La maladie de dilatation du proventricule (PDD)

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Note de Conférence Bornavirose Aviaire
La Ganglionévrite Aviaire à Bornavirus en
Pratique Clinique
Robert D. Dahlhausen, DVM, MS, Susan E Orosz, PhD, DVM, Dipl ABVP (Aviaire),
Dipl ECZM (Aviaire)
Affiliation: Centre Médical pour Oiseaux & Animaux Exotiques, Société Diagnostique
Moléculaire Vétérinaire, 5989 Meijer Dr, Suite 5, Milford, Ohio 45150,
USA (Dahlhausen) et Centre de Bien-Être pour Oiseaux et Animaux Exotiques de
Compagnie, 5166 Monroe St, Suite 350, Toledo, OH, 43623, USA (Orosz).
Résumé: Le virus de la maladie de Borna aviaire (ABV pour Avian Borna virus) a été
identifié comme un agent causal de la maladie de dilatation du proventricule (PDD pour
Proventricular Dilatation Disease) chez les oiseaux. Les bornaviridae aviaires forment un
groupe de virus très diversifié sur le plan génétique et qui est très largement distribué au
sein de populations sauvages et captive dans le monde entier. Ces virus ont une
distribution systémique et se retrouvent dans de nombreux tissus chez les oiseaux
affectés. Ils sont généralement à l’origine d’une ganglionévrite non suppurative du tractus
gastro-intestinal et du système nerveux central. Les examens antemortem visant à
rechercher les acides ribonucléiques de l’ABV et les tests sérologiques ne sont pas
nécessairement positifs chez les oiseaux malades. A l’inverse, des individus cliniquement
normaux peuvent être testés positivement à l’aide de tests moléculaires ou sérologiques.
La voie de transmission lors d’infection naturelle n’a pas été complètement élucidée. La
gestion médicale des oiseaux atteints présente un intérêt et vise à ce jour, à réduire
l’inflammation du système nerveux, à contrôler les complications secondaires et à fournir
un support nutritionnel.
Mots-clés: Virus de Borna aviaire, Maladie de dilatation du proventricule, PDD, ganglionévrite, COX-2
Introduction
La dilatation gastrique neuropathique des psittaciformes fut initialement décrite comme
une maladie débilitante chez les Aras importés de Bolivie en Amérique du Nord et en
Europe à la fin des années 1970. 1,2,3,4,5,6,7,8 A l’origine, la description de cette maladie
était limitée aux espèces de Aras (Ara spp.), mais elle a été ensuite également identifiée
chez d’autres espèces de perroquet. L’un des premiers cas fut décrit par Ridgeway et
Gallerstein en 1983, suivi par le rapport de cas d’impaction, de dilatation et de
dégénérescence du proventricule chez 16 grands psittaciformes par Clark en 1984.1,6
Initialement dénommée “maladie débilitante chronique des aras”, cette maladie a
également été qualifiée de Syndrome de dépérissement des aras, ganglionévrite
myoentérique, neuropathie splanchnique infiltrante, dilatation gastrique neuropathique et
maladie de dilatation du proventricule (PDD pour Proventricular Dilatation Disease). Il
serait plus approprié de nommé cette maladie Ganglionévrite myoentérique aviaire,
ganglionévrite non-suppurée ou ganglionévrite auto-immune aviaire.9 Ces derniers
rendent mieux compte du processus pathologique et retirent l’accent qui est autrement
porté sur le proventricule.
La maladie de dilatation du proventricule a été décrite dans le monde entier, chez plus de
80 espèces d’oiseaux, incluant des psittaciformes et des non-psittaciformes, vivant à en
captivité ou à l’état sauvage. 10,11 Les Gris du Gabon (Psittacus erithacus), les aras (Ara
spp.), les amazones (Amazona spp.) et les cacatoès (Cacatua spp.) comptent parmi les
espèces de psittaciformes les plus affectées.10 La maladie est en revanche beaucoup
moins présente chez les Conures veuves (Myiopsitta monachus) et les espèces
d’inséparables (Agapornis).9 Des lésions suggestives de PDD ont également été décrites
chez des canaris (Serinus canaria), des verdiers d’Europe (Carduelis chloris), des
coracines casquées (Cephalopterus penduliger), un barbican à poitrine rouge (Lybius
dubius), des oies du Canada (Branta canadensis), des toucans (Rhamphastidae), des
drépanidinés hawaïens (Drepanidinae), des spatules rosées (Platalea ajaja) et un faucon
pèlerin (Falco peregrines).12,13,14,15 La maladie de dilatation du proventricule (PDD) est
une maladie neurologique progressive présentant un taux de mortalité élevé une fois les
signes cliniques présents.16 Cette maladie représente une menace sérieuse lors du
déplacement de sujets captifs et pour les efforts de conservation des psittaciforme en
danger d’extinction tels que le Ara de Spix (Cyanopsitta spixii).
La maladie de dilatation du proventricule (PDD)
Signes cliniques
Les signes cliniques sont variables et dépendent de l’espèce hôte impliquée, de la sévérité
de la maladie, de la distribution des lésions et des systèmes organiques affectés. Les
signes cliniques varient donc d’un cas à l’autre. Ils peuvent témoigner d’une atteinte du
système nerveux central, périphérique et/ou autonome. Bien qu’ils soient de nature
neurogénique, les signes cliniques sont généralement classés selon leur caractère gastrointestinal (GI) ou nerveux central. Les oiseaux peuvent manifester des signes cliniques
neurologiques, gastro-intestinaux ou une combinaison des deux. Les signes cliniques
associés au tractus gastro-intestinal reflètent l’atteinte du ganglion terminal du nerf vague
(nerf crânien X). Le nerf vague, également connu comme le nerf pneumogastrique, est
responsable du contrôle parasympathique du cœur et du tractus digestif par le Système
Nerveux Autonome. Il régule les fonctions homéostatiques du tractus gastro-intestinal
proximal, la fonction endocrine et exocrine du pancréas, la production de glucose
hépatique ainsi que la fréquence cardiaque. Les signes gastro-intestinaux reflètent les
degrés variables de dysfonctionnement et d’atrophie neurogénique. Ils incluent un retard
à la vidange du jabot et une altération du transit gastro-intestinal, des régurgitations, de
l’anorexie, une dilatation et parfois une impaction du tractus gastro intestinal supérieur.
La motricité pylorique est altérée et associée à une altération importante de la vidange
gastrique et à une stase.
La capacité de digestion et d’absorption des nutriments alimentaires diminue chez les
oiseaux atteints et aboutit à une perte de poids, au passage d’aliments non digérés dans
les selles et à de la diarrhée. Le nerf vague est un élément majeur du réflexe
inflammatoire, un réflexe nerveux qui contrôle les réponses immunes innées et
l’inflammation lors d’invasion du tractus gastro-intestinal par des agents pathogènes ou
lors de lésions tissulaires. 17,18,19 L’altération de ce réflexe et la diminution de l’acidité
gastrique secondaire au défaut de stimulation vagale modifient la résistance naturelle à la
surcroissance bactérienne et conduisent à une dégradation du microbiome intestinal. La
surcroissance d’organismes pathogènes comme les Clostridies spp. et autres organismes
fongiques est fréquente chez les oiseaux atteints. Cette forme classique de la maladie est
plus fréquemment remarquée chez les perroquets du Nouveau Monde.
Les lésions du système nerveux central impliquent fréquemment le cervelet ou le
cerveau. Le développement de manchons périvasculaires cérébraux et les lésions des
cellules gliales peuvent être à l’origine de crises convulsives chez les oiseaux atteints. Les
lésions du lobe optique conduisent à une cécité corticale, qui peut être réversible avec un
traitement efficace. La rupture des couches de cellules de Purkinje, des cellules gliales et
des cellules granulaires du cervelet sont à l’origine de troubles des mouvements fins et de
l’équilibre, se manifestant par de l’ataxie, des déficits proprioceptifs, des
tremblements intentionnels, de l’incoordination, de la dysarthrie (vocalisation
anormale), des déficits moteurs et des capacités cognitives réduites. Les espèces de
psittaciformes du vieux monde développent souvent ces signes nerveux centraux
bien que des lésions du tractus gastro-intestinal concomitantes et sans
manifestations cliniques soient habituellement présentes aussi.
L’inflammation et la dégénérescence des gaines de myéline des racines nerveuses
dorsale, de la substance blanche et des ganglions associés ont été décrites à tous les
niveaux de la moelle épinière chez les oiseaux atteints de PDD.20 Les lésions
thoracolombaires sont généralement les plus fréquentes et les plus sévères. Le ganglion
rachidien de la racine dorsale contient le corps cellulaire des neurones sensoriels qui
acheminent l’information de la périphérie vers la moelle épinière. La névrite périphérique
associée à la maladie de dilatation du proventricule a été suspectée d’être une cause de
destruction des plumes et d’automutilation chez les oiseaux atteints.20
Il a déjà été rapporté que la PDD pouvait également être associée à une myocardite.21 Les
lésions affectent plus fréquemment et plus sévèrement la partie droite du cœur. Cette
situation pourrait témoigner de la plus grande densité de tissu nerveux dans cette région.
De plus, l’innervation parasympathique du cœur est en partie contrôlée par la branche
droite du nerf vague qui innerve le noeud sinoatrial. La dilatation du ventricule droit
chez les oiseaux atteints a été préalablement décrite. Des arythmies et des
changements de pression sanguine peuvent également être observés chez les
oiseaux affectés. Les lésions cardiaques peuvent induire une mort subite chez des
oiseaux par ailleurs cliniquement normaux.
Une étude réalisée chez des oiseaux de compagnie présentant des signes cliniques de
PDD a révélé que 66% des oiseaux manifestaient des signes nerveux centraux, 22%
manifestaient des signes gastro-intestinaux, 9% montraient un comportement de
destruction des plumes et de mutilation et que 9% des cas se présentait sous la forme de
mort subite.22
Pathologie
Les lésions histologiques caractéristiques de la PDD correspondent à l’existence
d’infiltrats inflammatoires lymphocytaires et plasmocytaires des tissus nerveux, un
œdème axonal, une dégénérescence des gaines de myéline ainsi qu’un infiltrat
périvasculaire de cellules mononuclées des vaisseaux sanguins et des tissus conjonctifs
environnant les nerfs atteints.20 Les lésions sont souvent présentes dans les ganglions du
tractus gastro-intestinal (ganglionévrite), le système nerveux central (encéphalite,
myélite), les nerfs périphériques incluant les nerfs sciatique, brachial et vagal (névrite),
ainsi que la rétine (rétinite). Les anomalies peuvent être observées à tous les niveaux de la
moelle épinière mais sont particulièrement marquée en région thoracolombaire. Elles
regroupent une vacuolation et une spongiose de la substance blanche, un œdème axonal
associé à une dégénérescence des gaines de myéline, une infiltration périvasculaire des
substances blanche et grise ainsi que des ganglions et des racines nerveuses dorsales
associés, et pour finir une gliose. Les lésions peuvent également être observées dans le
cœur qui présente alors des lésions de nécrose myocardique focale à diffuse en
association avec une infiltration de cellules mononucléaires. Le plexus nerveux
intracardiaque du cœur droit est souvent plus sévèrement atteint.20 Les lymphocytes
peuvent être répartis diffusément dans l’ensemble de la médulla surrénalienne ou
localisés en groupes adjacents au tissu cortical.
La pathogénie de la PDD repose sur l’exposition des gangliosides et des protéines,
habituellement séquestrées et non exposées au système immunitaire de l’hôte, suite à
l’inflammation des ganglions nerveux. Des études réalisées par Rossi et al. ont montré
que la libération de protéines G50 provenant des ganglions nerveux produit des lésions
pathologiques semblables à celles observées dans la neuropathie auto-immune du
syndrome de Guillain Barré.24,25,26,27 La maladie se déclare lorsque la réponse
immunitaire de l’hôte cible les protéines exposées et provoque un dysfonctionnement du
système nerveux correspondant.
Diagnostic
La maladie de dilatation du proventricule devrait être incluse dans le diagnostic
différentiel pour tout oiseau présentant des signes neurologiques et/ou gastro-intestinaux.
Un diagnostic de suspicion peut être avancé à la lumière de l’anamnèse, de l’examen
clinique et de l’évaluation radiographique du système digestif. Le diagnostic définitif
peut être confirmé en mettant en évidence les lésions histopathologiques caractéristiques
dans les tissus des oiseaux atteints.
Des radiographies sans et avec contraste ainsi qu’une évaluation fluoroscopique de la
motricité gastro-intestinale ont été utilisées pour tenter de poser un diagnostic ante-
mortem. La radiologie et l’échographie révèlent souvent divers degrés d’élargissement,
d’amincissement et/ou d’impaction du jabot, du proventricule, du ventricule et du
duodénum proximal. Le proventricule est souvent fortement dilaté, remplissant la partie
gauche de la cavité cœlomique. Il apparait souvent sous la forme d’un « J », provoquant
un déplacement ventral et vers la droite du ventricule.28 La dilatation et l’amincissement
de la paroi de ces organes peut conduire à une impaction et à une perforation. Des études
avec produit de contraste montrent souvent des temps de transit prolongés dans le tractus
gastro-intestinal.29
Les résultats des examens de pathologie clinique dans les cas de PDD ne sont pas
constants et reflètent généralement l’état de malnutrition, de déshydratation et les
infections secondaires qui peuvent apparaître avec cette maladie. Le profil biochimique et
la numération sanguine sont généralement normaux bien qu’une hétérophilie absolue et
relative, une hypoprotéinémie, une anémie et une entérite bactérienne à Clostridies et
agents Gram-négatifs aient été rapportés.28 L’existence d’une stase gastro-intestinale
favorise la surcroissance de bactérie Gram-négative et de levures au sein du tractus
digestif.
Le diagnostic ante-mortem de la PDD peut être confirmé par l’identification d’une
ganglionévrite myo-entérique caractéristique sur des biopsies du jabot, du ventricule ou
des glandes surrénales.10 Les biopsies de jabot devraient contenir un complexe vasculonerveux visible. Bien que cette méthode ai été rapportée efficace avec une précision de
76% pour le diagnostic ante-mortem de PDD, il a également été rapporté que seuls 76%
des oiseaux atteints de PDD présentaient des lésions du jabot.10,30 En pratique, les
biopsies du jabot indiquent une PDD dans seulement 30% à 35% des cas.10,31
L’examen post-mortem révèle souvent un état d’émaciation ainsi qu’une distension et
une impaction du proventricule et du ventricule. La paroi de ces organes est amincie et
une perforation peut être visible. L’examen histologique d’un grand nombre de tissu doit
être entrepris chez les oiseaux suspects d’avoir succomber à une PDD. Le jabot, le
proventricule, le ventricule, le duodénum, les glandes surrénales, le cœur, la rate et le
cerveau sont autant de tissus qui doivent être soumis au laboratoire.
Diagnostic différentiel
Les tumeurs ou les papillomes du jabot, du proventricule, du ventricule et des intestins,
l’ingestion de corps étranger, la mégabactériose et une parasitose peuvent être à l’origine
de signes cliniques identiques à ceux de la PDD.10 La vidange du proventricule et du
ventricule semble être inhibée dès lors que le tractus intestinal est distendu. Les maladies
inflammatoires et néoplasiques du ventricule et du proventricule peuvent également
provoquer une stase gastro-intestinale. L’intoxication aux métaux lourds est fréquemment
associée à des signes cliniques nerveux centraux mais peut également engendrer une stase
gastro-intestinale. Une papillomatose interne peut se manifester par une maladie
débilitante chronique qui ressemble à la PDD. La maladie de dilatation du proventricule
doit être incluse dans le diagnostic différentiel de tout oiseau présentant une atteinte du
système nerveux centrale (SNC). Une lésion traumatique, une intoxication aux métaux
lourds, un phénomène néoplasique, une infection virale, bactérienne ou fongique du
SNC, des carences nutritionnelles et une hydrocéphalie sont d’autres maladies pouvant se
manifester de façon similaire.10
Le Bornavirus Aviaire (ABV)
L’ABV
L’origine infectieuse de la PDD a longtemps été suspectée compte-tenu de la façon dont
elle se dissémine au sein des collections aviaires. Des études de microscopie électronique
à transmission réalisée au cours des années 1990 fournirent les premières éléments
soutenant une origine virale en démontrant l’existence de corps d’inclusion et de
particules ressemblant à des virus enveloppés au sein des plexus myo-entériques, des
ganglions cœliaques et des selles fraîches provenant d’oiseau affectés.32 Les tentatives
d’isolation de l’agent infectieux échouèrent à cette époque.
En 2008, deux groupes de recherche indépendants identifièrent un nouveau virus dans
des tissus provenant d’oiseaux atteints de PDD et lui donnèrent le nom de bornavirus
aviaire (ABV).33,34 Il fut alors proposé que ce virus soit l’agent causal de la PDD. Des
études réalisées ultérieurement apportèrent la confirmation d’une association entre
l’infection par l’ABV et la PDD.38,39,40,41,42 Le développement de la maladie a ainsi pu
être reproduit par inoculation parentérale des génotypes ABV-2 ou ABV-4 chez des
psittaciformes tels que les perruches calopsittes (Nymphicus hollandicus) ou des conures
de Patagonie (Cyanoliseus patagonus). Toutefois, l’ABV a également été retrouvé chez
des oiseaux sains qui demeurèrent apparemment indemne de maladie pendant des
années.35,36,38,39
Les bornavirus sont des virus enveloppés à ARN- monobrin non segmentés. Ils
appartiennent à la famille des Bornaviridae et à l’ordre des Mononegavirales. D’autres
familles telles que les Filoviridae (Virus du Nil Occidental), les Rhabdoviridae (virus de
la rage), et les Paramyxoviridae appartiennent à cet ordre. Actuellement, 15 génotypes de
l’ABV ont été identifiés. Récemment, les bornavirus aviaires ont fait l’objet d’une
nouvelle classification. Celle-ci comprend les Bornavirus des Psittaciformes 1 (PaBV1,2 ,3 4,7), les Bornavirus des Passériformes 1 (CnBV-1,2,3, pour bornavirus des canaris
1,2,3) and (MuBV-1, pour bornavirus des capucins 1 – Munia en anglais), les Bornavirus
des Oiseaux d’eau 1 (ABBV-1, pour bornavirus des oiseaux aquatiques 1 - Aquatic bird
bornavirus 1), le Bornavirus des Passériformes 2 (EsBV-1, pour estrildid finch bornavirus
1) et la dénomination provisoire des bornavirus non classés en Bornavirus Aviaires
MALL (ABV-MALL), Bornavirus des Perroquets 5 (PaBV-5), Bornavirus des
Perroquets 6 (PaBV-6) et Bornavirus des Perroquets 8 (PaBV-8).43 Les PaBV 2 et 4 sont
les génotypes prédominants chez les psittaciformes.
La variabilité génétique de l’ABV est bien plus importante que celle qui est observée
pour le Virus de la Maladie de Borna. Au sein d’un même génotype, les virus partagent
91% à 100% de nucléotides identiques alors que ces valeurs ne sont que de 68% et 85%
entre deux génotypes. Des génotypes différents semblent être à l’origine de maladie
différente chez des espèces et des individus différents mais la relation précise entre le
génotype, l’espèce d’oiseau et la maladie clinique observée reste obscure à ce jour. Par
ailleurs, l’infection par un génotype ne semble pas fournir une protection contre un autre.
Il est possible qu’une infection simultanée par deux génotypes se produise et pourrait
conduire à une maladie d’une plus grande sévérité.
Le bornavirus aviaire est largement distribué dans l’organisme des oiseaux infectés.44 Il
se reproduit de façon non cytopathique dans le noyau de la cellule hôte et persiste grâce à
des mécanismes lui permettant d’échapper au système immunitaire de l’hôte.45 En
conséquence, les infections à l’ABV sont considérées être des infections chroniques et à
vie. Il est ainsi très peu probable qu’une thérapie anti-virale ou vaccinale puisse éliminer
efficacement l’infection.
Taux d’infection
Le bornavirus Aviaire est largement distribué à la fois au sein des populations d’oiseaux
captifs et sauvages. Approximativement 15% à 40% des oiseaux en bonne santé se
révèlent être positif lorsque la présence de l’ABV est testé. Lierz a détecté l’ARN de
l’ABV chez 27 (45.8%) oiseaux de compagnie d’apparence saine parmi 59.46 Sur 77
oiseaux en bonne santé provenant d’une volière avec un historique de PDD, trente-cinq
(45%) furent dépistés positivement lorsque des anticorps sériques spécifiques de l’ABV
furent recherchés.47 Une étude menée sur des prélèvements de laboratoires soumis pour la
réalisation d’autre tests révéla qu’environ 34% (271/791) des échantillons aviaires,
provenant de l’ensemble des Etats-Unis, étaient positif.48
Pratiquement toutes les collections de psittaciformes contiennent des individus infectés
par l’ABV. Une étude de grande ampleur a révélé que l’infection par l’ABV est
largement répandue au sein des psittaciformes captifs d’Europe. En effet, 23% des 1442
oiseaux testés furent considérés infectés. De façon similaire, un taux d’infection élevé a
été observé chez des canaris captifs en Allemagne49 (Rubbenstroth et al., 2013), ainsi que
chez certaines populations d’oiseaux d’eau sauvages en Amérique du Nord.49,50
Malgré le pourcentage significatif d’individus infectés par l’ABV au sein des populations
d’oiseaux, la fréquence de la maladie clinique associée au bornavirus est beaucoup plus
faible. La majorité des oiseaux positifs pour l’ABV ne montre pas de signes cliniques de
maladie. Lorsque les signes cliniques sont visibles, la sévérité de la maladie suit un
continuum et de nombreux oiseaux ne manifestent que des signes légers. Les oiseaux
cliniquement émaciés représentent la forme la plus sévère de cette maladie chronique non
traitée.
Transmission
L’épidémiologie du Virus de la Maladie de Borna n’est à ce jour pas très bien compris.
Le bornavirus aviaire est excrété dans les urines et les fécès des oiseaux infectés. La
transmission par voie uroféco-orale serait une modalité importante de transmission
horizontale mais d’autres voies ne peuvent être exclues. La transmission par le tractus
respiratoire et la transmission verticale par l’intermédiaire des œufs a également été
évoquée bien que les preuves expérimentales soutenant cette hypothèse soient
manquantes à ce jour. Piepenbring et al. ont documenté la réussite de la transmission de
l’ABV chez une perruche calopsitte placée au contact d’un groupe d’autres calopsittes
qui avaient été infectées expérimentalement par l’ABV-4.38 La plupart des autres études
indiquent que la transmission horizontale de l’ABV par contact direct n’est pas efficace
chez des oiseaux parvenus à l’envol et immunocompétents.51 Des perruches calopsittes
(Nymphicus hollandicus) ont été inoculé avec l’ABV-4 par voie orale et intranasale.
Aucun signe clinique de la maladie n’a été observé chez aucun oiseau au cours des 174
jours de la période d’observation. Au terme de l’étude, les examens histopathologique et
immunohistochimique n’ont révélé aucune lésion typique de la PDD ni d’antigènes
spécifiques de l’ABV chez aucun oiseau.52 Kistler et. al. ont documenté une épidémie
importante de PDD au cours de laquelle 13 poussins non sevrés appartenant à plusieurs
espèces de psittaciformes moururent.54 Ces observations suggèrent que la transmission de
l’ABV pourrait être beaucoup plus efficace chez des oisillons non sevrés possédant un
système immunitaire immature par rapport aux individus plus âgés.
Des études expérimentales ont montré que les infections à l’ABV pouvaient être induites
expérimentalement lorsque le virus est injecté par voie intramusculaire, intraveineuse et
intracranienne. Gancz et al. (2009) furent les premiers à démontrer que la PDD pouvait
être transmises à des oiseaux sains en utilisant des tissus cérébraux infectés. Ils
inoculèrent des perruches calopsittes par l’intermédiaire de multiples voies avec un
homogénat de cerveau provenant soit d’un oiseau ABV 4-positif, soit d’un oiseau
contrôle PDD-/ABV-. Les oiseaux inoculés avec l’homogénat provenant de l’oiseau
contrôle sain demeurèrent en bonne santé, alors que les trois oiseaux inoculés avec
l’homogénat de cerveau provenant des oiseaux infectés par l’ABV développèrent à la fois
des lésions macroscopiques et microscopiques typiques de la PDD.39 Gray et al. isolèrent
l’ABV sur une culture de fibroblaste d’embryon de canard (FED). Après six passages,
ces cellules infectées furent injectées par voie intramusculaire à deux conures de
Patagonie (Cyanoliseus patagonis). Des signes cliniques de la PDD se développèrent
sous 66 jours post-inoculation chez les deux oiseaux testés. L’existence d’une PDD
typique fut démontrée par nécropsie et histopathologie. Une Réaction en Chaîne par
Polymérase après Transcription Inverse (RT-PCR) a permis de mettre en évidence la
présence de la souche inoculée dans les cerveaux des oiseaux testés.40 Piepenbring et al.
inoculèrent 18 perruches calopsittes à la fois par voie intracérébrale et intraveineuse en
utilisant un isolat d’ABV-4 cultivé sur 6 passages sur une lignée cellulaire de caille
(CEC-32). Tous les oiseaux infectés développèrent une infection persistante mais la
maladie prenait la forme de tableaux cliniques variables entre les individus. Cinq oiseaux
développèrent des signes cliniques de PDD alors que la nécropsie montrait une dilatation
du proventricule chez 7 individus sur les 18. Toutefois, tous les oiseaux infectés
présentaient une infiltration cellulaire mononucléaire impliquant de nombreux organes et
caractéristique de la PDD.38 Certains éléments suggèrent fortement l’existence d’une
transmission verticale de l’ABV de la femelle aux œufs chez les psittaciformes et les
canaris. Plusieurs études ont montré que les œufs pondus par des femelles infectées
étaient positif à l’ABV en utilisant des techniques de Réaction en Chaîne par Polymérase
(PCR). 51,55,56,57 L’ultime preuve de l’existence d’une transmission verticale serait fournie
par la détection d’une infection productive chez des embryons ou des poussins élevés
dans des conditions d’isolement mais cette preuve fait toujours défaut à ce jour.
La période d’incubation de la PDD est inconnue. Les observations cliniques suggèrent
qu’elle pourrait s’échelonner entre une période aussi courte que quelques semaines
jusqu’à une période aussi longue que plusieurs années.8,28 Généralement, il est considéré
que la transmission nécessite un contact rapproché sur une longue période entre les
oiseaux. A l’inverse d’autres virus à ARN qui présentent une certaine stabilité (Virus du
Nil Occidental), les enzymes de type endonucléase environnementales tendent à dégrader
rapidement le bornavirus aviaire. Le savon et de la javel diluée semblent être efficaces
pour désinfecter les cages et les objets qui ont été au contact avec des individus ABVpositifs.
Diagnostic de l’ABV
PCR
Le diagnostic de la PDD repose historiquement sur l’identification de lésions
histologiques sur des tissus biopsiés ou de nécropsie. Suite à la découverte de
l’association entre l’ABV et la PDD, les tests diagnostiques se sont ensuite orientés vers
la détection de l’acide ribonucléique (ARN) de l’ABV par RT-PCR chez les oiseaux
atteints. La détection ante-mortem de l’infection virale chez les oiseaux infectés
naturellement ou expérimentalement représente toutefois un défi. Les urines, les selles ou
des écouvillons cloacaux sont les prélèvements censés contenir le virus le plus souvent.
Néanmoins, l’utilisation d’un prélèvement de sang entier en association avec un
écouvillon choanal et cloacal pourrait avoir une meilleure sensibilité. Les écouvillons
fécaux sont moins préférables dans la mesure où des ARNases et d’autres agents
inhibiteurs et de dégradation peuvent rapidement altérer l’ARN viral dans ces
prélèvements. Les écouvillons cloacaux, quant à eux, sous-estiment probablement la
prévalence de l’infection à l’ABV. Il a été décrit à la fois chez des perroquets infectés
naturellement et expérimentalement que l’excrétion uro-fécale de l’ABV est
intermittente. Cette situation peut conduire à un test dont le résultat est faussement
négatif. 38,58,59 Une étude recommande l’utilisation du calamus des plumes pour tester la
présence des ARN de l’ABV.60 La plupart des autres chercheurs présents au Forum de
Recherche sur l’ABV en 2014 parviennent au consensus qu’il ne s’agit pas d’un
échantillon approprié pour détecter l’ABV avec précision. 9 Il est important de noter qu’il
n’existe pas de méthode de test standardisée ni constant entre les différents laboratoires
offrant ce service. Les taux de tests positifs à l’ABV rapportés par les différents
universités et laboratoires commerciaux varient entre 3% et 33%. Les génotypes des
ABV connus possèdent des séquences présentant seulement 68% à 85% de similarités.
En conséquence, certains tests pourraient ne pas être capables de détecter tous les
génotypes de l’ABV.
Les primers ont été conçus pour cibler les gènes de la nucléocapside (N), de la matrice
(M), de la phosphoprotéine (P) et de la polymérase (L). Les tests conçus pour détecter les
séquences génétiques de M et de la N immunodominante ont montré une sensibilité
élevée et équivalente.35 Ceux recherchant les gènes de L et P sont généralement moins
précis. L’ARN de l’ABV a été détecté avec succès en utilisant soit des RT-PCR sur gel
ou des RT-PCR en temps réel. Les tests de PCR en temps-réel se sont révélés être la
technique la plus sensible des deux.
Sérologie
Les tests sérologiques ont été utilisés pour dépister les oiseaux infectés ou exposés à
l’ABV. Les tests d’immunofluorescence indirects sont préférés par de nombreux
chercheurs, particulièrement en Europe. Les chercheurs aux Etats-Unis tendent plutôt à
utiliser les tests de Western Blot. 61,62 Les deux techniques semblent être sensibles et
spécifiques. En revanche, elles ne permettent pas de distinguer les oiseaux malades de
ceux qui sont porteurs asymptomatiques. Tous les oiseaux excrétant de l’ARN viral ne
sont pas sérologiquement positif.47 Cette inadéquation entre l’excrétion virale, la présence
d’anticorps et la maladie clinique est maintenant bien décrite chez les perroquets infectés
par l’ABV. 38,62,63 Une étude de grande ampleur réalisée sur des psittaciformes en
captivité a montré que l’excrétion virale et la présence d’anticorps ne coïncidaient que
pour un échantillon sur cinq.36 Une autre étude réalisée sur des psittaciformes sauvages a
révélé que 50% des oiseaux positifs pour l’ARN de l’ABV n’avaient pas d’anticorps
contre l’ABV par des techniques d’immunofluorescence.11 De nombreux oiseaux
apparemment en bonne santé peuvent néanmoins être séronégatif en excrétant de l’ABV
dans leur selles de façon concomitante.
Une étude de grande ampleur a été menée chez des psittaciformes captifs en Europe et a
montré que 17% des oiseaux présentaient des anticorps détectables.36 Les différents
bornavirus ont conservé la caractéristique de produire une infection diffuse
asymptomatique et persistante, se manifestant moins fréquemment par une maladie
clinique. Cette singularité pourrait être attribuée à leur absence d’effet cytopathique et
leur capacité à échapper à la reconnaissance du système immunitaire inné.
Les tests sérologiques détectant les anticorps anti-ganglioside semblent dépister de façon
plus précise les oiseaux atteints cliniquement. Les anticorps anti-gangliosides sont utilisés
comme témoins d’une maladie à médiation immunitaire et sont activés par une grande
diversité d’éléments pathogènes. Des niveaux élevés d’anticorps anti-gangliosides ont été
détectés dans 15.5% des 650 échantillons de sérum aviaire et dans 98% des cas d’oiseaux
symptomatiques et positif histologiquement à la PDD.65 Des études supplémentaires sont
nécessaires pour déterminer la sensibilité et la spécificité des auto-anticorps
antiganglioside dans le diagnostic de la PDD.
Pathogénie de la PDD
Les études d’infection expérimentale de l’ABV ont satisfait au postulat de Koch et ont
prouvé que ce virus était une cause de PDD chez les oiseaux. Certains chercheurs
suggèrent qu’il soit la seule cause de PDD chez les oiseaux.66 S’il est clair que l’ABV est
un agent causal de la PDD, la relation entre l’ABV et la pathogénie de cette maladie
demeure peu clair. Ce virus peut induire une inflammation et la destruction spécifique de
neurones et de cellules gliales alors qu’il n’a pas d’effet cytopathique. Cette destruction
cellulaire est induite par une cytotoxicité des cellules T. Les troubles neurologiques se
développent parallèlement à la présence de cellules T CD8+. Rossi et al. ont démontré le
dépôts de complexes immuns autour des ganglions nerveux affectés en association avec
une expression positive élevée des fractions du complément par immunofluorescence
chez des oiseaux atteints de PDD clinique.65 Cette équipe suggère que la PDD soit induite
par un mécanisme auto-immun, suivant une pathogénèse similaire à celle du syndrome de
Guillain Barré où les gangliosides jouent le rôle d’antigène majeure. Pour tester cette
hypothèse, six perruches calopsittes (Nymphicus hollandicus) ont été infectées par voie
intrapéritonéale (IP) ou orale avec des gangliosides aviaires purifiés. Un mois postinoculation, 100% des perruches inoculées IP et 33% de celles inoculées oralement
développèrent des signes neurologiques et gastro-intestinaux compatibles avec la PDD.
Quatre des oiseaux montrèrent une ganglionévrite lymphoplasmocytaire classique sur des
biopsies du jabot et tous présentaient des modifications histopathologiques compatibles
avec la PDD.67 Ces résultats justifient l’approfondissement des recherches relatives aux
mécanismes de réaction auto-immunitaire contre les gangliosides nerveux et leur
implication possible dans la pathogénèse de la PDD.
Traitement
Historiquement, la PDD était une maladie fatale chez les psittaciformes avec un taux de
mortalité frôlant les 100%. La plupart des oiseaux succombent d’inanition, d’infection
secondaire ou de désordre du système nerveux central suite à un affaiblissement
chronique, et ce, malgré la mise en place de traitements de soutien adaptés. La
ganglionévrite et l’encéphalomyélite associées à la PDD sont de nature inflammatoire.
Leur caractère chronique contribue à la nature progressive et débilitante de la maladie. Le
raisonnement sous-tendant l’approche thérapeutique était que la diminution de cette
réaction inflammatoire devait conduire à une amélioration clinique, voire une résolution
des signes cliniques chez les oiseaux affectés. En 2002, nous avons pu démontrer la
rémission d’une PDD clinique en inhibant les cyclo-oxygénases (COX-2). 68 Depuis, les
cliniciens ont appris à reconnaître les signes cliniques précoces de la ganglionévrite
aviaire et la variabilité de ses manifestations dans un contexte clinique. L’utilisation
d’inhibiteurs préférentiels et sélectifs des COX-2 a permis d’améliorer et d’allonger la
qualité de vie des oiseaux affectés.
Des agents prokinétiques sur le système gastro-intestinal tels que le Cisapride (Propulsid,
Janssen Pharmaceutica Inc. Titusville, NJ,USA) et le métoclopramide (Reglan, Schwarz
Pharma, Seymour, IN,USA) sont utiles pour améliorer le transit chez les oiseaux dont le
système digestif est affecté, et ce d’autant plus que le traitement est précoce. Une thérapie
antifongique et antibiotique appropriée doit également être instaurée de sorte à contrôler
le développement d’agents anaérobes intestinaux, de levures et de Macrorhabdus chez ces
individus. Les maladies du tractus gastro-intestinal provoquent une altération du
microbiome intestinal. L’utilisation de probiotiques et de prébiotiques (Sivoy, Rome,
Italy) peut se révéler utile pour restaurer un environnement intestinal normal.
L’utilisation d’acides gras de type Omega est également utile pour réduire l’inflammation
et présente un bénéfice clinique chez les oiseaux atteints.70 Des régimes semiélémentaires tels que les formulations Omnivore et Carnivore de la gamme Emeraid
(Lafeber Emeraid LLC, Cornell, IL, USA) nécessitent une digestion limitée et fournissent
une source de nutriments essentiels et d’acides gras Oméga facilement absorbables. Le
foie est souvent exposé à un flux de bactérie provenant de l’environnement intestinal
anormal chez les oiseaux souffrant de PDD. Des suppléments naturels à base de plante
comme le Chardon-Marie (Milk Thistle, Faible degré d’alcool, Gaia herbs, Brevard, NC,
USA) et le gingembre (Racine de Gingembre (Ginger Root), Certifié biologique, Gaia
herbs, Brevard, NC, USA) sont utiles afin de réduire l’inflammation, préserver le
fonctionnement hépatique, et améliorer le transit dans le tractus gastro-intestinal.
La gabapentine (Neurontin, Pfizer, New York, NY, USA) est de plus en plus utilisée chez
les oiseaux comme thérapie adjuvante dans le traitement de l’auto-mutilation et pour
contrôler la douleur neurogénique. Il s’agit d’un complément utile dans la gestion
médicale des oiseaux atteints de ganglionévrite aviaire. Les signes cliniques chez les
oiseaux atteints tendent à augmenter lorsque l’activité reproductrice commence. La
réduction du stress associé à une activité hormonale élevée peut être obtenue en utilisant
l’acétate de leuprolide (Lupron Depot, AbbVie, Chicago, IL, USA) ou les implants de
desloréline (Suprelorin, Virbac Santé Animale, Fort Worth, TX, USA), et présente un
effet très bénéfique
Le virus de la Maladie de Borna des Mammifères présente une grande sensibilité à la
Ribavirine (Virazole, Valeant Pharmaceuticals International, Bridgewater, NJ, USA), un
analogue ribonucléique qui arrête la synthèse d’ARN viral. A ce jour, l’utilisation de
cette molécule ou d’autres agents antiviraux dans le traitement de la bornavirose aviaire
n’a pas été évalué de façon adéquate ou n’a pas mis en évidence de résultats satisfaisant.
Une thérapie immunomodulatrice faisant appel à l’utilisation d’extraits de
Mycobacterium bovis pour rediriger les cellules CD4+ T spécifiques d’antigène activées
vers des sites d’inflammation locale a permis de moduler l’initiation et la progression
d’une maladie auto-immune médiée par les cellules Th1 et affectant le système nerveux
central et périphérique. Ce groupe de recherche a trouvé que l’amélioration clinique
d’oiseaux malades était significative lorsque cette approche était associée à une thérapie
sélective anti-COX-2.69
Avec de la patience, de la persévérance, un traitement prolongé, une réduction du stress
et une attention particulière à la correction des problèmes secondaires, de nombreux
oiseaux cliniquement atteint par l’ABV peuvent voir leur qualité de vie et leur longévité
être significativement améliorées. L’instauration d’un plan thérapeutique approprié est
plus efficace au début de la maladie. Les traitements peuvent ainsi être moins fructueux
chez les oiseaux sévèrement atteints.
Formulaire
Celecoxib (Celebrex, Pfizer Inc.,Mission,KS, USA), 30-40 mg/kg BID PO, initialement. La dose
d’entretien est de 15-30 mg/kg BID PO.
Lors d’implication du système nerveux central, la dose est de 60-80 mg/kg BID PO.
Robenacoxib (Onsior, Novartis Animal Health,NorthRyde, NSW) Robenacoxib, 2-10
mg/kg IM une fois par semaine, puis une fois par mois69
Meloxicam (Metacam, Boehringer Ingelheim Vetmedica Inc., St. Joseph, MO USA). Un
inhibiteur préférentiel – non sélectif – des COX-2). 0.5 mg/kg IM, PO une fois par jour;
La présentation orale est formulée pour les espèces canines et pourrait avoir une
biodisponibilité plus faible chez les oiseaux. Un essai clinique a montré que son
utilisation exacerbait les signes cliniques de la maladie chez des perruches calopsittes
(Nymphicus hollandicus) infectées par l’ABV.71
Gabapentin (Pfizer) 10-25mg/kg BID PO jusqu’à 50 mg/kg BID PO chez les oiseaux présentant
de l’auto-mutilation (Cathy Johnson-Delaney, communication écrite, 2015)
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