisation d’un Label ISR, afin de définir un label exigeant et consensuel partagé par tous les acteurs de la Place, – Une sensibilité du grand public sur les enjeux de l’ISR, grâce à l’organisation d’évènements dédiés et communication / publication d'articles et la définition de programmes de formation et de certification faisant référence dans l’industrie, Poursuivre les initiatives pour faire de Paris la place de référence du marché européen des green bonds, notamment en continuant les efforts de standardisation ou en apportant quelques évolutions d’ordre législatif et réglementaire pour en faciliter le développement ; Favoriser l’orientation de l’épargne longue vers le financement des entreprises, en aménageant les dispositifs existants Encourager fiscalement l’épargne longue : – Encourager fiscalement l’épargne longue, en la faisant bénéficier du principe de « l'épargne la plus favorisée fiscalement » et en s’assurant que toute nouvelle mesure fiscale ou portant sur les prélèvements sociaux soit conforme à cet objectif, – Poursuivre le développement de dispositifs et produits contribuant au financement de long terme de l’économie, tels les fonds diversifiés avec contraintes d’emplois éligibles au PEA/PEA-PME et aux fonds UC de l’assurance-vie ou les fonds Euro-Croissance, – Encourager le développement de l’épargne salariale et retraite par un soutien aux négociations d’accords de participation au niveau des branches professionnelles, qui pourraient servir de dispositif clé en main pour les chefs d’entreprises de sociétés de moins de 50 salariés décidant de mettre en place un schéma d’intéressement, – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 Revoir les exigences en capital applicables à certaines classes d’actifs dans Solvabilité 2 et CRD4 : – Revoir notamment les exigences liées aux infrastructures, aux actions cotées ou non cotées, aux placements privés et à la titrisation, – Sécuriser la clause de transition actions pour les détentions via des OPCVM et l’élargir aux actions non cotées (Solvabilité 2 seulement), Développer les outils de financement long et inciter les investisseurs institutionnels et particuliers pour faire en sorte que les ELTIF européens soient un succès, par exemple en instaurant une « clause de la fiscalité la plus avantageuse » pour les investissements des particuliers dans les ELTIF, en élargissant leur champ d’investissement ou en assouplissant le mode de définition du degré de liquidité ; Développer de nouveaux outils de financement des infrastructures et soumettre des projets, notamment dans le cadre de l’initiative Juncker au plan européen. Mener à son terme la réflexion, annoncée par le Gouvernement en avril dernier, sur le cadre prudentiel applicable aux engagements des assureurs destinés à financer les retraites professionnelles. – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – 20 Comité Place de Paris 2020 21 Axe 3 : Renforcer les atouts de Paris en matière de couverture des risques et de sécurisation des actifs Faire de Paris la place de référence de gestion des risques Accélérer le développement des marchés de couverture (dérivés actions) nécessaires au financement de l’économie, en s’appuyant sur les infrastructures de place existantes et en dotant le droit français d’un outil compétitif de protection des garanties financières indispensable à la mise en œuvre d’EMIR ; Revitaliser l’écosystème de la réassurance, avec une offre diversifiée et compétitive, en particulier pour les pays du Sud, en favorisant la spécialisation de la place sur la gestion des risques majeurs et en soutenant l'ancrage en France de capacité privée et les partenariats public-privé : – Développement des données ainsi que des outils de marché et de prévention des risques, – Modernisation des Partenariats Publics Privés, – Développement de capacités pour les risques nouveaux et émergents, Développer l’attractivité de place des captives de réassurance pour les groupes à activités internationales, en prenant des mesures attractives telles que celles adoptées par les autres places européennes et relancer l’activité de run-off d’assurance et de réassurance susceptible d’attirer des flux financiers conséquents et de créer une dynamique pour le marché en France ; Consolider des infrastructures de marché de référence en zone euro Lancer une réflexion sur le renforcement des infrastructures de marché en Europe et en zone euro ; Renforcer la convergence des orientations stratégiques des gestionnaires d’infrastructures post-marché (Euronext/LCH Clearnet SA, Euroclear France)pour assurer un développement cohérent de services sur l’ensemble de la filière de négociation et de traitement post-marché des actifs financiers ; Soutenir le développement de la plateforme BondMatch et son ouverture à toute l’Europe pour se doter d’une plateforme obligataire de même standard que nos filières Compensation et Règlement / Livraison ; – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE – Comité Place de Paris 2020 22 Axe 4 : Des mesures d’accompagnement indispensables pour améliorer la compétitivité et l’attractivité de la Place Abandonner le projet actuel de Taxe sur les Transactions Financières à 11 pays européens parmi les 28 ; Engager la démarche pour une mise en extinction de la taxe sur les salaires ; Lancer une étude d’impact d’une modification de la fiscalité du secteur financier sur le TRI de la Place ; Respecter tous les engagements fiscaux pris dans le cadre du Pacte de Responsabilité, et notamment la réduction de l’IS ; Préserver le modèle des banques universelles françaises dans les projets de réforme bancaire européenne ; Accélérer la réflexion sur le renforcement de la zone euro et de sa monnaie ; Assurer une réglementation efficace et équilibrée pour s’assurer d’un level playing field vis-à-vis des autres pays européens sur les sujets réglementaires et fiscaux. Les pouvoirs publics français s’engagent à ne plus faire de sur transposition des directives européennes ; Poursuivre les actions engagées sur l’image de marque du pays et de Paris vis-à-vis des partenaires, clients et investisseurs internationaux avec une communication claire et positive des pouvoirs publics vis-à-vis des décideurs économiques internationaux et des investisseurs, comme initié avec le Conseil Stratégique de l’Attractivité ou le Conseil de la simplification, Engager des premières mesures concrètes et emblématiques afin de favoriser la localisation d’activités à forte valeur ajoutée à Paris : – Mettre en place des mesures incitatives pour conserver/attirer la localisation de sièges sociaux d'entreprises, par exemple en étendant la réduction des charges prévue dans le Pacte de Responsabilité au-delà de 3,5 Smic, – Encourager la localisation sur le territoire d’IDE avec l’aménagement du statut d’impatrié ou la création de zones offshore sur des sujets ciblés (ex. : réassurance, Hedge Funds), – Favoriser le maintien sur le territoire d’activités et d’emplois à valeur ajoutée, en commençant par la suppression de la tranche marginale de la taxe sur les salaires. □ □ □ – DOCUMENT DE TRAVAIL – PRELIMINAIRE –