Initialement dénommée “maladie débilitante chronique des aras”, cette maladie a
également été qualifiée de Syndrome de dépérissement des aras, ganglionévrite
myoentérique, neuropathie splanchnique infiltrante, dilatation gastrique neuropathique et
maladie de dilatation du proventricule (PDD pour Proventricular Dilatation Disease). Il
serait plus approprié de nommé cette maladie Ganglionévrite myoentérique aviaire,
ganglionévrite non-suppurée ou ganglionévrite auto-immune aviaire.9 Ces derniers
rendent mieux compte du processus pathologique et retirent l’accent qui est autrement
porté sur le proventricule.
La maladie de dilatation du proventricule a été décrite dans le monde entier, chez plus de
80 espèces d’oiseaux, incluant des psittaciformes et des non-psittaciformes, vivant à en
captivité ou à l’état sauvage. 10,11 Les Gris du Gabon (Psittacus erithacus), les aras (Ara
spp.), les amazones (Amazona spp.) et les cacatoès (Cacatua spp.) comptent parmi les
espèces de psittaciformes les plus affectées.10 La maladie est en revanche beaucoup
moins présente chez les Conures veuves (Myiopsitta monachus) et les espèces
d’inséparables (Agapornis).9 Des lésions suggestives de PDD ont également été décrites
chez des canaris (Serinus canaria), des verdiers d’Europe (Carduelis chloris), des
coracines casquées (Cephalopterus penduliger), un barbican à poitrine rouge (Lybius
dubius), des oies du Canada (Branta canadensis), des toucans (Rhamphastidae), des
drépanidinés hawaïens (Drepanidinae), des spatules rosées (Platalea ajaja) et un faucon
pèlerin (Falco peregrines).12,13,14,15 La maladie de dilatation du proventricule (PDD) est
une maladie neurologique progressive présentant un taux de mortalité élevé une fois les
signes cliniques présents.16 Cette maladie représente une menace sérieuse lors du
déplacement de sujets captifs et pour les efforts de conservation des psittaciforme en
danger d’extinction tels que le Ara de Spix (Cyanopsitta spixii).
La maladie de dilatation du proventricule (PDD)
Signes cliniques
Les signes cliniques sont variables et dépendent de l’espèce hôte impliquée, de la sévérité
de la maladie, de la distribution des lésions et des systèmes organiques affectés. Les
signes cliniques varient donc d’un cas à l’autre. Ils peuvent témoigner d’une atteinte du
système nerveux central, périphérique et/ou autonome. Bien qu’ils soient de nature
neurogénique, les signes cliniques sont généralement classés selon leur caractère gastro-
intestinal (GI) ou nerveux central. Les oiseaux peuvent manifester des signes cliniques
neurologiques, gastro-intestinaux ou une combinaison des deux. Les signes cliniques
associés au tractus gastro-intestinal reflètent l’atteinte du ganglion terminal du nerf vague
(nerf crânien X). Le nerf vague, également connu comme le nerf pneumogastrique, est
responsable du contrôle parasympathique du cœur et du tractus digestif par le Système
Nerveux Autonome. Il régule les fonctions homéostatiques du tractus gastro-intestinal
proximal, la fonction endocrine et exocrine du pancréas, la production de glucose
hépatique ainsi que la fréquence cardiaque. Les signes gastro-intestinaux reflètent les
degrés variables de dysfonctionnement et d’atrophie neurogénique. Ils incluent un retard
à la vidange du jabot et une altération du transit gastro-intestinal, des régurgitations, de
l’anorexie, une dilatation et parfois une impaction du tractus gastro intestinal supérieur.