Articles du Dauphiné (séisme à Barcelonnette du 26/2/2012) Extrait du Lycée André HONNORAT (Extranet) http://lyc-honnorat.ac-aix-marseille.fr/spip Articles du Dauphiné (séisme à Barcelonnette du 26/2/2012) - SISMO/METEO/METEORITES - SISMOLOGIE - Evénements - Archives événements (2009-2014) - Date de mise en ligne : mardi 6 mars 2012 Lycée André HONNORAT (Extranet) Copyright © Lycée André HONNORAT (Extranet) Page 1/4 Articles du Dauphiné (séisme à Barcelonnette du 26/2/2012) Une secousse de 4,9 sur l'échelle de Richter dans les Alpes de Haute-Provence [Capture d'écran www.franceseisme.fr] Capture d'écran www.franceseisme.fr Un séisme d’une magnitude de 4,9 sur l’échelle de Richter s’est produit dimanche soir dans les Alpes de Haute-Provence à 23 heures 37 sans faire de dégâts, a-t-on appris auprès du Bureau central de sismologie français, basé à Strasbourg. Ce tremblement de terre s'est produit à 16 km au nord-est de Barcelonnette et 18 km à l'Est d'Embrun. Il a été largement ressenti par la population dans tout le sud-est de la France ; Il aura réveillé et effrayé de nombreux habitants dans la zone épicentrale (10 km autour de l'épicentre) où des objets ont chuté, certains habitants ont pu être paniqués par ce choc. Les pompiers des Alpes-Maritimes, du Var et des Alpes de Haute-Provence ont indiqué avoir reçu beaucoup d’appels d’habitants qui avaient ressenti la secousse, mais n’avoir procédé à aucune intervention. Des dégâts légers sur des bâtiments vulnérables pourraient être relevés dans les premiers kilomètres autour de l'épicentre si sa faible profondeur devait être confirmée. Ce séisme a été suivi par une réplique de magnitude plus faible (3,7ML) à 00h39 et localisé à quelques kilomètres au sud du premier séisme. Le premier choc a été ressenti au plus loin jusqu'à 174 km (Marseille). Le Dauphiné libéré du 27/2/2012 François Thouvenot est sismologue à l’observatoire de Grenoble et responsable du réseau Sismalp. Comment explique-t-on les phénomènes sismiques observables dans le Sud-Est ? - Toutes les Alpes d’une façon générale, mais l’Ubaye plus particulièrement, sont parcourues par des failles, visibles ou en profondeur. Concrètement, deux compartiments de roche coulissent l’un par rapport à l’autre. Il suffit d’un tout petit coulissage pour créer un séisme. Ces séismes sont-ils prévisibles ? - Sur ce point, on peut faire des statistiques assez fiables. À condition de pouvoir observer les tout petits séismes, on peut extrapoler à partir de là pour les plus importants. Copyright © Lycée André HONNORAT (Extranet) Page 2/4 Articles du Dauphiné (séisme à Barcelonnette du 26/2/2012) Comment peut-on se prémunir face au risque de séisme ? - Déjà, en respectant la règlementation parasismique dans les constructions, qu’il s’agisse de maisons individuelles ou des bâtiments accueillant le public. Chez soi, quand on ressent une secousse, il vaut mieux ne pas sortir de la maison : c’est un réflexe dangereux puisqu’on peut recevoir une tuile, par exemple, sur la tête. Il est préférable de se rapprocher des murs porteurs de l’habitation, d’éviter la proximité des fenêtres, qui peuvent éclater, pour se placer plutôt sous l’embrasure de la porte. On peut sortir dès que la secousse est passée". Le Dauphiné libéré du 28/2/2012 1 Combien de séismes dénombre-t-on, chaque année, dans le quart Sud-Est de la France ? "Si l’on entend par quart Sud-Est de la France la région qui va de Genève à la Côte d’Azur et du Massif Central à la plaine du Pô, on localise à peu près 700 séismes chaque année, soit deux par jour", explique François Thouvenot, sismologue à l’observatoire de Grenoble et responsable du réseau Sismalp. 2 De quelle intensité sont les secousses en moyenne ? Les magnitudes sont très variées. Il y a beaucoup de toutes petites magnitudes et très peu de grosses. Il y a en moyenne trois séismes de magnitude 3 chaque année. Si l’on descend à une magnitude 2, on passe à une trentaine de phénomènes sismiques observés. À une magnitude 1, c’est encore dix fois plus. Cela vaut pour la sismicité dans le monde entier. 3 Quels sont les secteurs les plus exposés dans le Sud-Est ? En fait, il est plus simple de prendre la question à l’envers et d’isoler des zones où il y a peu de séismes, par exemple le Var et le Dévoluy (Hautes-Alpes). Sinon, il peut y avoir des séismes dans de nombreux endroits dans la partie externe de l’arc alpin, c’est-à-dire la plus occidentale, où se trouvent notamment les villes de Grenoble, Chambéry ou Annecy. Quant à ce qu’on appelle les Alpes internes, le cœur de la chaîne des Alpes, elles sont beaucoup plus Copyright © Lycée André HONNORAT (Extranet) Page 3/4 Articles du Dauphiné (séisme à Barcelonnette du 26/2/2012) sismiques encore. Mais cela ne veut pas dire pour autant que c’est une zone plus dangereuse. François Thouvenot est d’ailleurs plus inquiet pour la partie externe : "Le régime de sismicité est différent, avec des secousses qui peuvent survenir sans crier gare". 4 Quels sont les séismes qui ont provoqué le plus de dégâts ? Parmi les plus significatifs en termes de dégâts occasionnés, on peut citer le séisme connu sous le nom d’Epagny-Annecy, en 1996. De magnitude 4,7, il avait entraîné des dégâts chiffrés entre 45 et 60 millions d’euros, dans le centre d’Annecy et dans le nord-ouest de l’agglomération, avec des cheminées abattues, des murs lézardés, des bâtiments évacués et déclarés irréparables. Autre exemple, plus ancien, le séisme survenu en avril 1959 à Saint-Paul-sur-Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence), sur la même commune qui a connu l’événement d’hier. De magnitude 5,5, il avait blessé deux enfants et fait plus de 30 millions d’euros de dégâts. 5 Doit-on redouter un gros séisme dans le Sud-Est ? Les statistiques et les études faites à partir de l’observation des petits et tout petits séismes permettent de dire que, sur le grand quart Sud-Est, les séismes de magnitude 6 ne se produisent que tous les 300 ans, sur l’ensemble de cette zone. Le dernier a eu lieu à Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône, en 1909. François Thouvenot ajoute "qu’il y a aussi des failles suffisamment importantes pour qu’il y ait des séismes de magnitude 7 tous les 3000 ans. Ce sont des statistiques, mais on peut considérer que ce n’est pas dans les Alpes que peuvent se produire les plus gros séismes". Le Dauphiné libéré du 28/2/2012 Copyright © Lycée André HONNORAT (Extranet) Page 4/4